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EAN : 9782361832988
215 pages
Les Moutons Electriques (06/10/2016)
3.19/5   18 notes
Résumé :
Louis Zèdre-Rouge, inventeur de génie, s'acharne à mettre au point le rayon ZR, qui doit permettre à un corps humain de pénétrer la matière.Suite à une maladresse, sa fiancée Emerance de Funcal est exposée au rayon. Elle s'enfonce et disparaît dans les entrailles de la Terre? Louis est accusé de meurtre ; il sera jeté en prison. À en croire les gazettes, il se pendra dans sa cellule. Islande, dix ans plus tard : un des nombreux sites de prospection géologique de l'E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le zoo de Bréval, un zoo comme un autre puisqu'il possède comme pensionnaire un rhinocéros indien, est toutefois le théâtre de deux incidents, sans aucun rapport entre eux, c'est l'auteur qui nous l'affirme.

La santé de Dürer, le mammifère herbivore appartenant à la famille des Rhinocerotidae, ordre des Périssodactyles, inquiète la belle et jeune Emerance de Funcal, fille de monsieur Funcal, riche et redoutable homme d'affaires, et fiancée de Louis Zèdre-Rouge, un savant dont les neurones sont perpétuellement en ébullition et qui vient de mettre au point, ou presque, une invention qui devrait révolutionner le monde moderne.

Emerance s'inquiète donc de Dürer et elle demande à examiner l'animal dont la peau pèle. Elle entre dans la cage, veut flatter le rhinocéros, placide habituellement, mais qui n'apprécie pas le geste, peut-être trop appuyé et lourd sur le corps de l'unicornis, et elle se fait bousculer. Rien de grave. Mais cette main pesante et les frissons qui parcourent la belle Emerance sont probablement dus à un incident qui s'est produit la veille dans le laboratoire de Louis Zèdre-Rouge, en compagnie de Gilping, l'assistant du savant.

Remise de ses émotions, Emerance rentre chez son père, or, en cours de route, un étrange phénomène se produit. Elle marche sur le bitume mais ses pieds s'enfoncent comme s'il ne s'agissait que de vulgaire boue.

Elle a été exposée la veille, une maladresse de Gilping probablement, au rayon ZR, mais elle a confiance. Louis Zèdre-Rouge a sûrement, elle n'en doute point, mis au point le procédé inverse, le rayon RZ.

Seulement les conséquences sont plus graves qu'elle pouvait penser. Rentrée chez elle, elle est accueillie par son père en colère. Il vitupère contre Louis Zèdre-Rouge, passant sous silence que la faute n'en incombe point au savant mais à son assistant. Louis, prévenu, se rend chez de Funcal où il est reçu plus que fraîchement. Mais les deux amants peuvent se voir, dans la salle de bain, elle nue et lui habillé, et se réconfortent mutuellement.

Ils se rendent au laboratoire, ils c'est-à-dire Louis Zèdre-Rouge, Thomas Gilping et Emerance afin de procéder à de nouvelles expériences avec le rayon RZ qui doit, théoriquement contrebalancer les effets du rayon ZR. Les jours passent et Louis calcule toujours d'improbables spéculations afin de remédier au désagrément du funeste rayon. Funeste ? Et oui, Louis aperçoit Emerance s'enfoncer dans le sol bétonné, et bientôt il ne reste plus de la jeune fille qu'une vague trace bientôt effacée.

Louis Zèdre-Rouge est accusé d'avoir attenté à la vie d'Emerance et est emprisonné. Mais il se promet bien de sortir de geôle, car incarcéré pour un crime qu'il n'a pas commis, et spolié de ses inventions, il compte bien rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui sont à l'origine du drame. Selon les journaux, à scandale ou non, il se serait pendu dans sa cellule.

Dix ans plus tard, en Islande, à Snæfellsjökull exactement, où cas l'envie vous prendrait d'aller visiter les lieux, des ouvriers-racleurs altérés, en langage courant des altéracs (comme Joseph ?), travaillent en sous-sol afin d'extraire un minerai fort convoité pour la réalisation de procédés modernes n'étant plus astreints à fonctionner à la vapeur et au gaz. Ils explorent la lithosphère pour le compte de Funcal, dont l'empire ne cesse de grandir. Un empire en pire.



Si ce roman est placé sous les augustes parrainages de Jules Verne et de Paul Féval, il ne faut pas non plus oublier ces étonnants précurseurs du roman de merveilleux scientifique, à la trame et aux intrigues débridées que furent Paul d'Ivoi, Arnould Galopin, Jean de la Hire, Ernest Pérochon ou encore Maurice Renard et quelques autres dont l'imagination débordante produisait des feuilletons extraordinaires qui offraient des heures de lecture rafraîchissantes aux grands comme aux petits.

Mais Robert Darvel, tout en possédant ce don de romancier-hypnotiseur (dont on ne peut lâcher les romans avant le mot fin), va plus loin dans l'extrapolation tout en employant les recettes des grands anciens, mais sans la lourdeur de la narration, parfois, ou le style ampoulé, voire amphigourique et emphatique qui étaient de mise.

Robert Darvel possède et exploite habilement une élégance d'écriture au service du roman populaire, faisant la nique aux détracteurs de la littérature dite de genre ou populaire, qui justement avancent effrontément, et sans avoir lu les ouvrages, que ceux-ci sont mal écrits, bourrés de fautes et donc sans intérêt. Les pauvres qui se contentent de romans de la Blanche aux nombreuses coquilles qu'ils placent devant leurs yeux d'intégristes de la littérature les prenant pour une nouvelle forme d'orthographe.

En vérité, je vous le dis, Robert Darvel mérite de figurer dans votre bibliothèque en compagnie des plus grands noms de la littérature de l'imaginaire.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Bon alors en fait, j'ai d'abord flashé sur la couverture. Ça brille, c'est rouge et à lire le résumé, on dirait Jules Verne, il ne m'en fallait pas beaucoup plus. ^^ J'ai dû résister une semaine avant de craquer et de l'acheter. Et je ne regrette pas.
Certes, il y a des maladresses. Un bon relecteur n'aurait pas été de trop, par exemple : j'ai repéré beaucoup de coquilles qui n'avaient aucune raison d'être. Et puis, la narration pourrait dérouter avec ses allers et retour dans le temps (sans hésiter à briser le quatrième mur, parfois) et certains éléments auraient pu être davantage développés.
Mais au fond, je suis assez vite passée outre. J'ai vraiment adoré cette histoire où l'on voyage littéralement à travers la terre. Les personnages sont bien campés, avec des personnalités très différentes, ambiguës parfois mais pleines d'humour, sans pour autant perdre une certaine part de mystère et de cruauté propre à l'être humain. L'intrigue ne révolutionne pas le genre, mais en fait ce n'est pas plus mal : envisager que l'on puisse devenir une sorte de fantôme pour traverser la matière ne va pas de soi et je crois qu'on serait vite perdu si l'on devait en plus suivre une intrigue trop débordante d'originalité. C'est donc une histoire de vengeance somme toute classique, mais dont les moyens et les enjeux sont très différents et c'est ce qui change tout. le style a ce petit côté désuet qui rappelle les auteurs du XIXe siècle, avec une vraie poésie qui se dégage du charabia scientifique et des mots de la géologie. Personnellement, ça me fait fondre. Et puis, c'est plein de clins d'oeil, d'allusions et d'hommages à cette littérature de voyage, d'exploration et d'aventure que le XIXe siècle savait si bien proposer.
En résumé : une vengeance terrible, une technologie révolutionnaire, une histoire d'amour brisée, un peuple mystérieux et une exploration incroyable des profondeurs de la terre. J'aurais seulement souhaité que le voyage dure un peu plus longtemps…
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Louis Zèdre-Rouge est un jeune savant génial et décalé. Il est en train de mettre au point un rayon qui permettrait aux hommes de pénétrer la matière, le fameux rayon ZR et son corollaire, le rayon RZ qui annule les effets du précédent. Il est amoureux fou de sa fiancée, Emerance de Funcal. le père de cette dernière est un riche industriel qui ne songe qu'à accroître son capital et sa puissance. Il ourdit un complot contre son gendre pour s'emparer de ses découvertes. Pour ce faire, il utilise l'assistant du savant et sacrifie sa fille. C'est ainsi que sous les yeux de son fiancé, Emerance, qui a été soumise à un rayonnement ZR malencontreux, s'enfonce inexorablement dans le sous-sol terrestre jusqu'à disparaître… Louis Zèdre-Rouge va tout mettre en oeuvre pour la retrouver, dusse-t-il lui aussi traverser la Terre.

« L'homme qui traversa la Terre » est un très beau roman de l'auteur Robert Darvel publié en 2016 par les éditions Les Moutons électriques dans la collection de la bibliothèque voltaïque. le livre est, en soi, un très bel objet avec une couverture rigide richement illustrée, une très belle mise en page pour un format atypique et une police délicate.
L'intrigue se présente sous la forme d'un conte merveilleux désuet, à l'écriture surannée. Pour autant, elle est loin d'être inconsistante, tant Robert Darvel nous entraîne avec facilité et délectation dans les méandres de son imaginaire débridé. A la croisée des romans de Jules VerneVoyage au centre de la Terre ») et de ceux de Paul Féval, « L'homme qui traversa la Terre » est un voyage extraordinaire, mû par l'amour et la vengeance, qui entraîne le lecteur de l'Australie à l'Islande et jusque dans les fins fonds de la lithosphère. Les pérégrinations des protagonistes, magnifiquement décrites, sont pour le moins époustouflantes et saisissantes, tant le style, à la fois désuet et poétique vient les magnifier. Et l'humour dont l'auteur fait preuve ainsi que le sens du suspens savent ferrer le lecteur à coup sûr.
Ce récit merveilleux côtoie le steampunk avec brio, même si sa brièveté peut nous laisser sur notre faim.
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Quelques bons points : l'intrigue se tient, le narrateur est amusant et il y a une vraie recherche de style dans le pastiche du roman d'aventure façon XIXe.

Mais à côté de ça... Pour le style déjà, une alternance entre des passages plus travaillées et d'autres plus simples, notamment dans les moments d'action, aurait peut-être pu éviter cette lourdeur, cette impression de devoir avaler un thésaurus.

Quant aux personnages, on s'arrête à des clichés simplistes. Et avec en prime une dose de misogynie qui reste en travers de la gorge : des personnages féminins qui ne sont presque systématiquement que des marchepieds pour l'intrigue de ces messieurs, voire purement des corps.

Autant le contraste travaillé dans plusieurs scènes entre la chair et la pierre était intéressant (mais seulement pour des personnages masculins, hélas), autant la vision libidineuse des femmes, y compris par le narrateur, lasse très vite. le pastiche d'une époque rétrograde jusque dans la misogynie, ce n'est pas pour moi le meilleur usage qu'on puisse faire des possibilités du genre!
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J'aime bien l'écriture de ce livre qui est à la fois complexe dans les termes mais simple dans la compréhension. J'aime beaucoup cette idée du scientifique qui fait une découverte incroyable mais que l'Industrie va lui voler et qui provoque des catastrophes. Au final on reste dans une histoire intime tournant autour de quelques personnages, d'un couple d'amoureux et d'un peuple mystérieux. du fantastique bien affirmé avec ce rayon ZR qui permet de changer le schéma moléculaire d'un homme mais surtout un homme pris entre sa passion amoureuse et la passion scientifique.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'est un soir d'octobre qu'eut lieu l'"incident" du laboratoire; le lendemain matin, au zoo de Bréval, sa sinistre conséquence trouvera un prélude de nature à entretenir une brève confusion dans l'esprit du lecteur, car le poids de l'animal qui heurta Emerance de Funcal - un rhinocéros - et l'affection singulière qui le tourmentait pourraient inciter à la divagation celui qui ignore le registre de ce récit. Or, il n'y a absolument pas de cause à effet direct entre la bousculade du zoo et le dramatique périple vertical de la fiancée de Louis Zèdre-Rouge.
Au nom de quelle prudence narrative taire ce prolgue qui n'en est pas un? Nous commençons notre histoire où il nous plaît.
Page 9
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Au milieu des lents tellurismes quasi figés se dévoila une masse, un dôme, la coupole d’une méduse d’olivine aux filaments plongés dans le fer. De capricieuses coulées de péridot miroitaient à sa surface, où se reflétaient voussures et stalactites. Une écume d’acier aux fragilités de vigne en soulignait le littoral. (p. 212.)
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L’envers de l’épiderme chthonien forme une voûte d’ébrèchement colossale. Spectacle titanesque ! Cyclopéen ! Imaginez des cieux de basalte d’où chutent des isthmes-stalactites. Des péninsules aux dimensions formidables pendent du manteau terrestre. (p. 191.)
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Et ce littoral vertical embrouillé de lisières incertaines, séparé de l’onde lourde par une distance à la fois incommensurable et proche, forme une voussure à côté de laquelle les cieux de la surface paraîtront basses nuées. (p. 192.)
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Emerance ! Emerance ! s'écrie Louis éperdu. Tes jambes, tes fesses ô combien adorées, ton sexe mignon flottent dans les béances tétraédriques de la silice constituant l'hydrate cimentaire !...
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Video de Robert Darvel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Darvel
La rencontre du samedi 25 juin 2016 à la libraire Decitre Chambéry avec deux auteurs de la collection Helios noir des Indés de l'Imaginaire : Francis Mizio (La Santé par les plantes) et Robert Darvel (Harry Dickson)
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