Agathe, étudiante en Histoire, a animé un stage de karaté en Normandie pour se faire un peu d'argent mais il lui manque encore un peu pour pouvoir se payer un voyage en Équateur où l'attend son amie Lucia Paz. Elle s'arrête quelques jours au Havre pour trouver un petit boulot. Là, sa route croise celle d'un mystérieux jeune homme blond, à la fois séduisant et inquiétant. Qui est-il et pourquoi semble-t-il la suivre ?
Ce roman noir est la suite de l'excellent "L'amour Kalachnikov" dans lequel Agathe se voyait accusée à tort de meurtre à Lyon. On retrouve ici avec plaisir les protagonistes de l'histoire qui sont restés en contact et notamment Agathe, qui essaie de passer à autre chose après avoir perdu son amour. Cette suite est aussi prenante que le premier volume, dans une ambiance différente (au bord de la mer en été, dans un quartier populaire) et je dois dire que je l'ai lue d'une seule traite, très impatiente de savoir comment l'histoire allait se terminer. le personnage de Dylan, évadé d'un centre pénitentiaire pour mineurs est également très bien construit, à la fois attachant et inquiétant, ce qui contribue au suspense général. Je trouve que le dénouement arrive un peu trop facilement mais néanmoins, j'ai adoré ce livre, très réussi.
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Une rencontre entre deux adolescents, dans la ville du Havre. Deux nouveaux arrivants, en quête d'un avenir meilleur. Fuite en avant pour l'un, pour l'autre, recherche de travail pour rejoindre l'Amérique. Mais le mystère plane autour de ces deux êtres secrets qui s'attirent mutuellement...
Entre solidarité de la cité et solitude, traque policière et passé trouble, cette histoire nous captive jusqu'au dénouement final, assez inattendu.
Une enquête difficile, de beaux portraits psychologiques et une écriture variant les registres, devenant parfois poétique sont la force de ce roman noir
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Un incipit prenant car nous sommes avec un jeune homme que nous sentons en fuite. Puis nous comprenons qu'il s'est échappé d'un centre fermé pour jeunes délinquants à travers le regard du policier chargé de le retrouver. Enfin, Agathe, jeune étudiante qui se retrouve à chercher du travail au Havre et qui va finalement rencontrer ce jeune homme mystérieux. Une écriture agréable, de très beaux portraits de personnages, de jolies descriptions notamment du Havre qui nous plonge dans l'atmosphère de cette ville et du suspens sont les éléments qui m'ont permis de le lire d'une traite. Mais je regrette parfois le parti pris de l'auteure qui semble donner son opinion de manière un peu "facile" : centres fermés, situation économique du Havre... Les personnages sont un peu caricaturaux et la fin plutôt décevante au regard du reste du roman. Une lecture prenante et agréable tout de même.
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Des jeunes à fleur de peau, deux êtres qui se rencontrent dans une ville qui leur est étrangère... L'un fuit, l'autre attend... Un bon moment de lecture, dans un style haché et rapide.
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La voiture s’engage sur la voie d’accès, le tire de sa torpeur. Au bruit du moteur, il reconnaît une petite cylindrée, bien réglée. Elle vient droit sur lui. Le faisceau blanc des phares balaie le bitume, se répand sous la remorque, frôle son ombre. Il replie aussitôt les jambes, hors champ. Recule sur les coudes, se tasse dans l’obscurité derrière les roues géantes. Ça fait des heures qu’il attend, planqué sous le châssis du poids lourd arrêté pour la nuit. Au coup de freins, des gravillons ricochent contre les énormes jantes. Tendu, il écoute la bagnole se garer à côté du trois-tonnes. On coupe le moteur, éteint les phares. Dans la meurtrière horizontale, la portière s’ouvre. Une paire de Converse rose pâle apparaît sur le sol. Délacées. La conductrice ferme la portière, s’accroupit, son souffle tiède l’effleure, le caresse. Il regarde ses seins s’écraser sur la cuisse à un mètre de lui, observe intensément. Il ne bouge pas, ne respire pas davantage. La fille aux gestes rapides entoure les lacets blancs aux chevilles. Il fixe les mains nerveuses, respiration en circuit fermé, contracté, prêt à réagir au moindre geste esquissé dans sa direction. Elle se redresse. Mollets et Converse s’élancent d’une poussée, disparaissent. Il vide ses poumons au rythme de leur course précipitée, tout en comptant les secondes écoulées. Une porte claque, un loquet se bloque. En une reptation, il se retrouve à l’aplomb de la remorque, à la limite de l’ombre et de la lumière diffusée par le lampadaire. Le parking fait le mort. Les toilettes étincellent. La fille en a encore pour quelques minutes. Il se décide. Les sens en éveil, il compte deux secondes, roule sur lui-même jusqu’au flanc de la bagnole, tend le bras sans se redresser. La poignée est déverrouillée. Il ouvre la porte, passe du dehors au-dedans. La portière se rabat sur lui, d’une claque il éteint le plafonnier. Coincé entre banquette arrière et sièges avant, il se plaque contre le dossier du conducteur, ramène ses grandes jambes autant qu’il le peut. Il sait pouvoir compter sur l’effet de surprise. Il est sûr de lui. Par petits coups saccadés, il évacue l’air sans relâcher ses muscles. Respire l’odeur vanillée du déodorant et celle plus forte du plastique neuf. En apnée, il attend. Son cerveau, plus précis qu’un GPS, déroule la topographie du lieu. Le semi-remorque, les autres gros culs accolés aux chauffeurs endormis dans les cabines, le goudron, la bande d’herbe, le grillage qui sépare l’aire de stationnement des champs.
intervention sur le polar ado (quais du polar 2018)