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EAN : 9782367628523
Audiolib (13/03/2019)
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4.04/5   254 notes
Résumé :
Que faire face à l'effondrement écologique qui se produit sous nos yeux ?
Dans ce petit livre incisif et pratique, l'auteur de Demain s'interroge sur la nature et sur l'ampleur de la réponse à apporter à cette question. Ne sommes-nous pas face à un bouleversement aussi considérable qu'une guerre mondiale ? Dès lors, n'est-il pas nécessaire d'entrer en résistance contre la logique à l'origine de cette destruction massive et frénétique de nos écosystèmes, comm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Petit livre dense, percutant, très intéressant dans son approche et venant s'ajouter aux très nombreuses publications tentant de nous alerter, nous sensibiliser, nous faire réagir face aux périls que représentent le changement climatique et l'effondrement écologique conséquences d'une société, une culture, une économie, des politiques dont le ressort vital est la croissance permanente et illimitée.
La première partie de cet essai est interessante de par son approche synthétique de la situation et l'analyse assez objective sur toutes les démarches de sensibilisation qui ont pu être lancée depuis maintenant plusieurs dizaines d'années sans grand résultat dans la prise de conscience collective et surtout dans la mise en oeuvre d'actions impactant concrètement le rapport de forces décisionnaires politiques et économiques. Cyril Dion pose le postulat que toutes évolutions des sociétés humaines n'ont pu se faire qu'à partir du moment où un récit donnait une vision, un espoir fédérateur. Aujourd'hui le constat est que le récit fédérateur demeure la vision d'une société de consommation, d'opulence, du toujours plus. Récit maintenu grâce au trois piliers fondamentaux de nos sociétés capitalistes libérales, Cyril Dion parle d'architecture : gagner sa vie, pour une vie de divertissement, encadré par un réseau de règles et de lois. Finalement,"nos sociétés reposent à la fois sur un récit qui leur donne une direction générale et sur des architectures qui structurent et conditionnent nos façons de vivre" (p96).
Face à cette situation d'urgence deux attitudes possibles. Les adeptes de l'effondrement pensent qu'il est déjà trop tard et qu'il faut maintenant préparer les moyen de survie et de reconstruction. Les autres dont Cyril Dion fait partie, pensent que rien n'est encore perdue qu'il est encore temps d'agir pour amortir les conséquences du changement climatique, s'organiser pour changer nos sociétés, penser globalement et agir localement, par ses actions quotidiennes créer un nouveau récit permettant de fédérer, et que l'une des voies d'évolution prometteuses pourraient être l'action au niveau des villes et notamment les grandes villes métropolitaines qui à elles seules concentrent pratiquement le quart des habitants de cette planète.
Cyril Dion donne envie d'y croire, cependant l'auteur donne lui-même au fil des pages les éléments pour s'interroger non pas de l'efficacité de la démarche mais de cohérence de temps. En début d'essai Cyril Dion cite Yves Cochet ""Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l'incertitude quant à l'avenir, j'estime au contraire que les trente-trois prochaines années sur Terre sont déjà écrites, grosso modo, et que l'honnêteté est de risquer un calendrier approximatif. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu'aura jamais vécue l'humanité en si peu de temps. A quelques années près, elle se composera de trois étapes successives : la fin du monde tel que nous le connaissons (2020-2030), l'intervalle de survie (2030-2040), le début de la renaissance (2040-2050)" ... 2020-2030 c'est demain ! face à cela la démarche des petits pas (Kaizen) proposée par Cyril Dion semble pas assez rapide "Petit à petit, ces récits d'un genre nouveau pourraient mâtiner nos représentations, contaminer positivement les esprits et s'ils sont largement partagés, se traduire structurellement dans des entreprises, des lois, des paysages" (p82). D'autant plus qu'il démontre au travers divers exemples (référendum européen en France, référendum de nouvelle constitution en Islande, le mouvement Nuit Debout à Paris...) comment le poids des oligarchies actuelles, pouvoir économique et financier, pouvoir de l'information et de la maîtrise des données, pouvoir politique bloquent, manipulent, poussent pour maintenir le récit dominant.
Cyril Dion croit que l'action quotidienne individuelle, permanente créera par diffusion le réseau qui fédérera autour d'un nouveau récit les conditions de masse pour faire basculer d'une manière non-violente nos sociétés. Je ne demande qu'à y croire et penser que cela est possible mais l'histoire de l'humanité à toujours montrer que les grandes évolutions et avancées se sont toujours produites avec une rupture brutale et malheureusement violente.
Finalement, après cette lecture, je reste avec beaucoup d'angoisses et pas mal d'interrogations sur la pertinence ce la démarche proposée. le mérite de cet ouvrage est de nous faire réfléchir, de poser à mon sens la vrai cause lié à nos modes de vies, d'expliquer pourquoi face à l'urgence de la catastrophe annoncée le monde demeure inerte et comme tétanisé, et d'inviter à au moins essayer l'agir local car on à tout à y gagner.
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Ce petit manuel est simple à lire, même si les idées exposées sont déjà bien connues. Reste à les mettre en application...
La planète est en danger et Cyril Dion a le mérite de proposer des solutions, critiquables peut-être, mais la polémique est parfois utile.
"Les petits pas, les petits pas, ça ne suffit pas" chantaient les jeunes lors des manifestation contre le changement climatique, les Colibris font trop de petits pas et pas assez de grands et le "système" Pierre Rabhi est contestable mais c'est mieux que ne rien faire et rester les bras croisés en regardant le monde brûler...
Et le mérite de ce livre consiste aussi à élaborer un autre récit que celui des médias officiels.
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En fin d'année, ce livre  était sur toutes les banques des librairies,en  grosses piles,comme les chewing-gums à la caisses des supermarchés, et ce procédé marketing m'a un peu irritée, Mais le livre me faisait  bien envie, quand même.
J'ai résolu mon problème de conscience en l'offrant tout bêtement à ma mistonne, qui me l'a ensuite refilé.

C'est un petit bouquin  qui répond opportunément  à la logique d'engagement de Martin Hirsch dans La lettre perdue que je viens de lire, qui cherche à rallier du monde, à expliquer pour convaincre.

Cyril Dion commence par tracer un portrait de l'état de la planète et de l'avenir qui nous attend dans un premier chapitre qui s'appelle de façon engageante « c'est pire que vous ne le croyez. » (et c'est bien le cas). Histoire de bien faire comprendre à quel point on a quand même un peu intérêt à se  bouger les fesses.

Il explique ensuite comment on en est arrivé là, sous la triple pression de l'argent triomphant, (d'où la (nécessité de supporter un travail débilitant),  du divertissement envahissant (8 heures d' écrans de divertissement par jour pour un Américain moyen ! aAvec ce que cela implique de captation de temps, d'énergie et d'empathie) ; et de soumission aux lois sous prétexte de sécurité.

Il explique que certains s'en foutent royalement, d'autres pensent que le petit geste quotidien est dérisoire et inutile dans cette situation de toute façon  désespérée et qu'il faut se concentrer sur la recherche de solutions post-apocalyptiques, et que d'autres enfin, dont il fait parti, sont adeptes de la méthode du colibri.Celle-ci, outre ses effets propres, permett la mise en place d'un climat, d'une dynamique se fixant des objectifs atteignables, qui peuvent peut-être paraître dérisoire, mais comme vous le savez, les petits ruisseaux font les grandes rivières.

L'objectif est  l'émergence de mouvements de désobéissance civique pacifiques, de contre-pouvoirs parmi lesquels les villes semblent émerger face au pouvoirs plus centraux et aux multinationales, pour mettre en place des solutions qui commencent à émerger sérieusement et pourraient à terme bouleverser notre paysage politique et écologique.

C'est très bien expliqué, argumenté, facile à lire pour toucher le plus grand nombre, et si cette semaine, j'ai enfin fabriqué la lessive au lierre dont j'avais la recette depuis pas mal de temps , planté quatre salades bio dans mon mini jardin, acheté des ferments pour faire mes yaourts, ce n'est sans doute pas un hasard.


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Pour apprécier cet essai, il faut d'abord franchir le premier chapitre, noir à souhait et probablement "pire que ce que vous croyez". Les conséquences des modifications climatiques dont l'humanité est au moins partiellement responsable sont apocalyptiques. Les collapsologues nous annoncent purement et simplement la fin de notre espèce.

le propos de Cyril Dion dénonce le cercle vicieux de la croissance (on ne fabrique plus pour répondre comme autrefois à un besoin, mais pour vendre...), l'engrenage de la déconcentration mentale dans lequel nous entraîne la multiplication des tentations (internet et les tsunamis d'images que colportent les médias) et bien d'autres évolutions de notre mode de vie qui contribuent, via l'extinction des espèces et des ressources naturelles, à notre propre disparation.

Quand l'être humain prendra conscience qu'il n'a pas la nature à exploiter, mais que son sort et celui de la nature sont intimement liés, que son environnement n'est pas un décor mais le milieu sans lequel il n'existerait pas, alors il pourra construire un récit moins incohérent que celui qui l'a conduit à surexploiter la Terre et, finalement, à stériliser son potager. Mais cette vision globale et à long terme s'oppose à des intérêts puissants et de court terme.

Bien qu'il soit important pour la propagation du nouveau récit que chacun à son niveau renonce au superflu et veille à l'harmonie, il est évident que ce n'est pas par la juxtaposition des seuls engagements individuels que l'on modifiera significativement le comportement de l'humanité. le système démocratique pourrait-il aider ? L'auteur en doute, car les lobbies (intérêts à court terme) neutralisent et contrecarrent rapidement les aspirations des électeurs.

le mécanisme de la création monétaire est dénoncé en trois pages : il pousse à la consommation, il a besoin de la croissance et crée de la spéculation : le rein ne filtre plus, il fabrique du poison. D'autres mécanismes à l'oeuvre sont également dénoncés : l'emprise insidieuses des "outils" culturels (Hitler et Staline l'avaient compris ; les Américains également qui imposèrent leur industrie cinématographique dans les négociation du plan Marshall ...).

Nous avons tous entendu "il faut changer les mentalités et les comportements" en sachant pertinemment que le temps de réponse nécessaire pour que cela infléchisse durablement la politique mondiale est bien trop long par rapport à la vitesse actuelle de dégradation de notre biosphère. Alors que faire ? D'abord, s'inspirer de ce qui a fonctionné lorsque qu'une minorité a obtenu gain de cause après s'être organisée et avoir commencé par de petits pas. Ensuite, s'appuyer sur des actions mobilisant les émotions et la sensibilité, actions plus efficaces que celles mobilisant la connaissance approfondie et le raisonnement scientifique. Enfin, viser des objectifs suffisamment modestes pour avoir des chances d'être atteints mais, en même temps, assez visibles pour en entraîner d'autres. L'exemple de Gandhi qui s'est d'abord attaqué à la taxe britannique sur le sel avant de réclamer l'indépendance, et d'autres exemples viennent renforcer cet argument. Satish Kumar, en citant Martin Luther King, Nelson Mandela et Greta Thunberg, tient le même propos.

Grâce à son ton mesuré et au socle documentaire sur lequel elle s'appuie (une bonne centaine de références bibliographiques), cette lecture interroge sans nécessairement convaincre. Elle sera particulièrement utile à la jeunesse qui, parce qu'elle peut être inquiète, voire angoissée en face de l'avenir, doit impérativement poursuivre la réflexion sur ce thème vital et trouver une issue au labyrinthe dans lequel nous sommes empêtrés.
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Un livre utile pour comprendre où est entraîné le monde irresponsable dans lequel nous sommes engagés , têtes baissées malgré les dangers imminents , bien connus. "Après moi le déluge" sert de philosophie aux puissants profiteurs qui nous poussent à toujours plus consommer et abuser des ressources planétaires. Des pistes pour améliorer en urgence nos comportements individuels et collectifs sont données et résonnent d'autant plus qu'un premier domino de l'effondrement semble venir nous alerter par cette pandémie qui rabat pour une fois le caquet de l'espèce humaine.
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critiques presse (1)
LesEchos
10 septembre 2018
Le coréalisateur du documentaire « Demain », Cyril Dion, livre un essai incisif sur notre modèle de société et la nécessité d'en changer.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
En 2017, un Français consacre en moyenne chaque jour de la semaine, cinq heures trente à travailler, huit heures à regarder des écrans, sept heures à dormir, une ou deux heures à manger, une heure et demie à se déplacer et le reste à vaquer à des occupations diverses. Aussi déprimant que cela puisse paraître, l’essentiel de notre temps éveillé, de notre énergie, de notre créativité est donc consacré à interagir avec un écran ou à exercer une activité professionnelle. Cet état de fait s’explique aisément lorsqu’on examine l’une des plus puissantes fictions de notre époque : la religion de la croissance. Pour nous, êtres humains occidentaux du XXIe siècle, l’économie mondialisée et financiarisée est l’activité clé de voûte de nos sociétés. C’est elle qui garantit la production de nos richesses, la satisfaction de nos besoins, l’amélioration de notre confort et, depuis plus de soixante-dix ans, une relative paix (du moins en Europe). Or, ce modèle économique a besoin, pour assurer sa survie, d’une croissance continue et sans limites. Cette fameuse croissance qui nous demande de produire et consommer sans répit et qui, si elle se concentre sur des activités extractives et matérielles, implique de détruire toujours plus de ressources naturelles et d’entasser toujours plus de déchets.

Pour assurer cette croissance, il est indispensable que les citoyens occidentaux du XXIe siècle fassent marcher le commerce, comme ceux du début du XXe devaient faire tourner l’industrie (désormais majoritairement délocalisée en Asie). C’est à cela que nous prépare notre éducation – au sens large du terme – depuis notre plus jeune âge. Comme l’écrit l’économiste américain Jeremy Rifkin : “L’un des grands objectifs du mouvement qui a créé l’école publique en Europe et aux États-Unis était de stimuler le potentiel productif de chaque être humain et de créer une main-d’œuvre efficace pour promouvoir la révolution industrielle.” À partir des années 1970, alors que la fameuse révolution industrielle avait transformé l’Occident, l’école, tout comme la société, s’est transformée. Désormais elle s’ingénie, en plus de transmettre des connaissances, à préparer les élèves à s’insérer dans une société de consommation, libérale, mondialisée, compétitive, obnubilée par la croissance, le profit, l’argent… Car pour fonctionner dans la société occidentale contemporaine nous devons disposer de suffisamment d’argent, autre fiction omniprésente de notre époque. C’est lui qui nous donne accès à tous les biens et services assurant notre survie et notre bien-être. Soit nous héritons de cet argent, soit – pour une écrasante majorité – il nous faut nous le procurer à travers un revenu, dispensé en échange de notre force de travail, de notre créativité, de notre matière grise. Dès le plus jeune âge, nous intégrons donc cette équation (en recul certes, mais tenace) : si j’ai de bonnes notes, je peux espérer décrocher un diplôme, trouver un emploi, qui m’assurera un salaire et me permettra de payer loyer, nourriture, chauffage, électricité… Ce revenu, en plus d’assurer ma sécurité, fera de moi un consommateur et me donnera accès à une myriade d’objets, de vêtements, de biens ou de services qui traduiront mon statut social. Me garantira l’appartenance à la communauté.

Cette dépendance à l’argent est devenue si forte dans notre société moderne, très peu autonome, où tous nos besoins sont peu ou prou satisfaits par un achat – contrairement à d’autres sociétés vernaculaires où la production de nourriture, de vêtements, la construction sont assurées par la mise en commun de savoir-faire locaux –, que je rencontre désormais des collégiens ou des lycéens qui, lorsque je leur demande, au cours de conférences dans leur établissement, ce qu’ils veulent “faire plus tard”, me répondent, droits dans leurs bottes : “Gagner de l’argent.”
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Comme se plaît à le rappeler le philosophe Michel Serres, nous connaissons depuis près de soixante-cinq ans une paix relativeI mais, là encore, inégalée en Europe occidentale. Pour donner une perspective historique, nous sommes passés de 100 homicides par an pour 100 000 habitants en Angleterre au XIVe siècle à 0,7 aujourd’hui. Tendance qui se confirme dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Malgré la guerre du Vietnam, le génocide rwandais, le conflit en Syrie, jamais, depuis six siècles, le nombre de décès dus aux guerres ou aux homicides n’a été aussi bas.

En un siècle, nous avons repoussé de plusieurs décennies notre espérance de vie, éradiqué des maladies qui avaient pourtant décimé des millions de personnes. Notre espèce s’est multipliée. Enfin en sécurité, capable de contrôler ses naissances, de faire survivre ses bébés, de maintenir ses vieux, de guérir ses malades, le nombre de ses individus a doublé, triplé en moins d’un siècle, envahissant chaque recoin du globe, repoussant les frontières de la nature sauvage.

Demain, nous promettent les prophètes du numérique et du transhumanisme, nous pourrons doubler nos capacités cognitives, adjoignant des puces, des disques durs à nos cerveaux, réparer nos organes, empêcher nos corps de dépérir, nos cœurs de s’arrêter. Et nous aurons vaincu ce qui faisait de nous des hommes, nous égalerons les dieux.

Ainsi éclairé, notre présent aurait de quoi réjouir certains. Mais, en regard de cette impressionnante litanie de progrès, une autre énumération aurait de quoi nous terrifier. Car ces incroyables avancées ne bénéficient pas à tous les êtres humains de la même façon. Dans le monde, un enfant meurt toutes les six secondes de la faim, toutes les sept secondes de ne pas avoir eu accès aux soins. Un humain sur neuf n’est pas assez nourri, un humain sur dix boit une eau si sale que nous ne laverions pas nos voitures avec7, Cuba compte 672 médecins pour 100 000 habitants, l’Éthiopie n’en compte que 38… Sur le plan écologique, nous avons assisté à la disparition de la moitié des populations de vertébrés de la planète ces quarante dernières années, de 80 % des insectes volants d’Europe en trois décennies, il y aura bientôt plus de plastique que de poissons dans les océans, 2 400 arbres sont abattus chaque minute, les sécheresses, les inondations, les tornades, les territoires submergés augmentent, des millions de réfugiés sont déjà lancés sur les routes à la recherche d’un endroit où survivre, l’eau se raréfie, les sols s’érodent…
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Ce que j'appelle "les architectures", sont donc ces éléments structurants qui régissent nos vies sans que nous en ayons forcément conscience, contribuant à orienter nos décisions, nos actions, monopolisant notre temps et notre énergie. Les lois, la nécessité de gagner de l'argent et les algorithmes informatiques portés par les écrans en constituent trois particulièrement puissantes. Elles s'entretiennent d'ailleurs mutuellement. Plus notre travail est pénible et peu épanouissant, plus nous nous sentons impuissants et découragés par la politique et plus nous avons tendance à nous réfugier dans le giron rassurant et coloré des smartphones, téléviseurs et autres tablettes pour nous "divertir".
Pour autant, aucune de ces trois architectures n'est mauvaise en soi.
(...)
Mais à partir du moment où ces architectures sont sous le contrôle d'une minorité de personnes et de structures, guidées par une fiction fondée sur la croissance économique infinie et la maximisation des profits, notre capacité à vivre libres, et celles des écosystèmes à résister à notre boulimie matérialiste, sont hautement menacées.
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Imaginez, si l’ensemble de l’énergie productive et créative des personnes qui travaillent chaque jour sur la planète n’était pas concentrée à faire tourner la machine économique, mais à pratiquer des activités qui leur donnent une irrépressible envie de sauter du lit chaque matin, et que cette énergie soit mise au service de projets à forte utilité écologique et sociale… Il y a fort à parier que le monde changerait rapidement.
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Au départ, nous n'avons de pouvoir que sur nous-même. Nous sommes notre propre empire, celui que nous pouvons gouverner, réformer, transformer. Agir sur nous-même, sur notre environnement proche n'est pas une finalité, mais l'amorce de réalisations plus vastes. En transformant notre fiction individuelle, nous proposons à ceux qui nous entourent le ferment d'un récit collectif. Et lorsque ce récit sera suffisamment partagé, il sera temps d'unir nos forces, par millions, pour modifier les architectures qui régissent nos vies. D'engager la bascule. Quand ? je n'en ai pas la moindre idée. Comment exactement ? Je n'en sais rein non plus. Est-ce que l’effondrement écologique n'aura pas déjà eu lieu ? C'est possible. Mais quel autre projet adopter ? Chaque jour est une petite bataille à mener. Une opportunité de créer une autre réalité. Et cela commence aujourd’hui.
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