La revue DADA est une revue d'initiation à l'art (avec 9 numéros thématiques par an) destinée à toute la famille et plus particulièrement aux plus jeunes. le numéro 255 consacré au peintre
Paul Signac est particulièrement intéressant et surtout un vrai plaisir pour les yeux et ce, dès la superbe couverture.
Ce peintre, né en 1863, est persuadé dès l'âge de 18 ans qu'il sera peintre impressionniste. Point besoin pour lui de s'inscrire aux Beaux Arts, il s'inspire des impressionnistes déjà connus, en particulier Monet à qui il voue une véritable admiration.
Après sa rencontre avec Georges Seurat qui cherche comment renouveler la peinture, une amitié artistique naît entre eux et peu à peu ils parviendront à imposer une nouvelle manière de peindre, à coups de petites touches de couleurs pures sur la toile. En s'approchant de la toile, des centaines de petits points sont visibles mais, de loin tout se mélange et un paysage apparaît.
Les couleurs sont en fait disposées selon des règles précises, la technique consistant à les diviser en différentes teintes qui se mélangent dans l'oeil de celui qui regarde l'oeuvre. En 1986, le terme «néo-impressionnisme » est utilisé pour la première fois pour désigner ce nouveau style de peinture dont Signac deviendra le chef de file après la mort prématurée de Seurat.
Navigateur passionné, Signac ne cessera de voguer en France et en Europe sur l'un des nombreux bateaux qu'il possédera, peignant à chaque escale de nombreux tableaux et aquarelles (200 pour la seule ville de Venise). La Côte d'Azur, avec notamment le port de Saint-Tropez où il séjournera plus longtemps, sera pour lui une source d'inspiration inépuisable, résultant dans ses plus belles oeuvres.
En 1929, il entame un projet de 2 ans cher à son coeur : peindre à l'aquarelle une série de 100 ports français. de Nice à Fécamp, en passant par les Sables-d'Olonne, Signac peint à chaque fois bien plus que de simples paysages. Bateaux aux teintes froides au nord, lumière chaude au sud, immensité de l'océan, chaque aquarelle est le portrait fidèle d'un port avec tout ce qui le rend unique, jusqu'à sa façon de vibrer au gré de l'eau.
Afin de mieux familiariser le (souvent jeune) lecteur avec le peintre, la section intitulée «Dans le labo Néo » de la revue explique de manière claire les 3 règles précises utilisées par les néo-impressionnistes, à savoir 1) la juxtaposition des couleurs par petites touches (divisionnisme), 2) l'utilisation de couleurs pures et 3) la réalisation de compositions précises dans lesquelles le rouge et l'orange sont des couleurs dites dynamiques, tandis que les couleurs bleu et vert seraient plus froides. Idem pour l'utilisation des lignes ascendantes (joie), horizontales (calme) et descendantes (tristesse), selon l'effet recherché.
Deux ateliers de dessin, collage et peinture, permettent d'expérimenter l'univers de l'artiste et de mieux comprendre les techniques utilisées par Signac et ses paires néo-impressionnistes.
Enfin, un ABCD'ART et des ART'UALITES contiennent un glossaire complet se rapportant à l'artiste ainsi que des informations sur l'actualité culturelle du moment.
Cette revue DADA de seulement 50 pages est superbement illustrée de la première à la dernière page. Les nombreuses toiles sélectionnées sont toutes plus lumineuses et colorées les unes que les autres, mettant parfaitement en valeur l'immense talent de
Paul Signac.
Merci aux Éditions Arola et à Babelio.