Dominique Saudinos et
Georges Charpak nous retracent, dans
La vie à fil tendu, le parcours de ce grand physicien, prix Nobel de physique en 1992 pour ses travaux sur les détecteurs de particules à hautes énergies
Le livre comprend deux parties.
La première, « Grisha, alias Georges » retrace la vie du physicien, né en 1924 à Dobrovica, près de Tchernobyl (en Ukraine actuellement mais alors en Pologne).
Il porte le prénom de Grisha, sa famille est juive et pauvre. Deux ans après sa naissance, par crainte des pogroms, elle s'exile en Palestine mais y reste peu et retourne en Pologne en 1928 avant de partir définitivement pour la France.
Sa petite enfance est donc ballotée entre différents pays et différentes langues (yiddish, russe, arabe, polonais , français) mais est chaleureuse.
Georges Charpak nous fait part de son amour immédiat pour son nouveau pays, il admire l'accueil qu'il y a reçu, la valeur de son enseignement, sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité », sa laïcité, les camps qu'il y fait avec les Faucons Rouges.
La seconde guerre mondiale va lui donner l'occasion de remercier son pays d'accueil, il s'engage dans la résistance. Il sera fait prisonnier puis déporté à Dachau.
Après la guerre, nous le retrouvons affilié au PC dont il se détachera plus tard, et le suivons : ses amis, ses rencontres, son mariage, ses études, son engagement politique et, bien entendu, sa passion pour la physique.
La seconde partie, « Charpak, physicien français », est consacrée à son parcours de chercheur.
Partie plus ardue pour moi…
J'aimais les cours de physique durant mes études, mais tant mon parcours universitaire (droit et économie) qu'un métier dans le secteur financier m'en ont éloigné.
Georges Charpak fait pourtant tout pour vulgariser la physique nucléaire, j'arrive à le suivre - parfois en le relisant plusieurs fois - je crois comprendre, je m'accroche mais au fil des pages, les leçons se suivent trop rapidement et je me sens dépassé. J'aurais certes dû consacrer plus d'attention à ces pages, ne continuer à lire qu'après les avoir comprises et assimilées mais je ne l'ai pas fait, je voulais poursuivre son parcours - les pages ne comprennent pas uniquement ces développements scientifiques - et mon intérêt est resté intact.
Georges Charpak fut un résistant et un chercheur à la renommée mondiale, je suis frappé de constater comment il peut rester modeste, comment il n'hésite pas à rendre hommage à tous ceux qu'il a côtoyés, sa famille, ses compagnons de lutte, ses collègues physiciens. Tous sont cités nommément et il les honore. de même, il ne nous épargne pas non plus de reconnaître ses échecs dans son métier de chercheur.
Il nous retrace bien toute l'histoire de la recherche en physique nucléaire, son faible niveau en France à l'issue de la seconde guerre, puis son essor et nous montre que ses découvertes sont dues aux recherches antérieures d'autres chercheurs, comme les siennes en inspireront d'autres.
C'est un savant, c'est un prix Nobel, c'est surtout un homme, un grand homme.