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3,61

sur 132 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On dit de Philippe Delerm, l'inventeur de l'instantané littéraire, qu'il écrit toujours le même livre , ce qui est un raccourci un peu facile utilisé par des médias fatigués.

Car, si, bien sur, son style qui le caractérise tant est bien présent d'un livre à l'autre, l'exécution diffère plus ou moins sensiblement à chaque projet littéraire .

L'objectif de son nouveau livre "La vie en relief " est résumé par l'auteur lui même à la page 72 de son livre : "vivre par les toutes petites choses . des sensations infimes, des phrases du quotidien, des gestes, des bruits, des odeurs des atmopshères, ecrire sur tout cela. car écrire et vivre, c'est la vie en relief, une opération qui s'est imposée lentement. Transformer un sujet en ce qui n'est en est pas un, la perspective est délicieuse. Elle donne le sentiment que l'existence est inépuisable, qu'il y aura toujours un angle différent à trouver , à chaque fois l'impression de respirer plus large, en ayant tiré de la vie même ce qu'elle contenait mais demeurait enfoui"

Ainsi le père de Vincent Delerm n'a pas l'impression d'avoir enchaîné comme on pourrait le penserles étapes d'une vie traditionnelle, de l'enfance à l'âge adulte, car tous ces âges ont nourri son être à chaque instant de sa vie.

Et ces différentes strates ne s'additionnent pas les unes aux autres mais se multiplient.

La « vie en relief », c'est, comme il le dit lui meme, un peu ce sentiment qu'on a parfois de vivre un instant qui convoque tous les âges de notre existence – l'enfant, l'adulte et la personne d'âge mûr que nous sommes, tous rassemblés en quelques minutes d'une intensité inégalée.

Ce livre retrace toutes ces situations ou tous ces gestes où lon voit se déployer qui on a été, qui on est, qui on sera, comme en plusieurs dimensions.

Il ressuscite les émotions de tous les âges et nourrit le présent comme lorsqu'il revient sur ce coup de sifflet d'un match de football qui fait écho à tous les matchs de foot qu'on a pu voir, ou cette projection du film le Mans 66, qui renvoie à son frère, fan de voiture et présent aux 24 heures du Mans de cette année là.

Delerm montre qu'il est un entomologiste du détail le plus furtif, du rouage le moins visible et montre qu'il sait observer et percevoir les ultra sons d'une vie . Mais ici, peut être parce qu'il vient d'atteindre une nouvelle décennie, Philippe Delerm se met à nu comme il l'a rarement fait, retrouvant ainsi l'esprit de son « Journal d'un homme heureux » qu'il avait écrit en 1989 et réussit à trouver le juste équilibre entre l'observation et la mise à distance du monde inhérente, et l'envie d'y participer et de se raconter sous un jour nouveau .

Ainsi, dans La vie en relief, Delerm relate avec pas mal de sensibilité et d'ironie sur lui-même des souvenirs avec sa femme, sa mère, son père, son fils Vincent et ses petits enfants, notamment avec cette inclinaison pour le cirque qui lui est arrivé très tardivement dans la vie.

En nous révelant dans sa grande simplicité, la vérité et la beauté de ces instants a priori anodins mais qui se revelent au fil de l'existence, essentiels, Philippe Delerm célèbre de très belle manière la décantation des moments-clefs de nos vies.

Et celui qui affirme " rêver souvent de ce qu'il a déja, luxe le plus ultime, démontre qu'il n'a pas son pareil pour toucher l'âme du lecteur avec ces instants aussi universels qu'intemporels.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Delermien en diable !
Voilà un livre qui ne déroutera pas les lecteurs de l'Extase du selfie ou de la Première gorgée de bière. de courts chapitres, une à 4 pages, un plan subtile, des liens ténus ou non entre eux.
Et l'ambition de montrer les différentes couches temporelles juxtaposées dans nos vies, la place que peuvent tenir les lieux que l'on aime, nos proches, nos goûts...
C'est ainsi que l'on lira de très belles choses sur Paul Léautaud, sur Venise, sur l'incapacité à danser, sur le cirque, sur la patience, sur les repas entre amis.
C'est comme souvent d'une grande profondeur, émouvant, subtil. J'ai beaucoup aimé cet ouvrage et je me rappellerai longtemps de certains passages.
Peut-être ma seule réserve tient-elle à ce dévoilement légèrement satisfait (?) de son bonheur familial. Mais j'ai conscience qu'en même temps, il en dit de belles choses...
Quel talent cet auteur, mais aussi quelle situation unique que cette proximité artistique si forte avec son fils Vincent qui hante pour une large part ce livre !
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Une réflexion sur le temps, le temps passé, le temps de l'enfance, le temps des souvenirs qui, tous, sont inscrits dans le temps présent. Il y évoque avec pudeur, poésie et une nostalgie joyeuse les émotions de la lecture, les moments parfaits d'un soir d'été, un premier rendez-vous, la rumeur d'une cour d'école, la vie de famille éloignée mais non distendue par le coronavirus, le bonheur d'aimer et d'être inquiet pour ceux qu'on aime.
”Le passé n'est pas un monde perdu. le vivre dans le présent n'est pas de la nostalgie. Ce qui est passé est possédé, définitivement.”
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération "Masse Critique Littératures", de janvier 2021, organisée par Babelio.
Merci à Babelio et aux Editions Seuil pour cet envoi.
Je pensais que c'était un roman, et j'ai eu beaucoup de mal dans les premières pages, commencées mardi. J'ai regardé une critique sur Babelio, très négative et j'ai écrit : "J'en suis à la page 26 et je m'endors déjà".
Mais j'ai continué, je suis même revenue en arrière et j'ai commencé à me laisser emporter.
Ce n'est pas un roman, il n'y a pas d'histoire ou d'intrigue. Philippe Delerm raconte sa vie, son bonheur, son amour pour sa femme Martine, pour son fils Vincent, le chanteur, pour sa belle-fille et ses petits-enfants, ses peurs, ses craintes, ses souvenirs, ses émotions et sensations.
Il est né en 1951 (moi en 1956), fils d'instituteurs (mon père l'était aussi), l'un de ses films préférés est "Le ballon rouge" (moi aussi), il préfère regarder danser que danser lui-même (moi aussi), a été marqué par des livres "Croc-blanc", "Le grand Meaulnes", "La guerre des boutons" (livres que j'ai lus)...
Il se livre avec beaucoup d'humilité, d'humour, d'humanité, de doutes aussi (mes "trois Hum"), trouve de la beauté dans l'ordinaire des choses.
Les chapitres sont courts, bien écrits, incitant à se souvenir et apprécier la vie que l'on a eue, que l'on a, mêlant souvenirs et problèmes actuels. Souvent j'ai eu les larmes aux yeux en repensant à ces années là.
Bref j'ai dégusté son livre comme ces bonbons qui l'ont marqué, ls bonbons Riviera, que par contre j'ai oubliés, et j'ai parsemé son livre de petits papillons de papier, pour revenir sur mes passages préférés.
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Je ne suis pas de mon temps je suis de tout mon temps dit Philippe Delerm. Cet homme est un génie, mais vous ne le savez pas, génie des petits riens. Dans un temps où l'on aime les complications, il est simple. Là où l'on s'étend à n'en plus finir, Il a l'avantage de faire court. Près de 75 ouvrages quand même, il a tracé son chemin, s'est essayé à beaucoup de genres différents, mais là où il excelle c'est lorsqu'il s'arrête sur des petits instants, qu'il fait défiler en une ou deux pages. Il a la constance et la consistance de l'inconsistance, pour répondre à ceux qui trouvent qu'il sonne creux. Avec ce dernier ouvrage il est sans doute à son meilleur dans cet exercice. Toujours les instantanés mais en forme d'une autobiographie, c'est astucieux toute une vie en quelques instants de vie. Les bonbons pour l'enfance, le bac pour l'adolescence, aventurier en allant à la gare, regard sur un enfant qui dort, sa maison, une fenêtre, son jardin, quelques moments particuliers qui passent et qui reviennent en souvenirs décryptés dans la légèreté et un peu de mélancolie. Tout cela à contre-courant est charmant, la douceur des mots plutôt que des histoires qui décapent, un peu de pastel, de philosophie et de poésie dans un monde de brutes. C'est reposant aussi. Comme il le dit si bien : Éprouver le sentiment de sa présence au monde, il y a des choses que je ne fais pas, que je vois les autres faire. Un livre à méditer sans trop se fatiguer, c'est rare. J'arrête là, moi aussi j'ai décidé de faire court.
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Le ravissement va crescendo, confine à l'euphorie. Quel talent à sertir l'insignifiant supposé dans un écrin insoupçonné. On a envie de rêver après chaque esquisse ramassée de ce qui est vécu et rarement exprimé. Et puis vient la soif de connaître la suite, en se demandant quelle vibration, beauté ou souvenir il a perçu dans une table de jardin, une dernier soir de vacances, une goutte de prune, l'excitation des récrés qui débordent "toutes petites choses moins infimes qu' infinies", endormies d'un sommeil si trompeur. Philippe Delerm égale presque Chantal Thomas, avec une gravité légère qui scelle une écriture seyante sous bien des atours. Ces deux-là à écrire court en disent long sur eux-mêmes.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Je n'étais pas forcément amateur de Philippe Delerm, je n'étais pas tombé dans « la première gorgée » comme tant d'autres lecteurs. Là par contre je me suis laissé embarquer. L'âge ? Peut-être. Beaucoup d'émotions, de souvenirs remontent à travers ces pages. Et si j'y retournais à la « première gorgée “ ?
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J'ai lu comme si c'était la première fois...la vie en relief de Philippe Delerm chez @editionspoints.

"Elle a dû être très belle. On dit ça, on entend ça souvent. (...) Elle n'a pas dû être très belle. Elle est toujours très belle, d'une beauté qui nous désarme en ne délimitant plus son champ d'action.(...) Elle n'a plus à séduire. Elle éclaire et séduit. Elle est comme un désir de son voyage."

Comment reprendre le cours de sa vie après une telle lecture ? Une telle journée ? Faut il faire semblant ? Impunément ? Comme avant ?
Je ne sais pas...mais ce que je sais c'est que je me suis totalement abandonnée à l'écriture si poétique et au style si particulier de l'auteur.
Chaque court chapitre m'a plongée dans une émotion, une saveur, une odeur ou un bruit...tout ce à quoi je n'avais jamais vraiment prêté attention comme sujet possible d'un livre.
Toutes ces petites choses du quotidien qui font la vie, sont ici évoquées de la plus belle manière qui soit.
Le livre est enchanteur, je n'ai pas d'autre adjectif.

Il suffit d'un livre pour combler le plaisir de lire.
Il suffit d'écrire pour vivre une vie en relief. Transformer chaque objet en un sujet d'écriture. La source d'inspiration semble inépuisable et pleine de promesses. Encore faut il le talent de M Delerm que je découvre avec ce roman.
En vrac sont ainsi évoqués : les espadrilles mouillées, le cirque, le café après déjeuner, la magie du coup de sifflet du début d'un match de foot, Paul Léautaud, le pâté de lapin, l'eau de vie etc... Avec grâce, poésie et délicatesse. La beauté est là, partout, dans l'ordinaire des choses,si on l'a cherche.

Ces mots résonnent aujourd'hui plus encore "Le malheur, c'est de perdre quelqu'un. le bonheur, c'est d'avoir quelqu'un à perdre."

La vie est éphémère, les choses sont éphémères et le bonheur est là à portée de main.
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La vie en relief : Philippe Delerm
La vie en relief, c'est l'addition de ces petits moments de notre existence que nous avons vécus parfois sans nous rendre compte qu'ils allaient resté gravés et faire partie de notre intimité. Souvenirs, sensations, parfums, trouver de la beauté dans l'ordinaire des choses, pour rejoindre un art de vivre.
Un recueil d'instantanés évoqués avec délicatesse et un sens aiguisé du détail insignifiant qui fait tout, comme le magique coup de sifflet initial d'un match de foot, « l'urgence d'un présent absolu qui ouvre le champ de tous les possibles, de combinaisons inédites, de gestes singuliers. » Ou encore le mot de Flaubert qui à lui seul nous donne le sentiment d'avoir compris ce qu'est le bovarysme.
Et le mot « eau de vie de prune » ! Rapporté à l'image qu'il suscite, la chaleur de l'alcool est déjà dans notre gorge. de la vie transparente, on peut rêver de faire un alcool fort : une jolie métaphore pour illustrer mon propos initial. Et l'auteur de renchérir en se déclarant bouilleur de cru du temps qui lui est donné. Magnifique image allégorique.
Ce recueil de réflexions sur la vie de tous les jours ou bien évoquant des souvenirs nous régale d'une belle écriture poétique. le sel de la vie est ainsi fait souvent de toutes petites choses, de sensations infimes, de phrases du quotidien, de gestes, de bruits, d'odeurs, d'atmosphères. le vivre et l'écrire, c'est cela la vie en relief. Poésie aussi en se remémorant la fin des vacances et la mélancolie douce qui en émane, avant de reprendre l'école avec ce vague à l'âme indicible.
Au passage une critique de la méthode globale pour apprendre à lire, heureusement aujourd'hui partiellement abandonnée pour remettre à l'ordre du jour la méthode syllabique qui a tant fait ses preuves. Je souscris.
de belles pages sur la danse et le tango en particulier bien que l'auteur avoue ne pas être un grand danseur. Et puis par petite touche quelques confidences de l'auteur sur sa vie privée avec Martine son épouse : « C'est étrange, je suis à côté de la femme que j'aime et pourtant je me sens amoureux comme à quinze ans. »
Ah ! la cueillette des champignons en septembre après une douce pluie nocturne, la trompette de la mort, champignon champion du camouflage, et le cèpe apparu sur l'ourlet du talus moussu le long du chemin forestier !
Une ou deux pages sur Blaise Pascal, ce génie admiré de l'auteur qui finit sa vie en anachorète à Port Royal.
Et puis l'actualité faisant, la pandémie de coronavirus donne l'occasion à l'auteur de nous rappeler ces rendez-vous des habitants d'immeubles qui chantent pour se donner du courage tous les soirs sur leur balcon et manifester leur solidarité, affirmer leur désir de vivre, une sorte de rébellion contre le mauvais sort…Et l'auteur de faire le rêve attingible que le rite des chants puisse perdurer après le virus…
Avec la pandémie, la communication a pris un nouveau visage avec Face Time ; on se donne rendez-vous, on se rassure, on se regarde, et ce d'une façon nouvelle où les gestes du corps ne comptent pas comme d'habitude, tout étant dans le regard quand on écoute l'autre.
230 pages de petits moments d'intimité que chacun d'entre nous a sans doute connus. À lire par petites gorgées en prenant son temps pour réaliser la vérité de ces immarcescibles instantanés littéraires.
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C O U P d'E ❤️
Dès les premières lignes, on est embarqué !

Et, comme à chaque lecture d'un livre de Philippe Delerm : on se régale.

La justesse des mots et la couleur des descriptions nous empêchent d'aller trop vite.

Pour savourer, au même titre qu'un bonbon sur la langue.

La finesse de l'analyse, l'oeil aiguisé et le rapport aux souvenirs emportent.

Les sens décuplés, on se balade dans les petits instantanés de vie que nous propose l'auteur.

Nez au vent, on chemine, on poétise, on freine la marche afin de mieux déguster.

Évidemment, il se trouve le moment où l'on pile net : celui que l'auteur raconte et qui nous rencontre puisqu'il nous raconte aussi.

Une fragance, un son, un battement de coeur en plus, chaque page marque un voyage.

Comme un ballon gonflé à l'hélium, on quitte un peu la terre et c'est bon !

" La Vie en relief " de Philippe Delerm, aux éditions du Seuil.


Lien : https://abcdlivres.blog4ever..
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