Djibril, qui doit avoir une quinzaine d'années, se confie dans des mails adressés à son frère aîné. On comprend assez vite que ce frère est mort subitement et que
Djibril tente, tant bien que mal, de continuer à vivre son adolescence malgré la douleur.
Mais ce petit roman illustré, ou album - je ne saurais pas trop le classer – ne parle pas que du deuil, il évoque aussi les états d'âme d'un jeune ado, les stéréotypes sociaux, de genre et liés à la couleur de peau auxquels il lui est difficile d'échapper.
Il est aussi question de l'éveil du sentiment amoureux et de la sexualité, et puis d'art, car - j'adore l'idée - le récit est parsemé de reproduction d'oeuvres (Tête de femme d'
Edward Coley Burne-Jones, Les coureurs de Delaunay, Amour et Psyché de Munch, L'origine du monde de Courbet, entre autres…) qui font échos au cheminement du jeune homme.
J'ai vraiment bien aimé ce récit sensible, émouvant, et riche, qui évoque par petites touches pas mal de sujets qui me semblent très bien adaptés aux ados. A leur proposer donc, notamment aux petits lecteurs car ce livre est très accessible, court, facile à lire et dans un style qui peut leur parler, à la fois direct tout en se permettant quelque petites envolées poétiques.
Plutôt pour les lycéens, même si, honnêtement, je n'ai rien trouvé de choquant non plus dans le livre (l'avertissement sur la quatrième de couverture pourrait le laisser penser, mais la sexualité est abordée très subtilement je trouve).
J'ai maintenant très envie de lire l'autre partie du diptyque,
Prisca, nom d'un personnage qui est évoqué dans ce roman.
Un grand merci à l'opération Masse critique et aux éditions de L'élan vert, qui, encore une fois, me ravissent !