La femme parfaite de
J.P. Delaney est un thriller psychologique autour de l'Intelligence Artificielle dont l'intrigue se déroule en Californie au coeur d'une start-up où le responsable a une personnalité pour le moins particulière.
Abbie à l'apparence d'une créature en latex en tout point semblable à la femme de Tim. Elle, l'artiste spontanée et créative, est désormais prisonnière d'un cadre électronique dans lequel elle est statufiée.
En retournant dans sa maison située à Dolory Street au centre de San Francisco, une fresque écrite de Street-Art attire l'attention de cette nouvelle Abbie: » L'idéalisme n'est que du réalisme à long terme ». Cette phrase, elle s'en souvient, c'était il y a au moins cinq ans…
Pour Tim, le A de l'IA ne signifie pas artificielle mais autonome. Dans la Sillicom Valley, il y a dix ans, Mike a prêté son garage à Tim pour monter la société Scott Robotics qui a fait depuis beaucoup d'argent en proposant des shopsbots, des mannequins intelligents.
Tim est le génie informatique. Même s'il décide toujours tout seul et qu'il invective ses collaborateurs en les rabaissant tout en contrôlant tout, il devrait devenir le Bil Gates de l'I.A. Mais, Tim aimerait en devenir le commandant en chef pour façonner la nouvelle humanité. Et, pour finir cette présentation de ce personnage singulier, lorsqu'il se déguise c'est en Roi soleil. Ancien de chez Google, sa devise est « on ne change pas l'avenir sans changer les règles ».
Dans cet univers, il y a leur enfant, Danny, qui souffre du syndrome de Heller. Danny a grandi tout à fait normalement et puis, vers quatre ans, son développement s'est arrêté et même régressé. Sorte de trouble envahissant du développement, sa construction est de plus en plus différente.
La confrontation se crée entre la femme robot, parfaite, asexuée et l'enfant robot au trouble autistique éduqué à la méthode ABA. le tout géré par un esprit fou qui tire les ficelles .
J. L. Delaunay, pseudonyme de
Anthony Capella, aborde la notion d'emprise sous ces différentes formes. le schéma de Tim conçoit deux types de femme, celle de la mère et
la femme parfaites et celle de la femme libre assimilée à « la salope ». Ce fou développe le sosie de sa femme, premier robot de compagnie doté d'une intelligence émotionnelle.
Dans
La femme parfaite, J. L. Delaunay explore les relations entre la femme robot qui regorge d'émotions et celui de l'enfant qui en est envahi sans vraiment les gérer. Ce thriller propose de réfléchir aux questions ethniques que représentent l'arrivée de cette nouvelle technologie. L'entourage de Tim ne s'interpose pas devant de telles nouveautés. Comme le lecteur, d'ailleurs aussi ! Nous en avons déjà accepté leur réalité, mais jusqu'où leur participation ?
Le trouble autistique est, lui aussi, abordé de façon magistrale. L'évocation d'un enfant hyper-intelligent aux capacités phénoménales diagnostiqué Autiste Asperger n'a pas sa place ici.
La femme parfaite décrit un enfant emmuré dans sa souffrance, essayant de ne pas se laisser submerger par l'inquiétante nouveauté, terriblement corseté dans ses angoisses, loin de l'idéalisme habituel. Différentes pistes de soin sont présentées qui vont influer sur les réactions du couple. J. L. Delaunay semble avoir choisi la sienne.
Dans «
La femme parfaite », J. L. Delaunay interroge la représentation de la femme, l'évolution de l'intelligence artificielle qui va devenir de plus en plus présent dans notre quotidien et le trouble autistique. Thriller, certainement ! Psychologique, sans aucun doute ! Réussi, ça c'est particulièrement vrai !
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