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sur 3044 notes
La Terre a été dévastée par une guerre nucléaire et les humains ont colonisé Mars ; seuls les pauvres et marginalisés vivent encore sur une Terre inhospitalière.
À travers un chasseur de primes (un 'Blade Runner'), Rick Deckard, qui doit éliminer 6 androïdes échappés, P.K. DICK nous confronte à une question qui devient de plus en plus actuelle : qu‘est-ce qui différencie les humains des androïdes? L'ensemble du monde biologique est imité par le monde numérique, les animaux physiques ont plus de valeur mais sont plus fragiles. Les androïdes ont une conscience, des émotions, ont peur de la mort, sont supérieurs parfois en empathie, et comme les hommes, certains font le mal avec plaisir… mais ils ne rêvent pas, c'est une manière de les distinguer.
Dans un style fluide, au fil des mots simples, des questions métaphysiques sont posées, le sens de la vie, de l'humain, les attachements irrationnels, les différences… la superposition de mondes.
Je vais voir le film maintenant, sans comparer ; j'aime ces oeuvres qui, comme « Mort à Venise », « le guépard », donnent lieu à deux chefs-d'oeuvre. On a l'impression que, comme un frère et une soeur, complémentaires, ils s'adorent, et se mettent en valeur.

... V2 : Je viens de regarder le film, c'est une autre histoire. Dans le livre, Deckard est marié, un homme plutôt lambda, « méthodique et banal », qui a besoin d'argent ; au fil des pages, il doute, les NEXUS 6 sont attachants ! Il y a des sentiments, de l'empathie réciproque et de l'usure humaine… Subtil. le film est plus violent, il développe la question de l'identité que donne la mémoire. Deckard est-il pas un androïde ? Il faudrait des pages pour développer les différences... La longévité, l'inéluctabilité de la mort et la peur. Est-ce que l'amour unira le numérique et le biologique, la machine et l'humain ? Des questions identiques, une vision différente.
Le film est un spectacle, et les images frappent. le livre est plus réel, ce sont les mots qui tapent. La puissance inégalable d'un roman, c'est d'entrer dans le monde intérieur des êtres.
Je préfère les romans, plus riches, psychologiques, plus ‘humains' ; ils nous laissent aussi plus libres, nous créons nos images, nos ‘couleurs' ; nous allons à notre vitesse… Bref, je suis d'abord un lecteur.

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Voici un roman qui faillit disparaître . le film Blade Runer qui est grandiose à mon humble avis, rencontra un tel succès que l'éditeur à souhaité que son auteur écrive une novélisation pour remplacer le roman. L'auteur à refusé (bien que financièrement faible) la proposition et le pactole et il à consenti cependant a ce que l'on ajoute Blade Runer au titre original.
Le film et le livre sont différents même si au fond ils se télescopent et se mêlent sur la thèse.
Leurs tonalités respectives en font néanmoins des oeuvres différentes.
J'aime beaucoup l'univers du film et moins l'excellent roman qui est à son origine.
Le texte, nous plonge dans un monde post-apocalyptique qui coule vers les bas-fonds du rien moral et matériel. Un monde sans avenir qui finit d'espérer inéluctablement et sûrement.
Les androïdes ont un précédent historique ;c'est le Golem kabbalistique du XVeme siècle. Cet être conçu initialement pour aider l'homme se retourne contre lui par la faute de l'homme qui lui ressemble mais qui n'est pas lui. Il n'est pas un homme idéal ,car les hommes sont défaillants par nature et il se retourne contre eux par inertie.
Assimov créé des robots sociables dont la nature est contingente d'exigences éthiques qui s'incarnent chez eux et qui dirrigent infailliblement leur existence.
Les androïdes de Blade Runer ressemblent beaucoup plus aux hommes car bien que différents d'eux, comme eux,ils peuvent commettre le pire.
L'homme démiurge crée lui aussi ici ,un être à sa ressemblance. Un être qui lui ressemble mais qui n'est pas lui ,mais qui est lui jusqu'à un certain point et qui comme lui à l'esprit de conservation.
L'androide fait l'homme par un jeu de miroir et par ce qu'il suscite en lui.
L'ombre des androïdes qui pousse l'homme vers le pire est omniprésente car dissimulée au milieu de lui protégé par sa ressemblance.
Le Golem n'était pas un homme car l'homme ne savait pas lui donner le libre arbitre et les androïdes qui sont intelligents n'en ont pas non plus et en ce sens ils sont autres mais ils peuvent devenir meilleurs eux-aussi. Notamment quand ils font l'expérience du statut de victime et qu'ils doivent pour durer jouer à être des hommes.
C'est une démarche existancialiste qu'ils animent (Le garçon de café de Sartre devient garçon de café, en jouant à en être un) et ils demontrent existanciellement l'existentialisme.
Sur l'univers du texte disons qu'il est noir. La terre est grise et dangereuse pour l'homme à cause d'une radioactivité qui a presque tué tous ce qui est vivant. Les habitants de ce monde qui sombre s'efforcent de vivre en hauteur dans des tours ou de partir sur Mars qui est une colonie en partie possible grâce au labeur des androïdes.
Sur terre ils ne reste qu'à être riche si possible ,qu'à cultiver un culte qui commande de pratiquer activement l'Empathie qui autrement se fait bien rare ou bien pour finir,posséder des animaux artificiels et le plus glorieux qui fait vraiment rêver : posséder de vrais animaux dont la possession alimente un statut social appréciable qui fait du bien.
Avoir,posséder, semble-t-il sauve toujours ?
Être en soit et autrement qu'en étant un robot semble impossible à tous autrement que en transcendant sa nature propre ,naturelle et déterministe.
Je conclue en soulignant que ce qui me rend triste dans ce roman noir, c'est que l'homme n'arrive pas à s'élever au point nécessaire pour être capable de vivre avec sa création et de se transcender en elle.

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La science-fiction a tendance à m'intimider, je crains de me sentir bête et de ne pas comprendre. Pourtant, je trouve que c'est un genre incroyable, et Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?), me l'a confirmé.

J'ai mis un peu de temps à entrer dans ce roman. Les débuts étaient juste assez complexes pour me perdre et me questionner. Mais une fois l'univers apprivoisé, ma lecture a été agréable, fluide et addictive. On se laisse bercer par l'écriture, j'ai aimé la plume et l'alternance de point de vue entre Deckard et Isidore, parfaitement dosée pour nous rendre accro.

Je me suis d'ailleurs vraiment attachée à Isidore. Cette « tête de piaf » m'a touchée dans sa solitude, son discours sur la tropie qui ne fait qu'accroître ce sentiment que le monde se dégrade. Dans l'univers de Blade Runner, l'empathie a une place importante, et Isidore est l'incarnation de cette empathie. Que ce soit envers les animaux (réels ou électriques) ou les humains (ou encore les androïdes...), il a un coeur énorme.
Deckard, quant à lui, à une mission. Finir le travail d'un chasseur de prime blessé en « retirant » les six Nexus-6 restant. L'existence de ces androïdes nous questionne sur la morale et l'éthique. On va se demander si ces humanoïdes sont capables d'éprouver des sentiments, notamment au travers du personnage de Rachael.
On se retrouve ainsi plus sur une quête de la morale que sur une « enquête policière » et j'ai trouvé ça réellement intéressant.

Tout ce qui concerne les animaux m'a passionnée également. Les humains veulent tous un animal, quitte à cacher à leurs voisins que le leur est mécanique. J'ai adoré le moment où Deckard obtient un vrai animal, et qu'il le présente fièrement à sa femme, Iran, qu'il en parle à tout le monde, avec une étincelle dans le regard.
Autant vous dire que j'ai été déçue de découvrir que dans l'adaptation de Ridley Scott il n'était pas question d'animaux...

Le roman se déroule sur une journée, mais on l'oublie vite tant il se passe de choses : l'action est présente, accompagnée d'une certaine pression. J'aurais peut-être aimé des scènes plus grandioses, des combats haletants entre Deckard et les Nexus-6.
J'aurais aimé aussi qu'on développe davantage Rachael et les Nexus-6 (les trois derniers tout au plus). 200 pages de plus n'auraient fait que renforcer mon amour pour le roman.

J'ai adoré la fin, à partir des révélations de l'Ami Buster sur Mercer. J'ai adoré me retrouver aussi confuse que Deckard.
Bref, je ne veux pas en dire plus, je vous souhaite de vivre la même expérience que moi : vous plonger dans cette histoire sans vous renseigner et apprécier ce voyage futuriste.
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babelio_id:Dick-Blade-Runner-Les-androides-revent-ils-de-moutons-/4032
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Ce livre qui m'était inconnu mais familier, en raison de l'adaptation en film par Ridley Scott.
J'ai eu du mal à me libérer de mes images mentales pendant la lecture. Par exemple Rick Deckard était Harrison Ford. Pourtant il y a aussi des différences entre les deux oeuvres: le roman me semble plus riche. Là où le le film s'intéresse principalement à une histoire individuelle, le livre amène davantage à réfléchir à l'échelle de l'humanité.

L'empathie comme preuve d'humanité est un choix intéressant: les humains se différencieraient des androïdes par leur capacité à ressentir de l'empathie pour les personnes et les animaux. Mais les androïdes ont-ils des "sentiments" pour leur semblables ? Que se passe-t-il si un humain ressent de l'empathie pour un androïde ? Les derniers habitants de la terre ont-ils vraiment de la compassion pour leurs congénères "têtes de piaf"? Et quid des personnes déviant de la norme psychiatrique, humaines mais en déficit d'empathie ?

C'est une belle histoire , qui soulève beaucoup de questions et qui n'apporte pas de réponses à toutes. À nous d'imaginer la nature profonde du Mercérisme, les motivations de Rachel ou la nature de Deckard.

Cette lecture m'a donné envie de revoir les films, qui sont visuellement très réussis.
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Le début de la lecture s'est avéré compliqué. Je devais mettre en place mentalement cet univers particulier, avec ces personnages spécifiques. Une fois tout ce cadre mis en place, la lecture a été beaucoup plus fluide.

Certains principes de cette société dystopique sont totalement hallucinants pour moi, mais on finit par en comprendre certains. le livre se lit facilement et on s'attache aux personnages.
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À une époque où on nous parle d'intelligence artificielle à chaque instant, on peut se poser une question : qu'est-ce que l'être humain a d'unique ? Qu'est-ce qu'un androïde ne pourra jamais imiter chez nous ?

Philip K. Dick nous pose la question dans ce monde futuriste, rongé par la pollution nucléaire ; les plus riches ont émigré vers Mars, où les attendent des androïdes conçus pour les servir. Ces derniers, cependant, deviennent de plus en plus conscients, et certains s'échappent vers la Terre, dans l'espoir de mener une vie libre. Mais sur Terre, où ne restent plus que les pauvres, les déclassés, et les personnes trop rongées par la radioactivité pour avoir le droit de se reproduire, les attendent les blade runners, qui n'ont qu'un seul objectif : traquer ces androïdes fuyards et les « réformer ».

L'auteur a choisi l'empathie comme marqueur de l'espèce humaine – où du moins de ceux restés sur Terre. Sur cette planète qui n'en finit plus de pourrir, le moindre être vivant est devenu inestimable. Les araignées sont précieuses ; les moutons, les cheveux ou les girafes sont un luxe hors de prix, bien qu'aucun citoyen ne puisse s'imaginer vivre sans. La simple évocation d'un steak ou d'un vêtement en cuir suscite des pics nerveux qu'aucun androïde, machine rationnelle et égoïste, n'est capable d'imiter – jusqu'à présent.

Philip K. Dick a le don pour imaginer des univers bizarres, auxquels on accroche pourtant immédiatement. Cette sensibilité extrême aux animaux, dans une planète devenue inhabitable, paraît immédiatement crédible. La frontière entre androïde et être humain paraît à la fois immense – et leur traque presque justifiée, quand ils osent « singer » notre art (mais ne font-ils vraiment que l'imiter?) – et extrêmement ténue : quand votre appartenance à une espèce ou une autre dépend de différence d'une milliseconde à l'évocation d'une veste en cuir, les hésitations sont nombreuses. Et l'auteur adore ça : à plusieurs passages du roman, on ne sait plus qui est androïde, humain, androïde se pensant humain, humains s'entre-accusant mutuellement d'être insensibles et donc androïdes, …

Paradoxalement, on observe aussi que si les survivants sur Terre ont une sensibilité extrême aux animaux « bien portants », l'empathie ne s'étend pas à tous… Les « spéciaux », personnes fortement atteintes par les radiations et souffrant de différents handicaps, ont perdu la plupart de leurs droits civiques et sont méprisés ouvertement par les « normaux ».

Sous ses airs de thriller futuriste dans lequel un super-flic traque des androïdes perfectionnés, le roman aborde de plein front la question de notre identité, de qui on inclut dans un Nous, et pourquoi. de quoi susciter la crainte d'être soi-même entouré d'androïdes. Ou de réaliser n'être qu'un androïde en fuite dans le monde des humains.
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J'aime beaucoup toute la réflexion philosophique qu l'on peut faire autour de cette oeuvre qui est encore plus parlante à l'heure actuelle avec le développement de l'intelligence artificielle. Comment devrait-on considérer les androïdes ? Ont-ils des sentiments ? Comment les différencier des êtres humains ? Peuvent-ils les remplacer comme ils remplacent (presque) les animaux ? Tant de questions auxquelles chaque lecteur peut répondre avec sa propre interprétation.
Lors de la lecture, j'ai été particulièrement ému par le personnage d'Isidore qui, l'air de rien, donne beaucoup d'impact au roman. D'une faible intelligence et considéré comme inférieur même aux androïdes, rejeté par la société, il possède pourtant la seule valeur à laquelle ce monde dystopique accorde encore de l'importance : l'empathie. Je dirais même qu'il est hyperempathique et ça le rend si attanchant et humain. Blade Runner, c'est un monument de la science-fiction qui mérite amplement ce titre.
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Roman assez sensiblement différent du film (excellent) qu'il a inspiré. Cela dit, le roman est excellent. Sans doute est-il moins travaillé et moins abouti qu'Ubik, ce qui n'empêche que pourtant, pour moi il le supplante comme coup de coeur ! Après avoir envoyé aux oubliettes les lois de la robotique d'Asimov, il met en scène des robots androïdes presque parfaits, les Nexus-6, que des blade runners sont chargés de repérer et de désactiver. Tout cela n'est bien sûr que prétexte à s'interroger sur le propre de l'homme, le sens de la vie, la place et le rôle de l'empathie, …, bref rien que des questions intemporelles, et même plutôt assez d'actualité. C'est un roman peut-être un peu brouillon mais d'une très grande richesse thématique.
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Je pense qu'on ne présente plus Blade Runner. Je peux juste dire que Ridley Scott a fait un travail extraordinaire parce que j'avoue avoir été un peu déçu du texte. Mais bon, j'ai toujours eu du mal à lire K.Dick alors que ses histoires sont incroyables quand on les voit adaptées au cinéma. Il est de loin le génie de la sf du XXème siècle, tout le monde est d'accord je pense.
Je voulais absolument lire ce classique ayant été marqué par le film. ( J'ai aussi aimé 2023). On va dire que c'est fait, mais j'ai eu un peu de mal à entrer dans son histoire. Je n'ai toujours pas compris qui jette des pierres sur lui et sa femme, l'histoire avec son mouton électrique sur son toit. Qui peut croire que c'est un vrai ?? Les passages avec leur appareil qui modifie les humeurs m'a beaucoup freiné aussi. Heureusement, quand il part enfin en chasse des réplicants, tout s'accélère et on retrouve un rythme vif, plein de suspense et de rebondissements.
Le lire ne m'a rien apporté si ce n'est le comparer au film, pour voir les différences. Je lui mets 4 étoiles tout de même car si je l'avais lu en 1966 j'aurais trouvé cette histoire complètement dingue et incroyable. Imaginez...un chasseur de primes qui doit éliminer de la Terre des robots en fuite de Mars qui ressemblent tellement à des hommes qu'on a du mal à les repérer. Incroyable non ?
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