10 Jours de Canicule

par Ophélie Curado, critique littéraire au Journal des Lettres. Voir le lien http://opheliecurado.wixsite.com/lejournaldeslettres

"De la première à la dernière page, cet ouvrage torride se dévore comme une bonne crème-glacée ! D'une écriture rafraîchissante, littéraire et masculine, nous plongeons sans difficulté dans cette petite merveille estivale, à l'instar d'un bain des plus agréable ! Les décors sont criants de réalisme et les personnages prennent vie sous nos yeux, tandis que leurs nombreuses aventures feront palpiter le coeur du lecteur. Un roman plein d'audace et de talent, sur fond de trame policière : de quoi faire grimper la température de quelques Degrés...
Il existe des romans, grands ou petits, édités par de grosses maisons d'édition ou bien par des petits éditeurs désireux de bien faire, qui nous marquent à vie. Des noms d'auteurs jusqu'ici inconnus, mais que nous ne pourrons dès lors plus oublier. Une histoire qui s'insinue progressivement dans notre tête et dans notre imagination, l'air de rien, portée par un style abordable, sans prétention, mais redoutable.
Ce sont tout d'abord des images de Paris sous la chaleur, Paris qui se meurt lors de la canicule de dix jours de l'été 1975. Ce Paris fumant, bouillonnant, bientôt déserté de ses Parisiens obnubilés par l'idée d'aller se rafraîchir au bord de la mer. Ce Paris liquéfié qui se trouve être le théâtre d'un immense quiproquo entre nos deux héros : Jean et Anne. Sans plus tarder, l'intrigue se met en place et nous nous retrouvons à dévorer ce petit livre à l'instar d'une boisson rafraîchissante ! Puis ce sont de nombreuses références à de grands films et à de grands acteurs du cinéma français. Un brin de culture qui n'est pas pour nous déplaire, bien au contraire...
Au fil des pages, la tension monte d'un cran. Les épreuves de nos deux protagonistes deviennent de plus en plus dangereuses et nous suivons, alerte et le coeur serré, le déroulement de tous ces événements. La plume de Thomas Degré est franche, piquante et très drôle, d'un humour noir et touchant. Nous pénétrons sans mal dans cette fureur Parisienne, nostalgique d'une autre époque qui saura émouvoir tous ceux qui l'ont connue. Puis viennent les scènes de sexe, d'un charme fou ! Sans le vouloir, nous associons notre call-girl à Marylin Monroe dans 7 ans de réflexion ou encore à Brigitte Bardot. Bref, vous l'aurez compris, le cinéma est au coeur de ce roman-ciné d'une exquise beauté !
La fin quant à elle, est inattendue et pleine d'émotions, tandis que nous retrouvons la passion des débuts et que la canicule prend fin. Après dix jours à sentir la chaleur sur nos doigts devenus moites sur les pages, c'est la libération, la fraîcheur revient et avec elle, notre chagrin d'avoir fini notre lecture... Jamais un roman n'aura autant mis à l'épreuve le corps et l'esprit du lecteur... Un ouvrage que je vous conseille avec enthousiasme, aussi bien pour faire vivre les petits éditeurs que pour Thomas Degré, auteur remarquable. Chapeau l'artiste !"

Autre commentaire d'un lecteur :

« Acheté sur un coup de cœur, j'ai été conquis dès les premières lignes. L'histoire nous entraîne à la suite d'un jeune "détective stagiaire" durant la décade caniculaire de 1975, à travers un Paris déserté, à la conquête de la femme de sa vie. Pour cela, il doit démêler les fils d'une enquête tortueuse qui les mènera jusqu'à Bruxelles, pour s'achever au pont de Tolbiac. Un polar qui commence comme un film de Truffaut, se poursuit comme un Godard, et rend hommage à Léo Malet, le tout avec une légèreté de style joyeuse et revigorante. Le protagoniste est immensément attachant, et se démène comme un beau diable dans une mélasse épouvantable pour son grand amour. Un personnage à mi-chemin entre Antoine Doisnel (Baisers volés) et Buster Keaton, sous l'ombre tutélaire de Belmondo... C'est drôle, touchant, et très bien ficelé, les amoureux de polars romantiques ne seront pas déçus ! »