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EAN : 9782330081744
224 pages
Actes Sud (16/08/2017)
3.36/5   124 notes
Résumé :
Quatre personnages croisent l’histoire d’une nation violentée. Amandine, qui n’a cessé de chercher l’amour d’un homme quitte à lui cacher son désir d’enfant. Fernando, son fils aîné, fonctionnaire dans une institution d’envergure. Nadr, à qui son père n’a jamais dit sa vérité tout en lui léguant un attachement profond à la Palestine. Et Khalil, le demi-frère de Nadr, masculin abîmé d’animalité, de désespoir. D’humiliation. Alors que le djihad embrigade les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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sur 124 notes
Une terre, du sang, des larmes
En racontant la vie de Khalil et Nadr dans la bande de Gaza, Cyril Dion décortique la question palestienne et illustre les possibles dérives de cette situation.

https://www.demain-lefilm.com/

Cyril Dion, que l'on connaissait surtout pour son documentaire à succès intitulé Demain, réalisé avec Mélanie Laurent, fait ses premiers pas avec un roman bien davantage à vertu pédagogique que militant. Mais quand bien même, il n'est pas question pour lui de prendre parti dans le conflit qui oppose israéliens et palestiniens, il suffit de décrire les conditions de vie des habitants de la bande de Gaza pour comprendre combien elles sont aujourd'hui à la limite du supportable. Depuis 1967, Rafah n'est plus que l'ombre de la cité qu'elle était avant le conflit avec Israël. Depuis un demi-siècle et quelques conflits meurtriers – sans oublier les acrochages fréquents – le quotidien des habitants ressemble à un mauvais rêve. le narrateur d'Imago nous décrit ainsi celui de l'un de ses personnages principaux: « Nadr habitait au nord de Rafah, quelque part au milieu du champ d'ordures qui faisait face à la mer. Chacune de ses journées commençait au lever du soleil, à l'heure où les premières chaleurs le tiraient du lit. Il se lavait au-dessus du seau, puis se plantait devant l'entrée du petit bâtiment. Devant lui, il posait ses deux seuls livres, qu'il lisait et relisait. L'un de Darwich, l'autre de Rûmî. Vers huit heures commençait le défilé: jeunes, vieux, femmes, enfants. Il les regardait s'agiter dans la poussière et les détritus, le dos bien calé sur son vieux siège de toile. Ce qu'ils appelaient encore “le camp” (mais qui, d'un camp de réfugiés avait progressivement été transformé en quartier sale et délabré) était aux portes de la ville et, dès les premières heures du jour, de petites grappes d'hommes s'en échappaient, quittaient les amas de ferraille et de pierres, les ruelles aux édifices morcelés, les dédales de fils électriques et de canalisations sauvages, pour rejoindre les rues animées du centre. Pas un ne pouvait déloger Nadr de son trône en lambeaux. Il leur criait de foutre le camp et restait assis à contempler le vide, faisant crânement rebondir son couteau dans sa paume. Il ne s'intéressait pas aux informations et se contentait de hocher la tête à celles qu'on lui rapportait d'al Jazeera, de CNN, d'Euronews, d'al Arabiya, de la MBC, de la BBC... Autant que possible, il évitait de s'éloigner du quartier. »
Nadr est est né en 1987, dix ans avant Khalil, son demi-frère. Ensemble, ils vont se débrouiller, même si au bout du compte leurs trajectoires vont suivre des voies totalement opposées. « Tous deux travaillaient à la carrosserie de Jalil ou au restaurant de leur oncle Mokhtar, chaque fois qu'on avait besoin d'eux. Grossissant les petits groupes d'hommes qu'on voyait se presser dans les échoppes et les ateliers, passant le plus clair de leur temps à fumer et à rire, tandis que deux ou trois d'entre eux se concentraient sur leur ouvrage. Khalil méprisait leur condition. Rêvait d'autre chose que de moisir dans une prison en ruine. Depuis quelque temps, il s'était rapproché du Hamas, s'agitait autour des cadres du parti, haranguait les foules aux rassemblements, s'inventait une piété. Embarrassait Nadr. Lui aussi avait été démarché par ces types. Mais il ne parvenait pas à les aimer. Leurs discours étaient gorgés des mots du prophète mais rien de ce qu'il percevait ne collait vraiment avec son idée d'Allah, de la beauté, de l'éternel. "Ou bien parais tel que tu es, ou bien sois tel que tu parais", écrivait Rûmi. Aucun de ces hommes n'était à la hauteur de cette phrase. »
Mais Khalil est d'un autre avis. Quand son frère lit des livres, lui apprend à manier les armes et entend se battre, quitte à perdre la vie dans un attentat-suicide. Quand il décide de mettre son plan en éxécution, Nadr n'a d'autre issue que de tenter de l'arrêter en partant à sa recherche.
Il s'engage dans l'un des tunnels qui mènent en Egypte, puis prend la direction d'un port où un bateau le mènera jusqu'à Marseille, puis Paris « Nadr progressait dans le sable, longeait la mer, deux ou trois cailloux dans chaque chaussure. L'horizon s'éployait à perte de vue, le manque d'eau et de nourriture l'étourdissait, la chaleur le faisait chanceler. Pourtant, son coeur était léger et sa poitrine fière, soulagée d'un immense fardeau. Chaque nouvelle foulée, chaque minute hors de cette prison était une promesse encore indistincte. »
L'occasion aussi de revenir sur son histoire mouvementée et sa double appartenance. Car son père est palestinien et à arraché son fils à sa mère française. Cette dernière a participé à la création d'une organisation non gouvernementale qui a pour nom «International Human Nature Rights et qui se définit comme la «première ONG à mettre sur le même plan les droits humains et ceux de la nature». Dans cette constellation, on retrouve aussi Fernando Clerc, fonctionnaire d'une organisation internationale chargé de valider des dossiers d'aide et dont le petit confort va soudain être remis en cause par une mission d'évaluation sur le terrain.
Dans cette course contre la montre, tout l'enjeu est dès lors de savoir lequel parviendra le premier à son imago, c'est-à-dire suivant le définition de ce terme qui donne son titre au roman «au stade final d'un individu dont le développement se déroule en plusieurs phases».
Cyril Dion réussit son pari en faisant de cette quête intime une démonstration qui a valeur universelle. Oui, «Chacun d'entre nous vit avec sa propre prison, plus ou moins large. Et fait ce qu'il peut pour en sortir… »

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Je découvre Cyril Dion et son premier roman, Imago, grâce aux 68 premières Fois.
Le titre vient du mot qui désigne le dernier stade d'évolution de la larve ou de la chrysalide qui devient papillon ; pour les lépidoptères, c'est le stade de reproduction et de dispersion. C'est l'auteur lui-même qui donne ces précisions sur le choix de son titre…
Personnellement et forte de mes études latines, je partais plutôt sur tout un imaginaire sur la représentation, tant physique que morale, tant concrète qu'abstraite… le dessein de l'auteur et mon interprétation ne paraissent cependant pas incompatibles.
Sur fonds de conflit israélo-palestinien et avec ces quelques réflexions préalables et la quatrième de couverture, je ne m'attendais donc pas à un livre facile. Décidément, pour ma troisième lecture, je commence à trouver que les 68 premières Fois ont sélectionné des romans courts, mais sur des sujets graves…

Je suis entrée difficilement dans ce livre ; ma lecture de la première partie me laissait insatisfaite. Malgré mon goût prononcé pour la polyphonie, j'avais du mal à passer d'un univers à l'autre, de la bande de Gaza au métro parisien, ignorant encore les rapports entre les personnages, mis à part celui annoncé entre Nadr et Khalil, un peu perdue comme dans un catalogue, supposant toutefois un lien entre Amandine et Nadr. J'ai eu du mal à comprendre le rôle du Fonds, sorte de FMI, hyper bureaucratisé, complètement déconnecté des réalités des nations en guerre. L'isolement écologique d'Amandine ne faisait pas sens.
La deuxième partie est plus concrète, plus riche en péripéties, passées, présentes et à venir. J'ai repris goût à ma lecture, interpelée par les passages à la première personne, monologues intérieurs, introspections, recherches de l'autre et de soi-même, passages intimistes qui isolent et démarquent d'autant plus le terroriste, le seul à ne pas se livrer, disparaissant avec son funeste projet. La clarification des liens entre les personnages met en oeuvre un schéma ternaire qui m'a paru significatif dans le partage des gènes et des ressemblances : j'entends par là que les personnages sont liés par groupes de trois, ce que vous comprendrez en lisant ce livre (deux fratries issues du même père OU de la même mère) et que Nadr est le seul à avoir un parent commun avec Fernando et Khalil. Les décors et les lieux aussi trouvent enfin leur place dans la trame narrative, s'y ordonnent et prennent sens depuis la bande de Gaza, les tunnels qui permettent l'accès à l'Égypte, Marseille et enfin Paris. La quête de Nadr, parti à la poursuite de son frère kamikaze, paraît bien peu plausible, de l'ordre de la recherche d'une aiguille dans une bottes de foin ; le départ de Fernando pour une enquête sur place en Palestine revêt un caractère surréaliste… Ces deux épisodes donnent une couleur de conte philosophique à la suite du roman, qui devient parcours initiatique.
La troisième partie est la seule qui soit consacrée à un seul personnage, à Fernando Clerc, ce haut fonctionnaire au nom prédestiné qui renvoie à la notion littéraire teintée d'ironie de lettré, savant, intellectuel ou à celle plus terre-à-terre d'employé d'une étude, d'officier public ou d'officier ministériel qui exercerait son emploi comme une forme de sacerdoce ritualisé. Sa rencontre avec le président palestinien replace le roman dans un contexte précis et élargit le conflit israélo palestinien au reste du monde. Imago montre ici que tout n'est pas littéraire à travers les difficultés et le ridicule de Fernando sur le terrain, confronté au réel, sans prise de distance, sans prisme protecteur : paradoxalement, « l'homme aux semelles de caoutchouc », son interlocuteur mal à l'aise à Paris, évolue avec une certaine assurance dans le monde réel.
La quatrième partie rassemble les trois hommes dans la même temporalité à Paris, laissant planer tous les possibles, toutes les retrouvailles, tous les déchirements entre ceux qui se sont cherchés et ceux qui se sont perdus. Le roman se referme sur une seconde d'éternité et sur une ouverture poétique.
Cyril Dion a sans doute voulu mettre en écriture le conditionnement, l'enfermement dans un contexte qui peut pousser à la violence et aux attentats. Il n'est pas anodin que le personnage qui veut empêcher son frère de commettre l'irréparable soit un lecteur passionné de poésie, car la littérature, par l'écriture et la lecture devient vision et compréhension du monde.

J'avoue une connaissance assez superficielle et distanciée du conflit qui oppose Israël et la Palestine ; je ne maîtrise absolument pas les conséquences du rôle des pays occidentaux dans ce partage de territoires qui ne satisfait personne… En outre, je ne connais pas les poètes et écrivains référencés dans les intertextes, Mahmoud Darwich, Rûmî, Fernando Pessoa… Autant dire que je n'étais pas vraiment dans une zone de confort pour m'approprier le roman de Cyril Dion…
Personnellement, j'ai lu dans les destins croisés des quatre personnages et dans les demi-fratries une métaphore d'un conflit aux multiples ramifications, durant depuis deux générations et opposant des nations, imbriquées dans des territoires et bloquées dans l'impasse d'impossibles négociations.
J'ai refermé ce roman avec un sentiment de tristesse et de profonde solitude. Comme Amandine, je me suis sentie très lasse et j'ai fermé les yeux...
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Dans ce roman, nous suivons la vie de trois personnes : Amandine, une mère et deux de ses enfants : Fernando et Nadr.
Elle a été forcée d'abandonner le cadet, issu d'un père palestinien et n'a pas été vraiment à la hauteur avec l'aîné, dont le père est un catholique lambda.
Ce livre est bien écrit, le style est clair et la psychologie des personnages approfondie.
Les sujets collent à l'actualité du moment (écrit en 2005) et l'écologie, dont l'auteur est devenu spécialiste, est aussi évoquée.
J'ai aimé les citations des poèmes de Mahmoud Darwich, célèbre palestinien.
Je n'ai guère apprécié la fin, un peu abrupte et peu explicite.
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En prenant pour toile de fond le conflit israélo-palestinien, l'auteur nous propose quelques fragments de vie de quatre personnages touchés par ce drame.

Nadr et Khalil sont frères et vivent dans la bande de Gaza. Si le premier aime les livres et les poèmes, Khalil, très tôt attiré par la violence se rapproche du Hamas et se laisse peu à peu embrigader par les forces du Djiad pour gagner la France et y commettre l'irréparable.
Fernando Clerc, depuis son bureau à Paris travaille pour une institution internationale, proche du FMI, chargé de procurer des fonds aux nations en voie de développement.
Amandine, mère désespérée préfère vivre seule, en forêt, pour tenter de préserver le peu d'espoir qu'il lui reste.

Il est difficile d'en dire davantage. «Imago » est une histoire qui se dévoile peu à peu à travers des destins brisés.
Cyril Dion signe un premier roman captivant, porté par une écriture percutante.
Une réelle réussite.



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Comment faire toucher du doigt la complexité du monde actuel sans s'encombrer de démonstrations aussi longues qu'illisibles ? En choisissant le roman, pardi ! Parce qu'un bon roman vaut mieux que tous les longs discours.
Et c'est un roman "monde" que nous offre Cyril Dion. Un premier roman très maîtrisé à travers lequel il propose quelques clés de compréhension des colères qui transforment notre terre en un vaste terrain de guerre. Cofondateur avec Pierre Rahbi du mouvement Colibris, l'auteur puise dans cet engagement une inspiration qui irrigue son propos qui prend appui sur les liens qui relient les hommes entre eux aux quatre coins de la planète. A la suite des personnages qu'il campe avec un réel savoir-faire et une belle dose de réalisme, l'auteur offre un terrain d'observation à plusieurs niveaux. La Palestine vécue par Nadr et Kahlil n'a pas le même aspect que celle que Fernando Clerc dessine par le biais de chiffres, de graphiques et d'analyses statistiques pour le Fonds dont il est l'employé, un organisme chargé de distribuer crédits et aides aux nations en développement. Entre les deux frères, pourtant élevés ensemble, les visions diffèrent également. Question d'influences. Kahlil se laisse embrigader par les jihadistes tandis que Nadr, plus pacifiste cherche à l'empêcher de commettre l'irréparable.
Le livre de Cyril Dion commence par deux magnifiques pages, une mère et son enfant nouveau-né, à peine le temps de se découvrir avant l'arrachement... Comme l'annonce du destin de l'humanité.
Fernando Clerc va être brutalement confronté à la réalité du terrain, Amandine a choisi de vivre à l'écart du monde afin de se préserver de sa brutalité, Nadr croit encore qu'il est possible de changer le monde... Cyril Dion orchestre un vaste ballet contemporain dans un monde où les êtres se désolent de leur propre humanité.
L'un des premiers romans remarquables de cette rentrée. Brutal et poétique. Tragique et utile.
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Nadr habitait au nord de Rafah, quelque part au milieu du champ d'ordures qui faisait face à la mer. Chacune de ses journées commençait au lever du soleil, à l'heure où les premières chaleurs le tiraient du lit. Il se lavait au-dessus du seau, puis se plantait devant l'entrée du petit bâtiment. Devant lui, il posait ses deux seuls livres, qu'il lisait et relisait. L'un de Darwich, l'autre de Rûmî. Vers huit heures commençait le défilé : jeunes, vieux, femmes, enfants. Il les regardait s'agiter dans la poussière et les détritus, le dos bien calé sur son vieux siège de toile. Ce qu'ils appelaient encore "le camp" (mais qui, d'un camp de réfugiés avait progressivement été transformé en quartier sale et délabré) était aux portes de la ville et, dès les premières heures du jour, de petites grappes d'hommes s'en échappaient, quittaient les amas de ferraille et de pierres, les ruelles aux édifices morcelés, les dédales de fils électriques et de canalisations sauvages, pour rejoindre les rues animées du centre. Pas un ne pouvait déloger Nadr de son trône en lambeaux. Il leur criait de foutre le camp et restait assis à contempler le vide, faisant crânement rebondir son couteau dans sa paume. Il ne s'intéressait pas aux informations et se contentait de hocher la tête à celles qu'on lui rapportait d'Al Jazeera, de CNN, d'Euronews, d'Al Arabiya, de la MBC, de la BBC... Autant que possible, il évitait de s'éloigner du quartier.
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En rentrant ce soir-là, il repensa à l’homme aux semelles de caoutchouc. Comment aurait-il pu lui expliquer que ses parents, ses cousins ne seraient pas sauvés de cette façon ? Qu’il ne s’agissait pas simplement d’arroser des régimes stupides et corrompus avec les dollars du Fonds et l’aide humanitaire. L’assistanat ne changerait rien au problème. La structure tout entière devait être modifiée, réorientée. L’argent devait être dirigé, de façon chirurgicale, devait être pesé, échangé, en contrepartie d’engagements clairs, définitifs, obligeant les dirigeants à revoir leurs politiques intérieures, à ouvrir des négociations, à éradiquer leurs terroristes, à développer leurs économies, à s’enchâsser dans des zones de libre-échange, qui garantiraient la paix, durablement. À l’instar de ce que l’Union européenne avait su construire, entraînée par la France et l’Allemagne. Il ne comprenait pas le travail du Fonds. Le regardait de façon acerbe et caricaturale. Comme la plupart des altermondialistes, comme n’importe quelle personne qui ne s’est jamais confrontée aux problèmes tels qu’ils sont, qui n’ont jamais mené de négociation internationale, jamais dialogué avec un gouvernement…
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Tes phalanges autour de mes phalanges. Tes membres abandonnés sur mon ventre. Ton souffle sur ma peau. Tes joues que je mordillais. J'étais ton Eden et ton Dieu. J'étais l'espace de ton existence. Enfin je pouvais prendre soin de quelqu'un comme j'aurais aimé qu'on prenne soin de moi.
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Après une heure de marche, la bande d’asphalte était en vue. À bout de forces, il s’écroula et s’en remit à Dieu, l’implora sans autre justification que sa fatigue et son désespoir, sans savoir ce qu’était réellement Dieu et comment il pourrait l’aider. Et Dieu répondit. Quelques heures plus tard, il envoya Ali dans sa voiture crasseuse.
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Sa génération avait découvert le monde au bout de la rue. Par la radio, d'abord. Puis à travers les images qui déferlaient des quatre coins du globe, en noir et blanc, puis en couleur, et qui s'étaient généralisées. A tel point qu'elle se demandait parfois si elle avait réellement vu les paysages d'Afrique du Sud, de Thaïlande, ou s'ils n'étaient qu'une poignée d'images imprimées dans son cerveau. Oui, le monde était au bout d'une télécommande, d'un pouce sur un smartphone, d'un banal voyage en avion, pourtant il ne lui avait jamais paru si vaste et étranger.
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