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EAN : 9782226464521
304 pages
Albin Michel (27/09/2023)
2.95/5   10 notes
Résumé :
Le roman de Christina Mirabilis, « Christine l’Admirable », ni sainte, ni sorcière, mais femme libre, rebelle, indomptable, d’une modernité absolue, celle-là même que le rockeur Nick Cave appelle, dans sa chanson éponyme, Christina the Astonishing.

Au Moyen Age, naît un mouvement de femmes revendiquant d'organiser elles-mêmes leur vie religieuse afin de s'émanciper des règles fixées par les hommes. Parmi elles, Christina Mirabilis, pionnière du diocès... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En vous engageant dans cette lecture, vous quitterez notre époque et nos mentalités pour partager les moeurs médiévales quand le viol était pratique courante et pour suivre la vie de “Christine l'admirable”.

Était-elle démoniaque ou sainte ? Elle subira toutes les épreuves pour tenter de répondre à cette question.
Au final, elle sera une femme libre, opposée aux pratiques ecclésiastiques dictées par les hommes.

Gérard de Cortanze nous fait prendre conscience que l'Eglise a toujours maintenu la femme sous le joug de l'homme car si Adam a ”accouché” d'Eve, cela démontre la supériorité de l'homme sur la femme !
Cinq diablesses signent alors la révolte contre l'ordre ecclésiastique en revendiquant le droit de vivre librement leur religion : “Non, la femme n'est pas celle qui a provoqué tous les malheurs de l'humanité. Les Pères de l'Eglise ont tort ! Vos prêtres, vos maris ont tort !”

Pour faire vivre son roman, l'auteur utilise des tournures et un vocabulaire désuet qui servent l'immersion dans cette histoire : “J'ai, bien caché, dans un coffre de l'évêché, protégé par force ferrures, moraillons et autres auberons, un certain Conciliator que notre homme a fait publier à Venise.”

Il sait nous passionner avec le récit de ce que vivent ces femmes en donnant une modernité à cette histoire due aux revendications “féministes” de celles qui “portent haut le cri des femmes, le cri de leur foi, leur volonté d'existence, leur appétit de vivre, leur inébranlable fierté…”
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Alors qu'ils sont réunis pour les funérailles de la jeune Christina en ce jour de 1165, les villageois assistent, éberlués, à la résurrection de l'adolescente. Revenue à la vie, Christina semble détenir de bien étranges pouvoirs : elle résiste au feu, au froid, et à divers sévices, elle parle aux animaux, annonce le purgatoire et surtout, elle réunit autour d'elle d'autres femmes qui ont soif de se libérer de la domination des hommes. Face à ce prodige, l'église en perd son latin et ne sait plus si elle doit considérer Christina comme une sainte ou une sorcière.

Dans ce roman historique qui met en scène celle qui est connue sous le nom de Christine l'Admirable (Christina Mirabilis), Gérard de Cortanze dresse le portrait d'une jeune fille prête à tout endurer pour sa foi et sa liberté. Elle revendique de ne dépendre d'aucun homme, en ce Moyen-Age où une femme n'est bien souvent qu'une proie et entraine dans son sillage d'autres femmes qui veulent aussi être dégagées de ces entraves.

Bien sûr, cela ne va pas sans difficultés. Tortures, viols, emprisonnements... Christina aura à subir de nombreuses avanies et certaines pages sont extrêmement dures à lire. Mais la foi et la volonté de Christina semblent se renforcer au fil des épreuves. La jeune fille tient ainsi tête à ses bourreaux, mais est aussi capable d'avoir des échanges profonds avec un envoyé du Pape chargé de définir si elle est sainte ou démoniaque.

Dévouée à Dieu, Christine refuse la loi des hommes et celle imposée notamment par ceux d'église. Elle travaille à créer une communauté de femmes vivant librement leurs croyances, en Dieu mais aussi dans la force de la nature ou de la pensée.

Christine et ses compagnes sont des personnages très modernes qui démontrent que la quête de liberté des femmes a toujours été un sujet prégnant. C'est le portrait fascinant et saisissant d'une femme qui refuse les diktats de son époque et une intéressante plongée dans le Moyen-Âge.
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A seize ans, Christina meurt subitement puis ressuscite quelques jours plus tard lors de son enterrement! le prêtre de sa paroisse l'interroge. Christina a vu le Paradis, l'Enfer mais aussi un lieu entre deux: le purgatoire. A partir de ce moment-là, la jeune fille oeuvre pour les autres et se sacrifie pour l'amour du Christ et de son prochain. Elle gagne en popularité. On lui accorde même des miracles mais ce n'est pas sans soulever la colère des hommes d'Eglise qui vont chercher à lui nuire.

Gérard de Cortanze s'attaque ici à Christine l'admirable, une sainte qui vécut au treizième siècle. On la suit de sa « résurrection » jusqu'à sa mort, poursuivie par l'Eglise ou des hommes de pouvoir qui ont voulu sa peau parce qu'elle est une femme et qu'elle ne craint rien: ni le feu ni la torture. Christina sera aussi à l'origine de la création du mouvement des béguines puisqu'elle va enjoindre les femmes à se détacher des hommes et à vivre par elle-même, avec leurs lois, dans leur communauté. On imagine bien que cette manière de penser n'a pas plu aux hommes de l'époque! La femme était considérée sans âme, sans raison et condamnée aux Enfers, elle qui descend d'Eve, la tentatrice.

Christina apparaît donc comme une figure féminine dissonante et rebelle dans ce monde masculin violent où tuer ou violer une femme n'inquiète aucunement son auteur!

J'ai aimé ce roman pour son côté historique. J'ai appris d'abord l'existence de cette sainte mais aussi la manière de penser de l'Eglise catholique à l'époque. C'était vraiment très intéressant.

En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec le style de l'auteur. On est finalement très détaché du personnage. le lecteur est un simple spectateur qui voit Christina agir mais qui n'en sait guère plus sur ses sentiments, ses peurs, ses désirs. C'est un écriture très froide qui relate des faits sans réelle densité.

« Une jeune fille en feu » est un roman historique et féministe qui met en lumière une femme admirable.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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In the mood for…figure incandescente.
En 1165, dans le diocèse de Liège, Christine s'élève au-dessus de son cercueil pendant la messe de ses funérailles. Sa vie change à jamais, elle prie, vit dans le dénuement, sert les plus misérables. Plus attachée à Dieu qu'à l'Eglise, elle a des visions du Christ puis raconte et nomme le Purgatoire avant même que cette notion ne soit entérinée. Elle vit dans un esprit de sororité avec quelques femmes qui refusent elles aussi d'être soumises à l'autorité masculine. Evidemment, à la fois douce et rebelle, elle dérange et fascine. Nombreux sont les témoins des prodiges qu'elle réalise, au nombre desquels voler, rester immergée plusieurs jours dans la Meuse gelée au plus dur de l'hiver et en ressortir vivante, être soumise aux flammes et les quitter sans une brûlure...ce sont d'ailleurs ces témoins qui la qualifient bientôt d'Admirable.
Dans une langue luxuriante et imagée, l'auteur crée une ambiance à la lisière de la magie et de la sorcellerie, dans laquelle la nature a un rôle premier : les éléments sont puissants et la faune l'alliée de Christine, figure incandescente qui gagne à être connue. Un roman riche et foisonnant.
Lien : https://www.instagram.com/in..
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critiques presse (1)
LaCroix
20 novembre 2023
Dans un roman historique, Gérard de Cortanze raconte le destin d’une jeune fille aux pouvoirs étranges. Le XIIe siècle s’est imposé comme un changement d’époque.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Christina n'est pas dupe. La vie des femmes n'a pas changé. Et ce n'est pas cette guerre qui la fera évoluer. Prenant tous les risques, elle va de ville en ville et tient toujours le même discours.
- Dames de Flône, de Sclayn, de Parc, de Donk, d'Aldeneik, de Saint-Trond, rejoignez-moi ! Non, la femme n'est pas l'Ennemie! Non, la femme n'est pas celle qui a provoqué tous les malheurs de l'humanité. Les Pères de l'Eglise ont tort! Vos prêtres, vos maris ont tort ! Tertullien n'a de cesse de rappeler à ses sœurs l'abjection de leur descendance. Voilà mille ans qu'on nous rabâche le même discours : "Femme, tu devrais porter le deuil, être couverte de haillons et abîmée dans la pénitence afin de racheter la faute d'avoir perdu le genre humain. Femme, tu es la porte du Diable. C'est toi qui as touché à l'arbre de Satan, et qui, la première, as violé la loi divine. "
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Maintenant, c'est I'aube. II est caché derrière son piège de branches et de feuillages. Il regarde le ciel. C'est comme si on y avait delayé de la chaux. Tout autour, il y a encore des plaques de nuít quí s'effacent I'une après l'autre. Quel calme. Quelle douceur. Voilà Christina qui arrive. C'est comme sí c'était elle faisait se lever le soleil. Elle passe l'orée du bois. Elle pénètre dans la grande solitude de l'herbe. Elle ne sait pas, mais l'ombre qui va l'attaquer marche déjà sur la terre comme une bête féroce.
Christina ne voit rien de l'homme caché derrière le piège; elle sent juste une odeur. Ce n'est pas celle des animaux qu'elle côtoie, qu'elle aime tendrement, ni celle des femmes qui la comblent et la réjouíssent. C'est une odeur d'homme, la même que celle de l'abbé Guíbert, fétide, tout en décomposition et en fermentatíon, une odeur enívrante de bouc. Soudain elle comprend, elle se sent menacée mais il est trop tard. Tombée au fond du piège, recouverte de branches et de feuilles, pataugeant dans la boue, elle sent déjà sur elle tout le poids du vassal, de l'homme venu du fond des temps, issu en droite ligne de la race des grands pécheurs et des damnés, qui commence sa boucherie. Tout luísant de sueur et de terre. Il luí arrache ses vêtements, luí ouvre les cuisses, étonné de découvrir que son sexe, qu'il pensaít couvert de plumes, d'écailles, de fourrure, n'est qu'un sexe innocent de jeune fille qu'il laboure sans ménagement.
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Videos de Gérard de Cortanze (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard de Cortanze
Tina Modotti, photographe et militante politique italienne, a marqué l'histoire de la photographie par son engagement politique d'extrême gauche. Soucieuse des classes laborieuses et défenseuse des idées révolutionnaires et marxistes, elle a photographié toute une histoire économique, des paysans mexicains aux manifestations du 1er mai.
En quoi les photographies de Tina Modotti dénoncent-elles les conditions de vie des défavorisés et les inégalités sociales et économiques dans le Mexique du début du XXe siècle ?
Pour parler de ses travaux, Tiphaine de Rocquigny reçoit : Gérard de Cortanze, essayiste, traducteur et critique littéraire Eugénia Palieraki, maîtresse de conférences en histoire et civilisation de l'Amérique latine à Cergy Paris Université.
#photographie #mexique #economie -----------------------------------------------------
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