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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La guerre ne leur a pas laissé le temps de vivre ensemble, de construire quelque-chose, peut-être d'avoir des enfants. C'est vers cet avenir radieux et somme toute banal que cette jolie jeune femme vêtue d'une robe jaune se rendait à grandes enjambées. Au milieu des décombres et des immeubles éventrés par les bombardements, elle allait rejoindre son amoureux qui l'attendait impatiemment à la lisière d'un pont. Malgré leurs fréquentes disputes et leur incroyable arrogance juvénile, leur amour était fort, tenace, solide.

Il a suffi d'une balle perdue pour que tout s'effondre, que les rêves partent en fumée, que l'avenir se retire sur la pointe des pieds. Sous le soleil féroce, la belle jeune femme agonise tandis que des images de son passé et de son grand amour surgissent.

Peu importe le nom de ces deux beaux amants, peu importe l'endroit, voire même l'époque. Cette histoire est celle de toutes les vies « sacrifiées, rompues, écrasées par la chevauchée des guerres, par les violences issues des croyances perverties et des idéologies défigurées ». Cette histoire est celle de ces guerriers débraillés, crâneurs et dédaigneux, qui se prennent pour des Aigles parce qu'ils portent une arme.

Les mots d'Andrée Chedid ! Des mots denses et simples, chargés de tant d'amour et d'émotion. Je me suis senti perdu, confus, troublé. Et désespérément fataliste aussi. Il suffit de regarder autour de nous et d'écouter les chuchotements résignés de nos aïeux pour savoir que le grand cérémonial des guerriers n'est pas près de s'achever.

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C'est court, c'est intense, et c'est fort. Je rencontre Andrée Chedid avec ce roman magnifiquement écrit.
J'ai couru avec Marie qui allait au devant de son amoureux, j'ai peiné avec Marie à terre, une balle dans le dos. J'ai couru à nouveau avec Anya à la recherche de Steph. J'ai espéré avec Anton pour Marie. J'ai encore couru avec Gorgio à la recherche d'une ambulance. J'ai couru avec Steph à la recherche de Marie.
Chacun court, chacun cherche, chacun lutte à sa façon au nom de l'amour.
Andrée Chedid réussit à mettre le rythme idéal dans son écriture en fonction des situations. Celle ci se fait lente dans les bras d'Anton, et s'accélère dans les rues de cette ville dont on ne connaît ni le nom, ni la localisation, lorsqu'il s'agit d'aller à la rencontre de Steph, ne pas le manquer.
Pour mieux fixer le lecteur sur ses personnages, qui chacun à leur façon débordent d'humanité, André Chedid s'affranchit des contraintes temporelles et spatiales. A peine si nous avons qu'ils connaissent Souchon et Chedid parce qu'Anya les chante…Sinon c'est au lecteur de faire appel à son imagination.
L'important pour Marie est que Steph ait son message, que Marie sache que Steph ait son message. Dans cette ville en guerre civile, le reste n'est que pur détail.


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L'action se déroule dans un pays en pleine guerre civile, conflit qui ne trouve pas d'issue. Une jeune femme, Marie, tente de retrouver son ami, Steph, afin de sceller leur réconciliation et l'aveu de leur amour partagé. Atteinte d'une balle dans le dos, tirée par un franc-tireur, pourra-t-elle se rendre à ce rendez-vous?
Nous sommes dans l'urgence, les heures sont comptées, le rythme du roman est soutenu et nous tient en haleine.

Elle va être secourue par un couple d'octogénaires, Anya et Anton. Ce couple pourrait être à l'image de ce que Marie et Steph deviendraient si on leur donnait la chance de vieillir. Anya et Anton vont essayer de maintenir pour Marie l'illusion du retour de Steph, ils vont alléger sa mort en inventant un mirage. Leurs paroles vont-elles métamorphoser la vérité?

Gorgio, franc-tireur va aussi tenter d'apporter son aide en partant à la recherche d'une ambulance. C'est un personnage suspect. Pour lui, la guerre est une aubaine, elle lui donne de l'importance, elle lui permet de s'opposer à son père. Malgré tout , il se pose des questions, les citations qu'il collectionne dans son petit carnet le font réfléchir sur le prix de la vie. Jusqu'ici il n'avait agi qu'en marge de ses actes, sans vraiment regarder la réalité en face. Son petit carnet de citations philosophiques ou poétiques lui redonne une dimension humaine, l'espoir est permis. Les mots vont peut-être le sauver.

C'est un roman tragique et universel. L'action pourrait se dérouler n'importe où sur notre planète, à n'importe quelle époque.
" Sur cette parcelle du vaste monde, sur ce minuscule îlot de bitume, sur cette scène se joue, une fois de plus, une fois de trop, le théâtre barbare de nos haines et de nos combats"
Marie est un personnage universel, elle représente la multitude de victimes de toute l'humanité.
"dans chaque corps torturé tous les corps gémissent"

La vision du roman est pessimiste; l'homme ne tire aucune leçon de l'histoire, "l'horreur recouvre l'horreur", "le monde se décime et se déchire sans répit."
Malgré cela, il y a une note d'optimisme à travers l'histoire d'amour de ces deux couples. de l'amour seul peut naître l'espoir. C'est cela le Message du roman.
"L'homme était insaisissable, l'existence, une énigme. Parfois un geste, un paysage, une rencontre, une parole une musique, une lecture; surtout l'amour, rachetaient ses ombres. il fallait savoir s'en souvenir, parier sur ces clartés là, les attiser sans relâche."

Petit roman mais costaud.
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Marie marche, elle court, pour rejoindre l'amour de sa vie, une balle l'atteint dans le dos. Pourtant, « le ciel marivaude, rieur » et tout lui sourit, son amour pour Steph, elle va lui dire Je suis venue ! je t'aime ! Elle ne veut pas tomber, elle ne peut pas se le permettre, elle veut arriver au moins qu'au pont, sur lequel il l'attend. Attente comme un ultimatum, de plus.
Avec des mots choisis, descriptifs, analysant chaque pas que la jeune fille fait pour ne pas se laisser aller, pour continuer, pour ne pas mourir, Andrée Chedid écrit.
Le pays, imaginaire mais surtout exemplaire des endroits de guerre, est ravagé par des combats dont, à part les « nationalistes » nommés, personne ne connaît le pourquoi. On tue, point.
C'est une lente agonie, de la ville bombardée et réduite en ruines, symbole de toutes les villes ravagées. « Depuis l'aube des temps, les violences ne cessent de se chevaucher, la terreur de régner, l'horreur de recouvrir l'horreur. Visages en sang, visages exsangues. Hémorragies d'hommes, de femmes, d'enfants. Qu'importe le lieu ! Partout l'humanité est en cause, et ce sombre cortège n'a pas de fin. Dans chaque corps torturé tous les corps gémissent. Poussés par des forces aveugles dans le même abime, les vivants sombrent avant leur terme. Partout ».

L'absurdité, l'injustice de la guerre , qu'Andrée Chedid a connue , est manifeste : Marie court vers son destin, un snipper sans but, juste pour faire éclater son arme, comme si elle était un lapin, ou pire, comme si son existence importait peu, l'atteint. Bang. Bang.
Interviennent Anton le médecin âgé, qui va lui dire jusqu'à la fin : tout va bien, tu vas t'en sortir.
Anya, sa femme, pas toute jeune non plus, qui court comme elle peut jusqu'à Steph.
Il y a comme une correspondance entre ces deux couples, se déchirant et se retrouvant pour s'aimer de nouveau. Prêts à accepter les orages et les colères.
Steph, l'amoureux, demandant si l'histoire peut continuer.
Et Gorgio, qui vit dans les restes des édifices détruits, qui avait offert une rose à sa mère et s'était fait chasser par le père intolérant, dogmatique et rempli de haine. Vas.t-en, pour toujours.
Tu n'es rien. Tu ne seras jamais personne.
Alors, il lit les livres de l'appartement qu'il squatte, « il s'attache à ce grenier de pensées de pensées comme à une bouée de sauvetage…. Vivre est gloire » lit il dans Rilke.
Et il tue. Non pas pour une cause, pas des ennemis, il ne sait pas pourquoi il tue. Il n'a aucune conscience du prix de la vie. La paix lui apporterait la fin de son pouvoir exorbitant, son privilège de donner la mort. Mort du père qui l'a banni. Et pourtant, vivre est gloire, se répète-il.
Le principal personnage de ce court récit est à l'évidence la guerre, les ruines d'une ville, la fuite des habitants vers un meilleur –on-ne –sait-pas où. Avec emphase, lyrisme, mots qui entourent une réalité en essayant de l'approcher au mieux, Andrée Chedid place l'agonie de Marie, avec ses combats, son désespoir et l'acceptation de la mort, comme ponctuant et illustrant les ravages de la guerre, toutes les guerres.
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Un texte vibrant d'amour et de lutte contre la mort, des mots de générosité, d'humanité ...Un texte inoubliable, fraternel.

Nous accompagnons Marie dans son parcours difficile, Marie, victime absurde parmi d'autres d'une guerre absurde parmi d'autres, Marie, que l'amour pousse à sortir dans cette rue désertée, dangereuse, pour rejoindre Steph, celui qu'elle aime depuis toujours et dont elle s'était pourtant séparée à plusieurs reprises.

Elle court, Marie, elle vole dans sa jupe fleurie, cible facile. Dès le départ, le lecteur sait que l'issue sera tragique, elle résiste mais finit par s'effondrer: elle a été touchée par la balle d'un franc-tireur.

On est ensuite en complète empathie avec elle, avec le couple octogénaire, Anton et Anya qui cherchent à l'aider, qui veulent surtout qu'elle puisse voir une dernière fois Steph. On respire difficilement avec Marie, on s'efforce de retrouver Steph , on fixe le bout de la rue, on s'affole...

Avec la même poésie chaleureuse que je connaissais à travers ses recueils, Andrée Chedid nous parle , simple et profonde , sans pathos, de ces thèmes universels que sont l'amour, la cruauté humaine, la violence, l'impuissance face aux coups du sort mais elle reste optimiste. Car la fin a beau être brutale, elle se refuse au désespoir, et elle dit d'ailleurs dans une interview, à propos de ce roman:" Pas de pessimisme, jamais. Tout se rachète et se reconquiert. La vie est brève, précieuse: infiniment."

" Marie se sentait à l'abri dans une grotte profonde et lumineuse,dans un nid éclairé du dedans". L'amour, toujours, au-delà de tout...

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Je ne connaissais pas les romans d'Andrée Chedid, j'y suis venue par hasard, grâce au magnifique billet de Francine (@Afriqueah).
Je découvre donc l'écriture de cette autrice.
Comment ne pas être séduit dès les premières lignes par la beauté simple et la poésie tragique du texte ?

« Depuis l'aube des temps, les violences ne cessent de se chevaucher, la terreur de régner, l'horreur de recouvrir l'horreur. Visages en sang, visages exsangues. Hémorragies d'hommes, de femmes, d'enfants… Qu'importe le lieu ! Partout l'humanité est en cause, et ce sombre cortège n'a pas de fin. »

Aucun lieu, aucune date, des indices qui font penser que cette scène pourrait se passer au XXème siècle, mais cette histoire pourrait se dérouler dans n'importe quel pays en guerre, à n'importe quelle époque. Ancré dans les combats d'hier et d'aujourd'hui, elle a une valeur intemporelle, c'est une histoire dans la Grande Histoire, celle d'une femme qui meurt parce que les hommes sont en guerre.

« Ici, comme en d'autres régions, chacun retrouve des raisons de haïr, de châtier, de massacrer. Avec ses bottes gigantesques aux semelles de plomb, L Histoire rabâche, broyant sur son passage les hommes et leurs lieux. »

*
Malgré les combats dans le quartier en ruine, Marie court dans les rues à la rencontre de Steph, son amour de jeunesse. Ils se sont donnés rendez-vous près du pont.

« Tout me paraît vain, en dehors de l'amour. Nous nous aimons, toi et moi. Nous le savons depuis longtemps, plus rien ne devrait nous séparer. Ni ma recherche, ni tes photos, ni mes pierres, ni tes images. Notre amour est fort, tenace, solide ; le reste est précaire. Quoi qu'il ait pu se passer, ne restons plus éloignés l'un de l'autre. Je nous vois, au bout de tous nos chemins, nous tenant encore par la main… Je t'attendrai dans une semaine, ce sera dimanche, à midi. Je serai assis sur le muret à l'angle du grand pont, comme à notre premier rendez-vous d'adolescents. Tu seras là, à l'heure, je te connais. Je t'apercevrai de loin. Mon coeur battra au rythme du tien. Tout le reste s'effacera. Je te tiendrai dans mes bras, je te garderai pour toujours. »

Mais Marie est fauchée dans sa course par une balle. La douleur est fulgurante, instantanée. Elle la transperce, la foudroie.
La vie l'abandonne au milieu de ce quartier totalement ravagé.
Steph l'attend sur le pont, espérant sa venue, craignant qu'elle ne veuille plus de son amour.

« …en ce jour L Histoire avait eu raison de son histoire, Marie faisait soudain partie de ces vies sacrifiées, rompues, écrasées par la chevauchée des guerres. Les violences issues de croyances perverties, d'idéologies défigurées, de cet instinct de mort et de prédation qui marquent toutes formes de vie, avaient eu raison de sa petite existence. »

*
Il y a une intensité dramatique extraordinaire dans ce court récit.
En effet, l'autrice juxtapose deux forces qui se chevauchent, s'attirent et se repoussent en un même souffle : une qui s'apparente à une course éperdue pour arriver au lieu de rendez-vous, et en même temps, une autre force contraire qui fige le temps afin que Steph la retrouve à temps et voit qu'elle venait vers lui.
Ainsi, le lecteur entre dans les pensées de la jeune femme, toutes portées vers Steph qu'elle aime malgré les aléas de la vie.

Les souvenirs remontent à la surface de sa conscience.
Comme des flashs, des photos instantanées. Des instants ténus.
Le présent et le passé s'étreignent, se fondent l'un dans l'autre.
Leurs corps se retrouvent et ne font plus qu'un.

« le sable est plus moelleux qu'un lit. Il lui retire son maillot. Il la trouve belle, pulpeuse. Il ne le lui dit pas. Ils se découvrent. Ils sont deux. Ils sont un. »

Mais les moments de retrouvaille, de bonheur vont s'achever au milieu de cette rue jonchée de débris.
La mort revendique sa place dans l'échiquier de la vie.
La rue sera son lit mortuaire.
Le futur, qui n'a plus de prise, s'éloigne et crève à petit feu.

Marie ne souhaite qu'une chose, faire parvenir à l'homme qu'elle aime un message pour lui dire qu'elle venait... qu'elle l'aime toujours.
Malgré son corps agonisant, ses pensées sont tournées vers l'attente de le revoir une dernière fois.
Alors, elle lutte, s'arc-boute, fait front pour faire reculer la mort.
Sa souffrance l'enveloppe d'un suaire écarlate et poussiéreux.

*
La plume d'Andrée Chedid est magnifique, nuancée, réussissant à décrire les paysages de ville bombardée, abandonnée, et les personnages avec netteté, tout en créant une atmosphère de tension autour de Marie et de Steph.
Elle réussit à transmettre les émotions de ses personnages avec une grande sensibilité et une belle humanité. Sa poésie m'a transportée au milieu de cette rue quasi-déserte, pleine de gravats, au côté de cette femme mourante. Son agonie, sa mort inéluctable, son amour immense sont bouleversants à lire.

*
D'autres voix se mêlent à celle de Marie.
Celles de passants, un couple de personnes âgées qui fuit les combats, mais qui va néanmoins s'arrêter pour la secourir ; un homme devenu franc-tireur, un assassin, un moins que rien pour qui la guerre fut un heureux hasard pour devenir quelqu'un qui a le pouvoir d'humilier, de terroriser, de tuer dans le dos.
La liberté, la toute puissance sur les plus faibles.
Il pourrait être le bourreau qui a appuyé sur la gâchette.

« Je hais cette vanité qui s'occupe d'elle-même en racontant le mal qu'elle a fait, qui a la prétention de se faire plaindre en se décrivant et qui, planant indestructible au milieu des ruines, s'analyse au lieu de se repentir. »
Benjamin Constant.

Et, aux émotions des protagonistes, se sont mêlées les miennes allant et venant en désordre entre angoisse et confiance, espoir et doute, chagrin et regrets, haine et sollicitude, gratitude et peur.

*
L'autrice porte un message d'une belle sagesse. Que les hommes soient innocents, victimes, généreux, sensibles, courageux ou, au contraire, haineux, violents, inhumains, tortionnaires, ils sont tous des victimes de la guerre.

« L'homme était insaisissable, l'existence, une énigme. Parfois un geste, un paysage, une rencontre, une parole, une musique, une lecture ; surtout l'amour, rachetaient ces ombres. Il fallait savoir, s'en souvenir, parier sur ces clartés-là, les attiser sans relâche. »

Ainsi, le récit aborde avec beaucoup de finesse et de profondeur des thèmes essentiels tels que, la vie et l'espoir, les ravages de la guerre et la mort, l'amour et la fragilité de notre humanité.

« de peuples à peuples, de familles à familles, qu'était-elle d'autre, la vie, que batailles, où la vanité, l'orgueil, la course au pouvoir et à ses avantages devenaient les leviers de l'existence ? »

*
Pour conclure, « le message » d'Andrée Chedid est un récit qui m'a profondément touchée. C'est une histoire poignante, inspirante, à la fois poétique, tendre et réaliste.
Un roman magnifique qui se veut intemporel, universel.
Une autrice au talent immense.

« Je ne suis ni rouge, ni noir, lisait-il, mais couleur de chair. »
Sigmund Freud

****
Je finis mon billet en remerciant infiniment catherineCM qui a pioché dans ma PAL, dans le cadre du challenge multi-défis 2023, ce roman très court, 200 pages à peine, mais d'une signification tellement belle et profonde.
Sans toi, ce roman serait toujours à languir dans mes idées de lecture, enseveli sous le poids de tous mes livres à lire. C'est un récit qui restera longtemps en moi et une autrice vers laquelle je reviendrai sans aucun doute.

Bernard, je n'ai pas oublié le roman que tu m'as proposé, « Je suis le rêve des autres » de Christian Chavassieux. Ton message s'est croisé avec celui de Catherine et me voilà avec deux romans pour un seul item. Mais j'ai trouvé une jolie place pour ta proposition de lecture, et je le lirai très vite.

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Une femme a rendez-vous avec l'amour de sa vie pour lui donner la réponse qu'il attend. Mais, en chemin elle se prend une balle dans le dos et se retrouve à terre. Des personnages, secondaires, intéressants, vont tenter de l'aider. Un texte court et fort qui va à l'essentiel. Des réflexions sur la guerre, le vieillissement de l'amour. Roman à lire, au moins une fois dans sa vie.


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"Le message"...
Histoire d'une jeune fille en route pour retrouver son grand amour. Rendez-vous sur le pont, tel jour, à telle heure. Un rendez-vous à ne pas manquer...
Mais cette histoire se déroule dans un pays en guerre où les déplacements ne sont pas surs. Quel pays ? Quelle guerre ? Quels enjeux ? On ne sait pas, et cela n'a aucune importance.
Et le malheur, ou le hasard, ou la faute à qui ?, s'en mêle et Marie reçoit une balle entre les homoplates. Après avoir tenté de surmonter la douleur, ses espoirs se retrouvent anéantis. Ce sera un rendez-vous manqué... Sauf si...
Dernier espoir, faire passer le message à son amour pour qu'il sache qu'elle était en chemin...
"Le message" n'est pas seulement une histoire entre 2 personnages. Je dirais même que ce n'est pas cela l'histoire...
Il s'agit avant tout d'un message au lecteur, mais aussi à l'Homme, avec un grand H !
Ce livre est une belle réflexion poétique, pas une leçon moralisatrice, juste un message à comprendre et à transmettre.
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Visage m'avait prévenue : "tu vas aimer, c'est sûr !!" oui tu ne t'es pas trompée. Comment ne pas être en apnée durant cette course à l'Amour, à la vie, à la mort... Ce livre est un cri d'Amour et pourtant, il se dira en murmurant, en chuchotant, en silence.
L'histoire est celle de Marie. Elle vient de recevoir une lettre de Steff dans laquelle il lui dit qu'il l'attend et qu'il l'attendra mais si elle ne vient pas il aura compris qu'elle ne l'aime plus. Marie se précipite alors vers le point qui est le point de rendez-vous pour le rejoindre, mais une balle vient se loger dans son dos.
Nous sommes dans une ville assiégée par la guerre. Un vieux couple Anton et Anya passant par là en fuyant les bombardements la voie et lui porte secours. Dans ce couple merveilleux d'attentions et de délicatesse, on y voit ce qu'aurait pu être le couple de Marie et Steff.
Cette histoire d'Amour est digne des grandes tragédies, dans son intensité.
Alors oui bien sûr, c'est un merveilleux coup de coeur au sens propre comme au figuré.


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Dans un pays où règne le chaos, où les hommes prennent les armes contre leurs frères, leurs cousins, leurs voisins, où l'on ne peut plus se fier à rien, ni personne, une femme court à perdre haleine pour retrouver son amant et lui renouveler son amour après qu'une dispute les ait éloignés. Mais Maria est stoppée net dans sa course par une balle venue se loger entre ses deux omoplates… Dès lors, la jeune femme n'a plus qu'une obsession, tenir bon jusqu'à ce qu'un passant charitable accepte de porter son ultime message à Steph, afin qu'ils ne se séparent pas sur malentendu et qu'il sache qu'elle lui vouait un amour sincère et inconditionnel.

Qu'elle fût triste et belle la lente agonie de Marie… Qu'ils furent touchants Anton et Anya, ce couple d'octogénaires philanthropes… Qu'elle fût intense cette histoire d'amour absolu bien que tumultueux… Avec le récit de cette tragédie annoncée, Andrée Chedid nous fait vivre un moment de lecture incroyable et terriblement bouleversant! le texte se lit d'une traite, presque dans un souffle, emporté par la course effrénée de ses personnages contre la montre. Et, même si le destin des deux amants semble scellé, l'espoir d'ultimes retrouvailles persiste et nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages.

A travers ce véritable hymne à l'amour et à la vie, l'auteure nous livre un émouvant réquisitoire contre la violence destructrice des hommes et contre l'ineptie de leurs combats. Elle dit l'immense gâchis de vies brisées, piétinées, abrégées par l'absurdité de la guerre et raconte, avec une justesse terrifiante, la folie qui s'empare des hommes, même des plus doux, lorsqu'il s'agit de défendre un territoire ou un bien... Un texte brutal, terriblement puissant, porté par une langue poétique et très évocatrice, qui dit l'essentiel en peu de mots. Assurément une lecture marquante!

Lecture qui rentre dans le cadre du challenge Jeux en foli…ttéraire XII organisé par SabiSab28 et CallieTourneLesPages.
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