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4,03

sur 370 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Peut-être va-t-il falloir que je me pose les bonnes questions après cette troisième lecture consécutive d'une oeuvre généralement glorifiée par les babelionautes, mais dont pour ma part je n'ai su retirer que des bof-bof indécis.

Plutôt déroutée par ce récent roman d'Erri de Luca, je ne parviens même pas à le définir. Fantaisie religieuse ? Hommage à l'humain, à l'art, à la montagne ?… Tout ça à la fois ?

Dans les errances du personnage principal s'interposent, en outre, des questions sans réponse ainsi que des protagonistes ou péripéties dont je me demande encore pourquoi donc ils pouvaient bien être là dites-moi.

En résumé ce récit m'a parfois touchée mais dans l'ensemble j'ai bien peur d'être passée à côté.

Faut qu'on se reprenne, Lolo, y a pas à tortiller.

Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Le narrateur vit un village perdu dans la montagne italienne. Ancien mineur, il est à présent sculpteur. Bon connaisseur de la montagne qui l'entoure il aide aussi des clandestins à passer de l'autre côté de la frontière. Les médias s'intéressent à lui d'un peu trop près ce qui le pousse à quitter sa maison, son village et sa montagne. Arrivé dans une ville de bord de mer, le curé lui propose de restaurer un crucifix grandeur nature. Sa mission est d'enlever le pagne lui entourant la taille, qui n'est pas d'origine.

J'aime lire Erri de Luca, c'est court et efficace. Dans ce roman l'auteur nous fait discrètement réfléchir sur nombre de sujets. Cet homme dur, terre à terre qui est un ours aimant vivre loin de tout dans la montagne est un homme sensuel de part sa vocation de sculpteur. Il est sensuel avec les matériaux, les oeuvres, la nature, pas avec ses congénères, il a d'ailleurs quelques difficultés avec les femmes. C'est aussi un homme qui aide les gens, il fait passer les clandestins de l'autre côté, il ne se pose pas de question, il le faut, c'est tout. Il est plein d'humilité envers les autres et envers son art.

L'auteur pose des questions sur la place et le travail de l'artiste. le restaurateur est-il un artiste ? D'après notre narrateur non, encore une fois il s'efface, ce n'est pas lui le héros mais ce Christ mis en croix et le jeune artiste qui l'a sculpté entièrement. L'auteur rend vraiment vivante cette statue, c'est hallucinant ! J'ai senti le marbre souffrir, le froid, la chair de poule... Ce roman est aussi une réflexion sur le sacré et le profane avec des points de vue divergeant entre l'artiste athée et le prêtre ! le dialogue entre toutes les religions est remarquable ici, le narrateur regroupe tous les points de vue et croyance du prêtre, d'un rabbin et d'un musulman. C'est un roman sur la tolérance et l'humilité !
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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Un petit livre sur une cocasserie religieuse. Histoire de retirer un pagne de pierre sur une sculpture du Christ en croix. Et sous le pagne... un début d'érection.

Là dessus, s'ajoutent des réfugiés, la montagne, le passeur, une aventure, un mort et plein de complications qui... je me demande bien ce qu'ils viennent faire ici.
Lien : http://noid.ch/la-nature-exp..
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Si vous cherchez une histoire originale, je dirais même plus, inédite, inouïe… alors ce livre est fait pour vous : un sculpteur est missionné par un prêtre pour enlever la tunique d'un Christ en croix (en pierre) et lui rajouter un sexe en érection ! C'est d'autant plus étonnant qu'Erri de Luca est connu pour ses textes fortement autobiographiques. D'ailleurs, l'auteur remercie dans une belle introduction, l'ami qui lui a soufflé cette idée.

Ce court roman, regorge de conversations théologiques entre le narrateur, le prêtre, un évêque, un rabbin et un ouvrier musulman. Ces dialogues sont intéressants et érudits mais ils deviennent lénifiants car les représentants de ces trois religions monothéistes montrent à mon avis trop de tolérance et de modernité pour que cela soit réellement crédible. Sur un tel sujet, il aurait été intéressant, je pense, de montrer l'ambivalence des religions qui prônent la compréhension et le pardon mais qui condamnent et censurent très régulièrement.

Erri de Luca ne semble pas très sûr de son intrigue, car dans les dernières pages, il invente une histoire criminelle qu'il ne résout pas et qui m'a semblé totalement hors sujet.

Gallimard considère sûrement que ce texte est des plus importants d'Erri de Luca, car il fait partie du « Quarto » (édité l'an dernier) au côté de nombreux autres textes pour la plupart inédits en France.
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Étrange récit que celui de ce passeur d'immigrés clandestins, montagnard et sculpteur à ses heures, qui préserve jalousement son anonymat et sa liberté. Recruté par un curé pour restaurer une sculpture du Christ en croix datant du début du XXe siècle, notre homme, paisible et ombrageux par moments, s'investira totalement dans sa tâche, au point de basculer dans un certain mysticisme, lui, se définissant en principe comme incroyant. L'écriture de Erri de Luca est précise et en même temps laisse le lecteur avec des questionnements non résolus. Trois étoiles pour ce constat mais une lecture tout de même appréciée.
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Ce livre m'a été prêté par ma marraine qui l'avait beaucoup aimé. Ma marraine est croyante et catholique.
Ce roman est court mais dense. Ses phrases sont simples mais profondes. Il se lit en trois ou quatre heures mais c'est un long voyage. Il pèse trois fois rien, comme le balluchon d'un migrant. Mais il pèse sur votre conscience comme la misère humaine. Il est lourd d'érudition comme est lourd un bloc de marbre. Mais tel le tailleur de pierre qui, grâce à son ciseau, extrait une statue lumineuse du bloc de marbre, Erri de Luca, grâce à sa plume, couche sur le papier ses pensées pour éclairer un peu de votre vie en passant.
Le narrateur aime les hommes plus que le divin.
« Pour moi, les réfugiés sont des voyageurs d'infortune qui en ont trop eu à la fois. Ils tentent de s'en débarrasser avec le voyage. L'infortune est une gale à gratter. Nombre d'entre eux ne parviennent pas à s'en défaire, elle pèse lourd sur leur dos, elle les écrase. »

Je lis, je dépose quelques post-it, puis je tombe sur un post-it déposé par ma marraine sur lequel elle a écrit : « le pardon ». Je me penche plus attentivement sur le passage sous le post-it. le narrateur, devant une statue de marbre de Jésus sur la croix, se l'imagine :
« Avait-il froid ? Il était sûrement parcouru de frissons, en perdant sa chaleur en même temps que son sang. Il avait soif à cause de l'hémorragie. Il avait de la résistance, il resta en vie plus longtemps que les deux autres.
Il avait quelque chose à dire : les pardonner, non pas les deux condamnés, mais tous les autres. Il demandait à la divinité d'absoudre les assassins. Et lui ? Il les avait absous, mais ça ne lui suffisait pas. Il devait obtenir le pardon suprême.
Sa requête, étouffée par sa faible respiration due à la position comprimée de son thorax, monta comme une vapeur.
Personne avant lui n'était allée jusqu'à la limite d'une telle requête : les pardonner. Ses mots élèvent sa mort au rang de sacrifice. Sans eux, la croix reste la poutre de supplice d'un innocent. »
Et je pense à ma marraine qui a dû tant s'interroger sur le pardon qui est si difficile à pratiquer.

Et je continue ma lecture :
« Il existe des livres qui font ressentir un amour plus intense que celui qu'on a connu, un courage plus grand que celui dont on fait preuve. C'est l'effet que doit produire l'art : il dépasse l'expérience personnelle, il fait atteindre des limites inconnues au corps, aux nerfs, au sang. »
Je suis bien d'accord !

« Au travail, le corps produit sa meilleure chaleur, celle qui tire son origine de l'intérieur. »
Oui, cela peut aussi s'appliquer au bonheur : celui qu'on tire de soi est celui qui nous réchauffe le plus.

Erri de Luca, toujours devant son crucifix de marbre, pense que Jésus « se cambre afin de voler la gorgée d'air nécessaire pour mourir. Dans une cabane, j'ai entendu une femme dire : « Ouvrez la fenêtre, sinon il ne meurt pas. » »
Cela me rappelle Les Saint-Charles de Molly Keane, que j'ai lu récemment. L'histoire se passe au début du 20ème siècle, en Irlande. Un personnage meurt et une femme ouvre grand la fenêtre pour que son âme puisse s'échapper du corps.
Je crois qu'Erri de Luca ne savait peut-être pas cela. le mort n'a pas besoin d'une dernière bouffée d'air pour mourir, je crois plutôt qu'il a besoin de libérer son âme.

Il y a encore pas mal d'extrait que je pourrais vous citer. J'ai aimé cette histoire très originale de tailleur de pierre, de passeurs d'hommes.
Le narrateur vit de presque rien avec une économie de biens matériels et de voyages extravagants, qui fait honneur à la planète. Il compati à la douleur humaine, et donne même de sa personne pour la soulager un peu. Mais le narrateur ― qui semble être Erri de Luca dans la pensée ― garde précieusement son détachement d'ermite, libre d'attaches, libre de coeur. Il y a là une incompatibilité qui m'a laissé un peu chagrine.
Pour moi, se frotter aux humains, fonder une famille, avoir un petit cercle de vrais amis, c'est forcément une perte d'une partie de sa liberté individuelle. Mon temps ne m'appartient plus à cent pourcent, puisque je dois t'en consacrer une partie. Je dois constamment sortir de ma route pour t'aider sur la tienne… et vice-versa, c'est ce qui est formidable !
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Quand je lis les différents avis sur ce livre, je me dis que j'ai dû rater quelque chose. Si j'ai été touché par l'humilité de cet homme quant à sa générosité et son talent, si j'ai été ému lors de la description des montagnes, de la mer et de Naples , je me suis un perdue avec la restauration de l'oeuvre.Je n'ai pas bien compris tout le débat que suscitait cette statue ni les discussions oecuméniques.Le fait que ces interlocuteurs soit de religion différente rajoute à l'ouverture d'esprit du sculpteur et à son envie de restaurer une oeuvre qui touchera le plus grand nombre.Cependant la théologie n'est pas mon fort.
Le narrateur jette ses pensées sur le papier, les idées se succèdent sans vraiment avoir de suite logique.C'est comme s'il nous offrait un voyage dans le réseau de ses pensées.J'avais l'impression d'être une intrus s'invitant dans son cerveau.
Je n'ai pas su percevoir toutes les subtilités de ce livre.
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je ne me suis pas sentie transportée dans ce roman en décalage avec mes goûts et mes envies . Les thèmes chers à Erri Lucas sont ici traités avec talent et sensibilité mais cette histoire trop intimiste traitant d'une quête intérieure ne m'a pas séduite ,Pourtant bien accrochée au début de la narration, ancrée dans la nature où les arbres ,les pierres ,les chemins sinueux,le soleil ,la montagne semblent prendre vie au fil des pages ,j'ai ensuite très vite lâché prise dans la suite de la narration où l'auteur, invite son lecteur a se poser des questions théologiques, a entreprendre de profondes réflexions sur l'humain et la religion .cette ambiance a fini par me lasser et bien que Je reconnaisse à de Lucas une plume sensible et un style impeccable le sujet hélas est lui bien loin de mes aspirations de lectrice
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