Ces poèmes se présentent comme des histoires intérieures, implicites, trop peut-être pour pouvoir les appréhender pleinement.
J'ai aimé les premiers, plus portés sur la nature et les paysages américains, notamment autour de Tinker Creeek, une rivière qui traverse la Virginie.
Annie Dillard a d'ailleurs écrit
Pélerinage à Tinker Creek à la même période, et j'ai bien envie de le lire.
D'autres sont plus oniriques, transfigurant les éléments de la nature non sans humour comme dans ce poème Quelques questions et réponses à propos de l'histoire naturelle:
Question: Et les nuages?
Réponse: Queues de juments nocti-
luminescents, chameau - signes
d'orage, air frais,
un voyage bouleversant.
Aurores australes,
certes pas un nuage.
Causées par l'éclat de la lune masquée
sur les glaces les plus élevées
réfléchies sur des rideaux de particules atomiques,
sinon invisibles.
Tu as pris ça pour un nuage?
Un autre poème, magnifique, qui tente d'écrire la place de l'air dans le monde: La forme de l'air
Par exemple:
La forme de l'air
autour d'une ville
a une section transversale semblable
à un peigne aux dents brisées.
J'ai moins accroché aux poèmes familiaux, trop obscurs, implicites et empreints de religion, je ne les ai pas compris et j'ai terminé ma lecture un peu frustrée par rapport aux premiers poèmes prometteurs.
Annie Dillard, dont j'avais lu l'essai
En vivant, en écrivant, est une autrice intrigante, à l'écriture fine et enthousiaste que j'ai très envie de continuer à découvrir!