Avril perpétuel de l'âme
Salue la lumière
qui t'ouvre les lèvres: ensuite
écarte les rideaux.(...)
Ne sois que souffles
et vois: une glycine
a débordé le mur.(...)
Pleines mains sur ce tronc,
écoute, équitable,
le silence, la sève.
Rien ne reste invisible,
dis à présent
le parfum des lilas.
Pluie fine, la chair en liesse,
la clairvoyante, réveille
un chant de grive.
Les ailes, le coeur,
laisse-les battre,
laisse-les battre ensemble.
Les poèmes soufflent sur les mots comme sur des braises, ils les attisent, ils en feront jaillir un feu.La poésie, l'air qui tremble à l'extrémité des flammes, les poèmes ne s'éteignent pas, leur secret s'y renouvelle.
Tu te crois seul, tu ne crois qu’en la mort,
toi-même affaiblissant les souffles.
Ils avoueront, ici, ce qui sépare
l’effroi de la confiance.
Y a-t-il pour le poing une mémoire ?
Laisse-toi saisir, de toutes tes forces,
et les vents reviendront en cette chambre
comme en haut des falaises
te dénouer, dénouer l’invisible.
Avril perpétuel de l’âme
OÙ QUE TU AILLES…
Où que tu ailles, l’humus,
le sable, prends modèle
sur les ondes, allège-toi.
Ne sois que souffles
et vois : une glycine
a débordé le mur.
Ne coupe aucune fleur,
tu t’élargis
dans l’air des cimes.
MISE EN ARBRES D’ÉCHOS
Ne cherche
aucune issue,
contente-toi de respirer.
Etre présent,
rendre présent le seuil
ou le bord des falaises.
Un jour entier
sur la terrasse,
transmettre,
agrandir le matin.
Il n'y a de secret
que l'origine,
l'offrande, la frondaison.
À l'occasion de l'édition 2021 (Auteur/lecteur) du Festival Résonances, les rencontres du patrimoine littéraire et de la création, nous vous proposons ici "Trajectoires d’écoute", une série d'entretiens avec Pierre Dhainaut, par Thomas Demoulin.
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