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Patrick Chamoiseau (Autre)
EAN : 9782897128098
214 pages
Mémoire d'Encrier (06/01/2022)
3/5   3 notes
Résumé :
"Ferdinand, je suis à Paris" commence avec Jenny, l’amoureuse américaine, qui débarque à Paris à l’improviste et qui laisse sur le répondeur le message suivant : Ferdinand, je suis à Paris.

Voilà notre héros Ferdinand, fringant journaliste originaire de Port-au-Prince, tiraillé entre Jenny qui débarque et Olivia, son amante parisienne. Ajouté à cela l’écriture de son roman, ses reportages journalistiques, la ronde des amis et l’actualité politique, l... >Voir plus
Que lire après Ferdinand, je suis à ParisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après Manhattan Blues, c'est avec joie que nous retrouvons Ferdinand, mais cette fois, ce n'est pas lui qui rend visite à Jenny à New York mais elle qui débarque sans prévenir à Paris. Et leurs amours étant toujours compliqués, Olivia, une femme de toute beauté, mais complètement déprimée, fait son apparition.

Ferdinand ne fréquente pas, dans son quotidien parisien, Mike, écrivain resté à New York, ou Ronald, peintre originaire également d'Haïti qui a déménagé à Miami, mais Jean-Pierre, ami depuis l'université qui fait carrière dans la publicité quand Ferdinand écrit des livres. Les scènes sont parfois cocasses avec des rencontres inattendues et toujours en arrière-plan, le lapin Cassegrain, indispensable pour se mettre aux travaux d'écriture.

Au-delà de la suite des aventures de Manhattan Blues, l'évocation par petites touches du retour en Haïti, pour un reportage, donne une nouvelle profondeur. En 1986, c'est la Révolution haïtienne, avec la fin du règne des Duvalier et de la milice des Tontons Macoutes. Il existe donc une résonnance toute particulière quand Jean-Claude Charles, Haïtien exilé, mentionne : « Je n'oublie pas qu'un écrivain, c'est d'abord des mots. C'est-à-dire avant tout du papier et de quoi écrire. C'est-à-dire la capacité d'écrire et de lire. C'est-à-dire tout ce qui, dans les conditions d'Haïti, nous aura fait tellement défaut. Or nous sommes quand même devenus écrivains. Nous avons lutté contre la folie. Nous ne sommes jamais drogués au point de ne plus pouvoir écrire. Nous sommes vivants. Contre l'arbitraire. Contre l'enfermement. Contre la dictature. La dictature n'est plus. La dictature risque à tout moment de renaître de ses cendres. le 7 février a représenté pour moi une énorme libération. Nous n'en avons pas fini. Il nous reste à rester écrivains. Des gens libres ».

Jean-Claude Charles est un écrivain qu'il faut « éprouver », comme l'indique Patrick Chamoiseau en préface. Ce n'est pas un auteur qui décide de tout ordonner au mieux. Il se confie en disant : « je laisse les histoires se raconter comme elles ont envie de le faire, ma seule intervention consiste à les surveiller, tous les jours, du réveil à l'endormissement, jusqu'à ce qu'elles aient fini de se raconter, et si ça leur chante de recommencer, je recommence avec elles, je suis à leur service, je conçois de la sorte mon rôle, à supposer qu'un écrivain ait quelque rôle, d'ailleurs je ne suis même pas sûr d'être écrivain, je ne suis pas sûr d'écrire un roman, je ne suis sûr de rien, à part la fatigue de mes doigts sur le papier que je couvre d'encre, puis sur le clavier de la machine à écrire, puis de nouveau le stylo, de nouveau la machine, ainsi de suite, alternativement, c'est ma manière de surveiller les histoires, ça va durer tant que je serai un corps vivant, jusqu'à ce que les histoires aient fini de se raconter ».

Ainsi, lire les romans de Jean-Claude Charles constitue une expérience très particulière, avec un souvenir persistant, une écriture qui s'exprime dans la forme au-delà du fond. Cependant, avant de lire Ferdinand, je suis à Paris, je ne peux que vous conseiller de débuter par Manhattan Blues afin de faire connaissance avec les personnages, pour les suivre ensuite dans leurs évolutions.
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Les choses de la vie , les petits riens quotidiens , dans le Paris des années 80 ,contés par un Haïtien qui a fuit la dictature de Duvalier et les horreurs des tontons macoutes. Des moments ordinaires , transcendés par des épisodes de créativité,de rencontres, d'amitié, d'amour ,qui permettent de surmonter les difficultés de l'exil. La vie de tout un chacun, en quelque sorte, exprimée dans un style alerte, vif ,qui colle très bien avec notre époque contemporaine
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ma détestation de l’argent est absolue. J’aimerais exclure de ma vie, de mes livres, jusqu’au mot lui-même. La pire des méthodes, selon Jenny. Il faudrait prévoir. Gérer. Agir autrement que de cette manière. Le résultat, le voici : une présence obsédante de la chose exécrée dans mon existence quotidienne.
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Je n’ai vu personne à New York.
A part des passants.
C’est très intéressant les passants.
Ils ne vous contrarient pas.
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Videos de Jean-Claude Charles (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Charles
Extrait du recueil NÉGOCIATIONS de Jean-Claude Charles
«Négociations», son premier livre de poèmes (1972), a été une révélation. À la manière du livre Idem de Davertige, Négociations a bouleversé toute une génération. Exigeant, étonnant pour un premier livre..
Né en 1949 à Port-au-Prince et décédé à Paris en 2008, Jean-Claude Charles, romancier, poète, essayiste et journaliste, est l'auteur d'une oeuvre immense, rééditée chez Mémoire D encrier.
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