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3,19

sur 379 notes
Perdue, désorientée. Déçue? Je ne sais que penser de ce roman.
Même si je suis la première à apprécier et me délecter des personnages loufdingues et hors de contrôle qui se débattent dans une microsociété coincée aux entournure, là j'ai séché.
J'aime me perdre dans les phrases et tournures de l'auteur mais au bout d'un moment, il faut que l'exercice de style permanent prenne le pas sur l'intrigue quand celle ci se révèle pauvre. Là, du moins selon moi, l'auteur échoue dans la démarche.
Il reste des moments jouissifs, comme toujours.
Mais...
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Amateurs de roman policier ceci n'est pas une enquête à proprement parler… l'enquête porte sur qui est Marc ? pourquoi a-t-il se comportement envers les jeunes étudiantes et face aux situations extrêmes ?
Lorsque l'on suit un auteur on finit par chercher des petites choses qui font parties de son univers… En l'occurrence dans les romans de Philippe Djian, les hommes sont faibles et les femmes fortes. Et bien il confirme ce point de vue !
Il y a un côté absurde dans la première réaction de Marc… mais petit à petit on comprend pourquoi il a réagit comme cela. Il n'est pas le « salaud » qu'il pourrait représenter à première vue. le deuxième cas été de trop... sur enchère dans l'absurde.
On passe son temps à ce demander quand est-ce qu'il va craquer ou se faire piéger… les cigarettes pleines ADN, un témoin qui le prend presque la main dans la panier... Mais lorsque l'on connaît l'univers de Philippe Djian on sait que là n'est pas le but de l'histoire, ce n'est pas un roman policier. Ce qui compte ce sont les relations entre les gens, les non-dits, les ambiguïtés… les enjeux qui sont derrière chaque acte sexuel…

Ah oui le côté « sexe » de Philippe Djian on y a droit à la petite « chatte épilée » à la recherche du plaisir partagé… mais que voulez-vous cela fait boule de neige, une catastrophe en entraînant une autre. Il y a ce côté révélateur comme dans les photos « argentiques »… entre le négatif et la photo il y a des zones d'ombres qui apparaissent…

La jalousie, l'amour, la haine, la colère des sentiments forts, Philippe Djian nous transporte dans un univers borderline, sur le fil du rasoir… ponctué de musiques américaines.
Les personnages masculins sont sous l'influence des femmes, ils ne cherchent même pas à s'émanciper. Les personnages masculins n'arrivent pas à affronter lucidement les personnages féminins. On retrouve l'homme à la dérive...
Cette attirance pour la crevasse où il se sent bien est assez malsaine… On pourrait y voir la recherche du ventre maternel ou plutôt le sexe féminin.
De part tous ses non-dits et secrets on reste avec des questions… le roman se termine avec des interrogations.
Les rôles donnés aux femmes m'ont beaucoup plu :
la soeur : on s'interroge sur ce qu'elle sait et ne sait pas, on a des doutes sur une possible intervention… les relations frère-soeur... tordus...
A quoi jouent t-elles ? Marc serait un jouet dans les mains des femmes ?
Rebondissement final… quand à la fin-fin elle était logique…
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Ce roman de Philippe Djian a été adapté dernièrement au cinéma sous le titre de L'amour est un crime parfait. Pour ce que montre la bande-annonce, cette adaptation semble fidèle au livre.

Marc (Mathieu Amalric dans le film), la cinquantaine, est professeur d'université, pas très loin d'un lac et des montagnes. Il enseigne l'art d'écrire.
Célibataire, il vit dans un chalet avec sa soeur, Marianne (Karin Viard dans le film). Il connaît un franc succès auprès des jeunes étudiantes dont il fait régulièrement ses maîtresses, toujours en toute discrétion. Adepte des promenades solitaires en forêt et carrément accro à la cigarette, cette vie bien huilée lui convient.
Jusqu'au jour où la machine déraille...

Un matin, il retrouve morte Barbara, l'une de ses jeunes conquêtes. Il n'y est pour rien mais craignant une sanction de l'université pour avoir enfreint la sacro-sainte règle bien pensante qui dit qu'un professeur ne doit pas avoir de relation avec un(e) élève, craignant aussi la réaction épidermique de sa soeur avec qui il entretient une relation fusionnelle si elle apprend qu'il ramène régulièrement des femmes à la maison, il choisit de se débarrasser du corps de la jeune femme.
Il sait qu'il va devoir redoubler de prudence désormais.

Se présente alors à lui Miriam (Maïwen dans le film), la belle-mère de Barbara. Déboussolée par la disparition de cette dernière et par l'absence de son mari, militaire expédié en Afghanistan, elle a manifestement besoin de réconfort.
Cette femme va purement et simplement chambouler la vie de Marc.
Fini les aventures avec les petites étudiantes !
Pour la première fois de sa vie, il se ressent amoureux, à très vite ne plus pouvoir se passer de la belle femme mûre et ne plus savoir comment repousser les assauts insistants de la jeune Annie (Sara Forestier dans le film).
L'homme prudent qu'il a toujours été craint de se faire pincer, par la police et par ses supérieurs universitaires, notamment Richard Oslo (Denis Podalydès dans le film), le directeur du département de littérature, un homme qu'il ne supporte pas et qui se rapproche de plus en plus de Marianne.
Mais il se sent vivant, enfin.

Un bouleversement pour lui qui n'avait jamais eu de relation avec une femme de plus de 26 ans et qui n'avait jusqu'alors adoré qu'une seule personne dans sa vie : sa soeur...
Que d'incidences pour cet homme qui menait une vie bien tranquille jusqu'à présent !

Au fil de la lecture, on découvre peu à peu la relation on ne peut plus ambiguë qui le lie à Marianne... et cette histoire m'a mise un peu mal à l'aise.
De plus, je n'ai pas trop compris l'utilité de mettre un second mort "involontaire" sur les bras de ce pauvre Marc... Too much !
Ce roman se veut thriller psychologique (va-t-on retrouver le corps de Barbara ? Marc va-t-il se faire prendre ? Quel drame ont vécu le frère et la soeur dans leur enfance ? Comment va évoluer leur relation ?) mais le suspense est très léger. Sans grande surprise.
J'avoue qu'un des plus grands intérêts pour moi dans cette lecture a été de pouvoir me jouer le film des frères Larrieu en identifiant à plaisir les personnages aux acteurs. Un peu limité tout de même.

C'est le premier roman de Philippe Djian que je lis et je ne sais pas s'il est représentatif de l'univers et du style de l'auteur mais je n'ai guère été épatée. Dommage... Je n'ai certainement pas lu le meilleur.
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Je reste sur un goût indéfinissable. J'ai pensé à Philip Roth à la lecture de ce Djian. Est-ce parce que le héros anime un atelier d'écriture dans une université? Est-ce son penchant pour ses étudiantes?

Quoi qu'il en soit, je l'ai dévoré (le bouquin pas le héros) mais passionnée par l'histoire je n'étais pas en extase. Parlons style puisque Djian en parle et je prends le bâton puisqu'il me le tend; il a beau vouer aux gémonies les écrivains français et assurer que moins c'est plus, citer Carver et D'Ambrosio, ses quasi ellipses narratives ne m'ont pas toutes paru judicieuses (la mort du policier, celle de Myriam). J'aurais aimé savoir comment Marc vivait l'évènement, le justifiait. En revanche, les relations frère-soeur n'avaient pas besoin d'autant de points sur les i. On avait compris et le silence sur l'inceste le rendait plus prégnant.
Quant à la fin... Bof, bof. de l'incendie traumatique à l'incendie final, c'est, à la fois, attendu et mal amené. Mais c'est juste que j'espérais mieux.



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Depuis le début des années 80 (Bleu comme l'enfer son premier roman date de 1983) Philippe Djian nous livre régulièrement des romans et je fus longtemps impatient d'attendre chaque nouvelle publication. Puis j'ai commencé à me lasser – j'ai même détesté la série littéraire en six volumes Doggy Bag – pourtant il m'est impossible de ne pas me plonger dans ses livres et Incidences ne fait pas exception à cette manie devenue incontrôlable.
Dans un pays non cité, comme toujours dans les bouquins de Djian, mais proche des Alpes, Marc enseigne à ses étudiants les techniques pour devenir écrivain, à défaut d'avoir assez de talent pour l'être lui-même, et ne dit pas non quand une jolie étudiante lui dit oui. Ainsi commence ce roman quand au réveil Marc constate « Elle avait vingt-trois ans. A l'aube il s'aperçut qu'elle était sans vie, froide ». Dans la vie réelle, on serait tenté d'appeler la police, dans un roman on planque le corps ! D'ailleurs dans ce bouquin il ne faudra jamais chercher la crédibilité sinon vous risquez vite d'être déçus. Ce cadavre ne sera pas le seul et tous finiront au fond d'un gouffre, portés sur l'épaule, dans la forêt. Inutile de dire que l'enquête de police n'est pas le propos de l'auteur, nous ne sommes pas dans un polar, heureusement car il serait raté.
Philippe Djian ne s'intéresse pas réellement à son histoire, son but unique c'est le style, ce qu'il appelle la musique de l'écriture « N'importe quel crétin est capable de raconter une histoire. La seule affaire est une affaire de rythme, de couleur, de sonorité. » Pour l'histoire nous l'avons vu, tous les ingrédients y sont car en sus des cadavres, il faut compter avec des rapports troubles pour ne pas dire incestueux avec sa soeur (tiens, il en est de même dans le dernier Paul Auster Invisible !), une enfance difficile près de leur mère etc. mais la tambouille est juste acceptable. Par contre où Djian réussit son pari, c'est grâce à son écriture coulée, la petite musique qui s'en dégage est agréable à l'oreille du lecteur, les phrases roulent en bouche. Bien sûr le livre se terminera mal mais le lecteur sentait venir cette issue inexorablement.
Je vais donc attendre le prochain Djian avec intérêt car il vient par cet ouvrage de rehausser son talent d'écrivain ; ne manque qu'à parfaire le scénario pour éviter qu'à lire certains passages on ne pense « c'est pas possible ce truc là ! ».
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Marc, 53 ans est professeur de littérature appliquée dans une université. C'est un homme détruit qui tente de survivre en passant outre les interdits : fumer, boire, avoir des relations sexuelles avec ses étudiantes. Dans ce livre, Djian nous relate, en détail, sa lente descente en enfer.

Au premier chapitre, nous sommes dans l'ambiance. Il ramène, chez lui une jeune donzelle aussi ivre que lui : Barbara. Après une nuit agitée et bruyante, il se réveille et se retrouve avec le cadavre de la jeune fille à côté de lui. Elle est morte durant la nuit…il décide, simplement et tout naturellement, de la jeter dans un gouffre. La rejoindra, quelques épisodes après, un policier, mort d'une crise cardiaque.

Instant de panique lorsque, quelques jours plus tard, Myriam, la toute nouvelle belle-mère de Barbara, lui demande de lui parler d'elle. Cette rencontre va se muer en une torride histoire d'amour et le transformer en adulte. le dénouement sera aussi inattendu qu'inévitable.

Marc, à chaque décès donne l'impression de ne pas être concerné. Il agit, n'a pas de remord. Il descend dans le « trou » pour pousser le cadavre de Barbara qui était resté accroché à une branche, toujours sans émotion apparente. Il va même jusqu'à se terrer dedans la nuit, comme si c'était une matrice.

Il ne raconte rien de tout ceci à sa soeur Marianne, avec qui il forme un couple fusionnel. Elle lui est indispensable et sa jalousie ressort lorsqu'il voit Richard OSLO, son supérieur hiérarchique, entrer dans l'intimité de Marianne. Petit à petit s'esquisse leur passé commun : les sévices de leur mère, leur entente contre elle, l'incendie du chalet (accidentel ou criminel ?), leurs rapports incestueux (ils s'arriment).

Ce bouquin est plein de non-dit, d'histoires non racontées. La tragédie nous prend à la gorge du début et ne nous lâche plus. Je reconnais avoir eu une overdose de glauque. J'ai fait une pause, puis le manque, la curiosité ont primé et j'y suis retournée. L'on assiste, impuissants, a une spirale infernale

Incidences ne m'a pas laissée indifférente. C'est un livre à la fois tragique, ironique, léger et dense qui démontre que la vie ne répare pas le mal que l'on fait aux enfants, que la blessure ne se referme jamais.

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Philippe Djian fait partie de ces écrivains qui jouissent d'un crédit illimité de mansuétude – voire d'enthousiasme – auprès des critiques. Pourtant le punch de ses premiers romans s'est évaporé depuis bien longtemps et il ne lui reste plus qu'un savoir-faire intermittent dans la manière de trousser une histoire.
Voici celle de Marc, un quinquagénaire, professeur de littérature dans une fac (en Suisse ?) et chargé d'un atelier d'écriture. La description de la vie professionnelle de Marc est hautement fantaisiste. Dans un entretien de Djian avec un journaliste, j'ai lu qu'il détestait se renseigner sur un métier quand il avait à en évoquer un. « Faire des recherches, je ne peux pas. Pour parler d'un avocat, s'il faut aller en voir un pour lui demander comment ça se passe, je ne peux pas. […] Quand Philip Roth écrit sur une fabrique de gants, il s'est renseigné. Je ne suis pas assez sérieux pour procéder comme ça. » * Il a tort car comment croire à un personnage si, d'emblée, l'univers dans lequel il évolue sonne faux ? Passons. Ce Marc est un grand séducteur d'étudiantes, de préférence les siennes. Quand il découvre Barbara, sa dernière conquête, morte au petit matin, dans son lit, il se dit : je vais aller sans tarder la jeter dans un gouffre pour arriver à l'heure à mon cours. Normal. Vu qu'il est surveillé de près par le directeur de son département, Richard Olso. Quand la belle-mère de Barbara, Myriam, vient le trouver pour parler de sa belle-fille qu'elle connaît à peine, on n'aurait pas osé plus improbable situation. Résumons les objectifs de Marc : acheter des cigarettes pour sa soeur Marianne, écarter le soupirant de celle-ci, succomber à Myriam, repousser Annie Eggbaum, l'étudiante qui le harcèle et fumer plein plein de cigarettes, toutes meilleures les unes que les autres.
Comme son héros qui enfume tous les lieux où il pénètre, Djian nous enfume. On pourra mettre les invraisemblances de ce roman fait de bric et de broc sur le compte de son humour, de sa liberté, de son sens de la dérision, cela ne lui donnera pas davantage de fond. On pourra toujours s'exclamer, à la manière du professeur désespéré par la médiocrité de ses étudiants : «Qu'on nous rende Marguerite Duras, par pitié.» *

* Entretien avec Philippe Djian sur "Incidences", Journal Libération, 13/02/2010.
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L'histoire : un soir, un prof de littérature nul et vieillissant mais charmeur, cinquante-trois ans, embarque une de ses élèves dans sa Fiat 500, l'amène chez lui, la saute et la trouve morte le matin. Que faire de ce corps encombrant ?
Sans même se demander de quoi sa partenaire est décédée, ni ressentir la moindre trace d'émotion ou d'inquiétude pour les « ennuis » qu'il risque d'avoir, Marc, après avoir rassuré sa soeur Marianne, avec laquelle il cohabite et qui a cru entendre des bruits pendant la nuit, transporte la gosse et la jette dans une grotte. Deux jours plus tard, pas tout à fait sûr de la sûreté de la procédure, Marc retourne à la grotte, où il constate que la morte est restée accrochée à mi hauteur de la crevasse, et qu'il faudrait pousser le corps de l'étudiante, devenu d'un gris violacé, « afin qu'il reprît sa courses vers les ténèbres ». Or, au même moment, quelqu'un fait « hello » à l'ouverture de la grotte, ce quelqu'un n'étant autre que le directeur du département de littérature où Marc enseigne, Richard sa bête noire qui envie ses succès féminins et rêve lui-même de se faire Marianne...
À préciser dans la foulée que Marc et Marianne, liés par un lien sadomaso incestueux, ont beaucoup souffert dans leur enfance sous le joug d'une mère monstrueuse, ceci expliquant cela... le pompon, c'est la maman de Barbara (l'étudiante « terriblement morte ») vaguement soucieuse de n'avoir plus de nouvelles de son enfant…
Dans la foulée, on aura compris que Philippe Djian veut faire le procès d'une société sécuritaire où, pour une simple question de permis à points non conforme, un enseignant se trouve jeté à terre et menotté...
Ce roman sonne immédiatement faux, c'est invraisemblable de part en part.
Pour tout dire, on finit par rire à la lecture de ce roman qui se voudrait incisif et drôle, tant l'auteur s'empêtre dans des situations plus grotesques les unes que les autres, au fil d'une écriture truffée de clichés.
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Livre Bien mieux que le film
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Ce livre tient par le suspense d'une histoire - noire - habilement distillée bout par bout. Je me suis laissée prendre malgré le côté dérangeant des événements. le côté souriant est apporté par des réflexions piquantes sur le monde de la littérature et des apprentis écrivains.
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