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3,78

sur 619 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle délicieuse femme que cette Colette ! .. je suis entrain de relire quelques uns de ces ouvrages qui ont accompagné mon humeur vagabonde d'adolescente. Appréciant les chats les plaisirs simples, la campagne...et je constate que le charme opère toujours.. ! chouette !
Autobiographie magique, la précision des mots, sa plume emprisonne les senteurs, les sentiments et les sensations comme personne, tous les sens en éveil, elle nous parle au plus près de la vie, les fleurs ont les respirent avec elle.. les couleurs sont plus vives, la vie pétille et l'on sent qu'elle vibre et apprécie chaque instant de ces mille et un bonheur !
Cette liberté outrageuse et revendiquée pour son époque ! Vive Colette !
A l'heure du repli sur soi "contrain et forcé" ..cette bouffée d'oxègene par procuration est un véritable jardin enchanté ..une ode à la vie et l'amour.

De Colette / Gigi
“Le monde m'est nouveau à mon réveil, chaque matin.”
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Sido, suivi des vrilles de la vigne... Lire, relire, Gabrielle Colette c'est toujours entrer dans un jardin. Et c'est bien peu, si peu, de dire cela. Insuffisant. C'est toujours une histoire d'amour. De parfums, de lumières, de tendresses fauves, de miel et de ronces. C'est le regard d'un chat, un vent venu de l'est, un vallon qui respire, une gorge qui murmure. Colette est de par nature l'écrivaine des sens. Qui mieux qu'elle sait nous donner la source, la soie, le sabot, l'herbe et ce sourire confiant ? La fièvre des roses, l'odeur du cuir, des chairs et des tabacs ? Elle n'a jamais quitté son enfance. C'est peut peut être ce goût là qui nous revient en bouche lorsque sous sa plume nous voyons «  le soleil marcher sur le sable ».
Dans ce jardin particulier boire cette «  gorgée imaginaire ». Sido, ses frères, le Capitaine, cette terre, ces racines, ces douleurs, ces bêtes là, ces âmes ci et toutes ces musiques anciennes.
C'est beau comme Verlaine, c'est doux comme Colette. La poésie se fait comme ça. Et peu importe le bruit qui vient de la rue. Regarde. Ce qui importe ce sont les jardins, là où naissent les parfums.
«  J'écoute, la tête sur ta poitrine, palpiter le vent, les flammes, et ton coeur, cependant qu'à la vitre noire toque incessamment une branche de pêcher rose, à demi effeuillée, épouvantée et défaite comme un oiseau sous l'orage... » Le dernier Feu. extrait
Regarde ou tu cesseras de respirer.

Astrid Shriqui Garain
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Jardin d'enfance
Quelle langue magnifique ! Pleine de couleurs flamboyantes, gorgée de pulpe, roulant les r, exubérante en diable, pour évoquer Sido, la mère vénérée, déesse du jardin et de l'enfance perdue. Et puis il y a la langue plus sobre aux accents doux-amer avec une pointe d'ail ou d'humour pour esquisser le portrait du Capitaine, un Provençal à la carrière brisée par une amputation, amoureux fou de sa femme mais relégué inexorablement dans son ombre imposante. Mais c'est le Capitaine Colette qui va transmettre à sa fille son amour de l'écriture et donner à la postérité son patronyme singulier. Il y a aussi plus méconnus, les deux frères surnommés "les Sauvages": l'aîné, le fort, qui sauvera la famille des inconséquences financières du père en devenant médecin et puis l éternel enfant, trop protégé par sa mère qui l'imaginera musicien toute sa vie. Et enfin, presque dans l'obscurité, côté est du jardin, se dessine, en quelques phrases cruelles, la silhouette ingrate de la soeur aînée qu'on devine perturbée et désespérément seule.
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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️


Dans ce recueil de nouvelles qui commence par Sido qui relate un amour magnifique pour sa mère , il continue par d'autres nouvelles
qui traduisent tous les divers ressentiments qu'a Colette sur sa vie .
La première "le rossignol" incarne un oiseau pris dans les vrilles d'une vigne qui l'entravent
dans sa reprise de liberté ,qu'il acquiert après maints et maints efforts .
C'est une allégorie pour Colette qui recherche sa liberté de femme artiste que son mari harcèle moralement
après maints efforts elle y arrive .
Les autres nouvelles sont sur les animaux qu'elle aime .
En fait elle retrace sa vie en rapport à ces animaux choisissant dans chaqu'un d'eux les émotions qu"elle éprouve .
Colette magnificie avec une poésie subtile la nature sous toutes ses formes
l'amour aussi dans cette vie humaine qui change à tout bout de champs .
Il y a de la tendresse dans ses écrits , de l'amour ,de l'ironie,le la musique , du théatre,du music-hall
Tout m'a porté dans un plaisir unique ,de sa ferveur jusqu'a l'acceptation des contraintes sentimentales .
je vous cite : ""Est-ce que je ne vaut pas plus que cet amour qui passe par le mariage et qui, finalement,
est un asservissement ? Vous pouvez être pleinement une femme, pleinement libre en l'absence d'un homme"
toutes ces nouvelles sont belles à lire !
Mesdames restez libres , ne vous assujetissez a qui que se soit vivez pleinement votre liberté .
je m"exprime mal ,peut être, mais Colette m'a fait du bien!!
j'espère qu'il sera de même pour vous. lisez ce recueil superbe.
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Colette dresse le portrait de sa mère (un peu de sa famille, mais surtout de la figure maternelle), une mère présente, solaire, assez peu autoritaire mais qui n'en a pas besoin. Elle laisse vivre ses enfants un peu comme ils veulent, y compris la petite dernière. Montessori avant l'heure. Elle semble un peu sorcière, aussi. Très proche de la nature, en tout cas.
Première rencontre avec l'écriture de Colette, pas la dernière. J'ai découvert une écriture fluide, parlante, vraiment très agréable. Et qui n'a pas du tout vieilli, malgré les presque 100 ans qui sont passés depuis.
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Sido.
Cette mère admirée, admirable, mais étouffante et restrictive, ce soleil qui éblouissait un peu trop, c'est Sido.
Sido, titre de livre qui gomme à lui seul les deux derniers chapitres, celui du père, le capitaine effacé ne vivant que pour sa femme puis par la suite pour sa femme et à travers sa fille; et celui des sauvages :Achille, l'ainé sans rivaux donc jalousé, Juliette, l'étrangère, l'agréable laide donc détestée et Léo qui a échappé à la musique, puis à la pharmacie, puis successivement à tout donc dénigré.
Sido qui disait:
-Regarde !
Regarde le jardin d'essai sous sa terre abrite un trésor, surtout, tu n'y touches pas. Evidemment la petite touchait "grattant à la dérobée le jardin d'essai pour surprendre la griffe ascendante du cotylédon, le viril surgeon que le printemps chassait de sa gaine."
"Tu ne comprends pas" répliquait sa mère" tu n'es qu'une petite meurtrière de huit... dix... ans...Tu ne comprends rien à ce qui veut vivre."
-"Ecoute sur Mortiers!"
elle levait l'index et se tenait debout entre les hortensias,la pompe et le massif de rosiers.
Et la petite tendait l'oreille vers Mortiers. Et les dernières gouttes de l'averse d'été attestaient de l'infaillibilité de la mère.
-Sens !
Sens "la bourrasque d'ouest ! Cours !Ferme les lucarnes du grenier ! " Et la petite "Mousse exalté du navire natal s'élançait enthousiasmée"
-Ne touche pas!
Elle savait pourtant que la petite ne résisterait pas à fouiller la terre pour découvrir son secret.
-Seul le merle, bel oiseau oxydé de vert et de violet, goûte, se gave de cerises, boit le jus, déchiquette la pulpe. Au diable l'épouvantail sussure l'oeil maternel compatissant.
Alors, bien souvent la petite Gabrielle Colette face à cette devineresse, cette prêtresse clairvoyante du jardin familial, cette piquante qui l'asticotait en la traitant de bête, de miracle de gentillesse et de fadeur, sautait le mur et filait se ressourcer chez Adrienne la voisine.
Et pourtant, c'est cette Sido là, dont le cordon d'or s'enroulait vingt fois autour d'un rameau de géranium pour l'étayer d'une petite écluse de carton, c'est cette Sido là qui, en faisant frissonner "la petite" , a éveillé par la magie de l'or les résonnances poétiques de celle qui deviendra Colette.
Colette, une plume qui vit et vibre, encore et toujours, doucement, dans le jardin d'une enfance éblouie.
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paru en 1929

Trois parties dans ce livre qu'on aurait voulu plus long tant on s'y plaît : Sido, le capitaine et les sauvages. Nous entrons dans l'univers de la famille Colette. Univers fondateur qui marquera à jamais la jeune Gabrielle.

Sido, l'unique, l'incomparable à qui elle consacre, dix-sept ans après sa mort, ces écrits qui nous la montrent, moderne presque d'avant-garde, "tutélaire", personnalité un peu effrayante par son extrême lucidité mais d'un bon sens réaliste qui ne correspond pas aux critères d'une époque où les femmes sont peu libres.

Le capitaine, le père, doux rêveur qui consacre sa vie à Sido. Écrivain qui n'écrivit pas une ligne, il émeut et on se réjouit pour cet homme lunaire de savoir ce que devint sa fille.

Les sauvages, comme disait Sido, parlant de ses deux fils et de sa fille aînée. Achille l'aîné aux yeux pers qui ne survécut qu'un an à sa mère adorée; Léo, le "sylphe" musicien, qui mentalement ne quitta jamais l'univers édénique de son enfance; Juliette, la demi-soeur, étrange, méconnue, marginalisée, enfouie depuis l'enfance dans des rêves puis dans le mal être...

Sans oublier, la Nature omniprésente, déifiée, source de connaissances, de curiosités, d'apprentissages et de ressourcements. La vie s'y enseigne, s'y comprend, s'y respecte.

Le village et les secrets révélés par les jardins mitoyens, les parties de campagne (!) organisées par le père citadin (à l'étang de la Guillemette qui leur appartenait)...

Lire ce livre, se promener à Saint-Sauveur et dans les environs, c'est mettre ses pas dans l'histoire, c'est toucher, voir et sentir ce qui constitue Colette dans le plus profond de son esprit. C'est déguster sur place tout ce que sa prose éveille en nos sens éblouis.

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Plus qu'une écrivaine, Colette est une véritable compagnie. Son ton et son style sont délicats, parfois espiègles, un brin mélancoliques, souvent souriants ; ses thèmes : le temps qui passe, la mémoire, les parfums, la nature, la liberté, mais aussi les animaux qui parlent, l'enfance, la famille, la fête (Colette artiste de Music-hall raconte les coulisses des Champs-Elysées - voir Les Vrilles de la vigne), le vin, l'amitié (celle avec Jean Marais et Cocteau notamment), les célébrités d'actrices, que sais-je encore... Colette se fait bazar ! Ses lieux : la campagne (on pense aux alentours de Saint-Sauveur-en-Puisaye en Bourgogne où elle est née, du nom de son père, le fameux "capitaine" dans Sido), la Provence, les Sables-d'Olonne en Vendée, Paris bien-sûr!, mais aussi sa chambre de vieillesse, haut lieu de l'écriture colettienne (voir "Le Fanal bleu") ... Colette se fait balade !
Une pensée qui nous vient droit de l'époque d'avant et d'après-guerres, savoureuse, attachante , sensuelle, nostalgique, sentimentale, cocasse, revendicative s'il faut... En un mot : Colette réinvente ce qu'il y a de plus difficile à traduire sur du papier : le banal ...
À (re)découvrir ! 🙂
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Ah Sido! Que ne donnerais-je pas pour avoir connu Sido, son jardin, ses chats, ses fleurs.... Peut-être que j'ai autant aimé ce texte aussi parce que Sido me fait penser à des femmes de ma famille qui étaient bâties sur le même modèle? Et vraiment, aucun auteur n'écrit les jardins comme Colette! Il me semble à chaque ligne retrouver l'odeur de la terre, l'émoi du débourrage des premiers bourgeons, la si jolie corolle d'un narcisse.... Il n'y a pas que Sido dans ce texte, il y a ce bonheur du premier jardin aimé, un bonheur jamais retrouvé, et il y a aussi son père, le mari de Sido, ses deux frères, et j'en aurai bien lu six cent pages comme cela!
D'ailleurs, le volume acheté chez un bouquiniste contenait aussi Les vrilles de la vigne, que j'avais déjà lu dans une autre édition, et tout à mon bonheur de Sido, voilà que j'ai relu celui-ci aussitôt, et j'aurais bien continué plus loin....
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Livre audio

Dans ce court roman, Colette nous parle de sa mère. Une femme de caractère, tant admirée, une reine dans le jardin familial. Un portrait magnifié tant Colette veut garder les souvenirs heureux et atténuer cette brusquerie qu'a Sido envers elle.

On y découvre aussi l'histoire de la fratrie, cette soeur aînée ignorée, ces frères, les "sauvages" dont j'ai apprécié les aventures. Et ce père taiseux qui sait retrouver sa verve quand il le faut.

J'ai énormément aimé ce récit, je n'en ai que plus aimé Colette.
C'est un très beau texte, plein de nostalgie et de douceur.
Un vrai bonheur de lecture ❤
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