Barou nous demande de nous imaginer en plein milieu de la 2nde guerre mondiale, et d'assister à une scène entre Vercors et Hessel, alias Greco. Mais de quoi pourraient-ils parler si ce n'est d'injustice, de conscience, de littérature, d'engagement et de résistance !?
Ils replongent et nous replongent dans la vie d'Hamlet, son amour de la rectitude, du juste et sa droiture.
A coups de mises en abîme, le dramaturge nous fait traverser les époques et leurs malheurs... jusqu'en ce début de 21eme siècle où l'argent est devenu roi et dictateur. Hamlet finit lui- même par entrer en scène, la version contemporaine d' Ophelia se joint à lui... et la pièce se termine par un vibrant hommage à une autre résistante hors d'âge (la première ?), Antigone.
Merci à l'opération masse critique pour cet ouvrage, préfacé par
Ken Loach. Je recommande vivement cette lecture brève et incisive qui tranche dans le grand déséquilibre actuel et exponentiel.
Entrer en résistance contre toutes sortes d' infamies relève du défi mais l'espoir, "père de colère et courage "- pour paraphraser saint Augustin- est un carburant immortel, impalpable, intemporel, inviolable, imprenable, inachetable....qu'on peut décider d'adopter et transmettre.
Hamlet (plus de 400 ans) a de beaux jours devant lui !!!!.
Une lecture parfaite pour une entrée dans cette nouvelle année.
ps: il me semble avoir entendu un président de la République dire que la pratique du théâtre s'imposait à l'école, commencerons-nous par faire apprendre et jouer cette pièce ? ... Les élèves y découvriraient la littérature shakespearienne de haute volée mais tout à fait intelligible par un enfant de 12 ans.
Par la même ils apprendraient le passé peu glorieux de la France (la collaboration) mais aussi les grandes figures de la résistance (
Jean Moulin, Hessel) et un auteur subtile dont les livres seraient à mettre entre toutes les mains pour son niveau de réflexion (Vercors). L'école ne devrait pas être un lieu de soumission béat (des profs aux élèves ou vis versa) mais un lieu de découvertes, d'apprentissage, de questionnements, d'espoir....On peut même se demander si le grand "ya qu'à ""faut qu'on", après cela, insisterait sur l'apprentissage du théâtre ou retirerait ce qu'il a dit ( il lui en coûterait peut-être son trône).