Voici enfin le tome 2 après le coup de coeur du tome 1. Si les personnages grandissent et gagnent en maturité, cela s'est fait au détriment de l'ambiance que j'avais tant apprécié lors du premier tome. On perd l'innocence si agréable que j'avais trouvé pour s'enfoncer dans la noirceur des moeurs : l'esclavage d'enfants, le viol et la pédophilie. J'ai trouvé certaines des péripéties très dures, notamment celles qui concernent le Buveur d'Innocence. Pour le coup, nous nous trouvons vraiment dans un récit d'horreur, mais je ne m'attendais vraiment pas à ça, surtout après un premier tome beaucoup plus léger. C'est peut-être ça qui a fait que j'ai moins apprécié la lecture.
Cependant, cela permet au personnage d'Ambre de réellement évoluer. Elle est devenue adulte dès ce deuxième tome alors que Matt et Tobias restent encore trop centrés sur leur personne et les empêchent d'exploiter leur potentiel. Matt est toujours un Monsieur-je-sais-tout alors qu'il n'offre que très peu de réflexions pertinentes. Il possède la place de leader alors que c'est probablement le personnage le plus irréfléchi des trois, et en ce qui concerne Tobias, sa seule évolution est la mise en avant de son altération. J'attends beaucoup des prochains tomes sur le développement des deux garçons !
Mais malgré ça, nous retrouvons la même portée philosophique que j'avais découvert dans le premier tome : cette fois-ci ce sont les sociétés matrimoniales qui sont mises en avant, sociétés à s'y méprendre avec les Amazones. J'apprécie le fait que
Maxime Chattam profite de la portée de ses romans pour transmettre des messages pertinents sur le monde actuel.
Le développement de l'univers de la saga est également très intéressant. Nous passons la première partie avec le peuple habitant la Forêt Aveugle, regorgeant de ses propres mystères, puis nous partons en direction des villages des Cyniks et de leur mode de vie barbare. L'effet documentaire de passer de l'un à l'autre avec peu de transitions et en énumérant les différences n'est pas vraiment dérangeant si on s'attache davantage à ce que vivent les personnages.