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Joëlle Désiré-Marchand (Éditeur scientifique)
EAN : 9782913112223
228 pages
Les Nuits rouges (05/06/2003)
4.19/5   8 notes
Résumé :

Ce volume réunit en chronologie les écrits féministes, libres-penseurs et libertaires de la jeune Alexandra David-Néel que nous avions auparavant publiés en deux tomes aujourd'hui quasiment épuisés : Pour la Vie (en 1998), puis le Féminisme rationnel (en 2000), qui reproduisait des articles récemment retrouvés. Ces facettes de la personnalité de l'exploratrice du Tibet - par ailleurs déjà f&... >Voir plus
Que lire après Féministe et libertaire : Ecrits de jeunesse, 1895-1906Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce recueil d'articles est d'une densité ! On sent, malgré la fougue des jeunes années (ce qui n'est pas un reproche), qu'Alexandra David-Néel a longuement mûrit ses réflexions et son écriture. Qu'elle n'écrit pas en vain, mais qu'elle part d'observations, de faits, pour essayer de comprendre et proposer des solutions. Que tout ne soit pas réalisable n'est pas une barrière, mais permet de réfléchir à la fois sur ce qu'était cette société et sur ce qu'elle est maintenant, avec plus d'un siècle de différence.
Elle y parle de la maternité, de soins aux enfants, de mariage, d'une manière très moderne et non culpabilisante. Notamment à propos de la maternité et de la sexualité féminine. Elle conçoit qu'on ne veuille pas être mère, ou qu'être mère dans des conditions matérielles difficiles ne soit pas souhaité. Que le mariage ne peut pas être la seule solution qui doit s'offrir aux femmes pour subsister, mais aussi avoir un travail et un salaire leur permettant de vivre... Échos avec une certaine actualité réactionnaire de ces dernières semaines... Eh oui, le mariage n'est pas une profession, mais bien une union choisie qui ne devrait pas dépendre des conditions économiques et être un moyen de subsistance...
j'ai beaucoup aimé sa proposition d'internat pour enfants dont les parents ne peuvent s'occuper (pour toutes sortes de raisons) et qui seraient élevés par la société. Selon elle, cela éviterait les mauvais traitements, la reproduction desdits traitements dans la vie adulte de l'enfant et serait bien plus bénéfique pour la société dans son ensemble.
Il manque tout de même une prise de position sur l'avortement et la contraception. Elle ne propose pas de solutions pour les femmes qui ne voudraient pas d'enfants. Signe de l'époque ?

Club lectures féministes
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Parfois il convient de se réjouir de vivre à notre époque plutôt que cent ans auparavant. En si l'on considère les évolutions sociétales (institutions, valeurs éthiques, politiques publiques, mentalités...) intervenues au cours de ce dernier siècle, on découvre que la plupart ont été la réalisation de rêves et d'anticipations issus de la pensée anarchiste "utopique" - selon l'expression de ses contemporains - beaucoup plus que de ceux du socialisme "scientifique", sur lesquels l'on est d'ailleurs en train de revenir à toute allure...

Cet ouvrage contient les premiers textes d'Alexandra David Néel, datant d'avant qu'elle ne soit l'exploratrice d'Asie bien connue, et même qu'elle ne soit Madame Néel. Deux d'entre eux : Pour la vie (1898) et le Féminisme rationnel (1906), ont une envergure plus importante que les autres, qui sont parfois de brefs textes de conférences.
On y retrouve le ton et les problématiques de cette "école" d'Élisée Reclus dans laquelle la jeune femme assoiffée de connaissances et de révolte baignait, mais aussi, en écho, le climat intellectuel de la France qui s'apprêtait à faire passer la loi sur la laïcité, à instaurer les Universités populaires, à faire la guerre aux orphelinats et autres institutions cléricales... tout cela vu d'une perspective féminine et féministe. L'anti-cléricalisme (anti-christianisme ?) de l'auteure, et sa sympathie précoce pour le bouddhisme (sans doute n'en avait-elle pas encore approfondi assez la doctrine pour qu'on puisse parler de conversion), dont on comprend les raisons dans sa perspective "anarchiste" de valorisation du développement individuel en vue du bonheur et dans la croyance que "la cause de la souffrance, c'est l'ignorance" (p. 82), constituent aussi des marques personnelles dans ce cadre.

1- Pour la vie - Les fondements de l'organisation sociale basée sur l'autorité et la propriété sont ici radicalement contestés.
- le principe "Pas de droits sans devoirs" est mis à mal par l'idée que le premier droit de l'homme, c'est celui de conserver sa vie, et notamment de recevoir de quoi se nourrir - il n'est toujours pas assuré par la société ;
- "Les sociétés actuelles ont pour base, non pas l'union et la communauté d'intérêts entre les membres qui les composent, mais bien au contraire la division et l'opposition de ces intérêts. C'est par une concurrence factice, poussée à l'extrême, qu'elles subsistent, exploitant, semble-t-il, la souffrance des masses au profit d'une minorité de privilégiés, mais en réalité restreignant chez tous la part de bonheur et de vie que l'homme trouverait dans une association normalement constituée." (p. 52)
- "
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'obéissance, c'est la mort. Chaque instant dans lequel l'homme se soumet à une volonté étrangère est un instant retranché de sa vie.
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Que chacun suive en tout, partout et toujours l'impulsion de sa nature bornée ou géniale, quelle qu'elle soit. Alors, seulement, l'homme saura ce que c'est que vivre, au lieu de mépriser la vie sans jamais l'avoir vécue.
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L'homme qui, par une perversion du sens naturel, croit au bien souffrance, au bien désagréable et au mal, source de jouissances, comprend seul la nécessité d'une organisation destinée à imposer le Bien par la force et à réprimer par la violence ceux qui seraient tentés de se livrer au mal pour en retirer une satisfaction.
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Les Dieux peuvent disparaître, l'humanité les à remplacés ; pour son propre asservissement, elle a inventé le dieu laïque, la tyrannie intime: la conscience.
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