Merci aux Editions Belfond et à Babelio qui m'ont permis de découvrir ce roman.
Dans le cadre de cette opération Masse Critique un peu spéciale, la règle est d'écrire une critique sous la forme d'une lettre, pour donner envie à notre correspondant.
Voici ma lettre, que j'ai choisi d'adresser à ma mère car nous nous conseillons et offrons très souvent des livres :
« Bonjour maman.
Je viens de terminer la lecture d'un roman qui pourrait te distraire pendant quelques heures de cet ennuyeux "reconfinement" .
Je croise souvent les oeuvres d'
Harlan Coben en librairie et médiathèque, mais je n'avais rien lu de lui depuis
Ne le dis à Personne. Oui, ça date ! Il était temps que je remette le nez dans ses romans !
Son dernier,
L'Inconnu de la Forêt, devrait te plaire. Certains personnages apparaissent déjà dans ses romans antérieurs je crois, mais cela ne m'a pas gêné du tout dans ma compréhension de l'intrigue, qui forme une unité. C'est d'ailleurs une bonne surprise : il m'est souvent arrivé de commencer un roman et de me rendre compte que de petites allusions aux romans d'avant émaillent le récit et me « privent » d'une part de mon plaisir de lecture ! Si le roman est réservé aux fidèles, à un club fermé d'habitués, autant le signaler dès la quatrième de couverture, tu ne crois pas ?
Enfin, ici, ce n'est pas le cas. Et l'intrigue démarre vite, direct dans l'action ! On commence l'histoire avec Matthew, un lycéen que la disparition de l'une de ses camarades de classe inquiète.
Personne à part lui ne semble s'en soucier, pas même l'école, ou le père de la jeune fille : Naomi est une fugueuse récidiviste, mal dans sa peau. Elle est la cible quotidienne d'humiliations à l'école, et de "blagues" cruelles de la part des élèves plus fortunés et populaires qu'elle.
Matthew va demander de l'aide à sa grand-mère...Et là, entre en scène le personnage que j'ai préféré, et qui m'a tellement fait penser à toi : la pétillante, infatigable, septuagénaire, Hester Crimstein . Avocate célèbre car qui anime une émission de radio, ce bout de femme n'a pas sa langue dans sa poche, je te le dis ! Tu comprends pourquoi j'ai pensé à toi ! Une femme forte et indépendante, prête à tout pour aider les siens, têtue...j'arrête là, tu découvrira Hester en lisant le roman !
Elle aura deux alliés pour l'aider dans ses recherches : Oren Carmichael , le "presque retraité" chef de police qu'elle trouve si séduisant (ah, non, je ne t'en dis pas plus !) . Et Wilde : l'enfant qui, 25 ans plus tôt, a été découvert vivant dans la forêt près de chez elle, et dont le passé est un mystère total.
Wilde est
l'Inconnu de la forêt du titre, bien entendu.
J'ai lu le roman d'une traite, car je voulais de suite la solution de l'énigme. Alors prépare toi à ne pas lâcher ce roman quand tu l'auras commencé !
Je sais que nos goûts diffèrent parfois en matière de thriller, aussi je te rassure : pas de tuerie sanglante, de serial killer terrifiant ou de monstre lovecraftien ici. Un mystère bien épais, des rebondissements jusqu'à la dernière ligne (si, juré !) et des heures de lecture bien sympas.
Alors, n'hésite pas à plonger dans
L'inconnu de la Forêt, tu passeras un bon moment avec ce roman.
Je t'embrasse maman, bonne lecture ! »
Voilà ce que j'écrirais à ma mère pour lui donner envie de lire L'Inconnu dans la Forêt. J'ai pensé à elle car, en effet,
Harlan Coben est un auteur qu'elle apprécie, et je pense sincèrement que ce roman lui plairait beaucoup.
Quant à moi, j'ai trouvé quelques détours un peu superflus à l'intrigue. Il semblerait que cela soit vraiment à la mode de rajouter jusqu'à la dernière page des soubresauts à l'enquête, des surprises supplémentaires pour "faire plaisir" au lecteur ...L'histoire y perd un peu de son attrait à mon goût, mais c'est personnel.
Je suis vite tombée sous le charme des personnages d'Hester et d'Owen (même si ce dernier apparaît peu). Les autres ne m'ont pas intéressé, désagréables pour la plupart, détestables pour certains, ils sont peu fouillés ou inutilement complexes au vu de leur peu d'importance dans l'intrigue.
J'ai été déçue par la place
De Wilde, d'ailleurs : le titre en fait le personnage central du roman, et la quatrième de couverture nous le présente une sorte de Rambo-enfant sauvage crapahutant dans la forêt en quête d'enfants disparus... J'ai vite compris que ce roman posait peut-être les bases d'une future saga dont il serait le héros. Je me suis donc posée ma question rituelle : "la personne qui rédige la quatrième de couverture a-t-elle lu le livre ?".
J'ai lu le roman d'une traite pour connaître la clef de l'énigme, mais aussi parce que je sentais mon intérêt se relâcher au fil de la lecture : les autres personnages croisés souvent me paraissaient désagréables, ou caricaturaux, et à cause de cette superposition d'évènements qui semblait infinie.
Mon avis sur
L'inconnu de la forêt est donc mitigé, et j'ai eu des difficultés à rédiger un retour cohérent sur ce roman. Ce n'est pas un thriller haletant et intense. Il est cependant sympa pour passer un bon moment de détente. Je suis curieuse de savoir comment va évoluer la quête identitaire
De Wilde, bien que je craigne que cela parte, là aussi, un peu dans tous les sens.