Ropraz, c'est une petite commune Suisse du canton de Vaud.
En 1903, il n'y fait pas trop bon y vivre et encore moins y mourir.
Malheureusement, comme partout à cette époque on y trépasse beaucoup de méningite ou de tuberculose. Des filles, des jeunes, des belles…
Ames sensibles s'abstenir ou bien se tenir surtout si vous avez l'imagination fertile.
Cet auteur Suisse, Goncourt 73 pour
l'Ogre a toutes les qualités pour insérer entre deux points rapprochés l'horreur d'une profanation, l'effroi d'une violation de cadavres avec mutilation.
Des filles, des jeunes, des belles…
Jacques Chessex a aussi le talent d'exprimer sans hypocrisies ni simagrées la rudesse d'une région, la raideur des calvinistes, la souffrance des êtres mal-nés et la violence des moeurs dans les fermes isolées.
C'est une lecture courte mais dense, abrupte où les mots sont choisis pour frapper et finalement m'avaler le peu d'oxygène qui subsiste à la fin de chaque phrase ou dominent l'austérité, l'âpreté et la cruauté.
Bien sûr, il y aura un présumé coupable, un certain Charles-Augustin Favez, à la vie cabossée dès qu'il est né, le docteur Albert Mahaim éminent psychiatre tentera de le disculper.
Les preuves manquent et le doute persiste mais que peut-on contre la vindicte populaire qui réclame une vengeance ?
Je n'ai rien révélé d'essentiel, dans ce roman c'est l'atmosphère sordide et l'ambiance glaçante qui sont importants et surtout, un final génial surgi du diable vauvert qui m'a scotché.
C'est une histoire Suisse mais c'est en France qu'elle trouve un dénouement vraiment étonnant et quasiment risible si ce n'était pas si délicat.