"Comme les truands l'avaient espéré les jours précédents,la nuit était adaptée à leur opération."
Cette opération, ce braquage d'un hypermarché, une nuit noire de Noël, met en scène quatre truands cagoulés: Roland, Jo, Riton et Gégé.
Ils n'en sont pas à leur premier casse mais des contretemps vont retarder le bon déroulement de l'ouverture du coffre-fort.
Parallèlement à ce dangereux présent, l'auteur
Pierre Dekien (voir fiche Babélio) qui a lui même connu "le milieu" (on pense à
René Frégni, ex:
On ne s'endort jamais seul, ou
Lettre à mes tueurs, qui pour écrire ses polars s'est inspiré de faits parfois connus tout en les romançant), plonge dans le quotidien de ces durs de durs dont le coeur se fait tendre lorsqu'ils rencontrent une "jolie pute" telle que Sonia. Roland qui hésite entre Sonia et Hélène ("barmaid-serveuse-fille de confiance") et Jo qui monte au septième ciel avec Katy la prostituée (et dont la soeur fait des frasques qui l'envoient case commissariat) sont mis en avant.
L'argot ici de mise, donne l'ambiance.Il est intéressant de connaître "ce milieu", comment Roland et Jo en sont arrivés là. Comment Simone est devenue Sonia "dénuée de sentiments" sauf pour son mec. Comment un "directeur financier" BCBG peut avoir besoin de punch pour conclure ses affaires (intimes).
C'est bien écrit, l'humour est grinçant (cf: la "pute" à la "grandeur peule" et aux "nobles ancêtres guerriers") et on attend la suite de
le sang des loups, Tome 1: le casse avec impatience. La justice triomphera-t-elle? Je l'espère!
Merci à
Pierre Dekien et aux éditions Edilivre de m'avoir confié la critique de ce policier bien ficelé.