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Francois Chaubet (Autre)
EAN : 9782715404694
128 pages
Presses Universitaires de France (03/02/2021)
3.08/5   6 notes
Résumé :
Si, en France, le XIXe fut le siècle des questionnements, notamment sur le rôle de la religion dans les sociétés modernes, le XXe aura été celui de l'organisation de la vie scientifique et de la politisation massive des débats intellectuels, notamment au travers des religions séculières que furent le communisme et le fascisme. Mais, en dépit des changements, des oppositions philosophiques et morales intenses, un facteur de continuité joue un rôle central d'unificati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les passionnés de littérature ne sont pas les seuls à se demander ce que l'on peut attendre des intellectuels dans une période troublée et à travers un panorama historique des 19ème et 20ème siècles, François Chaubet tente d'apporter des réponses en démontrant comment le monde des lettres a influencé la vie politique, sociale et économique de la France et comment les grands mouvements d'idées se sont emparés des thématiques sociales pour leur donner un nouvel éclairage.
Insistant en premier lieu sur le rôle de la presse écrite et le travail des éditeurs au premier rang desquels il place Gaston Gallimard et Bernard Grasset, il apporte la preuve que l'écrivain est bien devenu une figure de référence pour l'ensemble de la société française.
Alors que le Siècle des Lumières avait marqué le début de l'engagement des hommes de lettres dans la vie publique, le 19ème siècle avec le grand courant du réalisme a porté sur le devant de la scène les romanciers engagés dans la réforme sociale.
Au 20ème siècle, les idéologies dominantes ont trouvé leurs adeptes ou leurs détracteurs et finalement à la fin du 20ème siècle ,les professions intellectuelles se sont tellement frottées au pouvoir qu'elles finissent par prendre le pas sur les politiques, ainsi qu'en a témoigné le rôle des experts de tous poils pendant la crise sanitaire, réduisant le politique au gouvernement des savants.
L'auteur rappelle très justement qu'il y a plus de 100.000 personnes en France enseignants dans les établissements supérieurs ou chercheurs dans de grandes institutions qui sont susceptibles de donner leur avis, ce qui peut questionner la cohérence de la représentation nationale.
L'essai est érudit et didactique mais malheureusement peu passionnant. La collection "Que sais-je" par la taille réduite des essais qu'elle publie , doit faire en sorte d'attirer d'emblée l'attention du lecteur sur les propos qui vont être développés et donner une idée d'ensemble concise et rapidement accessible.
J'ai trouvé les développements de François Chaubet trop arides pour être destinés à un grand public .
L'essai me parait davantage adapté à un public d'étudiants disposant déjà d'un large bagage culturel préalable qu'à un lectorat souhaitant parfaire ses connaissances dans un temps réduit.
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Il n'est jamais simple de faire oeuvre de vulgarisation sur un format court, d'éviter le délayage et de proposer la juste concentration de savoirs. Cette Histoire intellectuelle de la France relève le défi et François Chaubet parvient à dresser un panorama assez complet des courants de pensée sur deux siècles tout s'autorisant de temps à autre une jolie formule : ainsi, concernant le « siècle de Hugo », il évoque « une nouvelle tendresse pour le terrestre (à travers la peinture impressionniste », ou encore il égratigne gentiment un « Raymond Aron, longtemps saint Sébastien criblé de flèches par la gauche intellectuelle ».
Cependant, l'historien ne cède rien à la facilité, les chapitres sont denses et exigent un esprit en alerte pour trier toutes les informations distillées. À chaque fin de chapitre, une petite conclusion permet de rassembler le riche matériau pour le synthétiser.
La petite remarque que je pourrais formuler sur cet ouvrage est son silence concernant le débat sur la colonisation (Clémenceau, Gide...) – Frantz Fanon n'est cité que pour la préface qu'a faite Sartre à son livre Les Damnés de la terre – et sur les apports d'Aimé Césaire, de Léopold Sédar Senghor, ou encore d'Edouard Glissant avec les concepts de négritude ou de créolisation. Mais je ne suis en rien une spécialiste de l'histoire des idées. L'auteur signale la nécessité de penser les enjeux de l'intelligence artificielle et de l'écologie pour le siècle à venir. Il note qu'au XIXe, « l'histoire nouvelle devient celle des « races » et des « classes », et de leurs affrontements séculaires ». N'y a-t-il pas aussi, aujourd'hui, un retour à cette discussion ?
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un essai de vulgarisation sur Histoire intellectuelle de la France du XIXe et XXe siècles. Les chapitres sont denses, bien documenté et construit.
Qui ne l'a pas fait avec moi, je ne pense pas être la cible de ce livre, je l'ai survolé donc je ne peux pas donner un avis complet. Je l'ai trouvé très axé sur les hommes blancs du XIXe et XXe siècles et trop dense.
Lien : https://mathildelitteraire.b..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L’intervention des hommes de culture (artistes, écrivains ou savants) dans les affrontements et débats publics en Europe remonte à loin. On privilégie le XVIIIe siècle et le mouvement des Lumières pour caractériser un engagement patent des hommes de lettres dans la vie publique. Le XIXe siècle prolonge cette tendance de manière décisive avec la Révolution française, formidable caisse de résonance donnée aux débats politiques et culturels. D’un côté, le journalisme politique est en plein essor (250 titres fin 1789) et contribue à la nouvelle « électricité sociale » (Chateaubriand) ; de l’autre le monde savant dispose d’un crédit exceptionnel et se trouve associé de près à la conduite des affaires publiques.
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« Siècle d’Hugo », « siècle de Sartre » : les deux cents ans qui se sont écoulés de 1800 à 2000 sont souvent ramenés à l’échelle de ces deux monstres de la vie intellectuelle. L’un et l’autre résument beaucoup des spécificités de la France dans l’ordre culturel et politique. À la fois pour le culte traditionnel rendu aux lettres depuis le XVIIe siècle et parce que l’écrivain se prévaut du droit à intervenir dans la cité depuis le XVIIIe siècle, l’aura de l’écrivain, souvent mâtiné de philosophe, a acquis avec le temps une consistance exceptionnelle en France. C’est là en effet le paradoxe français d’une civilisation raffinée, fascinée par le culte du bien-dire, mais qui a élevé le rôle aristocratique de l’écrivain, guide du peuple, au rang de mythe politique démocratique. Pourtant, derrière Hugo, Flaubert ou Sartre, ne faudrait-il pas aussi parler du « siècle de Michel Lévy » ou du « siècle de Gaston Gallimard », et reconnaître ainsi le rôle-clé de ceux qui habillèrent et lancèrent dans le monde Madame Bovary (1857) ou L’Être et le Néant (1942), ces hommes qui transforment un texte manuscrit en livre consommable pour le public ?
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Évidemment, tous les signataires de tribunes, de blogs ne sont pas égaux en notoriété, une hiérarchie de ces intervenants publics est à l’œuvre, là comme ailleurs. Dans ce type d’intervention pourtant, une rupture s’est produite avec le modèle sartrien, Sartre définissant l’intellectuel comme « celui qui se mêle de ce qui ne le regarde pas » : à rebours de cette position, les professions savantes aujourd’hui souhaitent intervenir de façon limitée dans leurs univers de compétence. Dans un monde privé de conception unique, de centres de pouvoir bien identifiés, le travail intellectuel d’analyse se fait plus modeste.
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Par-delà les différences de ton entre les deux siècles (ouverture et questionnements du XIXe siècle et réponses et mise en forme du XXe siècle), s’il est une basse continue qui a rythmé la vie intellectuelle française sur cette période, c’est la voix de la littérature qui nous la fait entendre. Elle fut cet agent incomparable de synthèse de la diversité idéologique et morale, infusée profondément dans un pays volcanique travaillé par mille contradictions.
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Là, entre 1880 et 1960, les meilleurs – quasiment – de leur génération, souvent issus de milieux assez modestes (en 1930, un khâgneux sur cinq a un père maître d’école) se frottèrent aux exercices répétés du plan, de la dissertation savamment composée, avec sa guirlande de belles citations et ses tours de style consommés.
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