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EAN : 9782246817598
300 pages
Grasset (02/05/2018)
3.55/5   66 notes
Résumé :
Le livre s’ouvre sur le monologue fou et halluciné d’un homme qui explique à un autre, qu’on devine son otage bailloné, les raisons de sa colère. Le lecteur, attrapé par les cheveux, saisi d’effroi, est placé d’emblée dans la situation d’une victime muette qui cherche à comprendre ce qui se joue dans ce huis-clos.
Petit blanc mâle quinqua sans emploi, rejeté par ses enfants et quitté par sa femme, Alain est un homme « en fin de droits », qu’il s’agisse de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Vu passer la critique de Christophe-bj qui m'a donné envie de le lire. C'est l'histoire d'un mec qui pète un câble et qui n'a plus rien à perdre. Boulot fini. Sa femme l'a quitté, la tête embrouillée par une psy après harcèlement de son chef et déballage de leur vie sexuelle par l'avocate. Ses enfants le boudent. Les responsables de cet enchaînement doivent payer. le bourreau-victime, en monologue, comme je te parle, peu dérouter et qui pour moi est jubilatoire, explique aux kidnappés et à nous, le pourquoi du comment. Deux couches. La première est déjanté tandis que le fond est réaliste avec les entreprises qui ferment, le chômage, les politiques qui ne défendent que leurs intérêts, l'argent. Cynique et réaliste. N'est pas sans rappeler le couperet. A attaquer après une journée de m..... au boulot.
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Le temps est venu d'aborder le désormais traditionnel roman annuel de Laurent Chalumeau. On avait commencé à s'habituer aux intrigues éclatées entre différents points de vue et aux dialogues à bâtons rompus des personnages, comme dans Kif ou VIP. Rien de cela, ou plutôt rien tout à fait comme cela dans VNR.
De fait un monologue en trois actes que propose l'auteur. Trois actes pour autant de victimes d'un narrateur bien décidé à expliquer à chacune d'entre elles pourquoi il entend la faire passer de vie à trépas, de préférence en souffrant bien. Alain, en effet, en a gros sur la patate. Marchand de matériel audiovisuel dans une ville industrielle en déclin, il a perdu son travail – et à plus de cinquante ans, il doute de pouvoir en retrouver facilement – et sa femme, et gagné le mépris de ses enfants. « C'est quoi précisément le moment où ça a commencé à merder ? » se demande Alain. Question toute rhétorique dont il a tout de même quelque idée de la réponse et qui en amène une autre : la faute à qui ? Là aussi, Alain a son idée. Et ce sont trois des responsables désignés par lui qui vont se succéder ligotés à une chaise et bâillonnés : le chef de service qui a harcelé Véro, la femme d'Alain, l'homme politique qui n'a rien fait pour empêcher la délocalisation de l'usine qui a entraîné la ville dans le marasme et, par rebond, amené au licenciement d'Alain, la psychologue enfin qui s'est occupée de suivre Véro, entraînant la dislocation du couple au corps défendant d'Alain.
Changement de forme, donc, et aussi, subtil changement de fond pour Laurent Chalumeau. Si dans les précédents romans, l'humour, à travers des situations basées souvent sur le quiproquo et un certain burlesque confinant parfois presque au cartoon, était un des moteurs principaux et permettait par ailleurs de parler en creux de notre société et de certaines de ses dérives, il passe ici au second plan. S'il ne disparaît pas totalement et est même très présent dans l'ironie mordante de certaines parties du monologue d'Alain, il laisse la place à un propos plus âpre. Car c'est bien le récit d'une chute, d'un déclassement social et de l'inéluctable perte par le narrateur de tout ce qui faisait de lui – pour lui – un homme heureux à sa manière.
Tout cela pourrait avoir un côté cathartique. Pour Alain, bien entendu, mais aussi pour le lecteur. VNR pourrait aisément passer, si l'on s'en tient au résumé, pour une forme d'exutoire ou pour un plaidoyer de l'auteur. C'est bien plus malin que ça. Il va de soi que l'on peut difficilement éprouver une quelconque sympathie pour l'homme qui a harcelé et psychologiquement détruit Véro et que l'homme politique – sorte de sosie d'Arnaud Montebourg – n'inspire pas forcément beaucoup de pitié. Pour autant, victime et bourreau, Alain est aussi un personnage ambigu. Cette ambigüité tient bien sûr aux actes qu'il commet là, mais aussi à ce qu'il révèle petit à petit de sa propre personnalité. Si les trois personnes qu'il entreprend de faire payer pour sa chute ont certainement leur part de responsabilité, lui-même n'est pas étranger à ce qui lui arrive, particulièrement en ce qui concerne son couple. Alain n'est pas un salaud, ou du moins n'a-t-il pas l'impression dans être un, pas plus que beaucoup d'entre nous en tout cas. Il est un produit de son époque et n'a certainement pas fait grand-chose pour essayer de devenir autre chose. Il s'en rend peu à peu compte, sans doute trop tard.
Tout cela, Laurent Chalumeau le fait passer à travers un travail remarquable sur la langue. Il réussit là le tour de force de faire parler Alain comme un homme ordinaire, évitant l'écueil qui consisterait à mettre dans la bouche de son personnage un pseudo-argot à la Audiard dans une version contemporaine ou, à l'inverse, à lui prêter un langage trop élaboré. C'est ce qui fait de VNR le roman très accrocheur qu'il est et qui lui permet justement de dépasser le simple exutoire pour devenir, sous le couvert du divertissement, un véritable roman social et un instantané révélateur de notre époque.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Roman coup de poing. Monologue non théâtrale ou plutôt soliloque adressé à ses victimes. le ton est donné par la 4ème de couv. Un homme tombe. Il perd son boulot, sa femme, alors il séquestre et torture les 3 personnes identifiées comme responsables. Non pas de description de torture ni de Saw 6ème du nom, non, la puissante torture qu'il inflige c'est sa parole, son histoire, qui déconstruit tout un système.
Bon le côté rentre dedans décomplexé c'est amusant, c'est très bien maîtrisé, la provoc' est cadrée. J'ai davantage apprécié le côté politique de la chose que son côté délire anti-mec dont il se défend. le propos est clair et puis la fin mordante, mais bon la langue se dilue un peu dans le propos ou le propos dans la langue. Un bon vieux monologue de Durringer fait tout aussi bien le taff, voire mieux. Mais bon, il n'écrit plus que pour le cinoche ou pas loin, le camarade Xavier.
Cela ne m'empêchera pas de remettre les pieds chez monsieur Chalumeau qui a su allumer une flamme en moi le temps de la lecture.
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Le Monologue du zinzin !
Alain n'avait rien demandé à personne, marié qu'il était depuis toujours à Véro. Tout se passait bien entre son boulot de vendeur, les soirées bien arrosées avec leurs vieux potes et une sexualité épanouie.
Oui, tout allait pour le mieux jusqu'à ce que Véro se fasse harceler sexuellement par son chef de service, prenne un avocat, aille chez un psy et finalement divorce. Tout ça à cause d'une personne, euh non deux, bon peut-être trois personnes qui ensemble ont ruiné sa vie.
Trois personnes qui ont tout changé pour lui et qui vont devoir payer pour tout ça car il en a assez, c'est fini…
C'est le monologue d'un type qui avant de franchir le pas à la Dexter Morgan explique à ceux qui ont ruiné sa vie ce qu'il va leur faire et pourquoi il doit le faire. Il raconte son existence d'avant et sa femme qu'il a perdu, avec ses mots simples et un peu confus mais surtout avec sa rage et sa colère.
On rentre tout de suite dans le récit, l'écriture de l'auteur est hachée, simple et parfois embrouillée à l'image de la pensée d'Alain. On s'identifie et là, ça devient énorme parce que en fait, « Nous sommes Alain ». On a tous rêvé de ce qui va se passer, de coincer le casse-pieds qui passe son temps à nous chercher, de lui faire passer l'envie une bonne fois pour toutes ! Donc on adhère et on jubile devant cette histoire. Merci M. Chalumeau !
(Et c'est un véritable honneur de poser la première critique!)
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Cher Monsieur Chalumeau,

Tout d'abord je voudrais vous souhaiter bon anniversaire. Vous avez soixante ans aujourd'hui !!!

Je viens de terminer votre dernier roman, un roman social, un roman noir, le récit d'une chute. La verve et les dialogues sont toujours là, ouf !

Alain en a gros sur la patate : plus de boulot, plus de femme, plus d'enfants. Après avoir répondu à la question ‘la faute à qui ?', il s'attaque à expliquer aux trois coupables les raisons de sa démarche. Bon, évidemment, il devra aller jusqu'au bout de la démarche, torturer et tout et tout, et ce n'est pas facile. Mais c'est pour leur bien…

Sa femme était harcelée par son ‘supérieur hiérarchique'. La première victime est toute désignée. Il usait de son autorité ? Il va la lui rentrer dans le c… Mais d'abord lui expliquer gentiment pourquoi il va finir en saucisse. Il faut garder allure et décence.

Le ministre qui était venu faire sa pub pré-électorale en assurant que lui vivant l'employeur d'Alain ne délocaliserait jamais et qui a jeté l'éponge sur ordre de son chef à lui ? On va aussi lui organiser une petite séance privée de remise à niveau du code de déontologie. A la décharge du ministre, sa hiérarchie ne lui en avait jamais parlé. Qu'importe, si on veut des responsabilités, il faut assumer. de plus honnêtes (c'est une expression) ont démissionné pour moins que ça.

Enfin, comme c'est une trilogie, la psychologue (« la grosse qui a dévissé la tête de ma femme et mis de la merde dedans avant de refermer ») qui a donné des idées à sa femme – l'occasion d'une séance in vivo sur les raisons de la colère d'un homme « en fin de droits ».

A la fois grand-guignolesque et traumatisant (y a quelques clamsés quand même), roman social et roman noir.

Chouette lecture, conseillée par la librairie ‘Un point un trait' de Lodève (Hérault)
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critiques presse (2)
Lexpress
03 août 2018
Puisant dans l'univers des pulps bien visqueux, l'écrivain et journaliste Laurent Chalumeau y va de son patronyme pour trousser son récit, et plonger, dans la poisse et l'enfer, ses martyrs et le lecteur qui assiste à ce vomissement enlevé, voire réjouissant, de haine et de frustration enlevé, plaisamment ordurier, contemporain sûrement.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
02 mai 2018
La langue brutalise parfois le lecteur, le sort d’une possible zone de confort, pour rendre plus vivantes les séquences — au point qu’on relit certaines phrases, pour s’assurer de les avoir comprises.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Au lieu que ce soit l’État qui chie dans son froc devant les grands thunés, les fonds de pension, les banques, les multinationales, ça devrait être l’inverse. Vous avez un pouvoir, vous vous en servez pas, trop obsédés à vous faire bien voir par vos maîtres. Mais mon pote, t’es l’État français, tu fais un bras de fer avec tous ces enculés, qu’est-ce qui te fait dire que tu vas perdre ? Si tu leur dis, voilà, on est la sixième puissance mondiale, on représente tant de business pour toi, tes clients ils sont là, les savoir-faire ils sont là, donc maintenant, tu vas arrêter, tu vas payer tes impôts en France, là où tu fais ton beurre. Tu vas employer des Français. Tu vas les payer correctement. Sinon, si tu pars en mode chantage, je délocalise, je mets mon siège en Irlande et tout, ben d’accord, vas-y, mais nous, on s’appelle la République Française et on va te mettre la misère, on va te mettre à genoux et tu vas ramper comme une merde, que tu t’appelles Arnault, Pinault, Amazon ou Google (...) Voilà pourquoi on t’avait élu. Voilà pourquoi on t’avait donné du pouvoir.
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Les mecs comme toi, en général, ça ne paye jamais. Le restau, vous payez pas. L’avion, c’est frais du contribuable. Les vacances, sur le yacht d’un milliardaire. Vous payez rien. Surtout pas quand vous faites une connerie. Vous faites sauter vos PV. Et même les trucs plus graves, zéro sanction. Au pire, vous faites une loi rétroactive et hop ! Il y a prescription. Si malgré tout, vous vous retrouvez en taule, c’est dans un carré VIP. Mais le plus souvent, pire du pire, vous prenez du sursis. Vous devez vous croire drôlement malins.
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Profiter des bonnes choses. Vivre les bons moments en temps réel, quand ils se présentent, plutôt que courir après je ne sais pas quoi. En bref, bonne bande. Couples unis et sympas. Les enfants tous à peu près dans les mêmes âges, déjà assez grands pour pouvoir se débrouiller tout seuls de la journée, mais encore assez petits pour être couchés passée une certaine heure. Donc assez décontract pour les parents. On faisait des barbeurques, on picolait, on sortait des conneries. Sans prise de tête ni rien. Et ça, le sens du kif et savoir se mettre bien entre amis, si tu l’as pas, tu l’as pas. Aucune quantité de thunes au monde va pouvoir te l’acheter.
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Tu dois te demander ce que tu fais là, à poil, menotté au tuyau, du gaffer sur la bouche et un sac sur la tête ? Si ! Forcément. Depuis tout à l’heure, t’es là en boucle : où est-ce que je suis ? C’est qui ce mec ? Pourquoi il m’a enlevé ? Qu’est-ce qu’il me veut, et cetera ? T’angoisses. Tu deviens dingue.

Oui parce qu’à tous les coups, la cagoule de braquo que j’ai enfilée juste avant de te choper, t’as pas pu me reconnaître. Donc tu sais même pas que c’est moi, là. T’inquiète, tu vas vite connecter les fils. Sauf, le moment où tu vas percuter, je peux te garantir, tu vas tout de suite grimper dans les niveaux. Pour l’instant, de ne pas savoir, tu flippes. Mais quand tu vas comprendre, c’est plus flipper que tu vas faire. Là, ça sera la terreur. La terreur absolue. La pure panique.

C’est pour ça, j’ai envie de te dire, détente. Laisse venir. Tu sauras bien assez tôt, va. Je dirais même, t’aurais tort d’être pressé. Non, parce que, tant que je parle, c’est bon : je fais rien d’autre. Que tout à l’heure, terminée la parlotte, on passera à l’action. Et là, comme j’expliquais, ça va plus être la même. Là, tu vas vite regretter que je ferme ma gueule, crois-moi. Donc, pour l’instant, si par moments tu trouves que je fais long, que je, comment c’est l’expression, que je me « perds dans le détail », tu sais quoi ? Profite, mon pote. Savoure. Parce que plus ça dure, mieux t’es. Crois-moi : t’es pas pressé que je me taise.

En plus, je te mets à l’aise : des questions, t’es pas seul à t’en poser. Moi aussi, j’en ai plein. Par exemple, moi, ma vie, à quel moment ça s’est barré en couilles ? Sérieux. À quel moment précis tout s’est mis à vriller et virer au nawak ?

Est-ce que par exemple c’est quand l’usine a fermé et que presque tout le monde s’est retrouvé sur le carreau ? Ou bien que c’est venu plus tard, quand, toi, t’as commencé à harceler Véro ? Ah. Voilà. Ça y est. Tu viens de piger. Tout à fait. Je suis « le mari ». Tu vois, je t’avais dit : avant, tu flippais, mais, là, depuis dix secondes, t’es dans un film d’horreur. Genre Hostel, mais en vrai et c’est toi la victime. Tu sais que ça va être long. Et que ça va être pénible. Et donc, qu’est-ce que je disais ? Oui. Quel moment nos vies ont dévissé. La fermeture du site ? Tes simagrées chelous au taf avec ma femme ? Ou encore après ça : quand l’avocate a commencé à lui bourrer le crâne, lui mettre des trucs et des machins en tête, l’envoyer chez la psy et tout ce qui s’en est suivi ?

Non parce que avant, sérieux, avant tout ça, avant la fermeture, avant tes plans relous ou le lavage de cerveau féministe qu’elles ont fait à Véro, avant tout ça, on était super bien, ici.

Donc, c’est ça que je me demande : c’est quoi précisément le moment où ça a commencé à merder ?
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C’est juste des actionnaires. Assoiffés de thunes, mais dans les clous. Et là, voilà : même que tu te goinfres en étant en France, si tu peux encore plus te gaver en allant domicilier le siège social en Irlande, mais mon pote, yallah ! Vive la Guinness. Et la tréso en paradis fiscal ? Pas de problème. Et pour la fab, le savoir-faire français, tu peux te le mettre au cul. En Roumanie, ils ont des petites mains qui feront ça très bien pour la moitié du prix. Ah ça c’est sûr que c’est plus souple, tout de suite.
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