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EAN : 9782330147631
160 pages
Actes Sud (07/04/2021)
3.69/5   105 notes
Résumé :
Ce récit d'anticipation nous plonge au coeur des débats scientifiques d'un futur indéterminé. Quelque part entre faits scientifiques et affabulations poétiques se dessine un horizon troublant : et si les araignées, les wombats et les poulpes nous adressaient des messages codés à travers leurs comportements ? Par cette étonnante expérience de pensée nourrie des plus récentes découvertes scientifiques, Vinciane Despret ouvre la voie à un décentrement de la condition h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Très important, le titre, surtout le mot « anticipation ». C'est comme une balise, un amer dans le monde dans lequel nous entraîne Vinciane Despret. Et lea lecteur-rice en aura diablement besoin !
Un récit d'anticipation, c'est un récit, parfois fantastique, censé se dérouler dans le futur. Ici, ce futur est imprécis, pas vraiment daté. Lea lecteur-rice le sent néanmoins assez proche de l'époque actuelle. Quant au coté fantastique, il est marqué d'entrée de jeu par les titres des trois chapitres de l'ouvrage (dont un étonnant « La cosmologie fécale chez le wombat commun et le wombat à nez poilu »). Suivis par les définitions de trois mots étranges : la géolinguistique, la thérolinguistique et la théroarchitecture. Les définitions de ces trois disciplines, orientées vers l'expression artistique et littéraire – y compris symbolique et sacrée –, des animaux dits sauvages donnent le ton du thème général de l'ouvrage.

Vinciane Despret nous emmène dans les circonvolutions scientifiques de travaux et rapports de chercheurs et de société savantes. Les sujets abordés dans les chapitres sont tellement surprenants, tellement originaux que nous ne savons plus si les informations tiennent du lard ou du cochon. Vinciane Despret maîtrise l'écriture scientifique et les descriptions méthodologiques des travaux de recherche, y compris dans les citations bibliographiques. Jusqu'aux bisbilles qui existent parfois entre telle ou telle institution ou société savante. Nous sommes là dans un environnement littéraire rigoureux, rationnel, qui rend compte du cheminement des trois disciplines définies ci-dessus.

Ce qui semble moins rigoureux, ou pour le moins surprenant, ce sont les trois histoires développées. Il s'agit de récits basés sur l'hypothèse, non pas que les animaux sauvages sont intelligents et sensibles – les spécialistes des espèces animales ou les gens simplement en contact régulier avec les animaux sauvages ou domestiques le savent depuis longtemps – mais qu'ils sont capables de s'exprimer et de communiquer dans un registre sensible, artistique, voire sacré. Évidemment, le cartésianisme, et le naturalisme qui en a découlé, en prennent un bon coup ! Mais c'est un coup salutaire, un coup qui ouvre des portes sur un monde extraordinaire, sur l'imaginaire du-de la lecteur-rice, imaginaire lui-même nourri de celui des fourmis, des wombats et des poulpes. Ce que Vinciane Despret amène à la fois de magique et de terre-à-terre réside dans l'alternance entre des faits imaginés et des recherches réelles, dans l'équilibre perpétuel sur une ligne de crête entre invention et réalité, l'une étant toujours suivie ou précédée de l'autre. Alors, le lecteur non initié à l'éthologie comme je le suis ne sait plus trop où il en est, est-ce que l'autrice me balade pour faire passer des thèses abracadabrantes ? Ou bien, non, c'est vrai que les poulpes écrivent des poèmes, que les wombats érigent des murs sacrés avec leurs fèces rectangulaires, que les araignées crient en ondes ?

Les deux 1ers chapitres, consacrés aux araignées et aux wombats, sont pour l'autrice une manière de prendre la mesure de son sujet, de développer de manière de plus en plus osée le rapport humains-non humains : communication « simple » des araignées sur les problèmes d'un environnement saturé d'ondes ; puis apparition du sacré dans l'édification des murs des wombats. Dans la 3ème partie, la plus étoffée– avec parfois des longueurs –, le thème de l'expression littéraire des poulpes et de leur interprétation est pleinement développé. D'une part grâce à des quasi-mutants jouant le rôle d'intermédiaires entre le monde humain et celui des poulpes. D'autre part en décryptant des textes écrits par des poulpes… avec leur encre, évidemment ! Allant jusqu'à proposer indirectement un modèle de société qui, sans être idéale, serait basée sur des rapports humains rénovés.

L'originalité et la force de cet ouvrage réside ainsi dans l'articulation par l'autrice d'une éthologie plus ou moins imaginée, de poésie, de rigueur scientifique, de psychologie, de philosophie. Et surtout d'humour, assurant la bonne distance par rapport à sa propre écriture. le tout assaisonné par ci par là de pointes de féminisme (cf. la référence au Matrimoine mondial des chefs d'oeuvre de l'Unesco !).

Ce livre n'est pas facile à aborder car il peut sembler confus avec son jargon scientifique, sa bibliographie (réelle ou fictive ?), son imaginaire désorientant. Je me suis résolu, à la fin du 1er chapitre, à rechercher sur internet si telle personne avait vraiment existé, si telle recherche rapportée et décrite avait été effectivement rapportée et décrite. Les réponses trouvées ont apporté leurs lots de surprises (dont la découverte d'un inattendu et réel prix Ig-Nobel !). Dans cette confusion soigneusement organisée, Vinciane Despret maîtrise totalement son sujet : la forme, le fond, les connaissances, l'imaginaire, la structure des récits, toutes ces imbrications qui entraînent lea lecteur-rice, non seulement dans la découverte de faits avérés, mais aussi dans l'ouverture à un imaginaire et une poésie « sauvages » qui ne peut que lea décentrer. Et si cela était vrai ? de quoi nous faire changer d'avis sur ce que peut vivre, penser et exprimer une fourmi grimpant sur son pantalon ou un flamant rose picorant la vase la tête dans l'eau.

À lire, pour en savoir plus sur Vinciane Despret et son travail : un excellent interview par Baptiste Morizot dans le Hors Série Socialter « Renouer avec le vivant » (décembre 2020).
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Dommage.

Je n'ai pas du tout accroché à ce mélange des genres. La composition "chimique" du texte manque de transparence entre le scientifique et "l'affabulation". Ce n'est pas une surprise puisque ce "brouillage" est avancé en quatrième de couverture. Mais je n'aime pas trop les lire.

C'est trop scientifique ou trop littéraire. Il faut faire un choix dans la forme de mon point de vue. Brouiller les pistes à l'époque du doute omniprésent, ma foi, cela m'agace un peu.
Les pistes d'extrapolation science-fictives, partant de données scientifiques, et présentées en quatrième de couverture m'étaient tout à fait plaisante et j'espérais un texte plus littéraire racontant des histoires impliquant ces capacités extraordinaires et inattendues des animaux concernés (araignées, wombats et poulpes).
Mais ce n'est clairement pas la forme choisie. On navigue entre faux compte-rendu de création d'association (pas franchement crédible dans sa forme d'ailleurs mais passons), mails, articles, lettres, discours et autres commentaires. Un gigantesque patchwork, "aux frontières du réel".

Quand je lis un texte littéraire, je ne peux pas me faire à l'idée d'avoir à naviguer autant vers les notes en fin d'ouvrage. Cette pénibilité du va-et-vient (que j'accepte dans un documentaire) aura au final été une mise en abîme des allers-retours, à la potentialité permanente mais à l'effectivité inconnue, entre fiction et science.

Il y a des passages qui m'ont laissé pantois, comme à l'évocation de "l'épopée lyrique du lichen, la poésie passive de l'aubergine et le roman tropique du tournesol - sans oublier ce genre, toutefois considéré comme mineur, qu'est le roman policier historique du coquelicot aux prises avec les produits phytosanitaires." (43)
Bien sûr, c'est une citation hors contexte. Mais enfin, cela reste une masterclass de Kamoulox.

En lisant les premières dizaines de pages, je me disais que je parlerai d'Alain Damasio dans ma critique... Et bingo! Il est doublement cité dans les notes de la troisième partie. Ne faisant donc que confirmer ma sensation : voilà un livre qui pourrait plaire aux accrocs des Furtifs (pour l'anecdote : je n'en suis pas).

Vinciane Despret a sûrement pris du plaisir à écrire ce texte. Tant mieux pour elle.
L'idée de magnifier, ou de mettre au centre, le monde animal, et donc plus ou moins en creux de décentrer l'attention portée à l'humanité, n'est pas un projet qui me déplaît. Mais là, je n'ai pas du tout accroché. J'ai trouvé ça par moment trop caricatural. Comme sur cette insistance sur le fait que notre langage, c'est vraiment un truc de primitif, contrairement aux modalités animales nous dépassant teeeeeeellement dans leur contenu. Bon.
Mais je reconnais néanmoins sans difficulté qu'il y a de belles trouvailles dans ce livre. L'étape de l'insertion de ces idées dans un contexte narratif n'aura tout simplement pas remporté mon adhésion.

Pour être plus terre-à-terre : j'aime bien la couverture ! Ce qui est souvent le cas dans cette collection, qui sauve un peu le niveau global actuel des couvs d'Actes sud (c'est quoi le concept ???).

Un texte traversé de mysticisme enrobé dans un écrin de poésie. La première partie est particulièrement désagréable à lire. La deuxième coule mieux (sans jeu de mots lié au "matériau" au centre de celle-ci) et la troisième m'aurait plus convaincu sous la forme d'une nouvelle.
Dommage. Oui, dommage, j'aime bien les tentacules.
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Avec ce roman si particulier, entre science et science fiction, Vinciane Despret imagine une nouvelle discipline scientifique, la "thérolinguistique" chargée d'étudier et de traduire les productions littéraires des animaux, romans, poésie, pamplet, etc.

Une première enquête a pour but de découvrir les raisons provoquant chez les arachnologues des acouphènes qui se révèleront être des ondes produites par les araignées pour nous faire comprendre que les vibrations de nos machines créent un brouhaha qui les empêche de communiquer, les araignées utilisant les vibrations comme langage et étant obligées de "vibrhurler" pour s'entendre. Des scientifiques, en modifiant les fréquences vibratoires d'un diapason, réussirent à établir une véritable conversation avec les araignées, avec l'espoir « d'écrire ensemble la poésie d'un silence tremblant et à peine murmuré ».

La deuxième étude porte sur la compréhension et la traduction des créations littéraires et poétiques des Wombats. Les scientifiques, en effet, prétèrent attention aux murs que construisent les Wombats auprès de l'entrée de leur terrier ainsi qu'en certains lieux de leur territoire. Ces murs, d'une solidité remarquable, constitués des fèces cubiques des Wombats, ce qui, vous en conviendrez, en facilite la construction, ont une fonction délibérément créatrice et expressive, relevant aussi du registre de la signalétique, et, pourquoi pas, constitueraient un dialogue avec « des êtres multiples, présents et passés, peut-être même à venir et formeraient une certaine forme de cosmopolitique fécale.»

Dans le troisième texte, des pêcheurs ont trouvé sur des débris de poterie, des fragments de texte d'une écriture inconnue qui s'avérera celle d'un poulpe.
L'auteure nous fait vivre l'expérience vécue par Sarah Buono, mandatée pour effectuer le travail de traduction de ces textes, dans une communauté où des enfants ont une éducation particulière qui leur permet d'être en symbiose avec un animal et d'en avoir ainsi, la sensibilité et la compréhension.
Dans le cas de Sarah, Ulysse, l'enfant, a été éduqué pour être en symbiose avec un poulpe. Au fur et à mesure de ses recherches, Sarah, découvrira, l'étendue de l'intelligence des poulpes, adeptes de la réincarnation, et, avec l'aide d'Ulysse, décryptera les fragments de texte, véritable supplique adressée par le poulpe à celui qu'il sera dans un avenir qui lui semble de plus en plus compromis du fait de la surpêche et de la pollution des Océans.

Avec ces trois textes, à la fois drôles et oniriques, à la poésie fantastique, Vinciane Despret, en nous rappelant que les animaux sont intelligents et sensible, nous impose d'avoir un nouveau regard sur eux et nous fait prendre conscience que nous ne sommes pas le centre du monde et que nous devrions avoir beaucoup plus de respect pour ce monde du vivant qui nous entoure que, malheureusement, nous sommes en train d'abîmer et de maltraiter.
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Ce livre est l'un des plus beaux que j'ai lus sur la nature et les animaux, et la façon dont nous pouvons être ensemble, cohabiter, nous relier. Il jette un regard acéré sur la situation actuelle, la dégradation encourue par la perte de nombreuses espèces, la raréfaction de leur espace vital, et donc du nombre d'individus de chaque espèce. Il est à la fois triste et porteur d'espoir.

J'ai pourtant dû m'y prendre à deux fois, car cette lecture est assez ardue. Son intelligence m'a époustouflée, il n'est pas en reste avec la brillantissime nouvelle qui semble être l'alpha de son existence, à laquelle Vinciane Despret se réfère dans chaque nouvelle : "the author of acacia seeds" d' Ursula le Guin. J'ai pu lire cette nouvelle en libre accès en anglais - il s'agit d'une fourmi qui laisse une poésie rebelle sous forme d'exsudation hormonale sur des graines d'acacia. C'est effectivement le point de départ de ces trois nouvelles totalement inclassables de Vinciane Despret, puisqu'elle y présente sous forme de chroniques scientifiques les recherches d'une science en devenir, la thérolinguistique, ou étude du langage, puis, au fil du temps, des oeuvres littéraires d'espèces animales sauvages. C'est à la fois hilarant et touchant.

Dans la première nouvelle, l'autrice nous explique que des savants ont pu déchiffrer en s'aidant de vibrations le message prémonitoire des araignées, à savoir que le monde est devenu une cacophonie d'ondes, ce dont elles sont les premières à souffrir, mais qui n'est pas bon pour nous humains non plus. La seconde nouvelle traite des "murs fécaux" produits par les wombats comme d'oeuvres littéraires destinées à accueillir et à créer un lien avec d'autres espèces. Enfin, la troisième, absolument poignante et poétique, nous relate l'aventure de la "traduction" de messages produits par un poulpe, destinés à son futur être.

Dans chaque nouvelle, Vinciane Despret, de par sa formation psychologue et philosophe des sciences (un cerveau, on peut s'en douter), développe des théories sur les interactions entre humains et animaux, et sur une profondeur de la vie animale que nous ignorons totalement. le propos est bien de l'anticipation, car elle se situe dans les années 2030, tout en se référant à de vraies études scientifiques, ce qui donne à ces textes un ton unique, enrichissant et un brin déconcertant voire un peu déjanté. Avec une mention spéciale pour la dernière nouvelle, où des enfants atypiques (comprenez "autistes") apprennent une langue faite de sensations, communiquent avec les animaux qu'ils sont chargés de soigner, et représentent une manière d'être qui pourrait être l'espoir de l'humanité, car l'homme apprendrait de la nature au lieu de s'imposer à elle. Un total coup de coeur, mais ne vous attendez pas à une lecture facile, mieux vaut prévenir...
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Réso-lu-ment, l'un des livres les plus inventifs que j'aie lus.
Une curiosité de poulpe m'a fait découvrir ce livre unique le jour de la fête des librairies indépendantes; je l'ai dévoré avec l'appétit d'un arachnide.
Quelle imagination! Quelle précision scientifique! Quels récits d'anticipation fascinants! Il y a un un peu du génie fantastique et de la rigueur borgésiens chez Vinciane Despret.
Merci Actes Sud (collection les "Mondes Sauvages") de nous offrir une telle singularité littéraire, une forme de science-fiction hyper-réaliste, et poétique.
Je ne doute pas une seconde que le IIIe millénaire donnera naissance à la "Thérolinguistique". Et je vais de ce pas relire Ursula Kroeber le Guin.
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critiques presse (1)
LeMonde
14 mai 2021
Dans ce livre de fiction, la philosophe se fonde sur des connaissances établies pour détourner les codes de la discussion scientifique et créer des récits où les hommes et les animaux formeraient un monde vivable.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Cette orchidée fait toujours des fleurs. Mais plus aucune des abeilles qui en portaient l'image ne vient la visiter, parce que ces abeilles se sont éteintes. [...] Rien ne reste de l'abeille, mais nous savons qu'elle a existé grâce à la forme et aux couleurs de la fleur. Ne subsiste à présent que l'idée de ce à quoi ressemblait une abeille femelle aux yeux d'une abeille mâle, telle qu'elle a été interprétée par une plante. Ainsi la seule mémoire que nous avons de cette abeille est une peinture dessinée par une fleur mourante. p105
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Dès lors, si les théroarchitectes avaient interprété ces murs fécaux comme de simples marquages territoriaux, il est fort probable que le wombat se serait vu décrit comme un petit propriétaire bourgeois (comme l'ont souvent été, sous l'influence de cette théorie, nombre d'animaux territoriaux), qui, par ses murs fécaux, indiquerait à tout intrus potentiel (tout visiteur, dans un monde de petits propriétaires jaloux de leurs prérogatives, ne peut évidemment être qu'un intrus voulant s'approprier le bien d'autrui) qu'il veille jalousement à l'intégrité de ses frontières : "On ne passe pas !" (49)
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Car, nous avait-il mis en garde, ces recherches autour des formes linguistiques animales (poétiques, lyriques ou même scientifiques), si intéressantes qu'elles aient été, restent entravées par un terrible biais : elles ont toujours privilégié le kinétique. Et le PRIVILEGE DU KINETIQUE, de l'expression en mouvement, c'est le privilège du VISIBLE. Certes, l'enjeu de ce privilège tient à l'existence de traces et de leur possible conservation (notamment par la photographie ou la vidéo), mais il a conduit les géolinguistes à négliger une part estimable de l'univers communicationnel des animaux (sans compter celui des plantes : allez donc, avec cette méthode, saisir les "chants délicats et transitoires du lichen").

Page 17.
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L'italien, comme le français et bien d'autres langues européennes, dit-on encore là-bas, sont des langues qui donnent au sujet plein pouvoir sur le verbe - le sujet constituant le centre significatif de tout énoncé. Les usages de sa grammaire instituent un sujet qui régente, qui détermine et dont les actes ne sont jamais que la conséquence de sa volonté. Ce sont, affirment-ils, des langues forgées par et pour des êtres fascinés par la maîtrise et le contrôle, dont la syntaxe désigne, comme on accorde des privilèges, ce qui sera sujet et ce qui sera objet, qui sera doté d'action et qui s'en verra dépossédé. p88
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Ils m'ont raconté que ces enfants, dès l'entrée dans la vie, ressemblent à ce qu'on appelait, il y a bien longtemps, les enfants des fées - des enfants nés des fées et dont on pensait, au vu de leur étrangeté, qu'elles les auraient substitués, au berceau, à des enfants humains. Le XXème siècle oublia cette ancienne sagesse et les appela autistes (un siècle peu avare en malédictions, remarquent-ils), ce qui les engageait généralement dans un destin difficile. p99
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Videos de Vinciane Despret (63) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vinciane Despret
Carte Blanche à Sciences Humaines
Intervenants: Vinciane DESPRET, philosophe, professeure à l'université de Liège, Jean-Marie LACLAVETINE, éditeur et écrivain, Héloïse LHÉRÉTÉ, directrice générale du magazine Sciences Humaines, Adèle VAN REETH, directrice de France Inter Les morts hantent les vivants. Ils leur parlent, les inspirent, s'installent en douceur dans leur vie intérieure et travaillent leur existence. Les trois auteurs que nous proposons de rassembler ont enquêté, chacun à leur manière, sur "la vie des morts". A mille lieues des théories du deuil, qui enjoignent à l'oubli et à la reconstruction, Jean-Marie Laclavetine (écrivain et éditeur), Adèle van Reth (journaliste, philosophe et écrivaine) et Vinciane Déprêt (anthropologue) racontent cette conversation secrète et quotidienne que beaucoup d'entre nous entretenons avec nos chers disparus. Ces hommes, femmes, enfants que nous avons aimés ne laissent pas seulement un manque. Ils sont aussi une présence, réelle, à la fois triste et réconfortante. Ils imprègnent en profondeur les vivants et guident leurs pas.
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