Parmi les 1 001 craintes du parent anxieux : que son enfant ait du mal à s'intégrer dans un groupe, à l'école, qu'il ne parvienne pas à se faire des amis, et pire encore, bien sûr, qu'il se fasse malmener par les autres.
Valentin est un petit garçon de ce genre, isolé et parfois victime de brimades. C'est un peu mieux depuis qu'il a déménagé, mais il n'a toujours pas de copains.
Sa mère ne lui en parle pas directement, mais elle en souffre, visiblement : elle le pousse à inviter quelques camarades pour fêter ses dix ans.
Il va falloir trouver une solution pour sauver la face et rassurer la maman...
J'emprunte souvent des romans de la collection 'Petite Poche' (Thierry Magnier) à la bibliothèque : ils sont intéressants pour les adultes, mais le ton et les thématiques me semblent rarement adaptés au public visé (6-8 ans).
J'ai trouvé celui-ci parfait, les lecteurs de tous âges peuvent s'identifier aussi bien au parent inquiet qu'à l'enfant soucieux de rassurer son entourage.
L'histoire serre la gorge d'emblée, on attend impatiemment des jours meilleurs pour Valentin, on espère... Et on réfléchit sans prise de tête sur l'amitié, l'ouverture et la tolérance, mais aussi sur la solitude : un plaisir à savourer ou une mise à l'écart honteuse ?
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L'anniversaire de Valentin approche. Sa maman lui redemande la liste de ses invités, le petit garçon s'affole. Il n'a pas d'amis et n'ose pas l'avouer à sa mère. Il en a tellement honte que tous les stratagèmes deviennent bons pour le cacher.
Bien qu'écrite à la 3e personne du singulier, l'histoire est racontée du point de vue de l'enfant de dix ans, ce qui la rend particulièrement crédible et triste.
Adapté au jeune public auquel il est destiné, ce court roman peut être l'occasion d'échanges intéressants avec les enfants. Il permet d'expliquer que certains problèmes doivent être confiés aux adultes pour trouver ensemble des solutions.
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Valentin vient de déménager et ne connait personne dans sa nouvelle école. Mais pour son anniversaire, sa mère lui demande d'inviter des copains. Comment faire ? L'amitié peut-elle s'acheter ?
Un roman très court sur le mal-être des enfants qui ont du mal à s'accepter et qui subissent l'exclusion et la solitude, cherchant par tous les moyens à se faire des amis...
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J'ai trouvé ce petit texte triste au départ pour ce petit garçon de 6 ans qui ne veut pas inquiéter sa mère et doit chercher des semblants de camarades (quitte à les payer !) pour avoir quelqu'un à inviter pour son anniversaire...
Est-ce si important de réussir à socialiser et créer des liens au bout de quelques mois après un déménagement ?
Heureusement, il y a la petite voisine qui l'admire secrètement, et le garçon de sa classe qui vit dans une caravane et que les autres ignorent...
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Qu'il est difficile pour une maman de voir que son enfant n'a personne à inviter pour sa fête d'anniversaire. Alors elle le pousse, l'interroge, insiste. Elle voudrait ce qui n'est pas. Et pas que sur ce sujet d'ailleurs. Valentin n'a pas d'amis, il n'est pas comme il faut. On n'est jamais comme on voudrait être. Trop ou pas assez. Il trouve deux "petits" en CE2, souvent vus sur le chemin de l'école.
Les petits se consultent du regard. Ils n'ont pas trop envie, ça se voit, d'aller à l'anniversaire de ce gros qui leur court après dans la rue et leur parle comme s'il suppliait.
Les filous lui extorquent son argent "pour son cadeau". Yann l'observe du trottoir d'en face. Lui aussi est seul. A lui aussi on ne lui parle pas. Il ne le fait pas lui d'ailleurs.
Vient le mercredi tant redouté. Et rien ne se passe comme Valentin aurait pu l'imaginer.
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Ils ont déménagé. Ils ont une maison. Neuve. Un jardin. Enfin, un carré de terre ocre et de caillasse parsemé de touffes d'herbe brûlée.
Sur la maquette du lotissement encore exposée sous verre dans le hall de la mairie, c'était très joli : il y avait de grands arbres le long des rues, une piscine dans chaque jardin, un square enchanteur où s'égaillaient des figurines en plastique.
Les jeunes arbres malingres plantés trop tard dans la saison ont crevé dès l'été.
Les piscines attendront que chaque foyer ait réalisé suffisamment d'économies en sus de son accession à la propriété.
Quant au square, il est toujours à l'état de projet : un terrain vague percé en son milieu d'une mare boueuse qu'on appelle 'l'étang'.
(p. 9-10)
Elle voudrait que son garçon aille bien, qu'il rie, qu'il remue, qu'il ait des copains et de bonnes notes à l'école.
Elle voudrait ce qu'il n'est pas.
Lui aussi voudrait bien.
A choisir entre gros et mince, on préfère être mince.
Entre drôle et sinistre, on préfère drôle.
Entre sympathique et antipathique...
Entre beau et moche...
Entre vivant et mort ?
Certains jours, la vie lui est si pénible qu'il préfèrerait être mort. (p.7-8)
Lectomaton Valérie Dayre, Retour en Afrique