Un roman « prémonitoire » et subjuguant.
Le narrateur parle à la première personne. Il ressemble comme un frère à l'auteur qui lui prête sa plume.
Son voisin est mort, à quatre-vingt-onze ans. Il se rend à la cérémonie d'enterrement biculturelle, française et suisse-alémanique, qui se déroule dans la chapelle du village, là où vit l'écrivain depuis trente ans.
Tout est prétexte à souvenirs dans les paroles des deux prédicateurs. Il se souvient du petit-fils de son voisin, Nicolas, mort à vingt-cinq ans, cinq ans auparavant, et du fou des tombes qui criait dans le cimetière sous ses fenêtres et s'en était pris le lendemain à son voisin, qui ne lui en avait pas voulu et, au contraire, avait prié pour lui.
Lui revient également le souvenir de son père suicidé mais surtout celui du Visage, un jeune homme de vingt-et-un ans, Bernard Benast, qu'il avait reçu à la demande d'une collègue. Il n'avait pas su trouver les mots pour le dissuader d'aimer la mort pour la mort.
Le temps s'écoule après la mort de son voisin. Il sait que viendra son tour, avant celui de son amante. Alors, en attendant, il se tient disponible à ce qu'attend de lui Blandine, son ancienne élève et compagne.
Dans ce troisième roman posthume de
Jacques Chessex, le lecteur retrouve toute la flamme de son écriture et de ses obsessions.