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3,64

sur 695 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une magnifique surprise. J'ai adoré ce récit que j'ai dévoré. La narration à la deuxième personne, d'abord déroutante, convient parfaitement à ce portrait entièrement maîtrisé, à ce superbe hommage à l'ami disparu. Ses aventures entre deux continents m'ont passionné ; les multiples allusions et références à Proust m'ont comblé. Une grande réussite.
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Un livre prenant dans lequel on apprend dès le premier chapitre le suicide du personnage principal. Les personnages sont bien campés et très attachants, le contexte universitaire américain parfaitement connu et maitrisé par l'auteur. J'ai retrouvé avec joie la plume de Catherine Cusset, tellement fluide et claire, que j'avais adoré dans "Le problème avec Jane" qui reste à ce jour, l'un de mes trois romans préférés parmi tous ceux que j'ai lu!
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Tel un Lucien de Rubempré des temps modernes, Thomas par à la conquête de l'Amérique, fort de sa connaissance approfondie de l'oeuvre de Marcel Proust (nombreuses citations à l'appui), de l'histoire du cinéma et surtout de son immense pouvoir de séduction. Croyant son succès assuré, il s'attaque aux plus grandes universités américaines, mais va rapidement déchanter, devant se contenter de postes d'enseignement mineurs. Cela lui donne toutefois la certitude qu'il est maintenant bel et bien installé dans ce pays tant convoité et lui permet de briller aux yeux de ses amis. Sa réussite auprès des femmes, et des plus belles, lui laisse cependant un goût amer lorsqu'elles s'éloignent de ce personnage attachant mais qui ne cesse de souffler alternativement le chaud et le froid. Catherine Cusset brosse avec son écriture efficace le portrait d'un être partagé entre une folle ambition et une incapacité notoire à mener ses projets à bon terme, persuadé qu'il est de trouver le monde à ses pieds sans efforts inutiles. Derrière le destin de Thomas se profile une analyse au scalpel du milieu universitaire, une vision américano-centrée mais terriblement universelle, un milieu où les coups bas atteignent en premier lieu les cerveaux les plus doués mais souvent aussi les plus fragiles. Avis aux amateurs…
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Magnifique écriture avec une intensité et une subtilité qui nous passionne immédiatement.
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⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
L'autre qu'on adorait ...
Tout d'abord, sachez tout de suite que je ne vous dévoilerais pas l'origine du titre.
Je ne vous enlèverais pas ce plaisir de découvrir par vous même d'où il vient et ce qu'il promet.
Ce fut pour moi un réel plaisir de le découvrir au détour d'un passage, plus tôt que je ne m'y attendais d'ailleurs et l'effet obtenu du coup, n'en fut que meilleur.

Mais parlons de ce livre que j'aurais pu prédire lauréat au Goncourt si je l'avais lu avant la date des délibérations.
Non que je conteste le prix accordé à " chanson douce " de Leïla Slimani que j'ai d'ailleurs beaucoup aimé mais celui-ci est tout aussi bon et j'en ressors toute chamboulée.

À travers une écriture au rythme endiablé, Catherine Cusset nous retrace le parcours et la vie de Thomas, professeur de français parti enseigner aux États -Unis, qui fut son ex amant et avec qui elle entretiendra par la suite une amitié sans borne.
Leur premières rencontres a eu lieu en 1986. J'avais 15 ans et la loi Devaquet faisait rager les étudiants.

Dés le prologue, le décor est planté. Thomas est retrouvé mort dans son appartement.
Mais comment en est-il arrivé là ?
Catherine Cusset brosse son portrait en utilisant un style de narration bien particulier.
Tout au long du livre, elle s'adresse à son ami décédé au présent, donnant ainsi l'illusion qu'il est encore en vie et créant ainsi un lien d'attachement entre Thomas et le lecteur.
Elle remonte le cours de son existence en nous faisant partager chaque moment important de la vie professionnelle de Thomas, chacune de ses rencontres amoureuses sera aussi l'occasion de le raconter et c'est insidieusement et à la fois à toute vitesse que se dresse devant nous le profil psychologique de Thomas.
C'est savamment bien dosé.
On ne perd jamais le fil de l'histoire et malgré ça, j'avais beaucoup de mal à interrompre ma lecture.
Ce roman m'a aussi beaucoup appris sur la bipolarité, cette maladie de l'âme pour laquelle Catherine Cusset lève un bon nombre de mystères.
Elle détaille de façon très précise les ressentis et les perceptions liés à cette maladie, ce qui m'a permis de mieux en comprendre le processus.
Ce livre c'est donc le récit très prenant d'une descente aux enfers.
Parce que nous vivons à une époque où il faut se battre pour réussir mais aussi parce que bien d'autres éléments peuvent intervenir dans la façon dont nous percevons la vie, il existe tant d'embûches pour les personnes dites fragiles que parfois, le chemin étant devenu trop rocailleux, s'arrête, abrupt.
Le style est captivant.
On y trouve aussi beaucoup de références littéraires et musicales et les amoureux de la lecture ne s'en plaindront pas.
Je suis arrivée essoufflée à la fin de ce livre comme si j'avais couru plusieurs kilomètres.
C'est un bel hommage à un ami perdu qu'à écrit Catherine Cusset, une sorte d'éloge mortuaire comme pour retarder au maximum le moment où elle ne pourra plus s'adresser à lui.
Un roman percutant.
Décidément, Gallimard a encore fait fort pour cette rentrée littéraire.
Un coup de coeur pour moi.
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L'autre c'est Thomas, l'ami de jeunesse de Catherine Cusset. Il a été son amant puis un ami proche. Ils se sont connus à la fin de l'adolescence, dans les années 90. Thomas était brillant, drôle. Il dégageait un charme fou. Pourtant sa vie n'a été qu'une succession d'échecs, de déceptions, de rêves brisés. Dans un récit intime, sans être impudique, Catherine Cusset nous offre un très beau portrait de Thomas. Elle lui rend hommage sans occulter les faiblesses et les failles qui l'ont conduit à sa fin tragique.

Entre la France et les Etats-Unis, où tous deux ont vécu, nous suivons Thomas dans son laborieux parcours universitaire (alors qu'il pouvait prétendre à tellement mieux). Sa vie amoureuse n'est guère plus satisfaisante. Il vit des passions amoureuses intenses mais qui ne se terminent jamais très bien. Il alterne des moments d'euphorie et d'abattement.

Ce livre est à la fois triste et très vivant, à l'image de cet homme qui aimait tant la vie mais ne parvenait pas à surmonter sa bi-polarité, découverte trop tard. J'ai fait le rapprochement avec l'ouvrage d'Olivia de Lamberterie "Avec toutes mes sympathies" où elle raconte son frère, victime lui aussi d'une maladie psychiatrique qui l'empêchait de vivre pleinement. Les deux récits ont toutefois une approche différente. Dans le livre de Catherine Cusset, le projecteur est entièrement braqué sur Thomas. Dans celui d'Olivia de Lamberterie, l'auteure est beaucoup plus présente, expliquant comment elle a vécu personnellement le drame, ce que fait assez peu Catherine Cusset.

Quand l'ouvrage d'Olivia de Lamberterie nous conduits pour partie à Montréal, celui de Catherine Cusset nous plonge en plein coeur de la vie universitaire américaine. Nous découvrons de prestigieuses universités mais aussi de plus modestes, situées dans de petites villes à la mentalité plus étriquée. Cet aspect du roman m'a beaucoup intéressée également.

Je suis heureuse d'avoir renoué avec Catherine Cusset et je me réjouis d'avoir d'autres livres de l'auteure dans ma PAL.
Lien : http://www.sylire.com/2019/0..
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Découvert dans l'errance des titres figurant sur la liseuse empruntée à la médiathèque, ce bouquin m'a surpris d'emblée. D'abord par l'usage permanent de la deuxième personne du singulier. Ensuite, il m'a surpris par la banalité de la narration (des premières pages). Je sentais que cette histoire ne m'intéressait pas trop, que la trajectoire du personnage ne me passionnait pas plus que ça. Je tournais les pages presque machinalement, sans grande conviction, juste pour voir...
Et puis, au fil des ces pages justement, je me suis littéralement laissé happer par cette histoire. Parce qu'on ne peut pas faire autrement, évidemment !
Ce livre est remarquablement bien construit, ça monte, ça monte, presque sans qu'on s'en rende compte, du grand art, vraiment.
C'est mon premier Cusset mais sûrement pas le dernier.
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Que dire de ce livre : je l'ai adoré !!! Il est fort, riche, les personnages secondaires sont aussi enrichis que les primaires, nous suivons véritablement le parcours de Thomas, qui est aussi bien attachant qu'agaçant. Sauf qu'à un moment, nous éprouvons véritablement de l'empathie pour lui et nous espérons vraiment que le meilleur est à venir pour lui.
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Mon premier roman de Catherine Cusset que ma femme adore!
Et bien, même si ce n'est pas le genre de livre que je lis d'habitude, j'ai adoré. Cette auteure écrit vraiment bien et l'histoire est captivante même si on connait le dénouement terrible dès les premières pages. Je remercie lecteurs.com qui m'a fait découvrir une magnifique auteure!
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« L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie, l'autre qu'on devinait au détour d'un regard, entre les mots, entre les lignes et sous le fard, d'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit... avec le temps tout s'évanouit... »

Quelques notes de Léo Ferré, quelques madeleines de Proust, quelques langueurs de Nina Simone et puis Thomas, cet homme, qui nous faisait rire.
J'entends cette chanteuse qui invoque en quelques notes, « Parlez-moi de lui, je ne pense qu'à lui... »
Catherine Cusset le raconte, l'écrit ce Thomas. En Tu. Pour éloigner la distance, pour qu'il soit là encore une fois.

Thomas m'a profondément bouleversée. Atteint de bipolarité, ou de trouble maniaco-dépressif, j'ai marché auprès de lui quelques heures. 18 ans nous est raconté ici. Des années durant lesquelles Thomas, grand intellectuel, féru de Proust, enchaîne le temps à l'université et ensuite comme professeur. Adepte de la procrastination, il prend son temps, pour vivre. Entre deux tasses exaltées, il passe aussi son temps à ne rien faire, au mieux à lire, boire et fumer.
Il s'attache aussi, bien mais très vite mal. La peur du détachement, de l'abandon, du vide sensuel le rend fou. C'est un homme démesuré fait de puissance. Son potentiel est en constante rivalité avec ses abattements, il va essuyer échec sur échec comme un dieu désarticulé, son leitmotiv souvent attaché à mille barreaux.
Catherine retrace ses ascensions et ses déboires sans jugement, elle décrit la vie de son ami, apportant de ci de là des révélations sur sa maladie qui ne sera diagnostiquée que très tard. Seul et dépouillé de tout, il se donnera la mort à 39 ans.
Roman d'une justesse incroyable sur cette terrible maladie enrichi par des citations tirées de la littérature contemporaine et en particulier de Marcel Proust.
L'écriture est précise, belle, dure, sans déballage larmoyant. Une découverte que je n'oublierai pas d'aussi tôt.
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