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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marina Dédéyan avec son roman : Là où le crépuscule s'unit à l'aube nous entraîne dans l'évocation de l'histoire de sa famille mais avant tout celle d'un pays: La Russie.
On est très vite happé par l'histoire de Julia, son arrière grand mère, d'origine lettone qui vivra la vie fastueuse sous l'époque des tsars jusqu'à leur chute et la Révolution bolchevique.
Son roman débute, un peu comme un conte de fée, Julia est une jeune fille, paysanne, qui échappe de peu à la veulerie de son employeur. A la suite de ça, elle part rejoindre sa soeur à Saint Pétersbourg où là elle rencontre William Brandt, de souche allemande. L'idylle naît entre les deux jeunes gens et une vie radieuse va se dérouler.
Mais l'Histoire rattrape les destins de ce jeune couple, après des rencontres fantastiques, des dîners mondains, des enfants, le conte de fée prend fin.
C'est avec beaucoup d'émotion, de détails très intéressants que Marina Dédéyan a su reconstituer l'histoire des siens notamment pendant ces années terribles qui conduisent à la fin du tsarisme pour déboucher sur la sanglante révolution rouge.
On se laisse allègrement porter au fil des pages, cependant, l'histoire de cette famille ne reflète pas celle du peuple russe, tout d'abord par le mode de vie très bourgeois et leurs origines allemandes et lettone de, sa famille.
Toute sa famille survivra et pourra s'enfuir de Russie, en passant par l'Angleterre, puis Nice et certainement Paris puisque nombre des menbres de sa famille sont enterrés au cimetière russe de Saint-Geneviève des bois.
Je vous en recomande d'ailleurs la visite, avec la tombe très émouvante de Noureev.
Un petit coin de Russie pour tous les âmes perdues.
Marina Dédéyan nous interroge naturellement sur l'exil, le non retour à une partrie. Toujours très émouvant, elle rejoint en ce sens le dernier livre d'Andreï Makine: L'ancien calendrier d'un amour dont je vous recommande aussi la lecture.
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Une famille dans la tourmente de 1917

En poursuivant l'exploration de son arbre généalogique Marina Dédéyan nous offre une formidable saga romanesque, mais éclaire aussi la révolution russe, avec son lot de drames. le tout servi par une plume alerte et richement documentée.

Cette saga familiale commence à la fin du XIXe siècle avec Julia, l'arrière-grand-mère de la narratrice. Ce n'est pourtant pas elle qui est à l'initiative du livre, mais sa mère qui, à la faveur d'un été, a saisi sur un ordinateur le récit laissé par Baba. Grâce à la construction du livre, qui alterne la vie de Julia et la quête de l'auteure, explore les documents d'archives, les photos rassemblées et la généalogie aux branches multiples, on découvre toute la richesse de ce roman, encore rehaussée par le souci de rechercher entre la vérité de certains événements clé et la légende, prompte à travestir ou enjoliver le récit.
Mais revenons à Julia. Au début du livre, elle s'enfuit de l'usine où elle est employée pour éviter la main trop leste de son patron et regagne la maison familiale en banlieue de Riga. Arrivée chez ses parents elle se rend compte qu'elle ne peut demeurer là. Gabriel Berzins, son père, a en effet connu un grave revers de fortune, et est quasiment ruiné. Alors, pour échapper au mariage, même si elle est sans dot, elle choisit de rejoindre sa soeur Evguenia à Saint-Pétersbourg. «Gabriel devait faire confiance à Julia, à l'éducation qu'il lui avait donnée, à son caractère déterminé, aux qualités de son âme. Faire confiance à Julia, en priant Dieu avec ce qu'il lui restait de foi qu'il lui ouvrit un chemin de destinée plus favorable.»
À la même période, à Zurich, William Brandt mène grand train. le jeune homme passe son temps dans les bras de ses différentes maîtresses lorsqu'il n'est pas à la chasse. Mais pour lui aussi l'heure du choix a sonné. Rester à Zurich, aller à Londres ou s'établir à Saint-Pétersbourg? C'est la capitale russe qu'il va choisir pour y installer et y faire fructifier la banque familiale, l'un des fleurons d'un empire commercial prospère dans toute l'Europe. Ce n'est toutefois pas sans un petit pincement au coeur qu'il quitte la Suisse et sa famille, à commencer par sa cousine Lou Salomé, dont il admire l'indépendance d'esprit et l'émancipation. Comme elle, qui passe de la fréquentation de Friedrich Nietzsche aux bras de Rainer Maria Rilke, il se dit que le mieux est de ne pas se marier. Sauf qu'à Moscou, il n'entend pas s'ennuyer et va s'inviter dans une soirée donnée par une mondaine qui fait office d'entremetteuse de luxe. Julia, prise dans un tourbillon où le luxe et les fanfreluches sont monnaie courante comprend alors que sa soeur n'est pas la modiste qu'elle prétendait être, même si elle ne comprend pas vraiment comment elle nage dans un tel confort.
Son destin va basculer le soir où William croise son regard. le jeune homme est littéralement fasciné et n'aura de cesse d'essayer de la revoir. Evguéni, qui a compris son manège, met alors Julia en garde contre ces hommes qui passent d'une femme à l'autre, les laissant ensuite seules et déshonorées. Mais l'oeil pétillant de sa soeur à l'évocation du banquier ne lui laisse guère de doute sur la suite. Au terme d'une cour assidue, William parviendra à mettre Julia dans son lit et même à entrevoir un mariage, même s'il contrevient à tous les usages.
Marina Dédéyan va alors déployer son talent de romancière pour accompagner le destin de Julia et de William dans un empire qui vacille de jour en jour. Les premières années du XXe siècle sont effervescentes, le monde entier semblant retenir son souffle alors que les artistes annoncent déjà les bouleversements à venir. le tsar s'accroche à son pouvoir, ne sentant pas l'aspiration de plus en plus forte de son peuple à davantage de liberté, de démocratie. Pire, mal conseillé et influencé par des personnages sulfureux, il va accentuer la répression. En lançant le pays dans la Grande guerre, il fait le pari de ressouder la Russie derrière son souverain. de son quartier général, il ne verra pas la révolution qui embrase la capitale. Il ne verra pas non plus, depuis la maison voisine de la famille Brandt un certain Lénine haranguer la foule. L'Histoire est en marche avec son lot d'horreurs et de hasards, avec cette puissance qui écrase la raison et tue des centaines de milliers de personnes. Alors la seule issue consiste à fuir. Encore faut-il pouvoir bénéficier de circonstances favorables.
En explorant la branche de la famille Brandt de son arbre généalogique, Marina Dédéyan remplit d'émotions et de chair l'une des pages les plus mouvementées de l'Histoire. Elle nous rappelle le chaos et la confusion qui régnaient sur l'Europe toute entière au sortir de la Première Guerre mondiale et souligne aussi combien le formidable brassage de population qui en a résulté a redistribué les cartes de nombreuses familles.


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Là où le crépuscule s'unit à l'aube est une sorte de roman biographique dans lequel l'auteur, en souvenir de sa grand-mère, sa « baba », retrace la vie de ses aïeux russes de la fin du XIXème siècle à la révolution qui a à jamais changé la face de ce vaste pays.

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre. Je m'intéresse actuellement de très près à la Russie du siècle passé, et j'ai adoré parcourir la ville de Pierre au fil des pages de cet ouvrage. le dépaysement est total, j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver sur les rives de la Neva.

J'ai aussi apprécié la plume de l'auteur, très élégante, sans être lourde ou pompeuse. Je n'en dirais cependant pas autant du récit en lui-même, qui tient un peu trop du panégyrique à mon goût. Je comprends que Marina Dédéyan soit fière de tous ces grands noms que ses ancêtres ont côtoyés, et auxquels elle est pour certains apparentée, et je ne pense pas qu'elle ait cherché à s'en vanter, mais une très grande partie du roman, sans parler de ses interventions personnelles, se focalise là-dessus.

Et les fréquentes descriptions de réceptions, de mondanités, de ballets, d'objets d'arts, de demeures plus somptueuses les unes que les autres… accentuent ce sentiment. J'ai trouvé qu'il se dégageait des deux premiers tiers de ce livre une certaine vanité, à laquelle j'avais, pour être franche, hâte de voir la révolution mettre un terme.

Je crois néanmoins que mon principal problème, ç'a été Julia. Je n'ai pas pu la supporter. Plus exactement, je l'ai prise en grippe à l'instant où elle en a fait de même avec sa fille aînée, à qui elle a gardé rancune d'une « erreur » dont elle n'était certainement pas la cause, mais uniquement la conséquence. Et le fait que, par la suite, on voie davantage Julia s'occuper de ses poules que de ses autres enfants, qui ne sont quasiment évoqués qu'à leur naissance, ou pour indiquer qu'ils se trouvent avec une nurse, ne m'a pas donné une meilleure opinion d'elle.

Pour toutes ces raisons, j'ai largement préféré la tournure prise par le récit à partir de la chute du tsar et de l'ascension des bolcheviks. Moins de faste, plus d'interactions entre Julia et ses enfants… Je regrette que l'auteur ait choisi de s'attarder aussi longuement et en détail sur des éléments qui permettent certes de souligner la grandeur passée de la Russie à l'échelle de l'Histoire, mais qui sont superficiels au regard de l'histoire avec un h minuscule, et qui m'ont donné cette impression que Julia s'intéressait plus aux danseurs et autres artistes en vogue qu'à sa propre famille.

Peut-être y a-t-il simplement beaucoup trop de « personnages », si j'ose les appeler ainsi, puisqu'il s'agit d'individus ayant réellement existé. Je parle des enfants de Julia car c'est ce qui m'a le plus marquée, mais il n'y a pas qu'eux qui souffrent de cette mise en retrait. Ses parents, sa soeur, les membres plus ou moins éloignés de la famille de William… se volatilisent parfois pendant des dizaines et des dizaines de pages, pour réapparaître sous la forme d'une mention rapide, puis retomber dans l'oubli pendant d'autres dizaines de pages.

Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Il est vraiment bien écrit, et témoigne d'un travail de reconstitution admirable, mais pèche selon moi en s'appesantissant sur la vie luxueuse, raffinée et heureuse menée dans un premier temps par les Brandt, au point d'en devenir redondant, et surtout au détriment d'autres éléments relégués à l'arrière-plan.

Et comme j'ai autant apprécié de découvrir cette Russie d'antan que j'ai détesté Julia, je dirais que je suis plutôt partagée, mais c'est vraiment un avis très subjectif, qui n'enlève rien aux qualités intrinsèques de ce roman. Je vous invite à le lire et à vous faire votre propre idée, surtout si vous êtes tentés par un voyage dans le Saint-Pétersbourg de Nicolas II.
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Tout commence en 1895, ou Julia, jeune fille de la noblesse et arrière- grand- mère de Marina Dédéyan se voit contrainte de travailler dans une fabrique suite au revers de fortune qui s'abat sur sa famille. Mais les injustices sont criantes et une action de son patron containdra Julia à quitter son emploi pour rejoindre sa soeur aînée à Saint Petersbourg. Là elle rencontrera William Brandt, jeune dandy suisse qui lui l'autorise à apercevoir un avenir plein de promesses dans le tourbillon des bals et des bruissements de soie. Mais rien ne dure, et le reste appartient à L Histoire et aux histoires.
Ces histoires, le lecteur les découvre au travers des destins d'une multitude de personnages (réels) qui ont pour la plupart marqué l'histoire de leur temps.
Le style est extrêmement fluide et bien rythmé, et les interventions de l'autrice renforcent le côté intime et touchant de son témoignage . Je conseille donc sans reserve ce roman aux amateurs de sagas familiales, et aux romans familiaux : toutes ces histoires plus ou moins vraies, plus ou moins historiquement sourcées, qu'on se transmet de génération en génération.
Enfin je remercie babelio et les éditions Robert Laffont pour ce roman que j'ai eu grand plaisir à découvrir.
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~Tourbillon romanesque~

Quand Julia rencontre William Brandt c'est le coup de foudre. Sa destinée en sera bouleversée à jamais.

Elle, jeune fille désoeuvrée et dépourvue de toute richesse est emportée grâce à l'amour de William, séduisant banquier, dans les fastes de Saint-Pétersbourg. de réceptions en opéras, ils côtoient les figures les plus importantes de cette Russie des Tsars qui s'effrite chaque jour de plus en plus, Fabergé, Mariinski...

En effet, nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère. La Russie des Tsars qui jette ses derniers feux. C'est tout un monde qui s'écroule pour laisser place à la tourmente révolutionnaire.

Julia & William sont les arrières grands-parents de l'auteure. Cette dernière nous partage ses réflexions et recherches faites pour nous faire revivre l'épopée fantastique de ses prédécesseurs.

Cette histoire familiale permet à l'auteure de faire des rapprochements et des ponts avec différents moments de sa vie. C'est un récit intime tout en étant historique car les personnages sont vrais.

C'est un roman prenant tout en étant historique impossible à lâcher car prise dans le grand tourbillon de l'histoire. Merci à l'auteure pour ce partage inestimable qui fait revivre les membres de sa famille.

C'est mon premier livre de Marina Dédéyan et certainement pas le dernier.
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Honnêtement, je ne suis pas sûre que j'aurais plongé dans ce livre sans cela et je n'ai pas été déçue ! 🤩
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L'auteure déploie tout son talent de romancière pour accompagner le destin de Julia et William, dans leur pays qui vacille de jour en jour. 🥺
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Pendant plus de 500 pages, nous naviguons auprès de ces deux personnages attachants, en démarrant par leur rencontre puis 25 années de leur vie.
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Contrairement à d'autres livres historiques que j'ai eu l'occasion de lire, ici, il s'agit d'une histoire réelle, l'histoire des arrière-grands-parents de l'auteure.
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C'est un livre qui m'aura appris beaucoup de choses sur l'histoire de la Russie (peut-être parfois trop d'ailleurs, souvent j'étais perdue par le trop plein d'information). Je me suis retrouvée en total immersion dans la découverte de Saint Pétersbourg et ce pays. le tout avec une qualité d'écriture incroyable ! ❤
Lien : https://www.instagram.com/le..
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Avec Là où le crépuscule s'unit à l'aube, écrit en hommage à sa chère Baba, Marina Dédéyan ressuscite le fantôme de ses arrière-grands-parents, Julia et William Brandt.

De Riga à Zurich, de Saint-Pétersbourg aux chemins de l'exil, du régime tsariste à la révolution, de 1900 à 1918, c'est tout un pan de l'histoire russe qui nous est aussi racontée à travers la famille de l'autrice.

Si vous aimez les grandes fresques historiques et la Russie, je ne peux que vous conseiller cette petite brique absolument passionnante, où l'on croise la famille impériale, Lou Andréas Salomé, Rilke et Nijinski, les familles Nabokov et Fabergé et bien d'autres grands noms qui ont marqué cette époque.

Dans cette fresque russe, Marina Dédéyan explore la mémoire familiale pour retracer l'histoire de Julia et William au tournant du XXe siècle, entre grandeur d'avant-guerre et tourmente révolutionnaire.

Le roman, richement documenté et très bien écrit, nous entraîne au coeur de la bourgeoisie d'affaires russe, très critique envers le régime autocratique du dernier tsar de toutes les Russies, Nicolas II.

Les chapitres, très courts, sont regroupés en grandes parties rythmant l'ascension puis la chute de la famille Brandt. En début ou en fin de parties, des chapitres en italique écrits à la première personne nous ramènent à notre époque, aux recherches et aux découvertes marquantes de l'autrice, dans le cadre de la rédaction de son livre.

Les personnages sont nuancés et bien dessinés, je me suis attachée à William et à Julia, touchée par leur histoire d'amour, celle d'un banquier richissime et d'une petite paysage désargentée lettone et j'ai pris plaisir à suivre leur évolution de la première à la dernière page.

Julia est une héroïne forte et courageuse, qui ne va pas hésiter à fuir son pays afin de quérir un avenir meilleur en Russie et William est un patron progressiste, soucieux du bien-être de ses employés.

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