Pukhtu

J'ai trouvé le texte de Doa à bien des égards admirable. le thème récurrent est la guerre. Ou plutôt les guerres.
La guerre est d'abord abordée sous l'angle très primaire de deux camps qui s'affrontent: forces occidentales vs Jihadistes. C'est intéressant car décrit avec minutie et très documenté. Et c'est en quelque sorte le fil conducteur du roman auquel tous les personnages se rattachent.
Mais l'auteur va rendre son récit passionnant en confrontant ses personnages à une toute autre forme de guerre, plus intérieure, celle qui secoue chacun d'eux, celle qui les contraint à faire des choix qui marqueront leur existence et celle des autres. C'est ici que réside la grande force de ce roman, car le lecteur s'accroche aux personnages, éprouve de l'empathie pour certains, de la haine pour d'autres.

Doa réussit également le tour de force de rendre son récit compréhensible. Je m'explique: le lecteur est confronté à tout un flot d'informations, à des dizaines de personnages, à de multiples intrigues. Mais le lecteur n'est jamais perdu. L'ensemble du récit est d'une cohérence remarquable.

Au final, le récit est certes très sombre, mais le plaisir de lire est au rendez-vous. Je trouve que le style de Doa prend une nouvelle dimension, dont l'auteur dévoile quelques clés avec son nouveau mantra: "moins égale plus". En effet, on lit là un texte dense, mais essoré de toutes parts. le rythme est soutenu, et rend le lecteur rapidement accro.

Il s'agit pour moi d'un coup de coeur. Je lis ici et là que Pukhtu serait du même acabit que la griffe du chien de D. Winslow. S'il y a bien un point commun entre les deux livres, c'est que tous les deux représentent la quintessence du roman noir.

A.
Lien : http://quelquepartentrelesli..

Un livre qui rassemble tout ce qui m'intéresse géopolitique, terrorisme, espionnage . cependant il est très difficile de s'accrocher car on aimerait pouvoir suivre les personnages pourtant attachants . L'ensemble est trop foisonnant et entremêlé pour y parvenir . Lorsque l'on y parvient, à la fin de livre très long, on apprend qu'il sera complété par une suite : frustrant...Mais je lui donnerai quand même une autre chance ..

C'est un roman un peu inclassable : roman noir, de guerre, reportage ? La guerre en Afghanistan vue de l'intérieur. On partage le quotidien de personnages qui ne sont jamais des héros, ils essaient juste de s'en sortir dans le chaos de cette guerre du XXI ème siècle, chacun à sa façon. Un roman fort qui se mérite: il faut s'accrocher les 200 premières pages pour ensuite se laisser emporter par l'intrigue.

Déjà un grand merci à Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur que je ne connaissais pas... alors par où commencer ?!!!
Déjà, comme l'a dit DOA, ce n'est pas un polar même s'il est édité chez Gallimard dans la collection Série Noire. Plutôt un roman noir, protéiforme écrit dans un style concis, sec et nerveux.
C'est vrai qu'en le recevant, je me suis demandée dans quoi je m'étais engagée même si je suis une grande lectrice. Mais en le lisant, j'ai été agréablement surprise par le style, propre à DOA qui tient le lecteur en haleine. Je pense, pour ma part, que c'est un roman qu'il faut lire d'une traite ou presque... ne serait-ce que lire les 100 premières pages pour bien s'immerger dans le roman.
Afghanistan, France, Kosovo, drogue, financements occultes et paramilitaires... tout y passe. Je pense que l'auteur est très bien renseigné et arrive à dresser un tableau réaliste certes, mais noir et désespérant de ce qui se passe en Afghanistan. Qu'il adopte le point de vue du chef de tribu Sher Khan, ou des paramilitaires américains ou encore des femmes occidentales, le ton est toujours juste. Des descriptions assez courtes du pays, mais personnellement, j'avais vraiment l'impression d'y être.
J'attends avec impatience le 2e tome ... et surtout l'opération Masse Critique qui nous permettra de le lire ;-)
Par ailleurs, l'auteur qui nous a fait une fleur si j'ai bien compris, en venant discuter avec nous, a été d'une gentillesse et d'une patience fort sympathiques. C'était très intéressant de l'écouter parler de ses sources d'inspiration, de son écriture, de ses procédés littéraires, stylistiques etc. J'aurais pu écouter encore toute la soirée. Et pour le coup, je me suis précipitée pour acheter "Citoyen Clandestin" qui fait le lien avec Pukhtu étant donné que celui-ci est un prolongement, en quelque sorte, du premier.

Que dire ....
J'ai retrouvé dans "Pukhtu" tout ce qui m'avait plus dans "Citoyens clandestins".

Premièrement, une histoire fine, précise, haletante, léchée. Ensuite, des personnages travaillés, attachants, plein de caractère. Enfin, un style si particulier, succession de scènette qui misent bout à bout compose une récite puissant et percutant.

Attention. Une fois commencé, il devient difficile de s'arrêter !

Dernier élément m'ayant plus : j'ai appris beaucoup de chose sur l'Afghanistan et sur ce qui s'y était et s'y passe.

(Encore merci à Babelio pour son opération m'ayant permis de recevoir ce livre et de rencontrer son auteur !)