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sur 1748 notes
A l'aube de l'Humanité, une tribu d'hommes-singes menée par Guetteur de Lune tente de survivre face aux prédateurs et aux tribus rivales. L'eau et la nourriture se font rares. Mais l'apparition d'un étrange rocher transparent semble changer la donne. Guetteur de Lune comprend qu'il peut défier son rival, Une Oreille, dont la mort devient alors un symbole de puissance...

Même si la trame générale de ce roman est identique à celle du film (Arthur C. Clarke s'inspire ici du scénario qu'il avait écrit avec Stanley Kubrick et l'histoire provient de plusieurs nouvelles de Clarke, dont La Sentinelle parue en 1951), il y a quelques divergences (qui sont dues très certainement au fait que l'auteur anglais a écrit son roman avant de voir le film du réalisateur américain). Malgré ce que laisse penser la présente couverture, le monolithe présent dans le livre n'est pas noir (comme dans le film), mais transparent comme du cristal. Ensuite, dans le long-métrage, le vaisseau spatial part vers Jupiter alors que dans le roman, il se dirige vers Japet, l'une des lunes de Saturne (ce qui était prévu dans le scénario original mais les effets visuels de l'époque étant ce qu'ils étaient, le rendu des anneaux de Saturne n'aurait pas été assez bon, Kubrick jugea entre-temps préférable de changer la destination). Dans le film, les deux astronautes Poole et Bowman s'isolent de HAL (CARL en V.F.) en se plaçant dans une capsule afin de décider d'une éventuelle déconnexion, mais l'ordinateur parvient à lire sur les lèvres le dialogue des deux hommes. Ici, CARL reçoit tout simplement l'ordre de déconnexion provenant de la Terre en même temps que les astronautes. Il y en a d'autres, même si ces petites différences n'enlèvent en rien les qualités intrinsèques des deux oeuvres. Bien au contraire.

Si j'ai rencontré quelques petites difficultés à entrer dans ce roman (le film de Kubrick est peut-être trop puissant), j'ai fini par mettre de côté les images fortes qui me restaient de mes multiples visions (celle de 2014 à l'occasion des Culturiales était une première pour moi sur grand écran) pour enfin entrer dans l'oeuvre de Clarke. Et si j'ai trouvé ça assez mal écrit au tout départ, cette impression a fini par s'estomper. Parce que si Clarke ne part pas dans des envolées lyriques, il sait tout de même donner une grande part de sense of wonder (exactement ce que tout lecteur de SF cherche, en somme) pour expliquer l'univers. Surtout que ce roman est assez court, moins de 200 pages.

Donc, pour tous ceux qui comme moi n'ont pas eu la chance jusqu'ici de lire ce roman, je ne peux que les inviter à se plonger dedans. Il ne regretteront pas le voyage. Pour les autres, ils savent déjà de quoi je veux parler...
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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2001, des dizaines d'années après avoir vu et fait semblant d'aimer le film (pour faire comme tout le monde à l'époque cela semblait tellement évident…), je me suis enfin attaqué au roman. Pour un amateur de science-fiction, il était temps penseront certains. J'avais légèrement peur que cela ne paraisse un peu daté au XXI siècle, mais finalement pas du tout. Quand on pense que l'on a cessé de se projeter dans le système solaire après les exploits lunaires, on mesure le gâchis dont l'espèce humaine est capable.
Me voilà donc parti en voyage (intersidéral évidemment). Dans un premier temps, j'ai eu l'impression de découvrir une oeuvre sensiblement différente du long métrage de mes souvenirs. J'ai même pensé qu'il était dommage d'avoir passé tant de temps sans comprendre certains passages du film (notamment la fin) alors que les réponses sont assez claires dans le livre.
Et en fait, l'explication est simple, donnée en fin d'ouvrage : les deux ont été conçus simultanément. Il n'y a pas d'adaptation de l'un vers l'autre mais co-écriture en quelque sorte. Kubrick ayant contacté Clarke pour créer « the proverbial good science-fiction film ». Clarke explique même en postface qu'il a réécrit certaines scènes après avoir visionné des rushs du réalisateur... Il est étonnant de découvrir aussi que cette double oeuvre a tellement marqué les astronautes de la NASA qu'ils avaient certains passages en tête lors de leurs missions... Ils lui rendent d'ailleurs hommage en 1970 en baptisant le module de commande de la mission Apollo 13 "Odyssey" . . .
Aussi ne puis-je que conseiller au jeune public tenté de découvrir ce diptyque, devenu culte au moins par son titre, de se les approprier simultanément. Vous avez peu de chance de bien saisir tout le film si vous n'avez pas lu le livre. Et comme c'est le film qui est culte, de par ses morceaux choisis de musique classique notamment ...
On retrouve les grands thèmes de la science-fiction états-unienne des années 1970, mélange de hard science et de conjectures philosophiques. Dans une langue toujours aussi fluide, on se trouve embarqué dans un voyage qui commence avec une tribu d'australopithèques et leur chef « Guetteur de Lune » . . .
Cette ouverture du roman est proprement fantastique et donne la clé de compréhension de tout le reste de l'ouvrage. Je ne crois pas que l'on puisse rester insensible à cette description d'une possible aube de l'humanité.
Puis viennent AMT-1 (Anomalie Magnétique de Tycho numéro 1) et CARL 9000 (le HAL du film) et tout s'enchaîne merveilleusement...
Clarke nous remet dans une perspective d'évolution exponentielle de l'humanité et des interrogations qui restent en suspens, notamment la plus cruciale que tout être humain doté d'un cerveau normalement constitué s'est posé un jour au moins : « sommes-nous seuls dans l'univers ? »
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Mes connaissances en cinéma avoisinent le zéro absolu. Je sais qu'il a été inventé, et ça s'arrête à peu près là (et encore, jusqu'à l'année dernière, je pensais encore qu'il y avait de sérieuses chances que ce soit une légende urbaine). Je n'avais donc aucune attente particulière, ni aucun a priori sur ce roman. Je ne savais pas non plus qui du film ou du livre avait inspiré l'autre (et je ne suis pas certain d'avoir compris maintenant d'ailleurs).

Le début est assez surprenant puisqu'au lieu d'explorer l'espace, on se retrouve à suivre une troupe d'hominidés encore incapable de créer des outils. Mais au moins le concept d'odyssée prend tout son sens, puisqu'on suivra l'évolution de ces drôles d'animaux jusqu'à l'exploration des planètes de notre système solaire.

L'écriture a été assez déconcertante pour moi. L'auteur varie beaucoup les styles (historique avec les hommes-singes, espionnage/thriller avec la découverte sur la lune, science-fiction avec l'exploration spatiale, …). Certains passages sont très techniques et donne envie de classer ce livre dans la catégorie « hard-science ». À l'inverse, l'épilogue du livre est très métaphysique, ce qui ne m'a d'ailleurs pas beaucoup plu. J'aurais de loin préféré que l'auteur nous laisse nous débrouiller avec notre propre imagination pour comprendre ce qui s'était passé.

J'ai passé un bon moment avec ce livre, même si la fin traîne trop en longueur. le mélange des genres est assez déstabilisant, et on a parfois l'impression d'un goût de trop peu : 200 pages de plus ne m'aurait pas déplu pour développer toutes les thématiques à fond.

Ça tombe bien, il y a un tome 2 !
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« 2001, l'odyssée de l'espace » fait partie de ces films que je n'ai jamais regardés (mon secret d'inculture en somme) alors que je m'y suis toujours engagé. J'ai donc compensé ce manque par la lecture du bouquin « scénario » du film et ce grâce aux éditions omnibus et babelio dans le cadre de masse critique.

C'est donc en ayant encore les belles images du voyage d' « Interstellar » dans la tête que j'ai ouvert le bouquin. On se voit transporté directement 3 millions d'années avant notre ère. du temps des hommes-singes vouant un culte à un monolithe. Drôle d'idée !

Vous l'aurez compris, beaucoup de mystère autour de ces pierres à angles parfaits. On conçoit vite l'idée de Clarke selon laquelle notre évolution . A l'instar de la lecture d'un King ou d'un Lovecraft, on se sent tout petit dans l'univers. D'insignifiants êtres se croyant maitre de tout alors que nous sommes maitres de rien.

Le livre est vraiment bien écrit, fluide, avec des chapitres courts qui facilitent la lecture. Les personnages sont très intéressants, qu'ils soient humains ou robotisés. On sent que la guerre froide est bien installée et on se replace facilement dans la course à l'espace de l'époque. Mon seul regret repose surement sur un manque de détails sur la vie sur Terre, on se focalise sur les vaisseaux sans aller plus loin. du moins, ce n'est pas le but du livre.

Avec parfois quelques longueurs, Clarke nous mène efficacement vers l'apogée de son roman. La fin est à couper le souffle et je dois dire que sa vision de l'évolution est une vision qui m'a toujours passionné. Quelle est la prochaine étape de la conscience ? Quels sont les différents étages de conscience ? Ici on est plus dans le domaine philosophique et biologique que dans le domaine de la physique quantique ou non. Et c'est bien cela aussi qui m'a beaucoup plus.

Il me reste maintenant, pour finir cette lecture, à regarder le film de Kubrick et combler mon inculture. En outre, je me suis lancé dans la suite du roman, je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin. Pour l'instant, ça n'annonce que du bon !
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Difficile de lire le livre sans penser aux images du film, tant les deux se rapprochent.
Découpé en plusieurs séquences, l'histoire nous mène de la préhistoire au futur de l'humanité, avec la présence permanente et imposante du fameux monolithe noir. Acteur de notre évolution, sentinelle muette ou encore portail galactique ? Un peu de tout çà en fait…

C'est ce que découvrira le héros, après avoir affronté un ordinateur devenu fou (HAL devenu Carl en VF…). Une séquence marquante dans le film également, qui a donné naissance à de nombreux ersatz…
La fin, complexe mais logique à la fois, pourrait clore l'histoire. Là où Kubrick a volontairement décidé de ne pas donner d'explications, ce qui dérouta nombre des spectateurs, Clarke décrit et explique les choses, comme souvent avec cet auteur cartésien au possible. Même si toutes les réponses ne sont pas complètement données…

Cela limite forcément les suppositions, mais comblera ceux qui, comme moi, ont été un peu frustrés par la dernière partie du film !

La narration, classique, est basée sur deux nouvelles des années 50, fusionnées, intégrées, complétées dans ce récit des années 60, qui n'a finalement pas vieilli, et où la profusion de détails et de descriptions ne nuit pas à l'histoire.
Un grand classique, bien plus accessible dans cette version écrite !
Lien : https://bibliosff.wordpress...
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je me souviens, j'ai acheté le livre juste après mon oral de bac de français.C'était en grande surface. Bon bref, tout le monde s'en fout....
Je l'ai lu plusieurs fois. Je l'ai relu pour le plaisir. L'histoire, celle de l'humanité, fut le dada de l'époque de l'age d'or de la SF tombée aujourd'hui en désuétude. J'ai conservé mon ame d'enfant, naif, curieux. le bouquin est bon, le scénario est bien, très bien, l'intrigue très bien aussi. Mais aujourd'hui Arthur C.Clarke ne se lit plus guère, ses grands thèmes de SF de naguère ne sont plus les grands thèmes aujourd'hui. Clarke a été nécessaire en son temps pour lancer l'aventure de la SF, La société se transforme tellement vite maintenant. Un grand nom jadis devient méconnu ou peu reconnu par la génération suivante. EN tout cas, moi je suis fan de cet écrivain. Vive ce livre ! le film de kubrick, génial, est compréhensible que si on lit le livre. Avis aux amateurs...
Dedans c'est plein d'étoiles...
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Un roman d'anticipation incontournable qui aurait pu s'intituler aussi bien l'Odyssée de l'espèce, que celle de l'espace. Visionnaire sur la quête humaine constante de nouveaux horizons et la technologie au service de cette ambition sans limite, il aborde aussi les questionnements contemporains sur les risques de l'intelligence artificielle, le saut "quantique" du primate à l'homo sapiens et notre solitude dans cet incommensurable univers.
Clarke est sans nul doute le Jules Verne du siècle dernier, un immense écrivain, prolifique et pointu dans ses prédictions romanesques.
Et 2001 est à mettre au Panthéon des meilleurs récits de SF.
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2001 L'odyssée de l'espace, rien que le titre en jette! le film faisait partie de mes chefs d'oeuvres absolus et j'avais un peu peur de lire le "roman" (ayant déjà en tête tous les visuels et l'ambiance de Kubrick).
En réalité, cette lecture m'a permis d'accéder à une autre compréhension du film, et en soit c'est déjà une bonne raison de le lire. En effet, le roman est court, dense, factuel (à peu près tout le contraire du film, qui aime s'étirer et rester abstrait). Il est même assez déroutant d'avoir 2 approches aussi distinctes entre deux oeuvres réalisées en même temps.
Pour le reste l'histoire est vraiment passionnante et ouvre franchement sur une suite, là où le film laisse le spectateur dans l'interprétation. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un chef d'oeuvre (ce que le film est à mes yeux) car l'écriture reste un peu superficielle et les personnage somme toute peu approfondis. C'est en tous cas un excellent complément au film. à lire.
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On sait que 2001 L'Odyssée de l'espace d'Arthur C. Clarke fut écrit en même temps que se déroulait le tournage du film-culte de Stanley Kubrick et que les deux oeuvres, littéraire et cinématographique, se nourrirent l'une de l'autre ; de fait, Clarke et Kubrick écrivirent ensemble le scénario. Kubrick donna au film, qui débute par la musique que le spectateur écoute dans le noir complet (Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss), une intensité visuelle inouïe,

On dit aussi que le livre de Clarke complète le film ; à mon sens, il est aussi mystérieux que le film. L'un comme l'autre s'adresse, non pas à notre intellect, mais à notre capacité d'imagination.

Tous deux sont construits en parties bien distinctes. le lecteur (ou le spectateur) vit d'abord l'Aube des Temps, où l'espèce humaine est près de s'éteindre. Un mystérieux monolithe (venu d'ailleurs, apporté par qui...) donne à ces hommes l'idée de l'outil et de l'arme, et l'humanité poursuit son évolution. Mais l'être humain devient rapidement dépendant de la technologie qu'il développe et la machine, devenue intelligente, bientôt dépasse l'homme. Si celui-ci peut s'en détacher, c'est en la détruisant. Et il détruit ainsi toute sa civilisation édifiée sur le progrès technique.

L'ultime étape, le foetus qui revient sur terre, peut être vu bien sûr comme l'Entité originelle et créatrice et aussi comme l'éternel retour, l'éternel recommencement. Au-delà de l'infini, au-delà du Big-Bang, là où finalement, l'homme ne sait rien. C'est donc d'un voyage initiatique qu'il s'agit, d'un conte philosophique qui s'adresse à notre inconscient par le biais des émotions. A chacun de trouver ce qui entre en résonance avec ses propres interrogations.


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Retour de lecture sur "2001 l'odyssée de l'espace" un livre de Arthur C Clarke écrit en parallèle à l'élaboration du film de Stanley Kubrick en 1968. le film est probablement un des plus grands chefs-d'oeuvre du cinéma. Pour ce film, très contemplatif, la question de la concurrence du livre ne se pose pas, nous sommes sur une oeuvre hors catégorie. Si Kubrick est un des plus grands cinéastes, Clarke n'est pas non plus un amateur, il fait partie avec Asimov et Heinlein, des "Big three", les trois grands auteurs de science-fiction de langue anglaise. En fait, aucune des oeuvres, du film ou du livre, n'a inspiré l'autre, elles ont tout simplement été élaborées toutes les deux par Kubrick et Clarke ensemble et en même temps. le livre doit être considéré comme un parfait complément au film. Avec une trame qui est globalement la même, le livre, plus complet, nous donne de nombreuses clés pour mieux comprendre l'histoire tout en ayant une fin qui diffère. On se rend compte que beaucoup de choses, pour des raisons techniques, pouvaient difficilement être adaptées au cinéma, ce qui est un des avantages du livre. Il apporte une explication à pratiquement tous les mystères du film. Cette histoire démarre il y a 3 millions d'années, à l'époque des hommes-singes, autour de la presence d'un monolithique noir qui apparait subitement et suscite la curiosité puisqu'on ne connait pas vraiment sa fonction. On est ensuite entraîné dans une expédition spatiale vers Saturne dans laquelle l'homme exploite toute sa puissance technologique, jusqu'à ce que celle-ci se retourne contre lui. On bascule ensuite dans quelque chose de totalement abstrait, de métaphysique, pour terminer sur une fin qui éclaire tout, une fin qui fait froid dans le dos, plus Kubrickienne dans le livre que dans le film, c'est un comble. Un livre qui 55 ans après son écriture est encore d'une modernité bluffante et reste plus que jamais d'actualité, avec l'importance exponentielle prise par l'intelligence artificielle dans notre quotidien, qui peut être mise en parallèle avec les risques toujours plus importants d'un conflit nucléaire majeur. C'est une oeuvre de science-fiction magistrale, une réflexion vertigineuse sur notre rapport à la technologie, sur l'histoire de l'humanité et de son destin, mais aussi, au-delà de tout ça, sur dieu, son existence et sa représentation.
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