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EAN : 9782234053625
Stock (01/01/2001)
3.91/5   16 notes
Résumé :
En 1938 paraissait chez Stock Le bonheur de Barbezieux. Ce livre, passé au crible des an-nées et de multiples éditions (sans avoir été changé d'une ligne), apparaît aujourd'hui aussi frais, aussi neuf qu'au moment de sa parution.
Jacques Chardonne y défendait ce qui est maintenant à la mode, c'est-à-dire certains mérites de la vie provinciale. «Si je raconte ma jeunesse et les souvenirs d'une société que je trouve exemplaire, ce n'est point pour revenir à un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Peu de grands écrivains ont raconté leur enfance et leur jeunesse avec honnêteté. Certains, comme Colette ou Nerval, l'ont copieusement fantasmée. D'autre, comme Vallès, l'ont étalé en long, en large et en travers. Mais peu l'ont fait avec sincérité et sobriété, sans fioritures. Pagnol a essayé, il n'a pas pu s'empêcher d'en mettre un peu. Comme le dit Bernanos dans ‘Les mauvais rêves', à la vérité peu d'écrivains ont su écrire sur l'enfance sans montrer autre chose que des parodies d'enfants, une sorte de jeunesse revue, corrigée et idéalisée par les adultes. L'exemple le plus célèbre en reste ‘Le petit prince', qui cinquante ans plus tard continue de susciter l'adoration général en mettant en scène tous les regrets de l'âge adulte dans un corps juvénile.

Mais Chardonne l'a fait. Que n'a pas fait Chardonne. (Qui a dit « choisir le bon camp » ? Je parlais de littérature, moi !) Il a raconté sa jeunesse, en Charente. Il a décrit Barbezieux telle qu'il la voyait par ses yeux d'enfants – et telle il l'a toujours vue. Une époque et une place de paix. Sans honte ni hésitation, il fait l'apologie de la classe sociale méprisée et ridiculisée par les Zolas et les Maupassant : la grande bourgeoisie provinciale. Je ne critiquerais pas ce choix, ma mère en est issue – et de la même région.

La Charente est un petit coin de terre ni vraiment curieux ni vraiment ordinaire. Elle n'a pas la prétention à la singularité de la Bretagne ou des Savoies. Même ses spécialités culinaires ne font pas recette – pourtant il y en a qui valent la peine. C'est ce charme et cette réserve que Chardonne a su capter. Des termes qui décrivent bien son écriture aussi, du reste…
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Découverte de cet auteur dont j'avais entendu parler par ailleurs.
Pour le situer il faut savoir qu'il était, en octobre 1941, du voyage via Berlin avec Robert Brasillach, Marcel Jouhandeau, André Fraigneau et quelques autres.
Il fait l'éloge du National Socialisme, écrit même : « le National Socialisme délivre l'homme ».
Naturellement cela n'aide pas pour faire une carrière littéraire après la libération.
Ce Bonheur de Barbezieux , publié en 1938, montre toutes les qualités d'un véritable écrivain. Aucun doute à ce sujet.
Patatras !
Voilà encore un bel exemple d'un homme qui peut être à la fois un remarquable romancier et un regrettable imbécile.
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Le bonheur de Barbezieux / Jacques Chardonne
Dans ce court récit autobiographique, Jacques Chardonne raconte sa jeunesse dans une province française, la Charente, le pays du cognac, qui vivait alors au rythme des vendanges et des lunes. Il écrit : « La vraie passion de ces gens était pour leur travail, pour la vigne, pour ce cognac dont ils buvaient très peu mais qu'ils respiraient volontiers et qui demande pour s'accomplir sans artifices en sa lente maturation beaucoup de mérites de tout un peuple. L'amour pour les choses bien faites ou pour la bonne substance , et le discernement que cet amour implique , et la patience , le courage qu'il veut , c'était la seule religion du Français dans ma province , et pour moi c'est encore une philosophie . »
Il faut savoir qu'alors le maître de chai était une véritable puissance à tous les niveaux et que le tonnelier était fier de sa doloire qui évidait une douve sans aucune bavure. Cependant les « grands n'étaient pas toujours dépourvus d'âme et le peuple avait beaucoup d'esprit, » ajoute l'auteur. Il parle là de la grande bourgeoisie provinciale.
Tout au long de l'évocation, Jacques Chardonne vante la lumière particulière de sa Charente natale : « La lumière de la Charente existe, sans pareille en France, même dans la Provence. Elle n'est pas traduisible en mots. »
Ce texte paru en 1938, reste un des plus célèbres de l'auteur, il touche les citadins que nous sommes devenus car nos racines paysannes ou provinciales restent enfouies au plus profond de notre enfance et de la mémoire de notre famille. Chacun d'entre nous retrouve alors ses propres souvenirs en lisant.
Un très beau livre de réminiscences évoqués dans un style magistral, limpide, sobre et plein de tendresse.
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Sorte de journal autobiographique, remarquable d'intuition, de concision sagace. On est dans le plus pur style moraliste français, et dans le meilleur du genre (distillation de sagesse en toute bonhomie). Cela se lit comme du petit lait, mais il faut le boire lentement pour en saisir les nuances, la délicatesse, car le « mine de rien » reste toujours au premier plan avec l'auteur. A manier avec délicatesse. Mettre ses lunettes s'il le faut.
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critiques presse (1)
Lexpress
04 juillet 2011
Porté par une très belle langue et un vrai sens de la pédagogie, notre ornithologue, connu pour toujours dormir fenêtres ouvertes, raconte les saisons, les migrations, les amours.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je n'aurais jamais été un musicien. Aujourd'hui encore, je n'aime guère la musique. Elle vous oblige à rester assis, il faut l'écouter en silence, et je n'ai jamais pu faire le silence en moi-même.
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On dirait que l'homme est avide surtout de belles défaites.
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Je suis né dans une petite ville de marchands. On vendait du cognac chez les riches, des sabots ou des étoffes dans les boutiques. Depuis des siècles on n’avait d’autre ambition que de gagner un peu d’argent.
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Faute de savoir ce qui nous est nécessaire, nous vivons dans la gêne. Ce nécessaire est très réduit ; au delà, rien ne compte. Chez la plupart des hommes, c'est le discernement qui manque. Ignorant leurs vrais besoins, ils sont insatiables, flottants et malheureux.
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Il faut se garder d’un penchant au scepticisme, vieille manie de la plume, quand on écrit sur ce grave sujet de l’amour.
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