Les sciences de l'esprit (Geisteswissenschaften) ont le droit de déterminer elles-mêmes leur méthode en fonction de leur objet. Les sciences doivent partir des concepts les plus universels de la méthodologie, essayer de les appliquer à leurs objets particuliers et arriver ainsi à se constituer dans leur domaine propre des méthodes et des principes plus précis, tout comme ce fut le cas pour les sciences de la nature.
C’est ainsi dans les sciences de l’esprit que s’accomplit l’édification du monde historique. Par cette expression imagée je désigne l’ensemble idéel, s’élargissant graduellement dans une suite de réalisations sur la base de l’expérience vécue et de la compréhension, où le savoir objectif du monde historique trouve son existence.
La troisième tête historique originale de l’époque de Ranke fut Tocqueville. Parmi les historiens du temps, il est l’esprit analytique, et c’est assurément, parmi tous les analystes du monde politique, le plus grand depuis Aristote et Machiavel.
Les sciences de l’esprit repose sur la relation de l’expérience vécue, de l’expression et de la compréhension.
Ainsi l’ensemble de l’expérience vécue, de l’expression et de la compréhension est-il partout la méthode spécifique par laquelle l’Humanité existe pour nous en tant qu’objet des sciences de l’esprit.