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EAN : 9782812619113
173 pages
Editions du Rouergue (08/01/2020)
3.61/5   47 notes
Résumé :
Après une rupture amoureuse douloureuse, Jeanne, 16 ans, est envoyée chez sa tante dans la vallée de la Roya. Elle y découvre, stupéfaite, que cette dernière est une militante active, venant en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière italienne pour entrer en France.

Sylvie Deshors a su romancer son propos avec talent pour donner un livre intelligemment documenté, sensible sur la question des migrations et juste dans les émotions.
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Une ode à la générosité, à l'humanité et à l'engagement ! Pour rédiger cet ouvrage, Sylvie Deshors a rencontré des personnes aidant régulièrement les migrants dans la vallée de la Roya. Celles-ci lui ont confié leurs expériences… Et cela se sent ! Les portraits de « La vallée aux merveilles » semblent crédibles et sensibles, en particulier Ronan et la tante « Miette ». On a là un bel hommage à ces aidants. Ces derniers ont également raconté le vécu de ceux qu'ils ont assisté. Or, les récits narrés par les personnages secondaires sont généralement très forts, réalistes et terribles : violence, viol, esclavagisme, guerre, peur, faim, … Même si l'on ne rentre pas dans les détails puisqu'il s'agit d'une oeuvre pour adolescents, les émotions sont palpables. Ces familles, ces femmes et ces mineurs traversant les pays sont vraiment pleins de courage ! J'espère que ce texte saura sensibiliser le jeune public et lui ouvrir les yeux sur une réalité que l'on a tendance à oublier en ces temps troublés…

L'histoire met en scène Jeanne, une adolescente perdue et au bord du gouffre suite à une rupture qui s'est mal terminée. Cette peine de coeur l'a traumatisée, si bien que la demoiselle va parfois se montrer renfermée, un peu égoïste, irritable et à fleur de peau. Alors qu'elle quitte Lyon durant les vacances de novembre pour se rendre près de Nice chez sa tante, elle ne supporte pas les absences de cette dernière. Où va-t-elle en pleine nuit ? Que cache-t-elle ? le secret ne tarde pas à arriver : avec quelques habitants, Miette fait partie d'une association pour venir en aide aux réfugiés. À ses côtés, Jeanne va découvrir un monde dont elle avait peu connaissance, si ce n'est grâce aux médias. La détresse de ces personnes va lui faire l'effet d'un uppercut, si bien qu'elle va oublier progressivement ses propres soucis et emprunter le chemin de la résilience. En plus de lui faire ouvrir les yeux, cette expérience va lui permettre de faire une pluie de rencontres. Elle va également apprendre à mieux connaître sa tante mystérieuse, mais attentionnée, déterminée, gentille, un brin loufoque et, surtout, terriblement attachante.

En plus de la quête identitaire, de la reconstruction, de l'immigration, des idées reçues/jugements hâtifs, de la tolérance et de l'entraide, l'auteur va aborder d'autres sujets comme l'écriture en guise d'exutoire. Jeanne, adore écrire de la poésie libre. Cet acte lui permet de poser ses problèmes noir sur blanc et d'aller de l'avant. J'aime beaucoup le concept et j'espère que cela donnera des idées aux lecteurs… « La vallée aux merveilles » aborde donc de très bonnes thématiques qui parleront à tous les publics. Cela dit, j'ai trouvé dommage que Sylvie Deshors ne montre que les bons côtés de l'aide aux migrants. Les aspects négatifs sont à peine mis en avant. Il semble presque bien d'agir dans le dos de la police. de plus, on ne montre que de bonnes personnes. Olivier Norek, à qui on doit le très bon polar « Entre deux mondes », nuance un peu plus les personnalités des migrants. Tous ces réfugiés ne sont pas forcément sympathiques. Leur caractère initial, ce qu'ils ont vécu et la terrible route qu'ils traversent ont parfois fait d'eux des êtres remplis de violence, de pillage et d'irrespect. Pour reprendre Sylvie Deshors : « Partout, il y a des bons et des mauvais. ». Cela s'applique aux aidants les rescapés, aux autres citoyens, aux agents de la loi et aux migrants.

Par ailleurs, je regrette que l'on survole certains sujets que cela concerne les migrants (les difficultés de ces traversées, les risques encourus pour les aidants, le regard des autres villageois), l'héroïne (le harcèlement sur les réseaux sociaux) ou sa tante (son vécu familial). Ainsi, il me manque beaucoup d'éléments pour avoir un coup de coeur. Cela dit, malgré ces points négatifs, j'ai apprécié cette lecture qui a le mérite d'aborder des sujets peu communs en littérature et qui permettra de sensibiliser le lectorat adolescent à une cause humanitaire actuelle aussi complexe que sensible.
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Les romans pour adolescents abordent souvent avec gravité des sujets de société, c'est le cas pour celui-ci. Jeanne, 16 ans, va passer des vacances chez sa tante qui habite dans la vallée de la Roya. Et elle qui ne connait des migrants que ce qu'elle a vu ou entendu dans les médias, découvre cette vallée où une grande partie de la population se mobilise pour venir en aide à toutes ces personnes. D'abord étonnée que l'on donne autant de son temps libre pour des gens que l'on ne connait pas, elle va bien sûr peu à peu prendre la mesure de ce drame et tout naturellement les aider. Ce roman décrit quelques jours de la vie quotidienne dans cette vallée, et aussi l'état d'esprit de Jeanne qui sort d'un chagrin d'amour et va réussir à l'oublier grâce à ces rencontres. L'auteur a trouvé a trouvé le ton juste, ni misérabiliste, ni trop militant, pour parler de ce sujet. A noter la belle illustration de couverture de Baudoin.
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L'année dernière, en plein été, je lisais Mes nuits à la caravane de Sylvie Deshors. C'était une belle histoire, on y parlait reconstruction, danse, d'été indien. Pourtant je n'avais pas réussi à accrocher. Peut-être avais-lu d'autres romans avant ou après qui me l'avaient rendu moins sympathique. Je peux dire que La vallée aux merveilles, lui, m'a beaucoup touchée et je suis très fière de parler de ce roman sur mon blog.

Mon avis

Qu'il semble presque loin le temps où l'on parlait des migrants, de leur arrivée sur nos côtes, de la mer méditerranée « mangeuse d'hommes ». Aujourd'hui, la France s'est repliée sur elle-même, elle frémit, de peur sans doute, de rage, aussi. On parle alors de « gilets jaunes », de « crise climatique ». de femmes qui meurent tous les jours sous les coups de leurs conjoints ou d'hommes qui n'avaient sans doute rien d'autre à faire. Il y a tant de combats à soutenir, de batailles à mener. le monde est en train de péricliter et personne ne fait rien. C'est ce que beaucoup de personnes croient. Mais ce serait sans compter sans le courage, la rage de vivre, l'humanité, dont font preuve des hommes, des femmes et même des adolescents aux quatre coins du globe.

Envoyée chez sa tante, Miette, après sa rupture amoureuse difficile, Jeanne se souvient d'une femme forte, souriante et de ballades au clair de lune. Rien ne l'a préparée à ce qu'elle va rencontrer dans la Roya. Encore moins à ce que sa tante soit toujours absente et fasse des mystères sur ses entrevues nocturnes. Loin des réseaux, un silence qu'elle s'impose, Jeanne ne ressent que davantage la solitude qui lui colle à la peau. Autocentrée, souffrante de sa première rupture et surtout de la façon dont elle s'est terminée, elle n'a pas vraiment envie de comprendre ce qui se passe autour d'elle. Pourtant, désireuse de se rapprocher de sa tante, et de passer ses quelques jours avec autre chose qu'une chaise vide avec qui discuter, Jeanne fait un premier pas. Au fur et à mesure, elle découvre ce que sa tante fait de ses vacances dans la Roya : Aider. Aider avec un A majuscule, donner son temps, son toit, aider aux papiers, à passer, à dévier les contrôles policiers qui sont routiniers. Aider les migrants. Ceux dont on parle sans arrêt aux informations, du point de vue de la France, de l'Europe, de leurs moyens de transports. Que l'on compte en morts, en noyés, ou en réfugiés. Jamais en tant que personnes. Connaît-on leur visage ? leur nom ? leur histoire ? leur dialecte ? Non.

A travers ce roman, Sylvie Deshors lance un plaidoyer de l'humanité. Jeanne s'éveille doucement au monde qui l'entoure. Et Miette est une pure merveille. A la fois gardienne et conseillère, celle-ci veille à ce que sa nièce ne prenne pas toute la misère du monde sur ses épaules. Ne culpabilise pas d'être née dans le pays dans lequel elle est née. Juste à s'ouvrir, avec compassion, à ces récits qui ont traversé l'espace, les frontières et les pays. Vous l'aurez compris, on parle ici plutôt d'un roman initiatique, qui, bien qu'un peu didactique, attaque avec beaucoup de justesse le sujet des migrants et notre rapport à eux. Sans pathos. Sans tragique.

Jeanne est un personnage honnête. Pas trop bonne. Pas trop généreuse. C'est une adolescente dans son temps avec sa propre vision du monde. Elle peut parfois sembler égoïste à un regard extérieur…alors qu'elle se montre souvent le reflet de notre propre personnalité. du moins, c'est ainsi que je l'ai ressenti. Comme tout un chacun elle change au contact d'autres personnes, doucement, sans brusquerie. Au contact d'un Géant, ou de femmes venues d'un autre pays. Au contact d'un homme qui a perdu son ami dans la traversée. Au contact d'autres personnes, généreuses, lumineuses. On y suit le quotidien d'une association, d'une vallée au rythme des arrivées et des départs.

En résumé

La vallée aux merveilles est un roman assez didactique. Pourtant ce serait le résumer à si peu de choses. Ce serait oublier à quel point il peut se montrer juste et beau. Grand et généreux. Ce serait oublier les personnes à qui il rend hommage, aux migrants, aux aidants, et aux adolescents qui grandissent dans un monde en pleine mutation.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Jeanne 16 ans, va passer ses vacances de Toussaint chez sa tante qui vit un peu isolée dans les Alpes, pour se remettre d'une rupture amoureuse qui s'est apparemment mal passée. Là-bas elle va découvrir le sort des migrants qui franchissent la frontière, et la solidarité dont les gens peuvent faire preuve.
Il y a des choses qui m'ont beaucoup plus. L'attitude de Jeanne d'abord. Elle n'a rien contre les migrants, mais elle voit ça de loin, comme si cela ne la concernait pas. Son regard va évoluer, mais c'est cette première attitude qui me semble particulièrement réaliste pour la majorité de la population, la majorité silencieuse. Quand les situations nous semblent lointaines, le plus facile est encore de ne pas se sentir concernés.
La solidarité dont fait preuve le village est touchante. Cependant je suis sceptique quand à cette quasi unanimité dans la générosité. On voit rapidement une opposition, pas plus. Sinon les autres habitants ouvrent leur vie, leur maison, leur temps aux migrants. Je suis peut-être trop cynique ? C'est possible, et tant mieux si c'est le cas.
Le personnage de la tante est intéressant. Elle est militante, mais n'essaie pas de convaincre sa nièce à tout prix. Elle lui montre l'exemple, mais veut qu'elle se préserve aussi. Elle n'est pas dans le manichéisme : moi j'ai raison et les autres ont tort et sont méchants.
Je trouve tout de même que le roman est un poil trop "positif" (bien que ce terme soit un peu déplacé vu la situation dramatique qu'il décrit). Les aspects plus négatifs sont juste survolés, et j'aurai aimé qu'un ou deux soient plus approfondis (le harcèlement sur les réseaux, les risques pris par les migrants, les risques pris par les aidants, les oppositions à la solidarité).
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Un roman plein de générosité, au coeur d'une nature sauvage mais apaisante.
Quand Jeanne arrive au petit village de Saorge dans les Alpes, le "cocon" où vit sa tante tout près de la frontière italienne, elle n'a que faire de ces histoires de migrants qui s'infiltrent en France par les chemins de montagne. Elle sort d'une rupture compliquée et ne pense, égoïstement, qu'à sa souffrance personnelle alors que sa tante "souffre de la souffrance du monde". Comme la plupart d'entre nous (soyons honnêtes), l'adolescente ne se sent guère concernée par autre chose que "le confort de ma vie actuelle". Elle est là pour profiter de la beauté de la nature, que l'auteure dépeint d'ailleurs avec beaucoup d'engouement.

Mais à force de voir "des vies arrachées, des familles fracassées", d'entendre "leurs récits tellement douloureux", c'est le déclic: "Je ne peux pas continuer à pleurer sur moi, à me plaindre". Jeanne commence à suivre Miette (et un certain Ronan) dans ses actions, transporter les migrants en lieu sûr, récolter des aliments pour l'épicerie solidaire, filer un coup de main au refuge de l'oliveraie. Miette, comme beaucoup d'autres au village, se consacre entièrement à son rôle d'aidant. A ses côtés, Jeanne réalise l'ampleur de la situation mais fait aussi de belles rencontres, d'un côté comme de l'autre.

Parmi les immigrés, beaucoup d'Africain(e)s qui ont appris à "positiver avec ce qui nous bouleverse plutôt que de se laisser abattre". La jeune fille est impressionnée par leur courage ("Tu ne peux pas imaginer tout ce que m'apportent ces êtres dignes qui ne font que passer") et fascinée par leurs récits de vie qui lui font découvrir leur quotidien, leurs traditions ("Tu vois comme les choses les plus simples peuvent faire du bien"). Ces moments "de partage, de joie, d'échange" avec migrants et aidants vont lui donner la force d'affronter son "histoire d'amour ratée" (que j'ai trouvée un peu excessive, ce sont beaucoup de sujets graves pour un si petit livre) et l'ouvrir aux autres: "L'important, c'est d'agir avec son coeur, son honnêteté".
Un roman qui donne envie d'agir!
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En France, nous avons tout ce qu'il nous faut pour vivre, étudier et nous devrions le partager avec ceux qui ont tout quitté et n'ont plus rien.
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Dans le silence imposé par la furie des essuie-glaces, entre les vitres couvertes de buée et les flaques de la chaussée, notre trajet s’est déroulé dans un univers aquatique.
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Partout, il y a des bons et des mauvais.
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Parfois, j’ai l’impression que personne en Europe ne veut d’eux.
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