Guy de Timée -
Chattam avait d'abord opté pour Boulée de Mars mais l'action se déroulant en février...- est un écrivain reconnu évoluant dans la haute bourgeoisie. Mari et père à la vie insipide, il décide d'abandonner soudainement femme et enfant pour finalement trouver asile au « Boudoir de Soi « , une maison close classée cinq Durex au guide DSK, c'est dire le prestige de la boîte...de douze . Son ambition, écrire un nouveau roman à la
Conan Doyle, son modèle absolu . Julie, Faustine et Milaine, autant d'amitiés se créant au fil du temps . Aussi, lorsque cette dernière est découverte sauvagement assassinée, Guy n'écoute alors que son relatif courage pour tenter de solutionner ce tragique fait divers . C'est épaulé de Faustine et de Martial Perotti, jeune flic épris de la victime et fraîchement débarqué à Paname, que ce nouveau héros des temps presque modernes décide d'investiguer au péril de sa vie .
J'ai découvert
Maxime Chattam il y a bien longtemps par le biais de sa fabuleuse Trilogie du Mal que je considérais alors comme inégalable dans sa biographie . En refermant ce diptyque du Temps, les positions restent inchangées .
La vraie bonne idée, un cadre franchement atypique que ce Paris 1900 accueillant l'Exposition Universelle, formidable toile de fonds parfaitement exploitée . le lecteur se retrouve à mille lieues des enquêtes habituellement torchées sur fonds d'ADN où de méthodologie dernier AAAAAHHH, cri . Un bouquin qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler
l'Aliéniste de
Caleb Carr où l'intellect primait sur une science encore balbutiante .
L'auteur, sans véritablement se forcer, parvient cependant à intriguer et ce malgré un rythme poussif constituant ici le véritable point noir de ce thriller à la sauce ésotérique . Un bouquin livré sans biactol et qui, dès le début, assène un rythme effréné qui n'est pas sans rappeler les plus belles accélérations de l'épicurien moyen gavé au McDo, option monocycle, dans le Ventoux .
Mais le récit tient largement la route en s'appuyant habilement sur quelques passages justifiant pleinement que l'on s'y attarde .
La poisseuse rue Monjol abritant les pires déchets de l'humanité qui soient et la douce flânerie parfumée à travers les égouts de Paris participent à ce soudain regain d'intérêt lorsque celui-ci a tendance à s'étioler .
Notre trio d'enquêteurs se complète à merveille . Faustine et Martial suscitent d'emblée la sympathie alors que Guy, visiblement abonné à Réponse à Tout, a vraiment tendance à gonfler à la longue.
Bref, vous l'aurez compris, si ce
Léviatemps n'est pas de ces lectures inoubliables malgré un sens certain de la narration, il constitue néanmoins un honnête dérivatif qui aura pêché par ses longueurs interminables et son final extravagant...