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sur 152 notes
Après avoir été couronnée du prix Femina des lycéens en 2018 pour son roman Je voudrais que la nuit me prenne, Isabelle Desesquelles revient en librairie avec UnPur, chez Belfond dans la collection Pointillés, en pleine rentrée littéraire 2019. L'occasion pour l'auteure de poursuivre sa quête littéraire dans le monde de l'enfance, sa quête vers les lumières et les ombres de cette période de la vie. Une confirmation ?

# La bande-annonce
Garder ce qui disparaît, c'est l'oeuvre d'une vie. C'est notre enfance.
Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, c'est ainsi que leur mère les appelle. Tous les trois forment une famille tournesol aux visages orientés vers le bonheur. le destin en décide autrement quand un inconnu pose les yeux sur les jumeaux, se demandant lequel il va choisir.
Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur, il n'est pas sur le banc des accusés, et c'est sa victime que l'on juge.
Quand l'enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ?
De l'Italie – Bari et Venise – au Yucatán et ses rites maya ancestraux se déploie ici l'histoire d'un être dont on ne saura jusqu'au bout s'il a commis l'impardonnable.
À sa manière frontale et poétique, Isabelle Desesquelles joue avec la frontière mouvante entre la fiction et le réel, et éclaire l'indicible.
Roman de l'inavouable, UnPur bouscule, envoûte et tire le fil de ce que l'on redoute le plus.

# L'avis de Lettres it be

Isabelle Desesquelles poursuit son sacerdoce. Celui de sonder l'enfance, d'explorer ces territoires à jamais perdus, ces eaux tantôt lumineuses tantôt ténébreuses. Avec UnPur, l'exploration se poursuit, au plus profond des ombres et des nuages. Cette fois, on fait la connaissance d'un couple de Remus et Romolus promis au bonheur. À moins que tout ne se transforme très vite en enfer pavé de mauvaises intentions… Mais dans quel coeur brûlent les flammes quand tout n'est que cendres autour de soi ?

Le Room d'Emma Donoghue, un En attendant Bojangles qui aurait sombrement forniqué avec le Lolita de Nabokov, le récent Animal de Sandrine Collette la touche polaresque en moins… On a l'impression multiple de croiser bon nombre de livres différents dans cet UnPur que nous propose Isabelle Desesquelles. Au fil des pages, après avoir apprivoisé l'écriture de l'auteure, ce mélange de poésie et de froideur, un constat se fait : le voyage va être chaotique. Qui est qui ? Quoi est quoi ? Quelle sensation est la bonne ? Où sommes-nous dans un livre qui ne se dit jamais vraiment ? le très agréable regret d'être promené par un livre.

Il y a de l'ombre dans ce roman, beaucoup d'ombre. de l'ombre autour de la question de l'identité, de ce qui contribue à faire ce que nous sommes au début et tout au long de notre vie. Pour son neuvième roman, Isabelle Desesquelles investit de difficiles travées : l'enfance, l'errance, la mort et le pire des crimes. Tout à la fois. À l'heure de la condamnation hâtive et connectée, à l'heure où la nuance n'est qu'un vieux souvenir poussiéreux, UnPur questionne. de quel côté des barreaux sommes-nous les plus libres ?

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Isabelle Desesquelles est résolument la maître des histoires dérangeantes, où un sentiment de malaise grandit en vous plus les pages se tournent ! Elle excelle à mêler les mots doucereux aux situations monstrueuses, à nous faire croire à un conte de fées alors que se trame dans l'ombre un film d'horreur… Un roman qui devrait bousculer cette rentrée littéraire !
Même s'ils grandissent sans père, Julien et Benjamin filent le parfait amour avec leur mère. Une mère qui les couvre de douceur, d'empathie et de baisers. Pour elle, ils sont Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. Pour eux, ils sont le même cordon, le prolongement des premiers instants, des jumeaux fusionnels. Alors qu'ils partent à Venise goûter au cioccolata con panna et à la dolce vita, la noirceur guette. Puis frappe. Une main se pose sur l'épaule de Benjamin, et le monde se dérobe à lui. Enlevé sous les yeux de ceux qu'il aime, arraché à l'amour maternel et fraternel. Une poupée de chiffon remplacée par la poussière.

Que devient-on lorsqu'on nous saccage ?

Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur ; Benjamin est bien présent. Sur le banc des accusés. Quel visage prend le monstre quand l'enfance nous est arrachée ? Enfermé pendant tout ce temps dans un quotidien qu'on lui impose, Benjamin survivra plus qu'il ne vivra. Et même si son ravisseur lui fait comprendre qu'il le considère comme son fils adoptif, cela ne change rien. Il lui manque une partie de lui, laissée à Venise.

Isabelle Desesquelles prend appui sur l'atmosphère de son précédent roman, Je voudrais que la nuit me prenne, et la pousse plus loin : l'explosion du cocon doux et rassurant de l'amour maternel. À partir de cette déflagration, Isabelle Desesquelles poursuit cette lumière qui vacille, qui éclaire l'âme humaine puis lui rend subitement toute son obscurité. L'auteure excelle dans la mise en place d'atmosphères d'entre-deux, où la plus pure tendresse se faufile dans les interstices de la plus absolue monstruosité. Elle excelle à se saisir du lecteur dans toute sa compassion, pour lui mettre devant les yeux des situations qu'il ne pouvait pas voir, qu'il n'attendait pas, et ceci dans le plus grand naturel. Mais ce n'est pas un simple roman d'ambiance, c'est un véritable roman à intrigue, où le lecteur, abasourdi, interloqué, cherche à reconstruire le fil de l'histoire et ainsi comprendre pourquoi Benjamin est à cette place au tribunal. Quels sont ses actes. Leurs motivations. C'est un roman qui saisit, choque, interpelle, questionne. C'est une plongée au coeur de l'intime et de ses profondeurs insoupçonnées : celles que l'on ne veut pas voir. L'intimité chez Desesquelles est cet endroit où les sentiments côtoient les ténèbres. le contraste entre son style très cajoleur et l'atrocité des situations vécues par le narrateur est total et plonge le lecteur dans un trouble lancinant. J'ai plongé tout entier dans la prose d'Isabelle Desesquelles, je me suis empêtré dans cette glu sucrée qui colle au narrateur et quand j'ai voulu m'en défaire, j'étais pris au piège. Impossible de me décoller de la prose de Desesquelles, de ce mélange d'émotions contraires, de noirceur et de sublime, de passé avalé et de destin courbé. Alors devant l'inavouable et l'envoûtement, j'ai plié l'échine. Et je me suis fait ensevelir de lumière.
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"C'est tellement facile de blesser un enfant. Un petit, on peut le bousiller, juste pour voir, et en être impuni."

Isabelle Desesquelles est une autrice que je suis depuis quelques années. Les thèmes qu'elle aborde sont tristes, graves et dérangeants. Étonnamment, ses romans sont toutefois lumineux grâce à une écriture sublime et la petite lueur d'espoir qui anime ses personnages au terme d'une épreuve apportée par la vie.

UnPur n'est pas une lecture facile, je le pressentais avant d'en lire la première phrase. L'épreuve dont il est question ici est l'enlèvement d'un enfant par un pédophile, un sujet scabreux et difficile à traiter. Pour résumer cette histoire, sans trahir le ton et les ellipses voulues par la romancière, il me faudrait le style et le talent qui sont les siens. Ne possédant pas ces qualités littéraires, je me contenterai d'un résumé très succinct.

Les jumeaux Benjamin et Julien, huit ans, forment avec leur maman un trio fusionnel. Quand un inconnu enlève l'un des garçons, c'est le chaos. Quarante ans plus tard, nous retrouvons, sur le banc des accusés, le jumeau disparu. Comment est-il passé de victime à accusé ? Quel a été son calvaire et comment a t'il vécu sa vie d'adulte ? Nous découvrons les réponses à ces questions au fil de l'ouvrage. Isabelle Desesquelles, sans épargner le lecteur, lui offre une expérience de lecture originale et éprouvante..

"Je suis le fantôme d'un pauvre enfant. Quelle sorte d'homme cela fait ?"

Oscillant entre fiction et réel, le récit offre plusieurs possibles. L'enfant devenu adulte devra lutter contre les pulsions pédophiles qui le saisissent. Passera t'il à l'acte ou convoquera t'il ses fantasmes sans aller plus loin ? de l'Italie, lieu de son rapt, l'enfant devenu adolescent nous conduira au Mexique où il tentera de vivre avec ses démons, découvrant la beauté du monde.

"Je découvre les couchants qui sont une crête rousse aux vagues, lorsque sur la plage l'eau se retire, mon reflet à être mordoré me paraît moins noir".

Aucun jour ne se ressemble, c'est affaire de lumière, tenter d'en pénétrer le secret vous occupe un homme."

Il faut être patient quand on commence cette lecture car les réponses aux questions que l'on se pose n'arrivent que tard dans le roman. Il subsiste quelques doutes, que l'imagination de chacun peut combler.

"La vérité, on en fait ce que l'on veut, ce que l'on peut. On fait avec. Elle est une guimauve que l'on étire. On la tord, et elle prend toutes les formes, revêt l'apparence qu'on lui donne."

Un sujet délicat, très bien traité. le jeu de mots contenu dans le titre donne le ton.
Lien : http://www.sylire.com/2019/0..
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A travers le temps, Benjamin s'adresse à son frère jumeau Julien dont il attend la visite.
Le roman débute par l'évocation de leur enfance, le souvenir de leur mère Clarisse. Une actrice « sans rôle » qui n'hésite pourtant pas à se mettre en scène pour le plus grand émerveillement de ses deux petits, qui la regarde emplis d'amour.
Très vite, Isabelle Desesquelles dissémine des indices qui sous-tendent la tragédie. La voix de Benjamin dérape, murmure des reproches, évoque une déchirante séparation, un procès.
Le lecteur qui s'est déjà lancé dans les pires extrapolations, découvre alors le tour cruel que va prendre les vacances italiennes de cette famille. Les deux enfants ont huit ans.
Benjamin perdra définitivement son innocence, mais va-t-il pour autant devenir définitivement impur ?
Encore un roman dont la quatrième de couverture en dit trop ! Il est fort dommage que celle-ci ne se soit pas réduite qu'à quelques mots clefs, évasifs, car le suspens de l'intrigue s'en trouve de ce fait fortement éventée, le travail de l'écrivain dévalué.
Certes, « Unpur » est une oeuvre difficile à défendre de par le sujet qu'elle aborde (la pédophilie), mais au-delà d'un thème digne d'un roman noir (les amateurs se feront un plaisir d'y rattacher ce livre) et des passages d'une certaine crudité qui en découle, Isabelle Desesquelles travaille principalement sur les fantasmes liés à la gémellité et la (non) relation que vont entretenir Benjamin et Julien durant plusieurs décennies.
C'est sur ce récit « en creux », rapporté du point de vue de Benjamin (celui qui a à priori tout perdu alors qu'il est né en premier), qu'il faut sans doute insister avant tout autre chose. de ce point de vue ce livre est tout simplement bouleversant.
Comme le laisse entendre le jeu de mot sur le titre l'autre axe d' « Unpur » est la nature de Benjamin. Là aussi, l'auteure de « Je voudrais que la nuit me prenne » (Prix Fémina des lycéens) fait preuve d'une véritable maitrise des mots et d'un savoir-faire incontestable pour la construction de son récit.
Chaque partie apporte son lot de révélations, celles-ci étant insidieusement évoquées aux détours des paragraphes des chapitres précédents. L'écrivaine parvint malgré tout à préserver son coup de théâtre final.
Difficile pour le lecteur de ne pas réagir à l'ambivalence du personnage d'autant que l'histoire se compose de ses pensées, du combat intérieur qu'il se livre à la suite d'une horrible expérience: on frémit d'angoisse.
L'ingéniosité d'Isabelle Desesquelles étant sans doute de ne pas donner de réponse précise et de laisser chacun libre de choisir si, pour lui, Benjamin est une victime ou s'il est devenu un monstre dont la société nie l'existence tant ce qu'il a vécu enfant s'apparente à un martyr.
Mais là encore ce n'est pas cette question qui constitue la chute et la contre chute, c'est ce qui fait la force de ce remarquable roman qui manipule le lecteur tout du long de ses 224 pages.
C'est bien d'amour fraternel dont il est question. le fait divers qu'il aborde et ses conséquences en deviennent d'autant plus poignant.
Un roman à côté duquel il ne faut pas passer.
#Netgalley
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Depuis Je voudrais que la nuit me prenne, c'est avec un peu d'appréhension que j'ouvre un roman d'Isabelle Desesquelles. En effet, encore ici, elle prend à bras le corps les thèmes les plus angoissants pour des parents, sans pour autant tomber dans les pièges inhérents à ce type d'ouvrage, tant elle y met de sensibilité.
La preuve ? UnPur où d'emblée la victime se retrouve sur le banc des accusés. Nous revenons ensuite sur le parcours de Benjaminquejaime, brutalement de son jumeau Julienquejaime, comme les appelle leur mère, célibataire volontaire et fantasque. L'enfant a été kidnappé par un prédateur sexuel.
Isabelle Desesquelles mène avec une maîtrise totale son lecteur par le bout du coeur, ne ménageant ni les rebondissements ni les ambiguïtés.A plusieurs reprises, je l'avoue, j'ai survolé certaines pages, tant la tension était insoutenable.
Riche en émotions et en subtilité, ce roman est une nouvelle fois un tour de force, tant par sa structure que par son écriture, à al fois frontale et poétique. Il file donc nécessairement sur l'étagère des indispensables.
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Benjamin et Julien sont des jumeaux de huit ans. Leur duo joyeux et insouciant s'aligne à  l'aulne des humeurs de leur mère,  femme toute en contradictions,  charismatique, mais actrice ratée, folle de ses enfants, mais ne les souhaitant que dans son sillage quand elle marche sur le sable, fantasque comète qui illumine leur vie...
Lors d'un voyage  en Italie, Benjamin sera capturé et séquestré, par celui qu'il nommera le Gargouilleur. Commencent des années de calvaire, où l'enfant se perdra en lui-même  pour ne plus appartenir à  personne.

Le récit nous est livré par Benjamin lui-même,  et nous apprenons donc que s'il a pu échapper physiquement à son bourreau, il doit se débattre depuis avec les pulsions qui l'habitent, et les désirs interdits qui le hantent. de l'Italie au Mexique, du bout du monde au retour à la villa de leurs vacances d'enfants à La Palmyre, il nous conte les ruines de sa vie, nous raconte le procès qui a lieu quarante ans plus tard, où il est entendu en tant que coupable. Tout le long de sa confession, le malaise nous habite, Benjamin est-il devenu un monstre à son tour?

La plume d'Isabelle Desesquelles,  que j'avais découverte dans "Je voudrais que la nuit me prenne "est toujours  aussi prenante, alternant la noirceur et une lumineuse poésie.  Son écriture est exigeante, à double sens, demande parfois une relecture. Elle a su décrire l'indicible sans aucun voyeurisme, son récit se construit de manière imagée et en même temps fantasmagorique, ce n'est pas une lecture facile, mais c'est un roman fort.
Je remercie vivement @massecritiqueprivilégiée ,Babelio et @les editions Belfond !
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Dans cette histoire et à la façon d'un autre de ses romans, « Je voudrais que la nuit me prenne », Isabelle Desesquelles nous transporte dans le monde de l'enfance.

Benjamin, alias Benjaminquejetaime comme l'appelait sa maman, nous raconte son histoire : son trio familial avec sa mère et son frère jumeau, l'enlèvement, les après.
Car Benjamin grandit. Mais quel adulte devient-on lorsque l'on se construit dans l'horreur de la déviance adulte ? Quel futur envisager lorsque celle-ci s'ancre dans l'enfance, moment où l'Être se façonne ? Comment survivre, y échapper, pendant, mais aussi après ?

Avec des mots très justes, Isabelle Desesquelles décrit l'histoire de cette vie v(i)olée et ses traces indélébiles, entre innocence et résilience, amour, errance et lutte...

Le titre du livre, « UnPur », fait bien sûr référence à l'enfant, l'enfance, mais connote aussi l'ImPur, à l'image de l'adulte déviant et de l'infâme sentiment de salissure ressenti par l'enfant, qui se sent et se croît impur.

C'est un roman duquel on a du mal à décrocher, tant on a envie de suivre l'intrigue, de savoir ce qu'il adviendra de Benjamin. Certains passages sont insoutenables, c'est comme si l'on y était.


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Benjamin et Julien sont jumeaux, au cours d'un voyage à Venise, Benjamin est enlevé par un prédateur sexuel qui en fait son objet et son complice pour l'enlèvement d'autres enfants.
On retrouve Benjamin 40 ans après lors de son procès pour meurtre où il est l'assassin et non plus la victime et il raconte. Il raconte son enfance volée, les séquelles, la culpabilité.
Un très beau livre, violent par son thème, mais où l'analyse psychologique de ces enfants volés et devenus complices de leurs bourreaux est très bien décortiquée.
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Julien et Benjamin sont jumeaux et vivent avec leur jeune mère. L'été de leurs huit ans, ils partent en vacances en Italie. A Venise, Benjamin se fait enlever, sur une place publique, par celui qu'il appellera le Gargouilleur, avec lequel il vivra l'enfer pendant cinq ans...
Quarante ans plus tard, a lieu un procès dont Benjamin est l'accusé...

Un roman qui exprime l'inavouable de façon pudique, sans pathos, dans un style narratif très particulier et qui laisse le lecteur pantois.
Un texte éprouvant, qui met en mouvement l'imagination du lecteur se demandant ce qu'il va découvrir au prochain chapitre.
Ce récit, à la fois beau et effrayant, constitue une analyse subtile des sentiments des victimes devenues bourreaux et de leur entourage. Les séquelles sont indéniables pour tous, entre réalité et folie.
Un roman dérangeant dont le lecteur sort le coeur en berne.
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Je referme ce livre littéralement en apnée ; je suis émue, touchée, submergée, bluffée. Difficile pour moi de mettre des mots après une telle émotion.

Je vais néanmoins tenter.

Des jumeaux inséparables, Benjamin et Julien, une mère fantasque et aimante, un voyage à Venise et puis….. Une vie d'enfant qui bascule dans l'horreur. Benjamin est enlevé par un prédateur sexuel et séquestré pendant 8 ans entre les mains de celui qu'il nomme le Gargouilleur.

C'est une vie brisée, l'innocence volée à tout jamais que déroule Benjamin dans une longue confession adressée à son frère.

J'ai fait le plein de désastre. La vie manquée. La répétition de l'effroi mois après mois. Je ne suis pas cet enfant mort au fond de mes tripes, je ne suis que sa dépouille, elle n'a pas de coeur, rien qui pourrait me sauver.

40 ans plus tard, Benjamin se retrouve au tribunal sur le banc des accusés.

Que s'est-il passé ? Pourquoi refuse-t-il de revoir son jumeau ?

Le calvaire de Benjamin est éprouvant pour le lecteur, voire insoutenable ; je suis passée par la colère, la tristesse, la stupeur, l'effroi.
Tout le talent de l'auteure consiste à narrer l'inénarrable, sans complaisance, avec un style bien à elle, l'indicible auréolé de poésie. Ce sont de simples mots qui claquent, qui résonnent de manière insupportable, la boucle du ceinturon, le short trop court…

La confession de Benjamin se prolonge après sa fuite, une fois atteint l'âge adulte.
Il s'interroge sur ses pulsions, ses doutes, gommant la frontière entre le rêve et la réalité, un procédé très habile qui laisse le lecteur dans le doute et donne une autre dimension au récit.
Que s'est-il passé réellement au Mexique ?

La fin est bouleversante, c'est beau, terrible et inoubliable, un immense gâchis, une famille brisée.
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