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EAN : 9782845902695
Arfuyen (03/05/2018)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Après Prières errantes (1990), Fragments et louanges (1993), Introduction au large (2001), Entrées en échanges (2005), Levées d’empreintes (2008), Plus loin dans l’inachevé (2010) et Rudiments de lumière (2013), c’est ici le huitième recueil de Pierre Dhainaut que publient les Éditions Arfuyen, témoignage d’une profonde affinité et d’une relation privilégiée.

L’œuvre de Pierre Dhainaut ne ressemble à nulle autre : elle a une voix, un rythme, un paysag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
 
 
Recueil comprenant quatre chapitres principaux :

À L'ORIENT DE LA MUSIQUE
VENTS ET LUMIÈRES
DITS DE RECONNAISSANCE
PRÉLÈVEMENTS À LA SOURCE

Réflexions sur l'enfance, la poésie, les poèmes ;
Commencer à parler, apprendre à recevoir
une voix dans la sienne ;
Puis, plus tard, dans la chambre étroite,
le corps captif, ne pas se lamenter d'être las,
de se taire ;
Savoir qu'on ne pénétrera le langage qu'en
y entrant ;
Savoir que l'air est bleu, même à l'ombre ;
Savoir que le poème avertit que la porte de
l'existence est grande ouverte ;

Enfin quelques Réflexions majeures et
actuelles sur l'hospitalité.


" VENTS ET LUMIÈRES
Renouvellement des présages
De trop, ta montre, tu t'en sépares,
par effraction nul ne s'introduit en ces lieux,
les frontières s'effacent : qu'y avait-il de si urgent
à vaincre, que maintenant la nuit délivre
sans que tu lui résistes, en abondance ?
un amas de rumeurs inassouvies
dont tu ne pénétreras le langage
qu'en y entrant comme on plonge en la houle
en coïncidant avec son rythme,
le rythme, le viatique.
p.38


" VENTS ET LUMIÈRES
Portraits de l'air
Deux ans, trois ans, si audacieuse elle bondit
en dispersant des graines, les oiseaux s'effarouchent :
à leur retour, même à l'ombre, l'air est bleu
dans l'aura de ses rires. de loin, nous les entendons
quand sonne le glas dont chaque note se détache,
autant d'échardes, mais nous n'avons qu'un pas à faire,
sans défi, sans réserve, pour renouer les liens
avec l'enfant qui n'a pas à nous voir.
p.47


" DITS DE RECONNAISSANCE
Pourquoi l'oiseau chante avant l'aube,
tu le demandes, aucun poème ne répond.

Tu ne sais rien de lui, commence
par faire une place au poème.

Avares, tes mots, mais le poème
te prêtera la voix qui les déborde.

Pas plus qu'un enfant un poème
ne t'appartient, il te force à grandir.

Tu ne vois pas le jour, ce n'est pas la nuit,
la foi du poème est celle de l'aubier.

Il montrerait le visage
qu'il évoque, ce ne serait plus un poème.
p.55


" DITS DE RECONNAISSANCE
Remercie les poèmes, ils te comblent
en étant qu'une promesse.

Tu n'es que l'ombre des poèmes,
leur ombre clairvoyante.

Fidèle, tu le seras, fidèle à sa mémoire
si le poème est toujours devant toi.

Ta main frappe à la porte,
mais le prochain poème avertit d'un souffle

qu'elle est grande ouverte.
p.56


" PRÉLÈVEMENTS À LA SOURCE
   Offrir l'hospitalité, n'avoir souci que du bien-être
de nos visiteurs, n'en escompter aucune récompense,
telle devrait être la moins contestable de nos conduites.
… La faculté de l'accueil nous est donnée
avec l'enfance, nous l'avons réduite en lui substituant
toutes sortes d'ambitions factices, égoïstes, d'autant
plus impérieuses. Elle ne se perd jamais tout à fait,
nous la retrouvons quand nous ne préméditons rien,
la venue d'un enfant, par exemple, ou la venue d'un
poème.

p.62


" Si le poème a une source, où est-elle ?
p.63


" Impondérable et fugitive, l'haleine, elle est notre
bien le plus précieux. Sous la main des peintres la
buée vibre, la fumée flotte : que peuvent les poètes
dont le langage n'a pas la fluidité des couleurs ?
p.66


"     Pour soulever les corps, pour augmenter les
souffles, la musique ne réclame pas les grands orches-
tres. La poésie affectionne les mots rongés par les
habitudes, devenus atones, pour leur restituer la
fraîcheur et la vigueur comme s'ils surgissaient au
bord de la mer.

p.67


" Est-il indispensable de mentionner les dates entre
lesquelles les poèmes ont été composés ?
p.68


" La majuscule est inutile au début des poèmes,
inutile le point à la fin.
p.69
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Je ne voulais pas clore ce Journal sans parler de Pierre Dhainaut. le premier poète auquel j'aie envoyé un mot, j'avais 18 ans ou à peu près, qui m'ait répondu (plus tard Yves Bonnefoy me ferait l'amitié de quelques lettres en retour de mes premiers poèmes d'adulte), avec qui j'aie entretenu une correspondance, avant que nous nous rencontrions et nouions, j'ose l'affirmer, des liens d'amitié, liens que j'ai ensuite laissés se dénouer au fil des années d'une vie sentimentale tumultueuse, ce qui attrista Pierre Dhainaut et son épouse Jacqueline. Il est de bon augure pour ce Journal, cher Pierre, que j'achève ce petit cycle poétique dominical en votre compagnie.
Suite : https://blogs.mediapart.fr/metamorphe/blog/120223/aux-confins-journal-du-mois-du-corona-81
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
SORTIR SOUS L’AVERSE…


Sortir sous l’averse, sous la brise, une voix
nous l’ordonne, la plus intime, la matinale :
« avril », les yeux ont encore à prouver
ce qu’affirment les lèvres. Honte à qui parle
avec prudence et ne progresse pas de tout son être !
Le mot allègre, notre unique repère
au long des routes, nous ne suivrons aucune route,
les fleurs du forsythia viennent d’éclore.
Elles raniment pleinement le désir de beauté,
de l’admiration sans orgueil,
nous n’y consentirons qu’en allongeant le pas,
en associant notre haleine, leur lumière,
lorsque du jaune au vert s’épanouissent
l’instant initial, la durée ardente.
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VENTS ET LUMIÈRES


À tout âge la parole

Commencer à parler, apprendre à recevoir une voix
dans la sienne : rameaux secoués par le vent,
troncs chancelants qui craquent, volets ou portes
qui battent, parmi les pages que l’on tourne
les mots s’évadent de leurs traces,
l’enfant déconcerté, ravi, ne choisit pas
entre les bruits, de syllabe en syllabe, de cercle
en cercle, il se livre sans frein à leurs échos
lointains, très proches, il court sur des pierres,
il court sur de l’herbe, il entre en la forêt des sources,
la légende a dit vrai.

p.18
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VENTS ET LUMIÈRES


Renouvellement des présages

Très tard, la chambre étroite, le corps captif,
ne te lamente pas d’être las, de te taire,
de ne pouvoir aller plus loin, tu comprendras
que rien ne s’interrompt tant que les souffles
ont le libre passage : avant de t’endormir,
choisis un de ces mots errants
dont la mémoire est saturée, murmure-le
comme en t’adressant à des morts,
que la nuit soit ingrate ou généreuse,
as-tu le choix ? ce sera ton offrande.

p.33
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On blesse un lieu en érigeant des stèles,
on mutile une vie en se préoccupant
du sort de la fumée.
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Oui, la vie n'est qu'un souffle, il passe
quand nous croyons qu'il meurt.
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Videos de Pierre Dhainaut (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Dhainaut
À l'occasion de l'édition 2021 (Auteur/lecteur) du Festival Résonances, les rencontres du patrimoine littéraire et de la création, nous vous proposons ici "Trajectoires d’écoute", une série d'entretiens avec Pierre Dhainaut, par Thomas Demoulin.
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