Bon je vais encore râler cette semaine !
Dès les premières lignes j'ai senti que cela n'allait pas faire.
Je venais juste sortir de Zonzon Pépette qui parle d'une mauvaise fille et de mauvais garçons, donc du milieu de voyou (ici petites frappes) et surtout du meurtre de Roger Ackroyd (là meurtre BCBG) ; le second rien à dire que du bon le premier par contre …
bon j'étais vous l'avez compris dans l'ambiance et avant de replonger dans la littérature plus sophistiquée qui titille les sens intellectuels un troisième petit polar ( cette fois-ci milieu des grosses pointures) pour la route ce n'était pas de refus surtout qu'il traînait là sous mon nez depuis pas mal de temps!
De Cataldo m'avait sacrément fait plaisir avec son «
Romanzo Criminale » et son «
je suis le libanais » basés sur l'histoire vraie de la bande de mafieux romains de Magliana , période des « années de plomb » en Italie. Là on peut préciser (c'est juste pour appâter le lecteur sur les deux livres précédemment cités) que les années dites de plomb évoque une période de tension politique (1960/1980) avec des troubles sociaux très violents mais on peut y voir aussi le plomb des balles. Fallait pas se trouver au mauvais endroit.
Chose que malheureusement je venais de faire en m'asseyant dans mon fauteuil avec «
La saison des massacres »
Dès les premières lignes l'embrouille Premières pages je ne savais plus qui faisait quoi qui était qui, bref une confusion déjà extrême (quand on songe que l'auteur est juge à la cour d'assise on en reste rêveur) qui laissait présager une lecture difficile.
Et elle le fut ! Enfin… assez difficile et un peu ennuyeuse. Je minore car j'aime bien de Cataldo
Et ça me chiffonne car j'en était resté sur la bande du libanais qui menait tambour battant la conquête maffieuse de Rome avec brio. Là on a du mal à décoller car DE Cataldo sans cesse hésite entre le roman d'espionnage de John le Carré, le roman policier historique de
Ellroy, le roman policier tout court.
Ce qui fait qu'on a droit à des épisodes de documentaires d'archives politico/policières , des épisodes, invraisemblables, plus ou moins « glamour» entre les cadors et leur poules, des conciliabules confidentiels et arrangements maffieux, vague à l'âme de politiques le tout dilué dans beaucoup de bavardages.
Et on s'y perdrait dans les embrouillaminis politiques et le trop plein de personnages pas vraiment utiles à l'intrigue. mais quelle intrigue ?
de Cataldo « ventile et se disperse façon puzzle » (je ne cite pas l'auteur vous connaissez)
Étant donné que je ne lisais pas un San A où les aventures gouleyantes et désopilantes de Bérurier sont assez faciles à suivre j'ai essayé de me rappeler les protagonistes et faits du bouquin précédent pour me remettre le contexte. le flashback n'a pas fonctionné : il n'y a pas de lien, dans l'action du moins, avec
Romanzo Criminale et donc je me suis fatigué à revenir à l'intrigue présente sans accrocher en essayant toutefois de m'y retrouver dans les circonvolutions cérébrales des méchants
Je suis arrivé à terminer le livre mais je n'ai pas eu l'impression d'en avoir pour mon compte
Quand je veux lire du polar je n'aime qu'on me serve un minestrone politique Il y a
Pierre Bellemare pour ça, ni un roman historique italien il y a
Roberto Saviano pour ça, ni américano/italien pour
Ellroy.
Je veux des truands « avec des petits yeux méchants » (là non plus je ne cite pas ma source) des tueries en fiat 500 dans les ruelles de Rome (ou en scooter c'est plus pratique dans les venelles italiennes, car « enfiler la venelle » veut dire prendre la fuite) des coups de feu de luparas dans les calanques siciliennes, des exécutions sommaires de préférence dans des trattorias pleines à craquer, des bains d'acide, des chefs de Cosa Nostra assassinés en train de manger une pana cotta à la framboise.
Pas que des complots politiques, pas que des magouilles maçonniques, pas que des magouilles de barbouzes, pas que l'histoire un peu nauséabonde de l'Italie préberlusconiciste même si ce pas complètement inintéressant
Voilà tout ! de Cataldo s'est planté et symboliquement je lui tire l'oreille