AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 47 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une promenade en Inde et ailleurs.Patrick Deville est en roue libre dans ce livre où il poursuit son projet commencé il y a vingt cinq ans: écrire des romans sans fiction sur douze lieux dans le monde qu'il a lui même choisis.
L' idée de départ est simple : comparer les vie de Pandurang Khankhoje , le révolutionnaire prêt à prendre les armes pour son pays l'Inde et , tout à l'opposé ,Gandhi qui après un long séjour en Afrique du Sud revient en Mahatma, apôtre de la non violence , le « petit fakir séditieux « comme disait Churchill qui le détestait
Pour simplifier, je dirais que Patrick Devile s' intéresse surtout à Pandurang Khankhoje ,aujourd'hui peu connu et qui a vécu une vie extraordinaire. le révolutionnaire indien échouera dans son pays puis puis changera complètement de destin en partant pour le Mexique où il deviendra un agronome réputé.Je n'en dis pas plus
Pour Gandhi, l' histoire est plus connue.D'ailleurs , Patrick Deville n ‘écrit pas vraiment une nouvelle biographie
Lisez ou relisez l'inoubliable récit de l'accés à l' indépendance de l'Inde de Lapierre et Collins : Cette nuit, la liberté
Pourquoi en roue libre, me direz-vous ?
Parce qu'il n'y a pas vraiment de trame définie dans le livre
Il faut être un lecteur averti et cultivé pour suivre le cheminement tarabiscoté de Patrick Deville
Il parle de Tolstoi et Tagore , un passage très intéressant puis passe à Frida Kahlo et Diego Rivera, puis à Sandino, revient au Mahabharata , aux sikhs, à la Perse des zoroastriens , fait un petit détour par le Japon
La notion de samsara, cycle des réincarnations reste en filigrane
Vous comprendrez donc que ce livre demande une certaine attention , voire quelques lectures supplémentaires pour être bien compris
Cela peut paraître déroutant par la surabondance des sujets traités
Passer de la première guerre mondiale au coronavirus, en passant par l'histoire de la colonisation anglaise et des prises de position politiques très discutables des Indiens vis à vis du nazisme, c'est un bel exercice intellectuel
On apprend énormément de choses mais dans un désordre qui a désarçonné certains lecteurs
J'ai mis un peu de temps à accepter ce choix littéraire de Patrick Deville que j' avais beaucoup apprécié dans Peste et Choléra, où la trame était plus classique
A titre personnel, j'ai bien aimé le livre mais ma connaissance de l'Inde ,sur le terrain et dans les livres, aboutit à une critique très subjective
Si ,vous aussi ,vous aimez ce pays, vous devez lire Samsara
Commenter  J’apprécie          310
Samsara c'est la roue du temps, le cycle des vies successives dans les religions orientales, celle qui a vu Patrick Deville commencer son projet Abracadabra le 21/02/97 avec David Walker au Nicaragua et qui l'amène cette fois en Inde sur la piste de Gandhi le révolutionnaire pacifiste et de Pandurang Khankhoje le guerrier.

En 25 ans, Patrick Deville a rédigé 12 romans sans fiction dans 12 lieux du monde; tout autant d'aventures qu'il écrit “parce qu'il ne sait pas construire des ruches”.

Avec ce nouveau récit, il nous fait découvrir la vie passionnante d'un “Indien, qui avait choisi les Allemands pendant la Première Guerre mondiale, avait fait le tour du monde, passé la plus grande partie de son existence au Mexique” où il est devenu entrepreneur et professeur d'agronomie. En introduisant le principe de la vision satellitaire nous suivons Khankhoje entrecroiser son destin avec celui de Gandhi, de Nehru dont ils étaient contemporains, de Trotsky et d'autres compagnons de révolution dont le XXè siècle ne fût pas avare. Deville traque dans leurs existences les instants de doute, les carrefours avant les points de bascule et décèle dans ses personnages les traits de caractère que L Histoire nous rendra en aventuriers, révolutionnaires, gagnants ou perdants.

Ainsi, nous voyageons, remontons le Gange avec un écrivain qui affirme voyager pour écrire et non pas écrire pour voyager, “parce qu'il est avéré que la vie est toujours plus exaltante dès qu'on est sur l'eau”.

Très sensible au style littéraire du roman sans fiction, rentré par la grande porte de l'histoire de la littérature avec de sang froid de Truman Capote et porté avec maestria en France par Emmanuel Carrère (L'adversaire, D'autres vies que la mienne), j'ai beaucoup aimé Samsara.
Ceux qui s'étaient déjà laissés charmer par Choléra seront tout aussi réceptifs que moi à cette nouvelle parution de Patrick Deville.
Un grand oublié des prix littéraires de la rentrée 2023.
Commenter  J’apprécie          210
Patrick Deville est un voyageur pas comme les autres. Certes il arpente pays et contrées, il accumule les kilomètres. Mais pour lui, paysages et créatures rencontrées ne sont qu'un décor, une incitation à une déambulation historique animée d'écrivains et de révolutionnaires.
L'Histoire n'est-elle pas fille de la géographie ?
Ici, c'est l'Inde qu'il arpente, l'Inde d'aujourd'hui qui renvoie à une Inde éternelle et sans cesse renouvelée. Deux hommes animent le fil rouge du livre, deux révolutionnaires si différents l'un de l'autre : Gandhi le pacifiste, passé à la postérité, et Pandurang Khankhoje qui choisit la voie du combat par les armes, bien oublié aujourd'hui. L'un et l'autre nous accompagnent de chapitre en chapitre avec bien d'autres dont Pierre Loti, Tagore et la belle Tina Modotti, ainsi que des contemporains telle Anuradha Roy.
C'est profondément érudit, c'est écrit en toute liberté, aucun cadre chronologique ou géographique n'étant imposé, cela va et vient d'un siècle à l'autre, d'un continent à l'autre, ce n'est pas dénué d'un humour pince sans rire. J'adore en particulier les toutes premières phrases du livre où l'auteur découvre un héron sur une plage, dont la description fait bien sûr penser à Gandhi réincarné. Bravo !
Commenter  J’apprécie          150
Une fois encore Philippe Devil nous fait voyager ! Cette fois-ci c'est l'Inde qui est au programme avec ses personnalités connues ou pas.
En ce qui me concerne j'y ai rencontré Pandurang Khankhoje, personnage atypique au destin contrarié.
Il y a bien sûr toujours de nombreuses digressions qui nous égarent pour ensuite mieux retrouvé l'essence du texte.
En tout cas, si je suis loin d'avoir tout retenu de ce roman non fiction, c'est comme à chaque fois l'ambiance générale qui reste bien présente et qui fait resurgir les souvenirs des livres précédents : le voyage sur l'Amazonie, les abords de l'hôpital psychiatrique en Loire-Atlantique, etc. Des souvenirs bien présents et qui donnent la curiosité de faire des retours dans ses autres aventures.
Commenter  J’apprécie          50
Direction l'Inde pour explorer la vie de deux héros de ce continent. Mais avec Deville, on n'est jamais loin du Mexique ou des rives de l'Amazonie. Ces deux protagonistes ont fait le tour du monde avant de revenir dans leur pays d'origine. Il est question cette fois de l'indépendance de l'Inde, du colonialisme anglais mais aussi du système social indien, rigide et patriarcal. Je me suis peut être un peu ennuyée par moment, sans savoir définir pourquoi. Lassitude ?
Commenter  J’apprécie          43
Neuvième volume des douze imaginés il y a maintenant une vingtaine d'années, Samsara est le nouveau livre de la série « Abracadabra », ces « romans sans fiction » où Patrick Deville déambule dans un lieu, son histoire, sa géographie, ses grandes figures - littéraire souvent -, des romans à contraintes, nombreuses, dont cette date récurrente – 1860 - qui permet au lecteur d'être partout au monde mais au même moment – quelle excellente idée. Fruit d'un long processus d'écriture, de lectures, de voyages, Samsara se déroule (en grande partie) en Inde où le lecteur émerveillé (et peut-être un peu perdu parfois) suivra le parcours de quatre personnages quasi légendaires et un oublié de l'Histoire peut-être, comme l'indique Deville : « Gandhi la « Grande Âme », Tagore la « Grande Sentinelle », Nehru le « Pandit » ou Savant, Bose le « Netaji » ou Chef respecté » et Pandurang khankhoje, le révolutionnaire. Littéraire mais non-fictionnel, le texte s'apparente à un essai historique plus qu'un roman, même si, à l'instar du Limonov de Carrère ou certaines biographies de Stefan Zweig, la vie des personnages ici dépassent largement la fiction romanesque, permettant au lecteur de s'enivrer de l'aventure humaine grâce à cette verve talentueuse propre à Deville qui met au même niveau – mais toujours avec un regard critique – les vainqueurs comme les vaincus, ceux qui ont fait l'Histoire, mais aussi ceux qui ont ardemment désirer la faire mais ont disparus en chemin. Exigeant, minutieux, Samsara n'est probablement par le meilleur livre pour s'initier à cette série de « romans sans fiction » qui se terminent par la lettre A (on préfèrera sans doute Peste et Choléra, Amazonia ou plus récemment Fenua), mais cela reste un livre important que les amateurs, les connaisseurs, apprécieront à sa juste mesure.
Commenter  J’apprécie          30



Lecteurs (146) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3210 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}