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EAN : 9782246812159
368 pages
Grasset (03/05/2017)
3.88/5   13 notes
Résumé :
Pulse, 12 juin 2016. Quarante-neuf morts sur la piste d'un night-club de Floride. Quarante-neuf garçons et filles qui voulaient seulement danser, abattus pour avoir commis le crime d'être homosexuels. Tous ne l'étaient pas, d'ailleurs, mais tous étaient coupables selon le meurtrier, qui a cette nuit-là perpétré le premier assassinat homophobe de masse de l'histoire.Quelques heures plus tard, Philippe Corbé est allé à Orlando. Mélangeant à son récit des souvenirs de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce soir, c'est samedi, alors je vais aller danser.

Je pulse, in and out
Dardé par les phares
Empoisonné du soleil noir
Je pulse et pulse encore

Philippe Corbé, journaliste pour RTL, correspondant aux États-Unis, décide de mettre, quelques mois après, sa douleur sur papier. Pour lui, pour ses amis, pour moi ou d'autres lecteurs, pour son père. Un départ précipité pour Orlando, Floride. Orlando était avant signe de joie, de famille et de rire, lieu de culte du parc Disney. En quelques heures, la ville est sous le feu d'une actualité meurtrière d'un tueur de masse, d'un terroriste islamiste, de Daech en guerre contre l'Occident. le « Pulse », une boite de nuit gay vient de connaître une nuit de terreur, massacre d'innocents, de jeunes gens – ou moins jeunes, venus un soir une nuit se retrouver dans ce refuge, juste pour rire, boire et danser ensemble. D'ailleurs la couverture annonce le thème, quarante-neuf noms, quarante-neuf victimes sur les couleurs d'un arc en ciel. Over the Rainbow.

Bien sûr, il y a le choc, les larmes, la douleur. Cette peur qui se mêle de rage et d'injustice mais au-delà du terrorisme, il y a cette communauté LGBT qui a été massacrée aveuglément ce soir. le journaliste revient sur son parcours, ses lieux de rencontre, ses « refuges » comme il se plait de parler des clubs gays qui sont le seul endroit où les homosexuels se sentaient en sécurité. Désormais, il faut conjuguer cette phrase au passé. Il s'épanche un peu sur sa vie, sur l'histoire de ces clubs, sur les différentes violences subies par les homosexuels, sur la politique très en retard sur ce domaine, sur les moeurs tout aussi en retard d'une grande majorité de la population, sur ses frères et soeurs, dans la douleur, le silence ou la revendication et la peur. Il me livre un beau témoignage sur un sujet que je n'aborde que très peu dans la littérature ou, même, la vie.

Les téléphones n'arrêtent pas de sonner, de vibrer, de biper, encore plusieurs heures après le drame. Toujours un parent, un ami, un proche qui veut savoir si tu vas bien, si tu n'étais pas au Pulse ce soir, si tu es en vie. Donne-moi un signe de vie semble vouloir dire ce téléphone dont la sonnerie dans la poche de ce cadavre ensanglanté empêche tout recueillement en silence. Quelques heures plus tôt, d'autres téléphones envoyaient des messages dans le sens inverse, du Pulse vers l'extérieur. Pour dire un dernier adieu, parce que dans ces moments-là on sent la fin proche. Pour appeler à l'aide. Pour crier au secours au 911, les forces de police mettront plusieurs heures à investir les lieux. Pour prévenir que je suis réfugié dans les toilettes. Pour pleurer et dire une dernière fois je t'aime.

Orlando sera marqué, pas autant que New-York. L'actualité des actes terroristes continue, on passe à autre chose, et puis il y a cette pensée qui circule comme quoi ils l'ont bien mérité, ils ou elles, ces gay lesbiens et trans, un peuple à part de déviants. Des propos homophobes, ces mots sont presque aussi lourds à lire que d'imaginer l'impensable dans une soirée, aller danser et se faire tuer. Et puis, il y a toujours ce débat qui revient à chaque tueur de masse sur l'achat et le port des armes.
Ils étaient quarante-neuf à s'éteindre ce soir. Des hommes, des femmes, des gays, des lesbiennes. de tout âge. Ils ont maintenant leur nom sur la couverture d'un livre qui retrace une nuit sous les étoiles de Floride, un 12 juin 2016, au Pulse.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio pour cette masse critique, et la maison d'édition. Je n'avais pas entendu parler de la sortie de ce livre, malheureusement et j'ai de suite selectionné ce livre pour la masse critique. Je trouve ça triste qu'on en parle pas autant que les livres sortis dernièrement sur les attentats.

Alors, par où commencer... Sûrement prévenir d'abord qu'il faut des mouchoirs à ses côtés lorsqu'on lit ce livre. On s'en doute en voyant la couverture, et la quatrième de couverture, mais c'est un livre vraiment touchant. Il m'a bouleversée, il m'a hanté, j'en ai fais des cauchemars. Mais je devais le terminer, c'était une obligation pour moi, qui fait partie de la communauté LGBT+.

Nous suivons le "avant" : les vies des victimes, l'histoire du Pulse, mais aussi les "hate crime", les attaques homophobes qui n'ont pas été médiatisés, ou très peu. Et il y en a beaucoup.

Il y a aussi le "pendant" : la panique, l'auteur qui a du courir sur place, qui a vu les proches des personnes à l'intérieur qui paniquaient, qui n'avaient plus de nouvelles, qui a assisté aux hommages le soir, la nuit même. La révélation des noms, les interviews des survivants..

Et le "après" : Les obsèques, la preuve qu'il y a encore de l'homophobie (chez des religieux, en plus.), la "rencontre" avec le père de l'Autre, qui est aussi bête que son fils (voir encore plus, même), aussi irrespectueux, intolérant, qui se sent supérieur....

C'est un livre très complet, l'auteur parle de ses expériences dans différents bars/boîtes de nuit LGBT+, de la façon dont il a vécu le drame, lorsqu'il l'a appris, lorsqu'il était sur place, lorsqu'il a parlé aux survivants. Il parle de la haine envers les personnes LGBT+, que ce soit dans les années 80, ou maintenant, il ose aussi parler des crimes envers les femmes trans noires, qui sont de plus en plus nombreux, et dont on ne parle pas. Il parle aussi du fait qu'il y a des parents qui n'ont pas réclamés le corps de leur enfant, parce qu'ils avaient honte que leur fils soit homosexuel. Un passage très énervant.

Il y raconte aussi les premières réactions suspectes de l'Autre, qui datent de 2001. Il y parle des derniers jours avant l'attentat, ce qu'il a fais avec sa famille, ses projets futurs, il pensait s'en sortir, pouvoir tuer des gens et s'en sortir. Ou plutôt, continuer encore à tuer des gens, je dirais.

Il y a des conversations entre la police et l'autre, pendant l'attentat. Les tweets, réactions de personnes célèbres, et de proches des victimes aussi. Beaucoup de politique, je trouve, mais ça reste important.

En bref, un livre boulerversant qu'il est important de lire. Bientôt un an, il ne faut pas les oublier.
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Dans "J'irai danser à Orlando", Philippe Corbé, correspondant de RTL au États-Unis, revient sur le drame survenu il y a presque un an au Pulse, une boîte gay d'Orlando, en Floride : le 12 juin 2016, un homme armé a abattu 49 personnes et blessé une centaine d'autres. Leur crime ? Être allées danser, un samedi soir.

À travers cet ouvrage, le journaliste rend hommage à ces victimes, revenant sur leur histoire, leur passé, leur vie avant le drame. Il interroge les survivants, les familles, tente de comprendre l'incompréhensible, de dire l'indicible. Il cite également des exemples d'hommes et de femmes qui se sont battus pour faire reconnaître leurs droits, en tant qu'homosexuel(le)s, parfois jusqu'à la mort.

Que dire de ce livre-témoignage, tellement émouvant, tellement poignant et parfois tellement révoltant ? Certaines pages étaient pour moi un véritable crève-coeur. Combien de fois ai-je dû arrêter ma lecture, sécher mes larmes avant de la poursuivre, en marmonnant "Mais comme est-ce possible ? Pourquoi tant d'horreur ?"

Cette lecture m'a bouleversée. Je salue le travail de Philippe Corbé qui nous encourage tous, à continuer à vivre, à être heureux, à aller danser le samedi soir.

Merci à Grasset et Babelio de m'avoir offert cette lecture essentielle.
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L'auteur, journaliste correspondant d'une importante radio aux États Unis, couvre le massacre d'Orlando. 49 jeunes gens sont morts parce qu'ils étaient sortis danser un samedi soir.
Cela aurait pu être moi, moi qui aime aussi danser le samedi dans les clubs de Paris ou de Miami nous dit l'auteur. Cela aurait pu être chacun d'entre nous
Sortir Là où l'on peut etre soi même, où personne ne vous juge parce que vous êtes gay.

Les itinéraires des jeunes qui sont morts ou sont sortis miraculeusement du club, les échanges avec la police du terroriste, les SMS envoyés depuis les toilettes : à la manière d'un puzzle, l'auteur ajoute les éléments pour notre édification dans l'horreur.

Au moment même où à Manchester un autre terroriste tue d'autres jeunes venus assister à un concert, il faut lire ce livre et croire que la Liberte et le bonheur resteront les plus forts.

A quelques centaines de mètres de chez moi, le café la belle équipe a rouvert. En cette soirée estivale de la fin du mois de mai, la terrasse est bondée.

Même pas peur.
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Un récit journalistique, politique et personnel sur la tuerie dans une discothèque gay à Orlando en juin 2016. C'est passionnant et très émouvant. La grande réussite de ce livre, c'est de mêler des portraits très touchants de la communauté LGBT d'Orlando et un rappel très politique de l'histoire des luttes des minorités (LGBT mais pas seulement) aux Etats-Unis.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
La soirée avait commencé par une pendaison de crémaillère. "On s'était dit : "Qu'est-ce qu'on va faire après ?" Et si on allait danser au Pulse ?" Et alors qu'on se dirigeait vers le bar, tout à coup, on a juste entendu des tirs, une arme.
Et c'était ça, ce bruit. Je ne peux pas me l'enlever de la tête."

Pour la première fois, le visage d'Ivory s'anime, un éclat de terreur brouille ses yeux.

"Presqu'instantanément, la musique s'est arrêtée. C'était du Beyoncé, je crois. Et tout ce qu'on entendait, c'est ce bruit continu, des balles, juste des balles.
Et ça continue dans ma tête.
J'entends ce bruit tout le temps.
Tac tac tac tac tac tac.
Encore, encore, encore, encore et encore.
Tac tac tac tac.
C'était assourdissant, et ça continuait, ça continuait, ça continuait, ça continuait, ça continuait.
A un moment, ça s'est arrêté.
J'ai failli sortir de ma cachette.
Et ça a repris, encore, encore, encore, encore et encore.
J'ai cru qu'ils étaient plusieurs, à entendre les tirs, on aurait dit qu'ils étaient plusieurs. C'était horrible."
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Une fois l’intervention terminée, l’Autre tué, que le soleil s’est enfoncé dans les trous béants des murs de briques noirs percés à l’explosif, sur lesquels ne se reflétaient plus les spots colorés de la nuit, quand tout était encore joyeux et léger, et que cette lumière a sorti de la pénombre les amas de chair éteinte, le sang n’avait pas séché et luisait sur le sol, les policiers disent « pools of blood », flaques de sang, qu’il a fallu extraire les vivants parmi les morts, il n’y avait pas de silence méticuleux pour cette tâche tragique, les poches sonnaient, vibraient, bipaient, carillonnaient, les unes après les autres, toutes ensemble, ceux qui les avaient aimés croyaient encore qu’il n’était pas trop tard.
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C’est au Julius qu’a été tourné la scène au début du film ‘The Boys in the Band’, après la séquence d’ouverture sur « Anything goes » de Cole Porter. C’est l’adaptation d’une pièce de 1968 : pour la première fois, les personnages principaux d’un long métrage étaient des amis homosexuels, pas masqués comme le duo de ‘The Rope’ d’Hitchcock, mais des flamboyants très ‘camp’. William Friedkin l’a tourné avant que ’L’Exorciste’ ne le rende célèbre. Il a ensuite exploré d’autres recoins plus sombres des lieux de rencontres gays dans ‘Cruising’ avec Al Pacino, l’histoire d’un serial killer qui sillonne les bars de West Village pour trouver ses proies, les séduire te les assassiner. La sortie du film en 1979 a été perturbée par des manifestations d’homosexuels scandalisés par la caricature des lieux décrits : la violence et les menaces étaient à l’extérieur, pas à l’intérieur.
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En soixante-douze heures, les corps des quarante-neuf victimes ont été identifiés, autopsiés et rendus à leurs familles.
Sauf celui d’un jeune homme que son père a refusé de récupérer, parce qu’il avait honte que son fils soit homo.
Ce Portoricain préférait vivre avec le remords d’avoir laissé le cadavre de son enfant à la morgue plutôt que se sentir humilié pendant des obsèques sur son île.
Mort parce qu’homosexuel, tué par un inconnu plein de haine.
Abandonné parce qu’homosexuel, par un père sans amour.
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Omar Capo dansait, c’est tout ce qu’il aimait.
C’est pour cela qu’il avait quitté la capitale de la country, Nashville, Tennessee, sa longue rue qui descend et où, à toute heure, on mange des ailes de poulet frit en écoutant Johnny Cash.En attendant de monter sur scène, il vivait de petits boulots chez Starbucks. Avant la fin de la soirée, avant la fin tout court, il a posté une vidéo sur Snapchat, dans l’obscurité du Pulse. Omar est mort en dansant.
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