Plutôt vieille école en termes de poésie, enfin à l'origine, puisque je me soigne de plus en plus, plonger dans les vers de
Souleymane Diamanka, artiste franco-sénégalais protéiforme, dont je ne connaissais vraiment rien, était donc une gageure.
C'est finalement un pari réussi : c'est un souffle d'une grande puissance que nous découvrons par ces vers, un souffle de la nature sous toutes ses formes (sa douceur, sa violence, son animalité, son caractère imprévisible également), un souffle de l'amour, un souffle de l'espoir, finalement un magnifique souffle de la vie comme syncrétisme des origines peules du poète/musicien/slameur/acteur, transmises notamment par son père au fil des années – puisqu'il a voulu s'assurer de transmettre à ses enfants leur héritage patrimonial -, et de sa vie bordelaise.
C'est un souffle aux rythmes changeants, parfois percutants par leur brièveté, parfois plus langoureux, aux répétitions fortes qui martèlent les poèmes avec plus ou moins de régularité, au vocabulaire riche de sa diversité, d'abord de langue, puisque le peul s'invite à la fête, mais aussi de ton, de registre, ou encore de thèmes, qui font de l'ensemble des textes un véritable poème-monde, empli de toute la beauté, mais aussi parfois, de toute la dureté de ce qui nous entoure, empreint de toute sa richesse et de toute sa complexité.
Je remercie les éditions Points et NetGalley de m'avoir permis cette belle découverte.
Lien :
https://lartetletreblog.com/..