Mon traître

Le narrateur, un luthier français, se passionne soudainement pour la cause irlandaise, et rencontre des membres de l'IRA, dont Tyrone, qui deviendra son "traître".
La trajectoire de ce sympathisant est difficile à comprendre (pourquoi cette passion soudaine ?), il reste un peu en-dehors des événements tout de même mais totalement impliqué émotionnellement, ce qui en fait donne un ton un peu gênant au roman, on prend pitié de ce garçon engagé dans un combat qui n'est pas le sien...
Pour l'histoire donc, j'ai apprécié le sujet, que je ne connais que peu, j'ai bien entendu adoré l'écriture (Chalandon a une plume efficace, littéraire, fluide, pas prise de tête pour autant, qu'il est agréable à lire !), par contre j'ai eu l'impression de rester toujours en surface des choses, cette lecture n'était pas emballante...

Mon traître nous replonge dans l'histoire déchirée et somme toute récente de l'Irlande(1977-2006). Epoque où l'IRA officiait de manière sanglante, en réponse aux anglais tatchériens pour ne citer qu'eux.
Le narrateur raconte son amitié avec une des têtes pensantes de l'IRA.Tyrone Meehan. Une amitié qui dura jusqu'à sa chute vertigineuse avec l'aveu par Tyrone de 25 années de trahison à l'IRA en 2006.

Le thème de ce livre est extrêmement intéressant : où range-t-on dans sa mémoire le traître ignoré qu'on prenait pour un maître à penser, un ami, un père, idolatré pendant trente ans ? Qu'en fait-on une fois mort ? Terrible expérience pour ceux qui l'ont vécue.

Le style m'a déçue car trop journalistique: phrase courte, répétition, redondance, ce qui explique les trois étoiles. Mais le thème m'a énormément plu. En filigrane dans ce récit, le poème de Yeats : Pâques, 1916. Sublime.

Un roman dur et poignant sur les liens d'amitié et la trahison, sur fond de guerre. Les phrases sont courtes, concises. Un personnage morne, sombre, semblable à sa vie, qui le rend peu attachant, sa personnalité est dévoilée mais son histoire, elle, est contée en deux mots et cela m'a manquée pour m'aider à le comprendre. Une atmosphère pesante, presque étouffante. Cependant un travail incroyable et un talent d'écriture déjà remarqué dans « la légende de nos pères ». Mais peu conquise cette fois-ci : peut-être parce que je ne suis pas arrivée à me plonger dans les dessous de cette sombre époque de l'Irlande.

Très beau livre, émouvant et intéressant. On en apprend beaucoup sur l'histoire de l'Irlande. Une histoire d'amitié, de trahison, de courage et de conflit. Très bien raconté par Sorj Chalandon. Une lecture bouleversante.

Il y a quelques jours, Sorj Chalandon expliquait en conférence le besoin qu'il a de mettre de lui-même dans ses romans. Il m'a aussi confié, lors de la dédicace, qu'il était le luthier trahi dans cette histoire. Je l'abordais alors pleine d'une vraie empathie.
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Malheureusement, en refermant Mon traître, j'ai l'impression d'avoir trahi le trahi.
Ce trahi, c'est Antoine, français très vite irlandais converti, qui fait sien le conflit civil qui fait rage dans les années 70 et 80. Des années plus tard, Antoine apprendra que son mentor, son modèle, celui à qui il a fait confiance toutes ces années oeuvrait en réalité pour les opposants britanniques.
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J'ai attentivement lu cette magnifique plume qui décrit à merveille la violence des sentiments qui traversent Antoine. J'ai compensé mon ignorance du conflit nord-irlandais par des recherches sur internet. J'ai essayé de me projeter, d'absorber, de comprendre. Mais je n'ai pas compris
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Je n'ai pas compris pourquoi cet homme se sent subitement plus irlandais que français, pourquoi il tourne le dos à sa famille et à ses amis d'origine pour prendre part à un combat qui n'est pas le sien.
Je n'ai pas compris le sens de son action.
Je n'ai pas compris la rage qui l'habitait, à mon sens trop subitement, à l'encontre des français, libres et insouciants.
Je n'ai pas compris cette amitié délirante pour Tyrone Meehan qui semble venir de nulle part et faire preuve d'une réciprocité toute relative. Je n'ai compris ni son attachement, ni sa fidélité, ni ses réactions.
Je n'ai pas compris pourquoi Tyrone Meehan trahit, ni ce qu'il fait pour cela.
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Je n'ai pas compris. J'ai jugé. J'ai trahi.
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Je sais que le roman Retour à Killybegs explore la même histoire mais du point de vue du traitre cette fois. Je pensais ne jamais avoir l'envie de le lire du coup. Mais je viens de découvrir qu'il existe en bande dessinée. Je trouve que c'est une parfaite alternative. Je vais m'y risquer.
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Quant à vous Monsieur Chalandon, je ne vais pas déclarer forfait comme ça. Malgré mon incompréhension, j'ai aimé vous lire. Je ne vous abandonnerai pas comme ça.
Moi aussi j'ai la tête dure d'un républicain irlandais.
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Une histoire sur fond politique, qui raconte la confiance et l'amitié, tissées au fil des années, qu'Antoine, luthier parisien, éprouve vis à vis d'un militant,, Tyrone Meehan et sa passion pour l'Irlande du Nord... .
C'est l'histoire de l'iRA de 1974 à 2006... l'histoire d'un pays, d'une lutte armée, d'une amitié... et l'interrogation du journaliste écrivain sur la trahison de cet ami, semblant pourtant fidèle...
Une histoire complexe, pénible et douloureuse lorsque l'ami devient soudain un traître et que les valeurs communes s'effondrent, laissant la place au doute et à l'incompréhension…une histoire universelle en somme...
Une belle écriture pour décrire les terribles situations et affrontements de cette période de l'histoire de l'Irlande et la blessure profonde provoquée par la révélation de ce double jeu... une leçon sur la fragilité humaine.

C'est "Retour à Killybegs" vu par le "petit Français" tombé amoureux de la cause irlandaise. Moins convaincant que le premier, peut-être parce que lu ensuite. Et que j'ai entendu Killybegs en excellent feuilleton France Culture, ce qui laisse des traces plus profondes, je trouve, que la simple lecture.

1980, je passe trois semaines de vacances en République d'Irlande. Je me souviens de l'accueil chaleureux de ses habitants, des paysages magnifiques traversés et des inscriptions sur les maisons abandonnées à la frontière avec l'Irlande du nord : « Brit's Go home ». Les explications des irlandais rencontrés étaient que ce n'était pas un problème catholiques/protestants comme la presse nous le relatait à l'époque mais bien une guerre Irlandais/Britanniques.

Je commence donc la lecture de Mon traître pour me souvenir de cette Irlande rebelle. C'est aussi le premier roman de Sorj Chalandon que je lis.

Le roman nous plonge au coeur de la lutte de l'IRA contre l'hégémonie britannique. Elle nous place au coeur des évènements qui s'étalaient en une des journaux français (attentats, grèves de la faim, assassinats…). Sorj Chalandon nous narre les conditions de vie de ces catholiques irlandais au milieu de la tourmente qui devaient choisir un camp pour survivre.
Il se termine avec la mort du traître et la fin de la lutte armée de l'Ira et le début du processus de paix.

J'ai trouvé des longueurs dans quelques chapitres et certains évènements politiques pas assez expliqués. Mais je crois que je vais essayer de me procurer Retour à Killybegs pour connaitre les explications de Mon traître.

Les évènements récents, arrestation de Gerry Adams, prouve que le processus de paix n'est pas gagné. Il existe encore des motivations politiques contre ce processus.

Très beau roman sur l'Irlande, l'Irlande rebelle, sauvage, fière et en guerre contre les anglais. Roman sombre sur l'amitié et la trahison, la faiblesse au coeur de chaque homme. Cela nous remet en mémoire la cruauté intransigeante des anglais notamment au début des années 1980 lors des grèves de la faim des prisonniers: 10 morts!!! le terrorisme de l'IRA est également évoqué, mais presque justifié par les protagonistes de cette histoire. À lire, pour ne pas oublier les pages sombres de cette partie de l'Histoire et aussi pour les belles pages sur la confiance et l'amitié.

A partir de 1960, le conflit Nord Irlandais, décrit par l'auteur comme du vécu, avec ses conflits, rebellions, massacres de femmes, d'enfants, la misère des insurgés, les combats de rue et les morts dans les rues de Belfast. Et aussi un homme, un français, un luthier parisien qui prend à coeur ces problèmes comme s'ils étaient les siens, les amitiés qu'il noue avec ces rebelles, les dangers qu'il court à chacun de ses séjours auprès de ses camarades et surtout, une amitié qu'il croyait solide, avec l'un d'eux , son ami, son traître comme il finira par l'appeler, lorsque celui ci lui avoue, ainsi qu'au tribunal où il comparaît, qu'il a trahi depuis le début des révoltes. J'ai aimé la narration des émeutes, des combats dans toute leur atrocité et aussi, en survol, les liens d'amitié , de révolte qui animent ce français que rien ni personne ne poussait à se projeter dans ces conflits pour finalement s'entendre dire que cette amitié ne reposait que sur de l'incertitude.