AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782381270364
172 pages
JDH (27/06/2020)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Je suis retourné devant la villa, à l’orée du bois de Vincennes, pour comprendre. À la recherche de l’image d’un moment volé. À la recherche de quelques instants partagés. J’aimerais pouvoir écrire ces instants aussi. Faire le trajet en sens inverse. Revenir au point de départ. À cette station de métro. Et puis elle. La revoir elle. Qui était-elle vraiment ? À moins que je n’aie rêvé tout ça, ma Lolita. Le temps de ce mois de décembre est froid et humide. Je n’ai ... >Voir plus
Que lire après La demoiselle de nulle partVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La chronique ci-dessous a été publiée par le site culturel LITZIC, le 25 août 2020. Je l'ai reproduite telle quelle.
Lien : https://litzic.fr/chronique-livre/demoiselle-de-nulle-part/

Nouveau roman de Thomas Degré, La demoiselle de nulle part, paru chez JDH éditions (collection magnitudes).

C'est avec plaisir que nous retrouvons Thomas Degré, qui fut notre auteur du mois de février dernier, avec son nouveau roman, La demoiselle de nulle part. Une nouvelle fois, Thomas Degré nous raconte une histoire fortement inspirée par son amour pour le septième art, notamment par les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.

Une oeuvre se dévoile.

Nous avons la chance d'avoir lu (presque) toute l'oeuvre de Thomas Degré. Nous pouvons ainsi décrypter avec une certaine acuité (et nous l'espérons justesse) l'évolution de sa plume. Si ses deux premiers livres étaient relativement noirs par leur contexte historique (un livre de témoignage de Budapest à Paris, revenant sur l'histoire de son père adoptif, l'autre un roman, Marie, 4 novembre 1943, complétant de façon romanesque le précédent livre de témoignage), la suite s'avère plus réjouissante.

En effet, 10 jours de canicule, et maintenant La demoiselle de nulle part, sont beaucoup plus légers et très loin de l'histoire sinistre relative à la seconde Guerre Mondiale. Pourtant, il est question de meurtre dans La demoiselle de nulle part, du crime crapuleux d'une jeune femme de 17 ans étant entrée, sans crier gare, dans l'univers d'un écrivain en transit. Hommage au cinéma de Jacques Demy, mise en abyme du travail d'écrivain, enquête policière, les thématiques sont nombreuses et s'articulent avec fluidité autour d'un personnage lambda qui semble subir sa vie plus qu'il ne la conduit.

La malice de Thomas Degré.

Nous évoquions plus haut l'évolution de la plume de Thomas Degré. Celle-ci est des plus malignes. Si elle était déjà efficace et plutôt habile, elle gagne en précision en allant à l'essentiel dans ce nouveau roman. Nous sentons en effet que chaque mot est pesé, tombe pile où il doit, sans que cela ne soit le fruit du hasard. Il n'y a jamais, tout au long des 160 pages, de lourdeurs, de redites. Cette efficacité diabolique nous entraîne à dévorer, littéralement, ce livre qui, à peu de chose près, pourrait faire un excellent best-seller.

En effet, une jeune femme de 17 ans décide de perdre sa virginité. Elle tombe sur un inconnu, dans le métro, un homme de 35 ans. Ils se rendent à l'hôtel, couchent ensemble, échangent leurs numéros de téléphone. le lendemain, le 24 décembre, ils décident de réveillonner ensemble. Mais le soir venu, la jeune femme ne répond pas au coup de sonnette de l'homme, ni à ses appels téléphoniques. Il repart, conscient de l'absurde de cette « relation ».
Quelques jours plus tard, il sera entendu par la police. La jeune femme a été retrouvée morte. Innocenté par manque de preuve, il part dans l'Aveyron pour continuer l'écriture de son roman. Mais ses personnages le rattrapent, lui et cette histoire de meurtre.

Une histoire à tiroirs.

Il n'est pas aisé de résumer une histoire comme celle-ci en quelques mots. Nous pouvons simplement dire que nous voyons ici un effet domino se mettre en place. Une inspiration provenant d'un fait divers, une diversion provenant de l'imaginaire d'un auteur, des courts-circuits entre réalité et imaginaire, un amour du septième art, tout se combine à merveille pour nous entraîner dans cette histoire à la narration diablement addictive.

Peut-être pourrions-nous croire qu'en si peu de pages chacun des thèmes ne seraient qu'effleurés en surface, mais il en est tout autre. Effectivement, tout n'est pas dévoilé, mais le propre de la demoiselle de nulle part est bel et bien de tisser une atmosphère, une ambiance, à la fois légère et pleine de sens. En outre, Thomas Degré se joue de nous, nous irrite ou nous excite les neurones pour tenter de découvrir le fin mot de l'histoire avant le terme de celle-ci.
Au final, quelques questions restent en suspens, mais qu'importe puisque l'important a été dévoilé.

Un “presque” best seller

Les deux « entités », homme et roman, eux-même captifs de la plume de Thomas Degré, se bousculent dans une histoire absolument maîtrisée de bout en bout, avec un clin d'oeil à 10 jours de canicule (qui lui-même est une histoire de chantage, et d'enquête policière très inspirée par le cinéma de la nouvelle vague). Nous retrouvons dans ces deux romans la même légèreté, parfois à la limite de la désinvolture, et une aura particulière teintant ces histoires de notes sépia.

Nous évoquions l'absence de lourdeur, nous pourrions aussi insister sur le fait que ce roman ne s'essouffle jamais. le plaisir de lecture n'en est que plus fort, d'autant plus qu'il irrigue notre cerveau de références cinématographiques façonnant l'inconscient collectif, lui apporte des couleurs folles, ce qui ne fait que décupler le bonheur de suivre une nouvelle fois la trace de cet auteur qui affine son écriture pour un rendu frôlant la perfection !
Commenter  J’apprécie          00
Je remercie Thomas Degré pour m'avoir permis de découvrir ce nouveau roman en Service Presse. le visuel de la couverture m'a à la fois tentée et retenue, car laissant entrevoir une lecture noire. Mais je dois reconnaître qu'après la lecture de la quatrième de couverture, la tentation est devenue assez forte pour que je m'installe et que je ne le regrette pas.
Comment parler de ce roman à la construction particulière puisque nous avons deux livres en un ? Est-ce un plus ? Certainement. Mais le plus remarquable est l'écriture élégante, précise, posée et musicale.
Dans une voiture du métro, Gabriel se laisse séduire par Émilie et se met dans une situation difficile pour ne pas dire malsaine. Elle devient vite dangereuse quand Émilie est retrouvée assassinée dans le bois de Vincennes. Gabriel va se regarder vivre comme personnage d'une situation irréelle, alors que les vrais personnages du livre qu'il écrit vont s'inviter dans sa vie. C'est ambigu à souhait, et le suspense s'installe lentement. Les intrigues s'entremêlent pour nous perdre dans des vies où les amours sont contrariées, où les histoires de famille font mal génération après génération, où les sentiments forts déchirent les âmes.
Cela pourrait être juste une histoire de meurtre, mais ce roman est bien plus profond. L'auteur en plus me donne ce que j'aime, c'est-à-dire des connaissances sur les lieux ou les choses que je n'aurais pas pensé trouver ici : entre autres, la taxidermie et le travail de Kate Clark rebaptisée Clara Terkk, le Chelsea Hotel dans lequel les artistes de Woodstock prenaient leurs quartiers, l'abbatiale de Conques… En toile de fond, le film « Les demoiselles de Rochefort », et c'est l'occasion pour moi d'apprendre que le réalisateur a fait repeindre les façades des maisons de la ville pour en faire un décor de cinéma !
Je ne dois pas cacher que les premières pages m'ont donné une sensation de malaise et que j'ai hésité à poursuivre ma lecture. Bien m'en a pris de persévérer : j'ai vraiment aimé l'ambiance, la construction, la personnalité, l'originalité, la distance de ce roman ; une vraie différence et un talent d'auteur comme j'espère toujours en découvrir. En plus, j'ai retrouvé les virgules que beaucoup d'auteurs dénigrent et j'ai pu sentir la respiration du texte.
Si vous ne le connaissez pas, partez à la rencontre de Thomas Degré, je pense qu'il a tous les atouts pour vous séduire. Et si vous le connaissez, je ne peux que vous confirmer son talent.
Commenter  J’apprécie          10
Dans une voiture bondée du métro parisien, Gabriel joue à un jeu de séduction avec une inconnue peu farouche. Une fois sortis de la gare de l'Est, cette étrange situation les conduit dans une chambre d'hôtel.
Émilie a 17 ans. Pour "sa première fois", elle a décidé en le voyant que ce serait avec lui !
Le lendemain, elle l'invite à passer le réveillon de Noël avec elle. Mais le jour J, Gabriel trouve porte close.
Lorsqu'il est interpellé par la police quelques jours plus tard, il apprend qu'Émilie vient d'être découverte sans vie dans le bois de Vincennes près de chez elle. Les soupçons se portent sur lui mais ...

C'est d'une plume directe que l'auteur ma entraîné dans le sillage de ses personnages de Paris à Conques, New York, Royan et Rochefort. Dans l'originalité de deux intrigues qui s'enchevêtrent.
L'auteur joue avec l'ambiguité des personnages, des situations, des sentiments et de l'amour.

Gabriel, son personnage principal, est embarqué dans une étrange romance avec Émilie. Son attirance et leur écart d'âge le déstabilise par moment.
Il est écrivain et s'est mis en tête d'écrire un roman d'amour dans le style des Demoiselles de Rochefort. Oeuvre cinématographique qu'il affectionne particulièrement.
Seulement, la mort d'Émilie l'obsède et pas seulement parce qu'il n'a pas été tout à fait honnête avec la police.
Son roman va en être bouleverser.
Ses personnages de fiction, Delphine et Solange sont loin d'être aussi complices que dans le film.
Mais elles offrent au lecteur matière à réflexion sur les séquelles d'histoires de famille.

Au fil des chapitres, mensonges, manque d'amour, désillusion, abandon, vengeance, vont être au premier plan.
Le roman fiction de Gabriel va s'imbriqué dans sa propre vie et éclaircir la réalité.
Mais pour quelle vérité ?

Ce qui fait la particularité du roman "La demoiselle de nulle part", c'est d'être un roman dans un roman !

Lien : https://imagesderomans.blogs..
Commenter  J’apprécie          11

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La taille de la lauze se fait avec minutie, à l’oreille, comme se fait le choix du mot juste dans la phrase.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}