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3,76

sur 1726 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre atterrit dans la corbeille des bouquins mitigés, où les éléments que j'adore côtoient ceux que je goûte peu.

Qu'est-ce qui m'a attiré là ? L'époque bien sûr : Paris en 1900, alors que la ville est dans l'effervescence de l'Exposition Universelle qui nous laissera le Petit et le Grand Palais et le pont Alexandre-III entre autres ; lieu et époque remarquables pour une affaire criminelle alors que résonnent encore les échos de l'affaire Jack l'Eventreur de Londres.
Et je dois dire que Chattam m'a régalé avec la maîtrise de son décor. Au début j'ai eu peur qu'il ne se limite au Paris des bas-fonds (très bien rendus d'ailleurs, jamais je n'irai me balader rue Monjol, gulp !) mais petit à petit il pénètre des cercles plus cossus, et surtout il nous fait visiter l'Expo qui devient un élément essentiel de l'énigme. On sent respirer l'atmosphère de progrès dans les starting blocks du 20ème siècle. C'est un Paris que j'aurais adoré contempler. Une époque rude pourtant, où les sentiments ultranationalistes ou anarchistes s'affrontent parfois physiquement et où l'affaire Dreyfus hante les mémoires. Les relations conflictuelles entre les groupes, le comportement du Français vis-à-vis de l'indigène reflètent bien ce qu'ils ont dû être à l'époque. Mais en avançant dans le roman, l'auteur n'a pas pu s'empêcher de faire penser ses héros comme des contemporains qui rejettent l'extrémisme, le racisme et le progrès forcené qui détruit la planète. J'ai trouvé ces anachronismes regrettables.

Mais je ne savais pas vraiment où se situe le coeur de métier de Chattam car je n'en avais qu'un seul : c'est le Mal, montrer son oeuvre, décortiquer sa psychologie. Naïvement je pensais avoir droit à une histoire de meurtre « classique » dans un bel écrin historique. Mais non. Les premiers meurtres sont dégoutants, et la suite encore pire, jusqu'à l'oeuvre ultime du criminel qui est un truc qui ferait dégueuler Hannibal Lecter lui-même (ou alors il l'achèterait pour décorer sa maison secondaire, allez savoir).

Les héros, Guy l'écrivain et Faustine la catin, vont rechercher l'assassin avant tout parce que le premier meurtre implique une personne qui leur est proche. Mais Guy cherche surtout l'inspiration. Il veut pénétrer la tête du psychopathe, apprécier ses rouages, démonter et remonter l'horloge. Tout au long du récit, il se comporte comme un profiler avant l'heure, émet des théories plus ou moins fumeuses, pratique à rallonge la graphologie dans des chapitres longs à n'en plus finir. Il est doué, mais c'est un amateur. Ses théories partent dans tous les sens, aboutissent dans des impasses ou disparaissent simplement du récit. Et évidemment, quand on a tout conjecturé, la vérité se trouve quelque part dans le tas. Ben non, même pas et il sera plutôt surpris à la fin, Chattam nous offrant quelques rebondissements que le lecteur a peu de chances de deviner.
Chattam n'oublie pas de montrer que l'empathie est un don à double tranchant. Si pouvoir pénétrer les arcanes de la pensée d'un criminel est un atout dans une enquête, c'est aussi un pont qui peut permettre à la maladie de passer du criminel à l'enquêteur. Guy sent ses démons endormis se réjouir quand il saisit une caractéristique du Mal qu'il explore. Il en éprouve une certaine jouissance. Et comme je crois que Guy est une forme d'avatar de Chattam, l'auteur lui-même doit aimer se confronter à l'horreur absolu dont l'humain est capable. A un moment donné, Guy prétend vouloir être un passeur qui, en se salissant les mains, permet au lecteur lambda d'avoir un aperçu du Mal en restant tranquillement allongé dans son canapé. Dans cette phrase Guy et Chattam sont confondus.

Voilà. Si vous aimez les horreurs criminelles, pénétrer l'âme des psychopathes, les décors historiques de qualité, vous adorerez ce roman. de mon côté je remercie lyoko d'avoir pioché ce livre dans ma PAL et j'espère que mon billet lui exprimera bien mon ressenti et mon enthousiasme composite.
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Mon premier Chattam ! Et je ne suis pas déçue ! Bon, effectivement, je n ai pas découvert l Amérique, hein, c est juste un des auteurs français les plus lus, mais j avais un a priori, on est souvent déçue par les best sellers ...Pas là, et visiblement c est un mineur....Chouette alors, il y en a plein ...
Paris,1900,exposition universelle, c est un cadre original et très très bien décrit. Paris 1900 de la zone, du maquis de Montmartre, les rues Asselin, Monjol...On se croirait dans des photos d Eugène Atget, c est vraiment bien.
Le personnage principal, Guy, l écrivain qui se cherche, qui cherche sa noirceur, fasciné par le crime, à mon avis il ne faut pas trop le critiquer car l auteur me semble y avoir mis beaucoup de lui ...
Je me suis laissé embarquer dans ce Paris de la Belle Époque, beau et lumineux en surface, mais laid et misérable à ses frontières, et monstrueux dans ses bases souterraines ...racisme, colonialisme, exploitation du corps des femmes, puritanisme, hypocrisie sociale ...Le temps est en marche et ne tardera pas à nous dévoiler sa face monstrueuse...Le XXème siècle ...
Vraiment, ce livre, c est du solide, du pensé, du bien fait.
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Je ne sais pas du tout par où commencer ma chronique... En fait, j'ai lu ce livre dans le cadre de la session noire du challenge Bookineurs en couleurs de Liyah mais aussi pour le baby-challenge thriller de Livraddict.

J'ai vraiment passé un très bon moment avec ce roman : l'ambiance m'a vraiment emportée. Je lis rarement des livres un peu ésotériques, du coup, ici, c'était assez doux pour que je puisse comprendre l'histoire et l'apprécier. J'ai vraiment été emportée au 20e siècle : j'aime bien ce mélange de "modernité", de tradition et de mystère. J'ai aimé me balader dans les différents quartier et à l'exposition universelle avec les différents personnages.
Par contre, l'intrigue, bien qu'elle soit bien menée et m'a beaucoup plus, m'a paru assez superficielle. J'ai trouvé que Maxime Chattam aurait pu aller encore plus loin, d'autant plus que les meurtres ne m'ont pas spécialement paru très crédibles... même si la justification des meurtres est vraiment plausible.

Faustine est vraiment un personnage envoutant : elle a beaucoup de classe malgré sa condition et j'ai beaucoup aimé son côté "princesse" ou "diva" qui sait se faire respecter de quasiment n'importe qui. Elle m'a beaucoup impressionnée par son caractère aussi calme que volcanique et la force qui se dégage d'elle. J'espère vraiment retrouver Faustine dans le second tome.
Guy, même si il m'a beaucoup plu, m'a fait moins forte impression : il est bien "pâle" à côté du personnage de Faustine. Pourtant il est très sympathique, plutôt droit dans ses bottes (malgré ses histoires familiales) : je crois que, malgré ses erreurs passées, c'est quelqu'un a qui je pourrais facilement faire confiance. Je l'ai trouvé vraiment intéressant.

Maxime Chattam m'a vraiment surprise avec Léviatemps : ce roman est vraiment différent des autres de l'auteur que j'ai eu l'occasion de lire. Bizarrement, même si j'ai passé un très bon moment avec Faustine et Guy, je ne sais pas trop si j'ai été surprise dans le bon sens ou non : je n'ai pas frissonné autant qu'avec ses autres romans et cette constatation me perturbe assez... :p
Léviatemps est un roman a découvrir : je lirais le second tome avec plaisir !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Voila Maxime Chattam qui décide de faire une oeuvre policière au moment de l'exposition universelle de 1900 dans le Paris tourmenté par le changement de siècle.

Un romancier tourmenté, qui veut quitter sa condition et sa famille, se réfugie dans un bordel et se trouve mêlé à une épouvantable histoire de serial killer.

L'auteur est de qualité, donc le livre l'est aussi. Sans doute un exercice de style, mélanger histoire et fiction, on passe un bon moment, mais il y a tout de même des longueurs. le récit aurait pu être plus dense et plus intense avec une bonne centaine de pages en moins.
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15/20

A Paris, en 1900, l'Exposition Universelle attire une foule toujours plus grande de touristes curieux, fortunés et adeptes de nouvelles découvertes toujours plus épatantes les unes que les autres. Alors quand un mystérieux meurtrier décide de s'en prendre à de nombreuses courtisanes et de mettre en scènes ses crimes, la police fait tout pour masquer ce déchaînement de violence, de sang et d'horreur qui pourrait nuire grandement à l'Exposition universelle. C'est donc l'écrivain Guy de Timée, en panne d'inspiration et très affecté par cette horrible affaire, qui décide de se lancer à la poursuite de ce tueur. Aidé de ses deux acolytes, il parcourt Paris et décortique la mentalité du tueur, pour mieux le démasquer.... mais ne va-t-il pas se perdre en chemin en s'investissant trop dans cette affaire?

Léviatemps est un roman qui nous emporte dès les premières pages au coeur du Paris des années 1900, mettant l'accent aussi bien sur l'enquête surréaliste qui se joue entre ses pages que sur l'aspect historique, développant de nombreux aspects différents et permettant au lecteur de ne pas rester cantonné seulement dans l'intrigue des meurtres. S'il est clair que ce roman possède de nombreux atouts pour faire voyager son lecteur vers le passé et dans la psyché d'un meurtrier, il ne déroge néanmoins pas à la règle du premier tome, et possède donc aussi quelques petits points un peu plus décevants. Une bonne lecture néanmoins, que j'ai beaucoup appréciée pour de nombreuses raisons, mais qui m'a aussi laissée mitigée pour d'autres.

Selon moi, ce roman est clairement divisé en trois parties au niveau de l'action, du rythme et de l'intrigue. La première permet à l'auteur de poser les bases de son récit et de son univers, de notre faire découvrir ses personnages et d'introduire son intrigue. Tout cela se fait assez rapidement, et c'est une partie que j'ai adoré. La découverte de l'univers que nous présente ici Maxime Chattam, ainsi que celle des personnages que nous allons accompagner dans leur recherche de la vérité, mais aussi et surtout, c'est dans ce début de roman que nous sont dévoilées les bases de l'intrigue. Une première partie très riche et intéressante qui permet au lecteur de se plonger facilement dans ce premier tome du Diptyque du Temps.

L'écriture de Maxime Chattam contribue aussi à nous rendre accro à ce récit. La plume est fluide, vive et très prenante. L'auteur maîtrise très bien son récit, il sait rendre les scènes d'action ultra prenantes et nous plonger dans la réflexion avec les questionnements et les déductions multiples de nos trois protagonistes. Il réussit aussi avec facilité à nous transporter dans l'époque du Paris de 1900, avec ses moeurs, ses coutumes, les disparités entre les populations et bien sûr, l'Exposition universelle. La plume de l'auteur rend le roman très fluide et surtout très addictif, mais ce n'est pas le seul point positif à soulever.

L'univers de Léviatemps est très approfondi, nous nous retrouvons plongés au coeur des années 1900, et découvrons ainsi une époque magique, pleine de nouveautés en devenir, de questionnements sur l'Homme et sur l'avenir. Une époque où les disparités entre les populations sont bien présentes telles deux univers parallèles se rencontrant avec violence à travers le tueur que Guy et ses compagnons tentent de démasquer. Les mots de l'auteur nous font réellement voyager dans cette époque et c'est un aspect du récit que j'ai adoré et autant dire que j'ai aussi beaucoup aimé l'aspect thriller/enquête qui lui aussi est très approfondi, assez complexe et sur lequel j'ai adoré me trituré les méninges.

Les personnages ne font pas exception, ils sont eux aussi très complexes, presque humains et vraiment très intéressants. La première partie du roman permet aussi à l'auteur d'approfondir ses personnages, auxquels nous nous attachons donc avec facilité, ce qui permet de se plonger encore plus dans le récit et de les comprendre.
Guy de Timée est un écrivain en panne d'inspiration qui a fuit sa famille et la bourgeoisie parisienne pour retrouver sa vie d'avant et donc son inspiration. C'est le personnage auquel je me suis le plus attachée, celui dont on connait le plus les pensées et le passé, celui dont on suit toutes les réflexions et les péripéties. C'est un homme courageux mais possédant aussi de nombreuses failles, très critique sur sa société, il est aussi très intelligent et n'hésite pas à risquer sa vie pour les personnes qui comptent à ses yeux.
Faustine est une courtisane habitant la maison close dans laquelle Guy a trouvé refuge. C'est une femme très impulsive, très courageuse et qui, encore une fois, n'hésite pas à se mettre en danger pour défendre ce qu'elle pense et ceux qu'elle aime. C'est une personne entière et très agréable que j'ai beaucoup aimé découvrir.
Martial Perotti est un jeune flic, proche de l'une des victimes, il se retrouve impliqué dans l'enquête de Guy et Faustine un peu par hasard. C'est le personnage que j'ai le moins aimé, avec lequel j'ai eu le moins d'affinités et sur lequel se sont portées beaucoup de mes interrogations.
J'ai beaucoup aimé suivre les aventures de ces trois personnages, très attachants et pour lesquels on se fait vite du souci.

La deuxième partie du récit est consacrée à la recherche d'indices concernant la compréhension de la personnalité du tueur. C'est aussi la partie pendant laquelle on découvre le plus le Paris de 1900, les lieux, ainsi que les personnages secondaires. Malheureusement, c'est aussi durant cette partie que les longueurs s'installent, bien que certains passages soient vraiment très prenants, d'autres le sont moins et le rythme de l'action en pâtit grandement. Les interrogations et les réflexions en tous genres des personnages prennent de la place et permettent de faire avancer l'histoire mais les rebondissements sont néanmoins moins présents. Toutes les déductions de nos personnages les amènent à se rapprocher du tueur et l'action reprend un rythme rapide.

La troisième partie possède un rythme plus effréné, l'urgence de la situation augmente à chaque page et les révélations se font plus nombreuses et passionnantes. Nos personnages se retrouvent dans une situation difficile et j'ai beaucoup aimé ces revirements de situations et toutes ces péripéties, les dernières pages défilent toutes seules et passent beaucoup trop vite. L'angoisse est présente chez les personnages et on sent avec désespoir que la fin de ce premier tome est proche. J'aurai aimé que cette troisième partie sont plus longue car elle est vraiment palpitante, mais malheureusement, la fin vient trop vite.

La fin est riche en rebondissements et en interrogations, vraiment palpitante. J'ai beaucoup aimé connaître enfin les réponses à mes questions et le tout avec beaucoup d'action, cependant, j'ai trouvé cette fin un peu trop abrupte, trop rapide, elle aurait mérité un peu plus d'approfondissements afin d'être à l'image du récit tout entier. Cette fin, bien que palpitante, est un peu en-deça de la qualité du récit, donc je suis restée un peu mitigée par cette fin. J'en espère donc encore plus du second et dernier tome.

Les +: l'écriture de l'auteur, l'intrigue, les personnages, les première et troisième partie du récit, l'action, l'époque
Les -: une deuxième partie avec quelques longueurs, une fin trop rapide

Léviatemps est un bon premier tome, qui m'a charmée grâce à de nombreux points positifs mais aussi laissée un peu mitigée à cause de petits points négatifs. L'écriture de l'auteur est toujours aussi agréable, son univers très développé et j'ai adoré me plonger dans le Paris de 1900 et ses moeurs. L'intrigue est ultra prenante et les personnages sont très complexes et attachants. Bref, beaucoup d'aspects très agréables, néanmoins quelques petits points noirs se glissent dans le récit, des longueurs dans la deuxième partie du récit et une fin trop abrupte. Néanmoins, une bonne lecture et un bon premier tome pour le Diptyque du temps, j'en attends donc énormément du second et ultime tome.
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Ce roman Léviatemps fait partie du premier volet du "diptyque du temps", dont la suite est le requiem des abysses paru en 2010 chez Albin Michel. le récit se déroule à Paris en 1900, à la belle époque où a lieu l'Exposition universelle.

C'est l'histoire du personnage ‘'Guy de Timée'', c'est un romancier qui vit de son succès. Il vient de la riche société bourgeoise. Un jour, il quitte tout. Il veut écrire un roman qui l'identifierait à sa quête personnelle. Il espère écrire un style à la ‘'Conan Doyle''. Il devient alors un fugitif recherché par sa belle-famille.

Il trouve un refuge dans une maison de courtisanes à Paris. Il y a soudain un meurtre sur une fille de la maison. C'est un crime sanglant. Grâce à cet événement, Guy se lie d'amitié avec Faustine, une courtisane et le détective Perroti. Ils veulent faire justice eux-mêmes car la police ne fait rien. C'est ainsi que leur aventure démarre pour les plonger dans le côté obscur de l'âme humaine.

J'ai aimé être au coeur de Paris, à l'époque 1900. On nous fait voyager sur la Seine, autour des bâtiments de l'esplanade des Invalides. On nous amène au Trocadéro, ensuite près de la tour Eiffel, puis proche du palais de l'Électricité. On voit tout de suite l'essence de l'Exposition : "la Ville lumière". On nous introduit dans un quartier dangereux : la rue Mongol. C'est un endroit risqué où règne la loi du plus fort.

On nous explique l'industrialisation de l'apparence, de la colonie. On nous intègre aussi des thèmes comme ‘'le prédateur'', ‘'le Léviathan d'ombres'' et ‘'le golem de violences''. Au cours du roman, on expose le coté occulte, la noirceur d'ombre. On nous entraîne au cénacle des Séraphins et on explore l'étude graphologique et le décryptage de lettre. On a aussi remarqué un symbole : «a», que je retrouve similaire mais différent dans l'ouvrage la conjuration primitive, sorti en 2013 chez Albin Michel.

Ce que j'ai moins aimé de Léviatemps, je crois que ce sont les longueurs. Au début, on a de la misère à s'attacher au personnage. On peut se lasser quand il décrit trop longuement les lieux. Quand on persévère, on se laisse conquérir par les états d'âmes des personnages. On s'aperçoit aussi que les homicides sont très ensanglantés et décrits très précisément. Quelqu'un qui n'est pas familier peut avoir mal au coeur. Léviatemps est un univers, où il y a plusieurs groupes. On doit être attentif pour ne pas s'y perdre. C'est souvent une question de force, de chasseur et de proie et le meurtrier est près.

Pour conclure, je suis contente de l'avoir terminé même s'il a fallu que je reprenne plusieurs fois mon bouquin. Je perçois ce livre comme une trouvaille où chaque détail a une signification qu'on ne saisit pas sur le moment. Lorsqu'on est confronté à l'invisible, à ce qu'on ne voit pas, il faut aller plus loin dans notre raisonnement. Je conseille ce livre à des lecteurs avancés car c'est une lecture assez noire, qui peut nous bouleverser le coeur. Maxime Chattam a su saisir Paris en 1900 et nous entraîner avec lui. Il a fait une recherche remarquable, avec sa plume fébrile qu'on reconnait lors de l'histoire.



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Voici un auteur français « à succès », de ceux-là même dont je me méfie spontanément – pourtant, il y en a l'un ou l'autre qui ont réussi à me séduire (par leurs livres, s'entend, pas d'ambiguïté !), mais en ce qui concerne Maxime Chattam, j'étais restée sur la déception de « L'illusion », et très hésitante à retenter l'expérience avec un quelconque autre de ses écrits. Il a fallu qu'un challenge, un de ces nombreux auxquels je participe, le propose dans une grille Loto, pour que je me décide à lui laisser une nouvelle chance, une fois encore avec un livre estampillé thriller.

Bon, j'attaque ce commentaire environ trois semaines après avoir terminé le livre, c'est extrêmement rare que je laisse passer autant de temps… mais rassurez-vous : ce laps de temps écoulé n'a rien à voir avec le livre même, c'est tout simplement que c'est l'été, nous sommes partis en famille de façon impromptue, période de vacances pendant laquelle je n'ai plus rien écrit et à peine lu. Résultat : je n'ai qu'un souvenir un peu flou et désormais mitigé de ce livre, auquel je n'ai jamais réussi à accrocher à 100% - c'est d'ailleurs l'une des rares choses que j'aie réussi à répéter encore et encore sur le fil Discord de la lecture commune qui s'était organisée autour de ce roman. Pour le reste, il faudra excuser un avis peut-être un peu éteint.

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le contexte très bien rendu de l'Exposition universelle de Paris en 1900 ! Je suis bien incapable de dire si c'est historiquement correct, et vu le contexte de vacances je ne vais pas m'embêter à vérifier, mais une chose est certaine : on s'y croirait, mais tellement ! On voit cette foule se presser autour de toutes ces nouveautés plus ou moins époustouflantes, la révolution industrielle bat son plein et l'électricité encore peu connue fait briller les yeux : Maxime Chattam s'avère un véritable chantre de cette époque toute particulière, terriblement excitante.
J'ai juste regretté, parfois, qu'il se perde dans des pensées extrêmement modernes, de notre siècle, sur ce que l'évolution des sciences et techniques peut réellement apporter à l'Humanité – il ne le pose pas en ces termes-là, mais le questionnement est omniprésent. Or, si certains esprits éclairés de l'époque se sont sans aucun doute posé la question, là c'est trop moderne, trop de notre époque, et dès lors ça a un petit côté anachronique, qu'on aurait pu laisser passer si seulement ça ne paraissait pas comme un leitmotiv en filigrane !

Pour le reste, comme je disais, j'ai eu un peu de mal à rester toujours intéressée à l'histoire même… C'est qu'elle donne parfois l'impression de se perdre dans les méandres de la ville, on comprend assez vite qu'il y a probablement plusieurs histoires en une, et la façon dont elles s'imbriquent ne m'a pas convaincue, encore moins que la révélation finale, où l'auteur fait exploser son imagination débordante mais de façon tellement peu crédible (à mes yeux) qu'on termine de ne pas adhérer.

Quant aux personnages, je suis également mitigée. Les personnages féminins m'ont semblé très convaincants : j'ai beaucoup aimé la mystérieuse Faustine, si attachante avec son caractère bien trempé, très « libre » pour son époque, et qu'elle assume dans toutes ses dimensions ou presque. Elle est certes parfois un peu cliché dans son excès de liberté pour une femme de ce tout début de XXe siècle, mais ça fait partie de son charme, et bref, je suis conquise ! Mention aussi pour la tenancière, très réaliste (pour ce que j'en sais !) et pleine d'un bon sens qui ancre les choses dans leur époque, c'était parfois utile comme on l'a vu !

Le personnage principal masculin, en revanche, m'a plus qu'agacée : cet écrivain à succès (tiens donc !) qui quitte femme et enfant sans sourciller, avec le seul souci d'échapper aux avocats de son beau-père parce qu'il ne se retrouve plus dans sa propre vie… On peut comprendre, mais il pose question quand même : son choix, cette fuite de son monde qu'il ne supporte plus, est un sommet de lâcheté et d'égoïsme ! C'est un thème que j'ai croisé quelquefois dans mes dernières lectures, ce choix de tout laisser derrière soi sans un mot parce qu'on n'est plus « soi-même » dans une vie dans laquelle on s'enlise – certes, c'est quelque chose que je peux comprendre, mais pas la conséquence de tout plaquer sans un seul mot envers ceux auprès de qui on est engagé ! Par ailleurs, lui l'écrivain à succès n'a-t-il donc aucune fortune (due à ses ventes !) pour faire front « en homme » à ce beau-père qu'il craint tant ?... Avec ce point de départ, il me déplaisait, et sa façon de vouloir toujours surprotéger Faustine m'a aussi agacée ; pour moi, ce Guy est vraiment l'archétype du macho basique qui s'autoproclame détective parce qu'il s'ennuie et a envie d'écrire dans un autre genre que ce qui a fait son succès… Enfin, je n'ai pas une seule seconde compris l'intérêt d'ajouter un troisième protagoniste important, en la personne du jeune inspecteur Perotti : pour moi, il n'apporte rien à l'histoire, tout au plus on le prend quelquefois pour un potentiel coupable (eh oui !) et ce n'est jamais tout à fait détrompé jusqu'à la fin, mais je ne suis même pas certaine que ce soit voulu !

J'ai donc plutôt apprécié cette lecture, et surtout le cadre très bien rendu de l'Exposition universelle de 1900 à Paris, malgré de trop nombreuses réflexions « modernes » (même en filigrane) sur ce qu'apportent vraiment les avancées technologiques. L'auteur nous sert un thriller parfois glaçant, parfois un peu long, mettant en scène un héros masculin que j'ai trouvé très égocentrique, et une personnage principale très attachante malgré ou grâce à son caractère bien trempé !
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Jusqu'à cette lecture, je ne connaissais Maxime Chattam que de (bonne) réputation et il me semble qu'il ne l'a pas usurpée.
J'ai aimé ce mélange entre thriller, fantastique et roman historique. Même si quelques longs monologues de l'écrivain-enquêteur, quelques longues descriptions, m'ont un peu embêtée. Mais pas au point de me gâcher le plaisir de cette lecture.
J'ai apprécié également le style parfaitement maîtrisé de l'auteur, efficace et parfois tranchant.
L'intrigue est rondement menée et ne se laisse pas trop vite deviner.
les personnages ne manquent pas d'intérêt, en dehors de celui des inspecteurs en charge de l'enquête. J'ai particulièrement adoré celui de Faustine, femme moderne et forte pour son époque et son milieu d'origine.
En bref, je recommande pour ceux qui aiment lire un peu de tout et qui aiment les belles lectures.
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Ce n'est pas le meilleur roman de Maxime Chattam mais en revanche c'est le premier que je lis qui se passe dans le passé.
L'Exposition Universelle qui s'est déroulé à Paris en 1900 prête son cadre à ce Thrillers ou toutes les techniques modernes d'investigations n'existent pas.
Étrangement le héros est écrivain, de la a faire un parallèle avec l'Auteur il n'y a qu'un pas.
j'ai pris beaucoup de plaisir a suivre le raisonnement mental suivi par Guy de Timée pour confondre le meurtrier.
Plein de fausses pistes parsèment le récit et ce n'est que dans les dernières pages que l'on découvre la vérité.
Ce roman m'a fait penser a L'Aliéniste et sa suite L'ange des ténèbres de Caleb Carr que j'ai lu il y a déjà dix ans et ou les techniques policières étaient a leur balbutiement.
Bref ! J'ai apprécié ce voyage dans le temps.
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Mon premier roman de Maxime Chattam et certainement pas le dernier, j'ai adoré cette immersion au coeur du Paris de 1900, cette ambiance sombre typique d'un thriller et la plume de l'auteur est un vrai régal. Je suis contente de l'avoir découvert, c'est un bon roman. En plus de cela, quelle magnifique couverture, je suis fan !

L'histoire nous conduit auprès de Guy de Timée, un écrivain en panne d'inspiration. Jusqu'au jour où le meurtre sordide de son amie Milaine le propulse en plein milieu d'une série d'assassinats étranges. Cette enquête semble donner un coup de fouet à Guy qui se donne le devoir de découvrir la vérité par respect pour Milaine, d'autant plus que la police reste sourde à cette violence. J'ai franchement été happée par cette intrigue, elle est pleine de rebondissements, d'actions, d'émotions, d'angoisse, un petit brin de romance, beaucoup de réalisme, un soupçon d'horreur et une bonne dose d'humanité. C'est une recette qui a su me prendre du début à la fin malgré quelques longueurs.

L'enquête est savoureusement bien menée. Rien n'est laissé au hasard. Chaque détail compte et l'enquête ne s'essouffle jamais en dépit du grand nombre de pages. Chaque découverte, chaque détail trouvent sa place et se comptent comme une pièce dans ce puzzle géant. Les meurtres, les hypothèses, les recherches, les dialogues, les explications concernant la psychologie ou la graphologie... tout est bien écrit, précis et riche. On n'a pas réellement le temps de s'ennuyer et tout s'imbrique avec brio. Chacun des suspects à ses raisons d'être coupables et d'être innocentés, on en vient même à jeter notre oeil méfiant du côté des personnages pourtant fort sympathique et totalement innocent ! le dénouement final est inattendu, personnellement, j'étais bien loin d'imaginer qui était le coupable. C'est un final du tonnerre, inattendu et extraordinaire, j'ai adoré.

L'univers choisi est très bien décrit. Les thèmes abordés le sont tout autant. Paris est plus que réelle, elle s'anime sous nos yeux et c'est fou la quantité monstrueuse d'informations que l'on peut apprendre à son sujet dans ce livre sans s'en rendre compte ! de plus, l'époque est bien choisie, j'adore cette année 1900, la Belle-Epoque, l'Exposition Universelle, tout est réel, bien décrit, vivant, on s'y croirait réellement. L'ambiance sombre, la nuit, les maisons de tolérance (ou closes, si vous préférez), cette partie opposée à la Ville lumière est également à l'honneur. Et une fois de plus, l'auteur nous y transporte avec facilité, on se laisser promener à travers les rues, étudiant chaque mot laissé par l'auteur dans le but de trouver le coupable avant Guy. On reste fascinée par ce mélange réussi entre le thriller, le réalisme, l'horreur tout en imprégnant son récit de touches de psychologie, de romance, d'ésotérisme et de religion. On tombe ni dans le trop peu, ni dans le pas assez, la balance s'équilibre toujours.

Les personnages sont sympathiques et attachants. Notre trio d'enquêteurs est composé de Guy de Timée, de Faustine et Martial Perotti. le premier est facile à cerner, le récit nous le fait suivre, on découvre ses pensées, on se fourvoie comme lui. Il m'a plutôt amusée et fasciné, c'est un bon enquêteur, il en connaît des choses, il est très humain, on lui en veut un peu d'abandonner son ancienne vie pour sa liberté. Pourtant, on le comprend aussi. J'ai beaucoup d'affection pour Faustine, un personnage féminin absolument génial, forte et sensible, féminine et volontaire, belle, perspicace, elle possède un sacré tempérament et j'ai adoré chacune de ses apparitions. Quant à Martial, il est plus effacé, mais il n'en demeure pas moins redoutable, c'est un policier qui apporte son aide très précieuse. Ses remarques et sa manière de voir m'ont bien souvent amusée, c'est un bon personnage. Je ne parlerais pas des autres protagonistes rencontrés, ce serait gâcher le plaisir de lire, chacun doit se faire sa propre opinion de ces personnages, parce qu'ils amènent tous un quelque chose au récit, en bien, en mal, ils ne nous laissent pas indifférents.

En conclusion, j'ai adoré ce roman. Léviatemps est un très bon thriller nous plongeant avec délice et effroi dans le Paris de 1900, en plein coeur d'une série de meurtres affreux. L'enquête nous expose à de très bons ingrédients tous exploités avec brio et apportant au récit une touche de singularité. le trio principal possède ses qualités et ses défauts, mais ils demeurent attachants et sympathiques, nous permettant d'apprécier encore plus l'intrigue savamment menée. Malgré quelques longueurs, le récit s'en tire bien grâce à une plume maîtrisée, soignée et dotée d'un vocabulaire très riche et précis. Je lirais volontiers d'autres romans de l'auteur avec autant d'enthousiasme.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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Thème : Autre-Monde, tome 1 : L'alliance des Trois de Maxime ChattamCréer un quiz sur ce livre

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