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La Grande patience tome 2 sur 4
EAN : 9782266082235
364 pages
Pocket (28/05/1998)
3.81/5   184 notes
Résumé :
1er octobre 1939. Dans la petite maison des Dubois, la mère attend "son Julien". Il va désormais travailler à Lons-le-Saulnier, il rentrera tous les soirs, comme ils vont être heureux !
Arrive mai 40, le flot de l'exode, et Julien part sur les routes, avec les autres garçons de son âge. Commence alors pour les parents le lent supplice des jours sans nouvelles. Et s'il ne revenait pas, ce garçon insouciant "qui voulait voir la mer" ? Humblement, patiemment, la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Roman sans autre ambition que celle de nous faire vivre l'attente angoissée de deux artisans boulangers retraités dont le fils a fui devant l'invasion des troupes allemandes durant l'offensive de 1940 en France.
Roman qui n'en est pas à quelques approximations et raccourcis simplificateurs près pour jeter ce vieux couple dans l'ignorance du sort réservé à leur adolescent déjà affublé d'une étonnante maturité.
Cet ouvrage est servi par une écriture aussi sobre que les conversations de deux époux qui se comprennent depuis longtemps à leurs seules mimiques.
Ses intrigue principale et dénouement sont en outre très simplistes. Celui qui voulait voir la Mer est un roman qui peine à faire passer les émotions et auquel je n'ai pas été très sensible.

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« Celui qui voulait voir la mer » est le deuxième volume de « La grande patience », cette saga en quatre volumes qui relate la jeunesse de Julien Dubois (en qui Bernard Clavel a mis beaucoup de lui-même) entre 1937 et 1945.
Julien a terminé ses deux années d'apprentissage chez les Petiot, boulangers-pâtissiers à Dôle. Il revient chez ses parents, à Lons le Saunier, mais nous sommes à l'automne 1939, et la guerre n'est pas loin. A la maison ils sont deux à l'attendre : le père, un bougon, qui cache derrière une attitude d'ours mal léché, une grande sensibilité ; la mère, une femme d'exception, une mère surtout, qui donne au-delà de ce qu'elle peut donner, et qui possessive et généreuse à la fois, peut être entière jusqu'à être bornée, aimante jusqu'à l'excès. Julien a seize ans, que voulez-vous, c'est un enfant, c'est « son » enfant. Mais la guerre est là. L'ennemi investit la France, et l'exode commence. Julien part à son tour. Commence alors pour les parents, la longue, l'insupportable attente…
« Celui qui voulait voir la mer », c'est Julien, bien sûr, comment voulez-vous qu'un gamin qui a de telles idées puisse raisonner convenablement, à l'époque où l'on vit ? le roman n'est pas un historique de la période : comme dans le feuilleton « Un village français », il ne sort pas des limites de Lons-le-Saunier. Mieux, il ne quitte pas le quartier où vivent le père et la mère Dubois, avec leurs amis et voisins. Deux histoires (avec un petit h) dans la grande (avec un grand H) : le huis clos des deux vieux, hantés par l'image de leur fils, parti on ne sait où, peut être malade, peut-être blessé, peut-être mort (car bien sûr on n'envisage que le pire) ; et l'histoire au jour le jour de la petite ville. Vous avez déjà lu des récits qui se passent à cette époque (« Au bon beurre », « Mon village à l'heure allemande », « Les Forêts de la nuit »…), vous avez sans doute vu ce film d'une importance capitale sur la France au temps de Vichy : « le Chagrin et la pitié », vous avez donc une petite idée sur ce qui peut se passer dans une petite ville de province sous l'Occupation : c'est aussi ce que nous raconte Bernard Clavel, mais lui il le fait au ras des pâquerettes à hauteur d'homme et de femme, à hauteur surtout de père et de mère pour qui l'enfant constitue le pôle central de leur vie. Ce qui ressort de ce roman, c'est l'amour ; amour d'autant plus fort qu'il n'est pas prononcé, ni décrit, mais qu'il apparaît en creux dans les regards, dans les silences, dans les non-dits.
« La maison des autres » était centré sur le personnage de Julien. « Celui qui voulait voir la mer », malgré le titre, est le roman des parents de Julien : formidable portrait de la mère, abusive à force d'amour, avec en ombre portée, le père, qui cache mal sous une carapace qui ne trompe personne, une même anxiété et un même amour.
C'est aussi le portait d'une époque où les évènements font ressortir les creux et bosses des personnalités (ce sera encore pire à la Libération), une époque où rien n'est clair, où les consciences se diluent, où finalement tout le monde se perd, et tout le monde se cherche, à l'image de cet exode, chaos dans le chaos.
Le regard de Clavel, chaleureux malgré le contexte, nous accompagne tout le long de ce roman prenant et passionnant, dont les personnages ne sont pas près de nous quitter…
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Deuxième volume de "La grande patience", si le premier tome était basé sur le personnage de Julien en apprentissage de patisserie, celui ci est centré sur ses parents et principalement sa mère. Julien est devenu un personnage secondaire.
Bernard Clavel décrit la vie de ce couple, un vieux couple, les relations entre cet homme et cette femme, les difficultés de l'âge. C'est également une vie de quartier à Lons le saunier, on est au début de la seconde guerre mondiale et la ville est traversée par les flots de réfugiés qui fuient l'avancée allemande.
Alors que je pensais continuer à suivre Julien au même rythme que j'avais tant aimé dans "La maison des autres", ce livre m'a pris un peu au dépourvu, cette suite est presque indépendante, un autre rythme, un souffle différent. Une fois cela acquis, l'écriture de Bernard Clavel est toujours aussi agréable. On suit cette femme qui ne vit que pour son fils. Tous les sentiments y passent, on souffre avec "la mère", on s'indigne quand face à la vieillesse et la peur se dresse l'insouciance de la jeunesse.
Un beau portrait d'une femme comme tant d'autres, d'une mère tout simplement.
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Je viens de terminer le deuxième tome de la Grande Patience", Celui qui voulait voir la mer. Après deux années d'apprentissage, patissier, Julien est de retour chez ses parents à Lons-le-Saunier. Il a 17 ans. La guerre est déclarée contre l'Allemagne. Les Allemands envahissent petit à petit la France. En 1940, c'est l'exode, la fuite sur les routes de toute une partie du peuple affolée. Sa mère, demande à son fils, de descendre à vélo, vers le Sud, en compagnie d'un copain, de peur que les Allemands ne le prennent. Commence alors une longue période d'attente et d'angoisse. Julien aimerait joindre l'Angleterre. Ses parents sont sans nouvelles aux prises avec toutes les difficultés qu'apportent les conditions d'occupation. Ce beau livre décrit parfaitement l'ambiance de l'époque. Livre plein d'humanité, décrivant la vie quotidienne des "humbles" à l'approche de la vieillesse, avec le grand souci du fils insouciant qui commence à vivre sa vie de jeune garçon. Relu ce livre après une trentaine d'années et avec autant de plaisir que la première fois.
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Pour le portrait tellement juste et attachant de la mère, mais également du père, pudique, en retrait, tordu par les ans et la vie.
Pour l'atmosphère où les odeurs, les sons et images se détachent avec précision.
Le roman aurait pu être ennuyeux (436 p) car l'attente prime, mais n'oublions pas le titre "La grande patience". Comment retrouver aussi justement cette attente ponctuée de moments qui semblent sans fin et d'espoirs, sans contraindre notre propre impatience ? de plus, les journées ne sont pas vides, mais retracent la vie quotidienne d'anciens boulangers attachant une grande importance à la terre ainsi que la peur, les doutes liés à cette guerre lointaine qui contraint tant de personnes à l'exil et qui tue...
L'aurais-je autant apprécié si moi-même, je n'étais pas issue d'un milieu terrien, si tous ces mots n'avaient pas trouvé écho en moi ? Difficile à savoir. Cependant, s'il ne sera pas mon roman préféré cette année, j'ai réellement apprécié cette lecture.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce fut le père qui parla le premier. De nouveau, il dit:-
- Je me demande ce qu'on va faire.
- Que veux-tu!
Il y eut un silence; comme le tic tac du réveil, comme le martèlement de la gouttière les jours de longue pluie régulière.
- On n'a plus qu'à attendre, soupira la père.
Elle leva les yeux sur son homme dont le visage lui parut extrêmement las. Après un long moment, elle ajouta d'une voix à peine audible:
- Attendre qu'il revienne.
- Je me demande, fit le père, je me demande si on a bien fait. (page 200)
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Le ciel jaunissait, tout allait s'éclairer et pourtant, , il y avait sur tout le jardin où un jour naissait, la même mélancolie qu'à l'instant où s'achève le crépuscule du soir.
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Le regard de la mère quitta le dos rond du père pour se perdre dans les feuillages. Le ciel jaunissait, tout allait s'éclairer et pourtant, il y avait sur tout le jardin où un jour naissait, la même mélancolie qu'à l'instant où s'achève le crépuscule du soir.
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En 14, vous savez bien ce qu'on disait : que le sang des poilus servait, la plupart du temps, à arroser les manches des généraux pour y faire pousser des étoiles
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Le matin du 1er octobre 1939, la mère Dubois s'éveilla longtemps avant l'aube. Elle regarda du côté de la fenêtre, mais les fentes des volets étaient à peine visibles. Elle demeura immobile à cause du père qui dormait à côté d'elle, allongé sur le dos, la respiration sifflante.
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