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sur 1223 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫Quand il est mort le poète
(Le poète)
Tous ses amis
(Tous ses amis)
Tous ses amis pleuraient
Quand il est mort le poète
(Quand il est mort le poète)
Le monde entier
(Le monde entier)
Le monde entier pleurait
On enterra son étoile
(On enterra son étoile)
Dans un grand champ
(Dans un grand champ)
Dans un grand champ de blé
Et c'est pour ça que l'on trouve
(Et c'est pour ça que l'on trouve)
Dans ce grand champ
(Dans ce grand champ)
Dans ce grand champ des bleuets♫
Gilbert Bécaud -1966-

 Jean Cocteau (1932-1963) avait dit de Gilbert Bécaud : « Bécaud a le courage d'être excessif — ce que si peu de gens osent — et de se montrer tel qu'il est, jusqu'au bout ». Bécaud se souviendra de son soutien et de ses encouragements, et c'est avec cette chanson qu'il rendra l'un des plus beaux hommages au poète trois ans après sa disparition.
Si comme moi, tu es un inculte coté "Classique"
Ignare dans la matière du Tragique
Mais Curieux du débat politique à l'ébat érotique
Découvre vite Cocteau, cette pièce mathématico-poétique
son interprétation symbole-hic freudo-oedipique
Écharpe le père quant à la mère tunique
Oserais-je, comment'es ! Quand on se nomme Laïus
"Tuez son père" ressort d'un simple lapsus...
Le beurre, l'argent du beurre et tout le crèmage
Point de tirage, l'orgueil gagnera Oracle-age
Accepte mon pseudo vers pour un Ô mage.
Je ne suis qu'un niais qui s'agenouille
et qui te conjure de lui pardonner.
Le temps m'étant mesuré pour cette chro-nique
il me faut le ménager si je veux en garder toute la considération qu'elle mérite...🙄

Et dire que c'était un livre de lycée destiné au pilon !
D'avoir pu le louper, me donne encore le frisson. 😱

C'était avant, je n'étais qu'un simple Ninosairosse
Et depuis Cocteau, je m'suis enc'Orphée rosse.
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Il est beaucoup question de Cocteau en cette année du 60° anniversaire de sa mort, et, entendant parler de manifestations qui se préparaient pour célébrer cela à l'automne prochain, j'ai pris conscience de ma méconnaissance totale de l'oeuvre littéraire et poétique de ce "touche à tout de génie" comme le décrivait la presse à l'occasion d'une exposition au centre Pompidou il y a une vingtaine d'année.
Je me suis donc plongé, pour commencer à remédier à cette méconnaissance, dans la lecture d'une de ses pièces célèbres, qui se trouvait dans ma bibliothèque sans que je m'y sois encore plongé, "la machine infernale".
Je dois reconnaître que je m'attendais à trouver à cette oeuvre le même caractère artificiel que je ressens devant ces vitraux de Cocteau réalisés pour une magnifique église de ma ville, et que la plupart des messins se croient obligés de considérer comme une merveille. Et j'ajoute l'aveu d'un certain plaisir que je goûtais par avance à voir dans cette pièce de théâtre l'oeuvre d'un faiseur, car j'avais tout de même très envie de ne pas devoir ressentir d'admiration pour la création d'un individu qui n'avait pas hésité, dans les moments les plus sombres de notre histoire, comme on dit, à publier dans des revues qui, par ailleurs, propageaient un antisémitisme des plus criminels.
Et bien c'est raté : je suis contraint d'avouer que la pièce m'a beaucoup touché, et diverti en même temps . L'auteur mêle avec virtuosité le tragique et le comique, et sa façon de présenter un mythe classique avec des personnages dont les comportements sont très actuels n'a rien d'artificiel, contrairement à la manière dont de trop nombreux metteurs en scène tentent de "rafraîchir" des textes ou des opéras qui n'en ont nul besoin.
Je ne sais si cette pièce est encore parfois représentée, mais si c'est le cas, je ne manquerai pas de me précipiter pour la voir.
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Quand même, ces grecs anciens, ils en voyaient de drôles !... Enfin quand je dis de drôles, façon de parler. Voyez Oedipe. Oedipe, c'est le type qui n'a pas de veine. Sa vie, c'est une véritable tragédie. Voyez plutôt. A sa naissance, un oracle d'Apollon décrète : il tuera son père et épousera sa mère. Qu'auriez-vous fait à la place des parents ? Laïus et Jocaste, son père et sa mère, lui trouent les pieds et l'abandonnent dans la montagne. Manque de pot il est recueilli par un berger et confié à une famille d'accueil. Devenu grand, voilà que lui aussi a connaissance de l'oracle. Comme il croit que les gens qui l'ont élevé sont ses parents, il dégage fissa et file devinez où ? à Thèbes au pays de ses vrais parents ! En chemin il se prend de querelle avec un domestique, et dans la bagarre tue accidentellement un vieillard d'un coup de bâton. Paf ! C'était Laïos. Un à zéro. Un peu plus loin, il rencontre le Sphinx. le Sphinx c'est une jeune fille qui joue à poser des questions. Si tu gagnes le superbanco, tu épouses la reine. Oedipe se présente… et gagne. Il épouse la reine. Paf ! C'était Jocaste. Deux à zéro. Mais il n'en sait rien, le pauvre, et Jocaste, elle ne fait pas le rapprochement, la pauvrette ! de cette union naissent deux garçons et deux filles promis à un bel avenir : Etéocle et Polynice, Antigone et Ismène. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que la peste s'abat sur Thèbes. Il se dit dans la ville qu'il y a un criminel qui est la cause de tout ça. L'oracle ressort, et la vérité éclate. Jocaste se pend avec son écharpe. Oedipe comprend tout et se crève les yeux avec une épingle de sa mère-épouse. Paf ! Trois zéro ! C'est Antigone qui se dévouera pour le conduire hors de la ville, accompagné du fantôme de Jocaste.
Voilà l'histoire d'Oedipe. Avouez qu'il y a de quoi être complexé !
De cette histoire… complexe, Cocteau a tiré une tragédie, ou plutôt une tragi-comédie, qui mêle illusion et réalité, poésie et réalisme, où les fantômes se mêlent aux vivants, où les dieux parlent par la voix d'un devin que personne ne croit… C'est tout Cocteau, ça : il ne faut pas se fier à ce qu'on voit ou à ce qu'on entend. Tout est illusion. le sphinx tueur est une jeune fille, la reine parle comme une cocotte…Mais ce qui doit arriver arrivera. La machine infernale, c'est le destin qui l'a enclenchée. le destin ou les dieux. Mais comme le dit l'auteur en exergue : les dieux c'est le diable.
La Machine infernale aurait pu être une atroce tragédie pleine de sang et de fureur, de désespoir et de tristesse. Il n'en est rien. Cocteau joue sur les contrastes mythe/réalité, antiquité/modernité, solennité/trivialité…Ce mélange des genres donne à la pièce un rythme léger qui n'exclut pas la profondeur, encore moins la poésie. Et ce n'est pas le moindre tour de force que tirer de la poésie et de la fantaisie d'un drame aussi noir.
Pour Cocteau, tout était poésie : poésie de roman, poésie de poésie, poésie de théâtre. le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a illustré cette devise (au propre et au figuré) de la plus belle manière

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En 1934, Jean Cocteau propose, avec la Machine infernale, pièce en quatre actes, une version très poétique et modernisée du mythe d'Oedipe. Chez Cocteau, la grandeur tragique côtoie le fantasque et le burlesque (la reine Jocaste s'adresse au devin Tirésias en lui donnant le surnom de « Zizi » !). Et puisque « pour que les dieux s'amusent beaucoup, il importe que leur victime tombe de haut », l'Oedipe de Cocteau, victime de la machine infernale construite par les dieux pour anéantir les mortels, va tomber de haut, et bien bas… C'est une vision pessimiste de la condition humaine que Cocteau nous livre : l'homme n'est pas libre, et l'humanité, qui avance sans savoir où elle va, est aveugle.
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Une revisite du mythe d'Oedipe, son absurde poussé à l'extrême dans une vision totalement nouvelle. D'un côté, nous retrouvons le point de vue de gardes témoins de l'apparition du fantôme du roi décédé, de l'autre une reine à la limite de l'hystérie et un Oedipe franchement pas bien intelligent. Mélangez le tout à la sauce de Cocteau et vous obtenez une création originale et totalement unique.
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Une intéressante revisite du mythe d'Oedipe avec parfois un humour presque parodique (Jocaste se faisant à moitié étranglée lorsqu'on marche sur son écharpe qui traine par terre, Oedipe plus naïf et colérique que vraiment héroïque qui doit se faire souffler la réponse par le (la) sphinx en personne, Oedipe qui devient momentanément aveugle lorsqu'il essaie de lire son avenir dans les yeux du devin Tirésias, le fantôme de Laïus qui apparait aux soldats au début de la pièce parodiant également le début de la pièce Hamlet de Shakespeare) qui est très plaisant a lire. Je conseillerais quand même de ne pas essayer de découvrir ce mythe d'Oedipe par cette pièce mais au contraire de bien le connaitre avant d'en entamer la lecture, d'une part pour ne pas se faire de fausses idées sur l'histoire d'Oedipe, Cocteau ayant pris beaucoup de libertés avec le mythe originel tel que décrit chez Sophocle, mais également afin de bien apprécier les actions et répliques de la pièce (les effets parodiques cités plus haut, par exemple, ne seraient pas compris par un lecteur découvrant l'histoire).
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Une vision moderne du mythe d'Oedipe mais bien mise en scène par Jean Cocteau. Les mêmes thèmes comme le parricide et l'inceste sont bien retranscrits de même que l'énigme du sphinx, il m'a d'ailleurs pas mal aidé pour mieux étudier le registre tragique, en classe de seconde.
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bon ok je l'avoue, j'ai, au départ, acheté uniquement ce livre pour sa couverture (un dessin un peu à la Picasso) que je trouvais super cool!! j'ai commencé à le lire... puis le temps que je m'en rende compte j'en étais déjà à la fin! j'ai beaucoup aimé cette adaptation d'Oedipe que j'ai trouvé poétique, les mots choisis sont juste et sonnent bien..
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Mon premier Cocteau. J'ai adoré cette réécriture de ce mythe archi connu qu'est le mythe d'Oedipe et de la pièce de théâtre antique de Sophocle. En reprenant les grandes lignes : Oedipe arraché à ses parents nourrisson à cause d'une prophétie, qu'il apprend jeune adulte et qui le fait revenir à Thèbes, où il tue son père et se marie avec sa mère, donc cette fameuse machine infernale qu'est le destin. Tout en insufflant une bonne dose d'humour absurde, d'anachronisme et de symbolisme. Ça donne du pep's à cette histoire. C'est génial !
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La tragédie d'Oedipe, revisitée et dépoussiérée par la fantaisie iconoclaste de Cocteau. Mais si la familiarité avec les personnages mythologiques est plus grande, l'histoire n'a rien perdu de sa force, ni le destin de son inquiétante impassibilité...

les métamorphoses du destin, Sphinx, jeune fille ou Némésis, n'enlèvent rien à sa cruauté. Et les allusions souvent très drôles à la psychanalyse moderne ne font que décoder ce que le mythe ancien disait à mots couverts. Lu et relu, mais très rarement vu (une fois, au Théâtre universitaire). A quand une mise en scène qui redonnera à cette pièce intelligente, brillante et poétique la place qu'elle mérite?
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