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4,18

sur 4852 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture que j'ai grandement apprécié, avec un style d'écriture fluide, envoûtant, qui en si peu de pages abordent des thèmes terribles.
Monsieur Linh quitte son pays avec sa petite fille, seuls survivants de leur famille. Mais se retrouver dans un pays où il ne connait rien ni personne n'est pas affaire facile. il se retrouve trimballer par-ci par là. J'ai eu une grande pitié pour ce monsieur pour qui la vie n'était pas très douce. Aussi, une pleine conscience pour le statut donné aux personnages âgées placées dans "des mouroirs" alors qu'ils aimeraient tant vivre d'atres aventures.
Puis, derrière toute cette noirceur, il y a l'amitié. Et mon dieu comme cette amitié décrite est belle! Il ne suffit pas de parler pour s'aimer, il suffit d'êtreet puis c'est tout. Peu importe les moments d'absence, peu importe la fuilité des cadeaux qu'on se fait...
Un ouvrage que j'ai grandement apprécié donc !
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La petite fille de Monsieur Linh est l'histoire d'un homme et de son amour infini pour son pays natal, pour ses racines, pour les êtres chers perdus dans l'horreur de la guerre, pour une petite fille qui rend la vie en exil un peu plus vivable.
C'est une histoire de survie, de contes qu'on invente pour tenir le coup, pour avoir une raison de vivre, mais c'est aussi une formidable amitié entre deux hommes que tout oppose, pourtant.
La fin inattendue rend ce court roman encore plus touchant.
Très belle découverte.
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Curieux roman. L'espèce de twist final laisse perplexe et m'a amené à m'interroger sur le but poursuivi par l'auteur.

Un mot d'abord sur le style. J'avais été impressionné par l'écriture de Meuse l'oubli, ouvrage ciselé et pénétrant sur le deuil et son accomplissement. Ici, je n'ai pas retrouvé cette magie du verbe. L'écriture est minimaliste à l'extrême. Certes, il faut toujours viser la simplicité, éviter les lourdeurs, préférer la légèreté. Mais il ne faut pas non plus exagérer le conseil. L'écriture ne se résume pas à sujet-verbe-complément. Sans tomber dans cette caricature, l'impression d'une volonté farouche de faire le plus simple possible est un peu trop visible. Et le résultat n'est pas toujours très heureux. Parfois même, certaines phrases font un peu enfantines.

L'aspect style est d'autant plus important pour les livres de Philippe Claudel que je le considère plus comme un écrivain que comme un romancier. L'imagination lui manque pour créer des histoires, c'est un auteur des sentiments, des impressions, des émotions, exprimés avec délicatesse et pudeur. C'est le cas encore dans ce livre, mais il était moins une que le style ne gâche un peu l'affaire.

De quoi donc s'agit-il ? D'un vieil homme vietnamien (ou cambodgien peut-être, je ne sais pas) qui fuit les horreurs de la guerre. Son village a été détruit, sa famille anéantie. Seule sa petite fille (quelques semaines) a survécu et il l'a emmenée avec lui sur le bateau, direction la France. Là-bas, dans ce pays froid et humide, centre d'accueil où il attend, désespéré, son unique raison de vivre étant cette petite fille (la fille de sa fille ou de son fils, je ne sais plus). Il ne comprend pas la langue (ce point est un peu étrange pour un vieil homme qui se rend au pays de l'ancien colonisateur, mais qu'importe) et vit dans une solitude totale.

Sur un banc, il rencontre un Français, un veuf, lui aussi désespéré, et le livre raconte cette amitié simple, profonde et sincère, entre deux hommes qui ne comprennent pas un traitre mot de ce que dit l'autre. L'émotion est belle de ces deux êtres à la dérive qui trouvent en l'autre une île inconnue où se reposer de leurs tourments.

On tique un peu (je sais, je suis trop rationnel, mais on ne se refait pas) au fait que Monsieur Linh trimballe partout sa petite fille de six semaines, la nourrit, la change etc. Parfois, au restaurant où son nouvel ami l'invite, on l'assoit sur une chaise (!?). Je me suis mis à penser (pauvre naïf que je suis) que Philippe Claudel n'avait sans doute jamais eu d'enfant pour imaginer qu'on puisse trimballer et asseoir ainsi sur une chaise une enfant de six semaines.

Bon, un jour les autorités transfèrent Monsieur Linh (avec sa petite fille qu'on lui laisse…) dans un établissement, un château avec un parc rempli de pensionnaires un peu étranges (une femme veut lui arracher sa petite fille). Il s'aperçoit qu'il ne peut quitter ce lieu, où avec des égards et douceur, il est en réalité retenu prisonnier.

Il se fait la belle en passant par-dessus le mur avec sa petite fille (bravo !), erre dans la ville, finit par retrouver son ami, mais ne peut éviter d'être renversé par une voiture en tentant de le rejoindre en traversant une rue passante. L'ami le croit mort (nous aussi) mais finalement, non, quand l'ami pose la poupée sur lui, monsieur Linh, en quelque sorte ressuscite. On comprend que cette petite fille n'est qu'une poupée. le vieil homme n'a donc plus toute sa tête et le château avec son parc gardé par des infirmiers est en réalité un hôpital psychiatrique.

Je voudrais d'abord m'excuser de vous raconter toute l'histoire. D'ordinaire, je reste discret, mon but n'est pas de déflorer un texte à ce point. Mais il faut y voir l'expression de ma perplexité. L'histoire de cette amitié entre deux êtres qui ne se comprennent pas était belle en soi. Quel est donc le but de l'auteur de nous faire comprendre à la fin que le vieil homme s'accrochait à une poupée, croyant dur comme fer qu'il s'agit de sa petite fille (morte certainement elle-aussi dans le bombardement qui a anéanti toute la famille). Je ne sais pas.

Philippe Claudel veut-il nous dire que l'amitié repose sur un malentendu. En fait-il une loi universelle ? Ou bien que la folie n'empêche pas de souffrir et d'aimer ? Passons-nous à côté de ce qu'il cherche à nous dire ? Questions dont je n'ai pas la réponse. Tant pis. du coup, je suis mitigé.

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Un très court roman de Philippe Claudel.
J'avoue qu'au démarrage, j'avais peur d'un excès de sensiblerie qui me hérisse, généralement, le poil.
C'est un livre que je qualifierai de sensible mais sans excès majeur tout de même comme si l'auteur venais le sussurer à mon oreille d'une voix douce.
Le parcours d'un vieillard déraciné qui ne tombe pas dans le "combat politique" avec une écriture concise et simple, quasi à l'os.
Un poil simpliste ou naïf peut-être mais empli d'humanité sans aucun doute


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Monsieur Linh parvient à s'enfuir du Vietnam avec sa petite fille, un bébé très sage, dont il s'occupe avec amour, puisque c'est la seule famille qui lui reste. Boat people, le grand-père et sa petite fille arrivent aux États-Unis où ils vont d'abord être parqués dans un foyer, puis dans une maison de retraite...

Une très belle histoire, pleine de beaux sentiments, sans le pathos facile que je craignais ; j'ai malheureusement vu arriver la fin, mais ça ne fait rien.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Avis de lecture — La Petite-fille de Monsieur Linh, de Philippe Claudel



Il est des récits qui n'ont l'air de rien, comme ça, qui avancent à voix claire sur un terrain neutre qui semble n'offrir aucune aspérité, et soudain la vague glacée de l'émotion nous attrape, nous roule et nous rejette trempé et désorienté sur la grève de notre routine.



L'intrigue a creusé l'océan de notre nonchalance page après page, et c'est sans nous rendre compte de rien que nous nous sommes retrouvés devant ce monstre submersif qui nous a retourné l'âme, lessivé le coeur et purifié l'esprit.



"La Petite-fille de Monsieur Linh", de Philippe Claudel, est de ces récits sans prétention qui nous prennent gentiment par la main dans une allée tranquille d'un parc, et, en sifflotant, nous voilà à traverser des champs de bataille et des tragédies, des bonheurs sublimes et des deuils terribles.



Je me suis laissé bercer par la version audio, voyageant entre une Asie vague et une vague Amérique, cheminant aux côtés de ce petit grand-père pitoyable et si touchant qui tient tant à sa petite-fille qu'il est prêt à braver tous les périls pour la garder près de lui. Je me suis laissé bercer, presque indolent face à la simplicité du récit, puis je suis tombé dans le piège redoutable et inextricable de l'émotion puissante et brutale qui vous étreint et vous fait succomber aux toutes dernières pages.



"La Petite-fille de Monsieur Linh", on le lit sans y penser, mais on l'achève sans pouvoir l'oublier.



À lire à côté d'une boîte de mouchoirs.

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Une jolie histoire d'amitié entre deux hommes marqués par le deuil et le PTSD.
J'ai trouvé que le plot twist était un peu trop facile à deviner mais ça ne m'a pas tellement gâché ma lecture.
J'ai toutefois trouvé le tout un peu trop court et en surface pour avoir un coup de coeur.
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Le premier chapitre pose le thème : l'ambiance est lourde, triste, presque désespérée. On sent le courage du vieil homme qui avance sans réfléchir car il s'est donné une mission. Il est sans illusions, il sait que sa vie d'avant ne reviendra jamais. Les mots ont une puissance évocatrice.
Monsieur Linh a été projeté sur une autre planète, dont il n'a pas les codes.
Pour moi le livre a redémarré à la fin : Monsieur Linh a dû devenir fou de douleur à la suite de la tragédie qu'il a vécue et s'inventer un mode de survie. Au début je n'étais pas emballée par ce livre, je le trouvais seulement bien écrit. La dernière ligne m'a ouvert un monde d'émotions et de questions.
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Touchant et adorable! Douce lecture agrémentée d'un brillant et habile récit nous racontant avec une si grande délicatesse, les affres et les traumatismes de la guerre, que l'on devine être celle du Vietnam, sans qu'elle ne soit jamais nommée. Mais c'est avant tout l'histoire d'une amitié, celle qui donne le courage et la force de continuer à vivre malgré tout. Malgré la folie de la guerre. Celle qui rend fou.
"Il lui sourit. Il s'efforce de mettre beaucoup de choses dans ce sourire, plus de choses que n'importe quel mot ne pourra jamais contenir."
Philippe Claudel
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C'est l'histoire d'un très vieil homme, Monsieur Linh, forcé à l'exil. Il doit quitter son pays, le seul qu'il connaisse, celui où il a toujours vécu, sans savoir où il va. Avec lui, une valise, et un nourrisson, qu'il tient serré contre lui. Cette petite fille est tout ce qu'il reste de sa famille, tout ce qu'il lui reste.

Monsieur Linh arrive dans un nouveau pays dont il ne connait rien. La langue, les comportements, les coutumes, les rues… tout lui est étranger et lui paraît démesuré. Dans cet environnement nouveau et effrayant, il se raccroche à sa petite Sang Diû.

Un jour il fait la connaissance de Monsieur Bark, un drôle de personnage avec qui il va nouer une amitié, alors que tout les oppose et qu'ils ne parlent pas la même langue.

Ce récit moderne d'un exil forcé est poignant, et très touchant. L'histoire est assez courte mais particulièrement intense, tout comme la chute qui lui donne une toute autre dimension.
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